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1985
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Rien de plus dans les lignes qui suivent qu'un mince prolongement à l'appui d'un article de mon ami Gérard Wajeman, « Narcisse ou le fantasme de la peinture »1, récemment sorti de presse: celui-ci m'a dispensé du travail auquel j'entendais m'atteler avec infiniment moins d'art pour soutenir mon propos, soit la mise en perspective critique d'un beau texte d'Hubert Damisch, « D'un Narcisse l'autre »2 avec quelques énoncés de Lacan par où se renouvellent tant l'abord freudien de l'oeuvre d'art que la référence au mythe de Narcisse.
Textures, 9, p. 3-23, 2003
Dans un article intitulé "Le mythe de Narcisse et son interprétation par Plotin", 1 Pierre Hadot passe en revue les "éléments les plus signifiants de la fable" en s'appuyant sur les sources antiques : Pausanias, qui à l'occasion de sa description de la Grèce recense des récits traditionnels régionaux, Conon, mythographe grec contemporain d'Auguste, Ovide et ses Métamorphoses, enfin Philostrate, rhéteur de la seconde sophistique, auteur d'une description de tableaux -probablement fictifs -à thème mythologique. P. Hadot s'attache d'abord aux associations aquatiques et funèbres de la fleur du narcisse, insistant sur son pouvoir narcotique et sur la fascination qu'elle exerce. Il dégage ensuite à grands traits les relations entre Narcisse et Éros, Narcisse et Dionysos, montrant que l'histoire du bel adolescent s'inscrit dans le cadre de l'opposition entre Artémis la chaste chasseresse et Aphrodite, puissance du désir à laquelle aucun être ne peut se soustraire impunément. Son examen débouche sur une analyse de la démence de Narcisse, châtiment reçu pour son mépris de l'amour, et répondant, selon la loi du talion, à son refus du contact et de la possession qu'implique la relation amoureuse. Il insiste sur le fait que Narcisse, saisi d'une sorte de délire dionysiaque, croit voir un autre et ne s'éprend pas de lui-même. "La démence de Narcisse, écrit-il, consiste précisément dans le fait qu'il ne se reconnaît pas et la punition dans le fait que Narcisse est voué ainsi à une passion et une soif qu'il ne pourra jamais assouvir." 2 Seul Ovide imagine que Narcisse finit par se reconnaître. Pour expliquer cet écart notable avec ce qu'il considère comme le schéma général du mythe, P. Hadot se contente de suggérer qu'Ovide modifie la fable dans un "effort de formulation et d'expression de la démence de Narcisse", 3 en tirant parti du redoublement de souffrance que provoque la 1 Paru dans la Nouvelle Revue de Psychanalyse, XIII, printemps 1976, et repris dans le recueil d'articles Narcisses, éd. J.-B. Pontalis, Paris, Folio, 2000. La pagination que nous utilisons correspond à cette seconde parution. 2 op. cit. p. 139. 3 ibid. p. 141.
Dossier de Master 1, HUCN, Littérature, poétique, rhétorique dans le monde romain Enseignante : la professeur, Mme Anne VIDEAU Université Paris-Nanterre Année universitaire : [2017][2018] La question du voir joue un rôle important dans tout le troisième livre des Métamorphoses d'Ovide et surtout à la métamorphose de Narcisse 1 , un mythe qui concentre la quasi-totalité des motifs par rapport à l'image et à son reflet. Il est intéressant qu'en ajoutant l'histoire d'Echo à la première partie du mythe de Narcisse et en la combinant avec celle de Narcisse, Ovide arrive à mettre en parallèle les deux histoires amoureuses afin de montrer comment le voir les influence.
Cinémas: Revue d'études cinématographiques, 1996
À partir de deux textes, « Aller au cinéma » de Metz et « En sortant du cinéma » de Barthes, l’auteur se pose la question du statut du corps spectatoriel. Le corps oublié du spectateur au profit du corps des personnages s’avère le lieu du travail du hors-champ et aussi de l’inconscient. En un tel lieu, toutes les identifications sont possibles et le spectateur n’en sort pas toujours gagnant, travaillé qu’il est par des forces antinomiques répressives, réversibles.
Narcisse à l’écran, 2012
Les Visiteurs du soir évoque à de nombreuses reprises le mythe de Narcisse (jardins, surface réfléchissante de l’eau, pétrification des êtres) pour finalement retourner le miroir d’eau en direction du cinéma lui-même.
Anabases, 2015
Narcisse, Tirésias et Orphée. Un regard moralisé sur le corps chez Alexandre Neckam Franck Collin H éritier des compilations épistémologiques de ses prédécesseurs 1 , fervent admirateur d'Aristote, Alexandre Neckam (1157-1217) est un encyclopédiste qui conjugue à la recherche du savoir, qu'il ne peut imaginer un but en soi, une rigueur morale et, plus étonnant, un goût certain pour la littérature. Il a certes étudié la médecine à Paris, de 1175 à 1182, probablement à l'école de Gilles de Corbeil, mais c'est la carrière d'un grammaticus, d'un professeur de lettres, qu'il embrasse dès 1183 à son retour en Angleterre. Son oeuvre est même d'abord plus celle d'un lettré et d'un théologien que d'un encyclopédiste stricto sensu 2 En effet, le plus connu de ses ouvrages, le De Naturis rerum, mêle tout autant les apports antiques en matière de cosmologie (Aristote) et de science naturelle (Pline l'Ancien, Solin) qu'une exhortation à la foi, et l'exploitation d'un savoir mythographique fondé sur les poètes latins 3 1 Guillaume de Conches, Philosophia mundi (c. 1125) ; Hugues de Saint-Victor : Didascalicon (c. 1135). 2 Son oeuvre se compose de plusieurs versants : en lettres : de commentaires (Martianus Capella par ex.), de traités sur les noms, de recueils de fables (Novus Avianus, Novus Aesopus) ; en théologie : des gloses sur le psautier, sur l'Ecclésiaste ; en savoir encyclopédique : du De Naturis rerum en deux livres et en prose (c. 1190-1210), du De Laudibus sapientiae divinae (c. 1213), du Suppletio defectuum, « supplément » inachevé consacré à la botanique, la zoologie, l'astronomie (c. 1215-1217). Cette oeuvre n'est en grande partie ni éditée ni traduite. 3 L'édition latine de référence du dnr reste celle de Wright 1863, en deux livres (les trois derniers, non édités, étant un commentaire de l'Ecclésiaste). Pour tous les extraits choisis, nous proposerons nos propres traductions.
L'identité, une si vaste énigme que l'on s'y noierait. C'est une question que l'on ne se pose peut-être qu'avec le temps. On en prend parfois conscience, des fois on l'observe ou elle se remarque dans la durée. Et plus on la relie au temps et plus elle prend de l'espace. Et puis dans cet espace-temps on s'imagine qu'elle va s'ancrer toujours un peu plus et se révéler au monde en s'affirmant dans une sereine stabilité, comme quelque chose qui coule de source, comme une évidence. Et dans un possible inventaire de l'identité, différentes disciplines y apportent un regard croisé comme s'il s'agissait d'un objet de la phénoménologie appelé à subir une variation eidétique. L'identité, nous dit-on, est reliée à un patrimoine génétique avant d'être le fruit d'une mémoire implicite et explicite, d'un territoire, d'une époque et d'une société, et j'en passe. Et dans ce tableau d'une exposition par accumulation rotative et linéaire, on pourrait vite avoir l'impression que la question de l'identité est un fil d'Ariane qu'il suffit de dévider ou de rembobiner. Tout paraît évident, il suffit de se fier aux discours scientifiques car ils ont une crédibilité et une légitimité qui les placent au-dessus de tout soupçon. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes scientifiques possibles, sauf que ce meilleur des mondes n'est pas celui de notre rêverie puisqu'au coeur de l'exposé rationnel touchant à notre patrimoine génétique se cache un inconnu, celui-là même qui introduit une variable liée au hasard des circonstances qui peuvent être épigénétiques et modifier transitoirement ou durablement la donne, perturber les informations cellulaires et passer à la descendance. Et là l'identité que l'on croyait solide, se liquéfie et se brise en gouttelettes fines et mobiles qui dansent sur les stabilités trop simples ou trop faciles du manège d'un je sais qui je suis, quand bien même mon « je » serait un autre. Est-ce à penser que l'identité est un piège mortel et sans fond pour qui s'y penche ? A trop s'y regarder comme dans un miroir, se condamne-ton à s'y perdre ou à ne s'y trouver qu'en solitude ? Est-ce que l'identité, loin d'être unifiée, ne ressemblerait-elle pas plutôt à un chapelet d'îlots séparés dans une mer de phénomènes épigénétiques ou chaotiques ? Resterait ainsi à savoir s'il existe une carte, un peu comme les cartes maritimes, permettant de relier et d'atteindre ces territoires de l'identité que rien, a priori, ne relie avec certitude. Pour essayer de trouver des éléments de réponses à mes questions, je me suis simplifié la tâche en faisant appel aux mythes et plus particulièrement à celui de Narcisse. L'avantage c'est que tout le monde connaît l'histoire de cet homme qui n'aimait que lui. Peut-être que le relisant des contenus feraient écho à mes préoccupations du moment. Je savais bien que je prenais un risque, celui de tordre le mythe pour le faire correspondre à mes attentes à moins que, sourd au texte, je ne prête attention qu'à ces échos répétés qui, martelant ma raison, ne manqueraient de m'éloigner du poème et de structure narrative. Il fallait donc que j'arrive à me détacher d'une logique trop linéaire sans la perdre de vue tout en me laisser guider par mes sensations, par une réalité augmentée portée par la rêverie et la mémoire. Ai-je réussi ? Je ne sais pas. Ce que je sais par contre c'est que mes propos se veulent être une invitation au voyage. Il est temps d'embarquer pour cette destination imprécise, là-bas, quelque part dans cet océan de hasard ou d'absurde.
Kernos
Le jeu de mot allusif du titre le dit d'entrée : cet ouvrage est un bouquet d'hommages offert à François Lissarrague, cet inlassable chasseur d'images, de sens, de liens, ce scrutateur du regard, des regards, ceux que les images mettent en scène et nous renvoient, ceux que nous portons sur les images. Les dix-neuf textes réunis sont autant de regards personnels sur l'homme, sur sa recherche et son enseignement de la part de celles et ceux qui ont suivi ses séminaires et ont été « captivés par son approche, sa méthode, la fluidité de son discours et par ce que son regard nous invite à voir » (p. 9). Le lien entre les différents textes se tissera donc entre les lignes, par l'ancrage méthodologique plus que par une thématique réflexive, par des démarches analytiques qui, reprenant les axes favoris du maître, forment la trame et le fondement de ces offrandes. C'est ainsi que se croisent et s'entremêlent en deçà et au-delà des sujets particuliers, l'importance de l'objet porteur d'images, et sa manipulation, dans le cas des vases, induisant des changements de perspectives, le dialogue des différentes images sur le support et avec le support, l'attention portée au détail, à la place des figures, la réflexion sur les objets et leur sens dans la construction de l'image, l'analyse des absences : autant de marques que l'on retrouve dans la foisonnante bibliographie de François Lissarrague présentée en exergue (p. 13-26), de pistes qui relient entre eux ces οἱ περὶ τὸν Λισσάρραγον τεχνεῖται καὶ μύσται dont le parcours personnel est brièvement évoqué dans la liste des auteurs (p. 303-304).
Gradhiva, 2005
…J'ai conscience qu'Haïti a pris un mauvais chemin dans l'histoire. C'est là une conscience qui a été très précoce. Longtemps avant moi, dès la fin du XIX e siècle, les premiers intellectuels haïtiens ont eu à exprimer leur inquiétude à cet égard. On pouvait déjà tenir le terrorisme d'État contre le corps civique haïtien pour un phénomène récurrent de la vie publique. Louis-Joseph Janvier, diplômé de la Faculté de médecine de Paris mais qui ne s'intéressait pas seulement à la médecine, devait porter des jugements très sévères sur l'état de déliquescence des moeurs politiques du pays. Il attira l'attention sur les dangers qu'il y aurait à persévérer dans la voie de tyrannie ou de satrapie caractéristique de la scène « nationale » d'Haïti. Son contemporain et ami, l'éminent publiciste Anténor Firmin, était intervenu dans le même sens dans ses écrits, notamment dans un livre intitulé De l'égalité des races humaines, publié à Paris, en réponse aux thèses racistes du comte de Gobineau. Un autre homme de culture, Edmond Paul, économiste renommé, avait également alerté l'opinion, avec autant de vigueur que Frédéric Marcelin, le fondateur de l'art narratif d'expression française en Haïti. Toutes ces voix averties-à la veille du centenaire de l'indépendance d'Haïti (1904)-avaient signalé que le pays allait tout droit à la catastrophe qu'il subit aujourd'hui.
Le Temps des Médias, 38, 2022
RACAR Revue d art canadienne, 1994
« Watteau en Narcisse, ou le « génie » de la peinture : remarques sur le frontispice du recueil Jullienne », in Valentine TOUTAIN-QUITTELIER et Chris RAUSEO (dir.), "Watteau au confluent des arts : esthétiques de la grâce", Rennes, PUR, 2014, p. 129-144.
Études françaises, 2002
Éditions de l'Institut du Tout-Monde, 2020
arXiv: General Mathematics, 2019
Le Télémaque, 2011
SIGNATA - Annales des Sémiotiques / Annals of Semiotics, 2018
Le Moyen Age, 2010
Le Carnet PSY, 2017
Nikol Dziub, Quêtes littéraires nº 5, 2005 : De l'image à l'imaginaire