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Le marché : concept économique et réalités historiques

Abstract

Ce séminaire, ouvert à tous, s'inscrit dans le cadre des axes du laboratoire Ausonius, "Les marchés dans le monde antique : concepts, conceptions et réalités". Il a pour ambition d'articuler une étude des conceptions économiques des Grecs et des Romains avec une étude des faits économiques, autour du concept de marché. Comme le note Michel Callon, "les lois du marché ne sont pas plus dans la nature des hommes et des sociétés -attendant que le scientifique, comme un prince charmant, les réveille et les révèle -que des constructions ou des artefacts produits par les sciences sociales dans une tentative d'improviser des structures simples pour expliquer une réalité complexe et opaque" ("The Embeddedness of economic markets in economics", in : Id. éd., The Laws of the Markets, Londres, 1998, p. 46). La science économique est un discours performatif qui change la forme de l'économie et de la société. Cette approche n'annule pas pour autant l'interaction. Les réalités économiques telles qu'elles sont perçues affectent les analyses produites. Elles constituent un élément qu'il convient de prendre en considération à part entière.

Key takeaways

  • Grâce à l'abondance de la documentation papyrologique, à laquelle s'ajoute -bien évidemment -le matériel tiré des textes littéraires et épigraphiques, l'Égypte des trois premiers siècles de notre ère offre à l'historien un terrain incomparable pour tester des -3 -hypothèses qu'il serait inimaginable d'avancer ou même de concevoir pour d'autres régions de la Méditerranée antique.
  • Personne ne doute que la principale raison qui poussa et pousse encore toute entité politique quelle qu'elle soit à instaurer (ou non) des taxes douanières sur des marchandises à l'entrée et à la sortie d'un territoire géographiquement, politiquement et administrativement défini repose sur la possibilité d'en tirer des revenus fiscaux dont bénéficiera ladite entité politique.
  • Pourtant, ces études ont eu tendance à envisager l'artisanat à travers le spectre des artefacts archéologiques et de l'Histoire des techniques en essayant avant tout de comprendre les chaines opératoires, mais également la circulation de ces biens à travers l'Empire romain.
  • Afin de cerner les contours de cette circulation des denrées, il ne faut donc pas se limiter à une analyse restreinte des marchés alimentaires, des foires rurales à l'approvisionnement des grandes villes, mais élargir les perspectives de recherche aux circuits parallèles qui existent en dehors du système commercial et proposent une alternative complémentaire.
  • Laissant de côté nos conceptions romantiques de la piraterie, il s'agit de penser et d'évaluer son degré d'intégration à l'économie samienne et, à défaut d'un terme plus heureux, au « marché » samien.