Les situations de contact de populations impliquent des dynamiques sociales, culturelles et linguistiques, dont les protagonistes ne sortent pas indemnes. C’est le cas des Hispaniques aux États-Unis, dont le contact avec la culture états-unienne a favorisé l’apparition d’une culture mixte et d’un phénomène linguistique connu sous le nom de spanglish. Le spanglish évoque tour à tour des questions linguistiques, culturelles, sociales et politiques, et l’objectif de ce travail est d’élucider ses implications dans le domaine de la linguistique. Ainsi, cette étude s’intéresse aux transferts de l’anglais dans l’espagnol états-unien et à la manière dont ces variations répondent aux paramètres du système. L’analyse menée dans ce travail s’inscrit dans la suite des études linguistiques qui se sont intéressés à l’unicité du signe. Elle part ainsi du principe que les variations survenues dans l’espagnol états-unien sont signifiantes ; leur apparition dévoile des dynamiques inhérentes au système et remet en question le caractère immuable des facteurs culturels et linguistiques qui définissent la civilisation hispanique.