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ELIANE SEGLALes mouvements sociaux des indigènes en général dans l’Amérique Latine s’inscrivent dans la lutte des peuples indigènes à réclamer leurs droits surtout pour une affirmation de leur identité sociale et de leurs cultures. Ces mouvements trouvent leur naissance à la fin de la colonisation. Les peuples indigènes étaient marginalisés. Les mouvements sociaux ont conduit à attirer l’attention de la communauté internationale sur ces conditions d’abus et de non-respect des droits humains que subissaient les indigènes. Si à l’ONU ont été promulguées des déclarations pour la reconnaissance des droits humains et identitaires aux peuples indigènes du monde, il faut noter qu’en Amérique Latine, cela n’a pas empêché les gouvernements de continuer d’évincer et de piétiner les droits de ces peuples indigènes. Il est essentiel de noter aussi que les peuples indigènes sont fortement attachés à leur terre et à leurs cultures qu’ils défendent au prix de leur vie parce que pour eux, la terre fait partie de leur vie, leur vie et la terre sont deux éléments indissociables. Et c’est ce qui conduit aux conflits entre l’Etat, les investisseurs privés et les peuples autochtones surtout en Amazonie. L’Etat dans sa vision de faciliter aux entreprises l’accaparement des terres des indigènes en vue de l’extraction des ressources naturelles et minières se heurte à l’opposition d’un peuple défenseur de ses droits d’occupation territoriale mais surtout un peuple pour qui cet espace territoriale a une valeur qui va au-delà de simples richesses naturelles. Nous avons choisi de faire notre étude sur les mouvements sociaux des autochtones péruviens. Le cas de Bagua nous intéresse davantage. Notre but est d’analyser le rapport de pouvoir entre l’Etat (institution) et ce peuple. Comment l’organe suprême qui est censé reconnaitre aux individus leurs droits en raison de ses propres intérêts bafoue son peuple et le gouverne arbitrairement. En dépit des lois promulguées pour leur garantir une autonomie sur leur sol, les autochtones sont toujours discriminés. Comment se sont affirmés au cours des dernières décennies les peuples autochtones pour la reconnaissance de leurs droits et de leur identité sociale ? Pourquoi ce double jeu de l’autorité publique ? Pourquoi celui qui est censé protéger agresse et foule aux pieds les droits élémentaires ? Ce conflit a eu du relent avant de connaître une issue légèrement favorable pour les revendicateurs. Qui étaient les acteurs du conflit ? Quelle a été la contribution des parties prenantes (l’Etat, les investisseurs privés et internationaux, les indigènes), dans sa phase de résolution. Quel est l’impact de cette révolte sur la condition des indigènes et la nouvelle position de l’Etat ? Tels sont les interrogations qui constitueront le point de mire de notre présent travail. Cette recherche nous renvoie aux différents aspects des mouvements sociaux que nous avons étudiés lors du cours sur l’Analyse socio-économique de l’Amérique Latine, mais aussi elle nous renvoie à la notion de la construction identitaire que nous avons également abordée.
