Plus d'un document en fait foi, des dépêches diplomatiques de la fin des années 1940 relatives à la naissance de l'État d'Israël, jusqu'aux mémoires de l'envoyé du congrès juif mondial Golan à la fin des années 1950, qui, rendant visite à l'archevêque de Milan, lui rappela le poids de « Mit brennender Sorge, l'encyclique de 1937 qui condamnait sans équivoque le nazisme 1 ».
À ses membres, le pape confirme « ce qui est déjà connu à propos du comportement de l'Église catholique, et plus particulièrement du Saint-Siège, envers les Juifs ».
Partant de là, on en arrive -avec une résignation progressive à l'état de fait, un changement du vocabulaire juridique et une insistance à coups de marteau sur le rôle de la ville comme centre de convergence et de paix pour toutes les confessions -à la demande d'un statut international, tout en maintenant intacte la requête de tutelle juridique pour les lieux saints un dommage incalculable à la coexistence fraternelle, et peut avoir de très tristes contrecoups sur les relations christiano-musulmanes dans toute la région ».
On connaît les obstacles qui furent dressés sur ce chemin par la Secrétairerie d'État, au nom d'une Realpolitik qui veillait à ne pas endommager les relations avec les États arabes, par les patriarches orientaux, qui craignaient des mesures de rétorsion, et par l'aile conservatrice du concile, qui restait ferme dans son antijudaïsme ; on connaît aussi sa réception compliquée, interne (qu'on pense aux problèmes que les documents posèrent aux Églises arabes) et externe (qu'on songe à la quantité de questions théologiques qu'il laisse ouvertes rencontre entre le travail du Comité international permanent de liaison catholique-juif et celui de la Commission pour les relations avec le judaïsme, se situe le discours de Paul VI du 10 janvier 1975, sur lequel il est donc possible de conclure.
C'est en effet précisément devant les participants à la quatrième réunion du Comité international de liaison entre Église catholique et judaïsme, réunis pour discuter de la création de la commission voulue par Paul VI en octobre précédent et des Orientations à peine promulguées, que le pape illustre ces deux points.
Paul, considéré à bien des égards comme le père de la « théologie de la substitution », demeura-t-il à jamais la « pierre d'achoppement » entre juifs et chrétiens ? À mon sens, la justesse du jugement porté dépend largement de la prise de conscience qu'il y a désormais non plus un mais trois « Paul », et de la vigilance à ne pas les réduire l'un à l'autre. Je ne parle pas ici de distinction faite par la critique moderne entre les diverses Épîtres du Nouveau Testament. 2 La perspective adoptée est résolument théologique :
Les Douze Prophètes dans la LXX. Protocoles et procédures dans la traduction grecque: stylistique, poétique et histoire (edited by Cécile Dogniez and Phillipe Le Moigne ; VTS 180; Leiden: Brill, 2019), 165-175
In the Masoretic Text of Hosea, Judah and Israel are opposed to one another in several verses (Hos 1:6; 4:15; 6:10; 12:1). In the Septuagint version this opposition disappears almost systematically. In the Greek text, Judah and Israel are accused of the same crimes and threatened with the same punishments. The differences between the Hebrew and Greek text can be explained locally through misreadings and realignments. They may also reflect some kind of harmonization, reflecting the influence of other passages in the book where Judah and Israel are set in parallel. But a third factor may also play a role, namely the translator’s conception of the history of Israel. Jews of the Egyptian diaspora seem to have conceived of the relation between Israel and Judah in different terms than Jews in the homeland. For the translators of the Septuagint the Twelve Tribes were not something of the past.
Une expression fervente de la relation des Juifs d'Italie avec l'État juif, dans les discours au Pape François en visite à la Grande Synagogue Comme on le sait, le pape François, marchant sur les traces de ses deux prédécesseurs, Jean-Paul II et Benoît XV, a effectué, le dimanche 17 janvier 2016, une visite à la Grande Synagogue de Rome 1 .
Anne MASSONI et Éric SPARHUBERT (dir.), Israël du Dorat. Être chanoine en l’an Mil. Discipline, culture, cadres institutionnels et monumentaux des chanoines entre les temps carolingiens et la Réforme grégorienne, Limoges, Presses Universitaires de Limoges, 2019
In Le Projet politique d'Antiochos IV (Journées d’études franco-allemandes, Nancy 17-19 juin 2013), edited by C. Feyel, and L. Graslin (Nancy: Presses Universitaires de Nancy, and De Boccard, 2014), 301–338