Academia.edu no longer supports Internet Explorer.
To browse Academia.edu and the wider internet faster and more securely, please take a few seconds to upgrade your browser.
2000, Sociologie et sociétés
…
19 pages
1 file
Mail sur le temps qu'il fait (*) Il y a un signe immédiat et indéniable de l'immense problème qu'est le temps aujourd'hui : c'est que la demande de réfléchir sur le temps s'énonce déjà elle-même dans l'empressement. Dans l'urgence et dans l'affairement, régulièrement. C'est sans doute qu'il ne faut pas perdre du temps. Quand bien même s'agit-il de « réfléchir sur le temps », sur son accélération et sa mise « en continu » aujourd'hui.
A partir d'une enquête empirique menée auprès d'une cinquantaine de chercheurs appartenant à des disciplines variées, cet article aborde la question des usages du courrier électronique et de la caractérisation des formes de communication associées à ce medium, en prenant pour fil conducteur l'analyse de la gestion temporelle des activités qui lui sont liées.
11 èmes Journées de Rochebrune, Rencontres interdisciplinaires sur les systèmes complexes naturels et artificiels: Le temps dans les systèmes complexes, 2004
Le rapport entre le temps et l’étude de la langue est omniprésent, mais nous connaissons surtout le temps des verbes et leur relation à un récit simplement chronologique. En étudiant un corpus particulier, les dépêches de presse en anglais et en japonais, on s'aperçoit que le temps est un des indices stylistiques d'une mise en scène discursive à laquelle le lecteur participe. D'autres indices sont nécessaires pour appréhender la logique de l'exposition ou celle de l'explication. Les mesures de temps, les inversions d'épisodes en sont des exemples. Enfin, la caractéristique des dépêches est de s'inscrire dans le temps avec une certaine périodicité. Les relations d'événements de longue durée, les dépêches boursières présentent ainsi des caractéristiques particulières.
'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus. » Saint Augustin, Les confessions, Livre XI, 14. L'énigmatique familiarité du temps : Nous vivons dans le temps. Rien ne nous est plus familier que la réalité du temps, car toute notre existence se déroule dans le temps. Et pourtant le temps reste pour nous une énigme car dès que nous essayons de le saisir, d'en proposer une définition, il révèle sa nature contradictoire. Le temps, en effet, c'est, d'une part ce qui va de soi pour chacun de nous: nous distinguons le présent du passé et du futur, nous conjuguons les verbes, nous nous situons dans le temps, nous mesurons une période et nous percevons les rythmes d'un vers. Mais, d'autre part, si nous nous interrogeons sur la réalité de ce que nous distinguons si aisément, par exemple le passé par rapport au présent, tout s'évanouit devant nous. Car le passé n'est rien, puisqu'il n'est plus ; de même pour l'avenir qui n'est pas encore. Nous concluons alors que la seule chose qui soit et dont nous puissions parler pour la réalité du temps, c'est le présent. Mais qu'est-ce que le présent ? Dans cette question que je viens de poser sur la nature du présent, le mot présent est à peine prononcé qu'il a déjà basculé dans le passé. Je ne peux indiquer ce qu'est le présent sans aussitôt le perdre. Si je cherche par exemple à l'enseigner à autrui en lui indiquant que le présent c'est « maintenant », le mot s'est déjà évanoui dans le passé et voilà que je ne désigne plus rien de présent. Ce qui caractérise donc le présent temporel c'est précisément qu'il ne cesse de basculer dans le passé : voilà ce que m'apprend l'expérience. Arrêtons-nous ici un instant. Nous n'avons fait que décrire notre expérience du temps. Or ce que nous enseigne une telle expérience, c'est que le temps semble n'avoir aucune réalité. Pourquoi ? Précisément, parce que toute sa réalité est de passer, le temps ne peut être qu'en cessant d'être. Nous croyons ainsi bien connaître ce qu'est le temps, nous distinguons immédiatement le passé, le présent et l'avenir, et pourtant nous découvrons qu'aucune de ces trois parties ne peut exister sinon à transformer le temps en éternité, car qu'est-ce qu'un présent qui ne cesse pas d'être, sinon un présent qui ne passe plus ; un tel présent n'est plus du temps, c'est l'éternité. L'éternité, ce n'est pas un présent qui dure, c'est un présent qui ne passe pas, qui ne rejoint pas le passé, c'est donc un présent qui n'est plus la suite d'un présent passé et le début d'un présent à venir ; c'est un présent pour lequel le passé et l'avenir sont présents, en même temps, pour ainsi dire. C'est pourquoi la réflexion de saint Augustin sur le temps
Exhibition Magazine, 2020
Création, destruction et mémoire Construire est toujours vouloir durer, défier le temps, lui opposer des remparts. Ainsi du travail de l'architecte, et de toute production humaine assez solide et massive pour prétendre résister aux saisons et aux intempéries, s'effriter sans s'effondrer. Ainsi encore, des institutions sociales et des traditions de pensée, persistant à travers les époques, contre le vent du changement. Derrière ce que l'on a construit, l'on s'abrite, matériellement et symboliquement, du passage du temps, c'est-à-dire de l'instabilité, mais aussi plus généralement du désordre, de l'imprévu et du non-sens : de la même façon que les murs des immeubles, des pyramides ou des cathédrales protègent les esprits et les corps du chaos du monde, les traditions et institutions offrent des refuges pérennes mais aussi des points d'ancrage et de mémoire, à partir desquels il devient possible d'organiser le réel et d'y agir selon des valeurs stables. La mode agit exactement à l'inverse. Force de renouvellement, elle est aussi, en cela, puissance de déstabilisation. Car le temps de l'innovation dans lequel elle s'inscrit, temps sériel du surgissement et du pur événement, est un temps de la destruction rituelle, où chaque renaissance opère comme une table rase, rejetant le passé récent dans le domaine de l'inexistence, mais aussi, dans celui de l'oubli et de l'impensé. Dès lors, elle ne protège jamais pour longtemps les corps qu'elle recouvre, mais les entoure seulement de pellicules fragiles, d'abris de fortune, provisoires et branlants, toujours voués à un effondrement précoce. Ainsi des vêtements eux-mêmes mais aussi des tendances, et à une échelle plus large de certaines marques qui ne vivent que quelques saisons ou années, le temps de propositions aussi fortes qu'invivables sur le long terme, ou encore, de celles qui entrent dans la postérité à coup d'apostasies en série. Il n'est pas jusqu'aux plus illustres directeurs artistiques qui n'habitent aujourd'hui les grandes maisons de mode qu'à la manière d'abris précaires : ainsi de Nicolas Ghesquière chez Balenciaga, de Raf Simons chez Dior, d'Alber Elbaz chez Lanvin, ou encore de Phoebe Philo chez Céline, qui, si brillants furent-ils en leurs rôles, restent des noms parmi d'autres sur une liste toujours en cours d'écriture, et dont rien n'arrêtera le mouvement. N'est donc pas du ressort de la mode ce qui résiste au temps, mais au contraire ce qui accompagne son mouvement, ce qui lui cède et le seconde, voire même ce qui se confond avec lui : matière d'un présent volatil, elle serait, plutôt que la cathédrale qui se maintient et persiste dans sa présence, les averses et les incendies auxquelles celle-ci doit résister.
2006
L’électronisation des pratiques d’écriture bouleverse des usages séculaires comme celui de la signature, puissant signe d’identité et de validation. L’analyse s’appuie sur deux cas : le projet d’adoption de la signature électronique pour valider les actes authentiques en France et les nouvelles modalités de soumission d’articles à la célèbre revue Nature. Elle montre combien l’identification est devenue problé- matique. Les exigences sécuritaires dans un cas et la méfiance envers les pairs dans l’autre aboutissent à des choix opposés : la signature cryptographique en droit et la signature manuscrite en science.
2011
Le travail de la prise de notes en situations cliniques groupales est une question importante, qui pourtant a ete peu travaillee. Elle fait partie du dispositif et du cadre interne du clinicien, et doit etre pensee de facon precise. L’activite de notation questionne notre choix implicite sur ce qu’il est pertinent (ou pas) de reperer, noter et interpreter, ainsi que notre facon de traiter le materiel clinique pendant et apres les seances. Pour ces raisons, il nous semble important d’etudier avec precision notre methode d’observation. Le projet de cet article est de faire le point sur les qualites d’une prise de notes pertinente en situation de groupe, et de presenter une methode qui reponde a ces attentes. Il s’agit d’une methode de prise de notes elaboree pour les situations de groupe, en colonnes et qui a pour objectif de maintenir en lien, tout en les separant, quatre niveaux de decoupage de la realite psychique : la description et le reperage de la chaine associative groupale, l...
Loading Preview
Sorry, preview is currently unavailable. You can download the paper by clicking the button above.
Fabien REVOL, Le temps de la création, Paris, les éditions du Cerf, 2015, 2015
L'atelier de l'histoire, Presses Universitaires de Lyon, 2012
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - Université de Nantes, 2017
Henri Bergson, Camille Riquier (éd.), Paris: Éditions du Cerf, 2012
Images Re Vues Histoire Anthropologie Et Theorie De L Art, 2008
La lettre de l'enfance et de l'adolescence, 2007
Presses Universitaires de France (PUF), 1996
Revue européenne des sciences sociales, 2004