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2015, Socio-Anthropologie
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Au cours des années 2000 en France, on a assisté à l'émergence d'initiatives militantes visant à concevoir, produire et gérer le logement avec ses habitants. Aujourd'hui la thématique de « l'habitat participatif » semble avoir quitté le seul registre des mobilisations pour faire son apparition dans l'agenda politique. L'article se propose d'analyser les dynamiques et interactions qui ont alimenté ce processus d'institutionnalisation. Il montre que celui-ci est le produit d'une coalition entre espace militant et espace politique, associés conjoncturellement par des intérêts croisés. L'alliance avec les pouvoirs publics est à lier à la stratégie de « courte échelle » offerte par les élus verts qui ont eu besoin de se trouver des interlocuteurs parmi les militants pour conduire leurs politiques et se légitimer en tant que nouveaux acteurs publics aux prises avec le pouvoir. La pratique des acteurs publics s'apparente ici à celle de groupes d'intérêts voire de militants dans le jeu des « entrepreneurs de cause ».
Depuis le début des années 2000, des collectifs d'habitants animés par la volonté de vivre « autrement » se constituent, afin de concevoir et de gérer un immeuble au sein duquel ils disposent d'un logement privatif et partagent des espaces tels que salle commune, buanderie, jardin… Si plusieurs expressions sont employées pour qualifier ces démarches (habitat groupé, coopératives d'habitants, autopromotion, habitat coopératif…), j'ai choisi pour mon travail de recherche doctorale 1 celle d'« habitat participatif » qui, même si elle fait l'objet de débats, apparait comme assez consensuelle au sein du mouvement (entendu au sens de Scharpf, 1997, soit « basé sur des objectifs communs et un contrôle des ressources séparé »). Ces expériences, qui reposent sur une participation active des habitants, ont pour caractéristique commune d'être issues d'un « mouvement « ascendant » » (Gontcharoff, 1999), rappelant les mobilisations associatives des années 1960-1970 dans le cadre des « luttes urbaines » (Hatzfeld, 2005) ; la différence toutefois étant qu'elles se construisent parallèlement à des formes institutionnalisées de participation de la société civile. Leur caractère expérimental et spontané n'en limite pas pour autant les effets sur ceux que je nommerai les acteurs institutionnels de la production de l'habitat : collectivités locales (élus et techniciens) et promoteurs (sociaux essentiellement, soit les organismes d'HLM) 2 . La perspective adoptée ici consiste { s'intéresser non pas aux effets de la participation sur les habitants/associations -qui existent bel et bien toutefois -mais aux effets de l'habitat participatif sur les acteurs dits institutionnels 3 . Dans le cas de l'habitat participatif, et contrairement aux dispositifs de participation institutionnalisés, ce sont les habitants qui définissent le cadre de leur relation avec ces acteurs. Nous pouvons faire l'hypothèse que les effets n'en seront que plus importants.
2017
Ce chapitre vient eclairer le developpement recent de l'habitat participatif : sources des initiatives ; entree de l'habitat participatif dans la loi ALUR de 2014 ; perspectives de developpement
Développement durable et territoires, 2015
L'habitat participatif : d'une greffe à un noyau des écoquartiers Camille Devaux Résumé Cet article met en débat la participation habitante dans les écoquartiers à partir de l'habitat participatif. Imaginé hors des écoquartiers, l'habitat participatif fait l'objet d'un intérêt croissant de la part des acteurs publics qui voient en lui l'opportunité de dépasser certaines des difficultés liées à la mise en oeuvre des écoquartiers. Il s'agit toutefois là d'une greffe, les caractéristiques de l'habitat participatif étant pour partie difficilement compatibles avec celles des écoquartiers, sur le plan architectural, du système d'acteurs ou encore des temporalités. Aussi, pour que l'habitat participatif devienne un noyau des écoquartiers, il semble nécessaire que ce dernier n'y soit pas greffé mais en constitue une composante à part entière dès sa conception. Mots-clés habitat participatif ; écoquartier ; habitants ; participation ; acteurs publics ; aménageur ; collectivité Cohousing : from a transplantation to a sustainable neighborhoods'' kernel Abstract This article put into question inhabitants involvement in sustainable neighborhoods from the example of cohousing. Even if the design of cohousing is independent of sustainable neighborhood, institutional actors consider that it can be a tool. Cohousing is also transplanted and its characteristics aren't necessarily totally in balance with those of sustainable neighborhoods. Three points are particularly concerned : architectural conception, actors' system and temporalities. So, to make cohousing a kernel of sustainable neighborhoods, it has to be integrated from the beginning of the conception.
Partie 3 — Des stratégies participatives à l’épreuve des « publics », 2015
L’article interroge la capacité de l’habitat participatif à ouvrir le processus de production du logement aux futurs habitants jusqu’à en devenir un outil de démocratisation. Au départ porté par des ménages pionniers, dotés de ressources multiples, l’habitat participatif s’est progressivement ouvert à d’autres publics, mais aussi et surtout aux professionnels de la production du logement érigés au rang de partenaires, ouvrant la voie, en théorie du moins, à une démocratisation de la production du logement. Son institutionnalisation par le biais de la loi ALUR entame toutefois de façon modérée les implications d’un projet qui restent coûteuses, pour les habitants comme pour les professionnels de la production du logement. L’habitat participatif peut néanmoins ouvrir une brèche dans les représentations traditionnelles de la production du logement et engager un changement de paradigme où le client-locataire peut se muer en habitant-citoyen.
Résumé L’article interroge la capacité de l’habitat participatif à ouvrir le processus de production du logement aux futurs habitants jusqu’à en devenir un outil de démocratisation. Au départ porté par des ménages pionniers, dotés de ressources multiples, l’habitat participatif s’est progressivement ouvert à d’autres publics, mais aussi et surtout aux professionnels de la production du logement érigés au rang de partenaires, ouvrant la voie, en théorie du moins, à une démocratisation de la production du logement. Son institutionnalisation par le biais de la loi ALUR entame toutefois de façon modérée les implications d’un projet qui restent coûteuses, pour les habitants comme pour les professionnels de la production du logement. L’habitat participatif peut néanmoins ouvrir une brèche dans les représentations traditionnelles de la production du logement et engager un changement de paradigme où le client-locataire peut se muer en habitant-citoyen. Abstract This paper investigates the ability of participatory housing to open up the process of housing production to future residents, making it a tool for democratization. Participatory housing, pioneered by households with significant resources, has gradually opened up to other groups, but also and especially to professionals in the field who have risen to the rank of partners, paving the way, in theory at least, for a democratization of housing production. Its institutionalization through the French act respecting access to housing and renewed urbanism (loi Alur) is, however, starting modestly to raise the issue of the implications of a project that is still costly, for both residents and housing-production professionals. Participatory housing may nevertheless disrupt traditional representations of housing production and cause a shift to a new paradigm, one in which the customer-tenant becomes a citizen-resident.
2015
Les initiatives citoyennes habitantes ont favorise l'emergence de premiers reseaux d'acteurs de l'habitat participatif au niveau national, mais a l'echelle de territoires locaux, force est de constater que les reseaux peinent a s'organiser, d'ou une carence de competences en la matiere. Des lors se pose la question de la competence territoriale a organiser un reseau d'acteurs locaux de l'habitat participatif. L'habitat participatif peut etre considere comme un vecteur de respect du « bien commun », dans lequel nous voyons un facteur d'attractivite du territoire ; mais comment favoriser le developpement d'une telle competence territoriale ? La reponse proposee dans la premiere partie de cette communication est celle du reseau d'acteurs. Une deuxieme partie presente la methodologie qualitative (observation participante et serie d'entretiens) aupres de plusieurs acteurs de projets en Lorraine et en Languedoc Roussillon. Deux cas sont ...
Revue française des affaires sociales
Habitat participatif et politiques de l'habitat : un mariage par intérêt ? Camille Devaux RÉSUMÉ Dans les années 1980, certaines collectivités locales ont été à l'origine de quelques opérations d'habitat participatif. Au tournant des années 2000, ce sont des groupes d'habitants porteurs de tels projets qui ont sollicité les collectivités. En milieu urbain plus particulièrement, le concours des collectivités locales est nécessaire pour faire aboutir leurs démarches. Ils s'attachent alors à séduire ces potentiels partenaires, pour lesquels « l'habitant » reste un inconnu et suscite des craintes. Progressivement toutefois, les discours d'élus et de techniciens ont valorisé l'habitat participatif, voyant là une réponse alternative à une diversité d'enjeux de la production urbaine et du logement. Ces démarches sont alors plébiscitées de façon générique, sans beaucoup de référence à des retours d'expériences ; élus et techniciens tentent d'intégrer l'habitat participatif à leurs outils, sans le connecter aux contextes locaux. Il semble que nous ayons d'abord affaire à un « mariage par intérêt ». L'analyse fine des modalités d'engagement des collectivités permet de nuancer le propos. Lorsque ces dernières mettent du foncier à disposition d'opérations d'habitat participatif, plusieurs configurations se dessinent. Certaines collectivités intègrent l'habitat participatif dans leurs politiques, d'autres se veulent plutôt facilitatrices, tandis que d'autres encore semblent déléguer les opérations à des tiers.
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Cahiers de géographie du Québec, 2016
Http Www Theses Fr, 2013
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012
Lien social et Politiques, no 73, printemps 2015. LES AMÉNAGEMENTS DE LA PARTICIPATION, p. 215 à 231., 2015
Lien social et Politiques
Architecture, 2022
Lien social et Politiques, 2021
Normes et normativités
Politiques et management public, 2012
Lien social et Politiques, 2021
International Review of Community Development, 1980