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représentation ontique de l'être humain : l'homme n'est ni animal raisonnable, ni chose pensante. Son essence ne relève pas du catégoriel-ontique, mais de l'existential-ontologique.
Charles Bobant, Elodie Boublil et Charles-André Mangeney (éd.), La phénoménologie, l'homme et les sciences humaines, 2023
A-t-on eu raison, dans la philosophie contemporaine, de Nietzsche et Marx à Foucault, de vouloir se passer de l'homme ou de proclamer son dépassement? Les raisons de ces auteurs sont ici examinées et critiquées.
Dans la préface de la Phénoménologie de l'Esprit, Hegel écrit que la philosophie doit perdre son nom d'« amour du savoir » (Liebe zum Wissen) pour devenir un « savoir effectif » (wirkliches Wissen) 1 . La philosophie hégélienne entend en effet dépasser le dualisme de la pensée et de l'absolu, et accéder ainsi au statut de science. Or, l'énoncé le plus haut d'une telle philosophie est selon Hegel « l'idéalité du fini » : « Cette idéalité du fini est la proposition capitale de la philosophie et toute véritable philosophie est pour cette raison idéalisme » 2 . Parler de la philosophie comme un amour du savoir serait alors ignorer la dimension idéelle de la finitude. La négation de la philosophie comme philo-sophie est inséparable de l'auto-suppression de la finitude, dont parle la Science de la Logique : l'écart propre au mot philosophie doit laisser la place au cercle de l'absolu qui a en lui la finitude, et ne saurait ainsi être fini. Hegel se heurte cependant au mot de philosophie qui semble contredire sa thèse sur l'essence de la philosophie. La dualité entre désir et savoir est pour la pensée spéculative l'effet de l'entendement lui-même fini, qui fixe abstraitement la langue ; mais l'on peut y voir au contraire une résistance interne du concept de philosophie, une essence de la philosophie présente dans le mot lui-même. Si la racine des mots n'est pas forcément un accès à la vérité des notions, il est notable que Platon, dont on connaît les réticences à l'égard de l'usage abusif de l'étymologie, ne remet pas en question, dans le Banquet, celle du mot philosophie : « Aucun des Dieux ne philosophe, ne désire devenir sage » 3 . Il y a dans ce passage l'affirmation d'une identité de rapport entre les hommes et les dieux d'une part, la et la d'autre part, si bien que « philosophe » ne fait que dire « être humain ». C'est contre ce type de définition de la philosophie que Hegel pose sa propre conception de la philosophie comme savoir de l'idéalité du fini. La question de la finitude ou de la non finitude de la philosophie est comme telle absente de la pensée grecque, 1 « Die wahre Gestalt, in welcher die Wahrheit existiert, kann allein das wissenschaftliche System derselben sein. Daran mitzuarbeiten, daß die Philosophie der Form der Wissenschaft näherkomme -dem Ziele, ihren Namen der Liebe zum Wissen ablegen zu können und wirkliches Wissen zu sein -, ist es, was ich mir vorgesetzt. Die innere Notwendigkeit, daß das Wissen Wissenschaft sei, liegt in seiner Natur, und die befriedigende Erklärung hierüber ist allein die Darstellung der Philosophie selbst » (Phénoménologie de l'Esprit, Préface). 2 « Diese Idealität des Endlichen ist der Hauptsatz der Philosophie und jede wahrhafte Philosophie ist deswegen Idealismus » (addition au § 95 de l'Encyclopédie des sciences philosophiques traduction Bernard Bourgeois in l'Encyclopédie des sciences philosophiques, Vrin,). 3 « » (Banquet, 204a). mais le mot lui paraît impliquer une Endlichkeit irréductible, et le kantisme est alors pour lui la figure moderne d'une telle . Il faut ainsi prendre acte du caractère problématique de l'essence de la philosophie pour les philosophes eux-mêmes. L'opposition entre Hegel et Kant est sur ce point révélatrice d'un conflit récurrent dans l'histoire de la pensée, qui, par delà la question du statut fini de la philosophie, met en cause la finitude ou la non finitude de l'homme. Pour Kant, la philosophie ne peut qu'être fondée sur l'endliches Wesen qui en est la source ; la finitude est alors une composante interne du philosophieren dont l'auto-connaissance n'est pas un suspens qui devrait s'effacer pour laisser place à une intuition de toute réalité, mais une propédeutique qui, paradoxalement, investit de façon définitive la philosophie, c'est-à-dire une « métaphysique de la métaphysique », qui dirige la philosophie vers elle-même, vers son intérêt, et lui montre sa véritable destination. Ce qui est alors en question n'est pas simplement la philosophie comme un savoir à côté d'autres savoirs, mais la raison, c'est-àdire, pour Kant, la nature de l'homme. Cette question ne semble pas pouvoir être réduite au seul champ de la philosophie critique, et met en jeu la question plus générale de l'essence de l'homme comme être pensant, c'est-à-dire de sa capacité ou de son incapacité à atteindre ce que les philosophes ont appelé, depuis la pensée chrétienne, et en des sens très divers, l'« absolu ». Cette non-absoluité au moins initiale, que, par son questionnement, doit reconnaître toute philosophie, s'est formulée, de façon répétée, dans un concept que nous entendons étudier, celui de finitude, terme problématique, mais à notre sens philosophiquement inévitable parce qu'historiquement fondamental, ce qui devrait ressortir notre étude elle-même. Nous préciserons dans la deuxième partie de cette introduction le sens finitude. Le concept de finitude n'est en effet aucunement univoque : la finitude hégélienne est par exemple autre chose que la finitude leibnizienne, ou que la finitude thomiste. La question du « comment » de la finitude est en ce sens primordiale. C'est pourquoi nous devrons éviter de projeter abusivement sur les philosophies que nous allons étudier un concept de finitude qui leur serait étranger. Ce risque de projection est réel, et il est d'ailleurs l'argument le plus fort contre la légitimité même du concept de finitude. Il est par exemple incontestable que Heidegger, dans sa lecture de Kant, applique parfois aux textes kantiens sa propre conception de la finitude du Dasein, dont il désire trouver la confirmation dans la Critique de la raison pure. Il faut pourtant mesurer qu'un tel risque ne disqualifie en aucun cas le concept de finitude. Si nous en restons à l'exemple de la lecture heideggérienne de Kant, il faut constater que le thème de « l'être raisonnable fini » est central dans la philosophie kantienne, et l'étude de cette dimension de la pensée de Kant ne constitue pas une « interprétation heideggérienne de Kant ». Il conviendra ainsi de vérifier la validité ou la non validité de l'application d'un concept de finitude à chacune des philosophies que nous rencontrerons. La projection sur le passé d'un concept de finitude entre d'ailleurs elle aussi dans le champ de notre questionnement : la lecture d'un philosophe par un autre à partir de sa
Articles hors thème, 2019
Erich Przywara admet avoir développé son idée de « métaphysique créaturelle » en confrontation avec la pensée de M. Heidegger. Nous montrerons comment la lecture que développe le jésuite de cette dernière s’appuie sur l’enracinement de la pensée heideggérienne dans les discussions des années 1920 autour de la nature du kantisme. Przywara tâche de rendre compte de ces débats à partir des tensions existant dans la démarche même du philosophe de Königsberg. Celles-ci donneront naissance à deux voies d’interprétation, que Przywara schématise sous les traits d’une « métaphysique de la finitude », telle que représentée par M. Heidegger, et d’une « métaphysique de l’infinitude », chez notamment E. Herrigel. C’est de la dialectique entre ces deux voies que doit surgir, selon Przywara, la perspective de l’analogia entis comme métaphysique de créature.
Cahiers de psychologie clinique, 2005
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Religiologiques, n° 43, 2022
Le fil de cet article est La Religion de près, publié en 1999. L'auteur montre les modifications de sa posture par rapport au théisme méthodologique qui est un argument clé du livre. Cet argument est d'abord replacé dans le cadre du tournant ontologique en anthropologie vis-à-vis duquel l'article expose quelques critiques. Il complète ensuite le théisme méthodologique, qui, associé à la théorie de l'acteur-réseau, reste en réalité une ontographie des situations, par un athéisme réaliste, en vue d'une anthropologie des entités. Celle-ci est ainsi refocalisée sur les humains euxmêmes dans leur continuité, en vue de bien percevoir les modulations des actes de croire et leurs variations d'intensité. L'ensemble de l'article est une critique de la générosité avec laquelle les sciences sociales, et en particulier l'anthropologie, sollicitent la notion d'existence pour qualifier les divinités.
Un monde pour nous ou un monde pour personne ? Corrélationisme et réalisme. Recension du livre de M. Bitbol : Maintenant la finitude, Peut-on penser l'absolu ?, Paris, Flammarion, 2019, 518p. Ce texte est la première version d'une recension parue en Avril 2019 dans la Revue de métaphysique et de morale, n°2 (Avril-Juin 2019).
Le Coq-héron, 2007
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#16.ART Brasil • 16o Encontro Internacional de Arte e Tecnologia • 2017 ISSN: 2238-0272, 2017
Robert Frank a dit ce que tout détenteur d'un appareil-photo pourrait dire : « Désormais on peut tout photographier. » En effet, nous avons l'impression que notre caméra peut comporter tout l'univers, et qu'elle le comporte d'une manière spéciale ou singulière, déformée selon une angulation qui nous est propre, attachée à la position unique de notre oeil et de notre corps par rapport à l'univers. Nous avons l'impression que notre caméra peut faire une infinité de photos différentes en tant qu'expressions de notre subjectivité, de notre position singulière dans l'univers. Dans ce qui suit, je fais quelques re-marques pour défaire cette impression, au moins partiellement.
Horizons philosophiques, 1997
“Nous voudrions dans un premier temps (1) montrer comment la dynamique générale de la bonne circulation du sens estreprise dans le déploiement interne des trois sections de Vérité et méthode. On tentera ensuite (2) de faire ressortir la valeur néoclassique de Vérité et méthode en établissant un parallèle entre le genre de finitude propre à l'herméneutique philosophique et une étude de Winckelmann sur les statues grecques. On constatera qu'une nostalgie de la Grèce colore Vérité et méthode et amène l'herméneutique philosophique à récupérer de l'Antiquité la définition de la finitude comme manque vis-à-vis de la plénitude. En s'en tenant à cette conception de la finitude, nous voudrions par la suite indiquer (3) comment Gadamer écarte de son chemin le point de vue modern sur la finitude dont nous verrons la première manifestation dans Panalyse kantienne du jugement réfléchissant. Finalement (4), nous nous demanderons si Pherméneutique philosophique qui récupère une notion traditionnelle de finitude ne constitue pas un recul par rapport aux avancées de projets tels que ceux du second Heidegger et de Derrida. En outre, nous supposerons qu'une confrontation productive entre les pensées de Gadamer, du deuxième Heidegger et de Derrida pourra avoir lieu sur les bases de la reconnaissance des deux types de finitude identifiés. Cette rencontre devrait ouvrir sur de nouvelles possibilities pour herméneutique jusqu'à, peut-être, en signaler sa fin.”
Jusqu’à la mort accompagner la vie, 2012
Distribution électronique Cairn.info pour Presses universitaires de Grenoble. © Presses universitaires de Grenoble. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Orbis Litterarum, 2014
Cette etude apporte une nouvelle perspective sur un aspect fondamental et peu etudi e du roman Illusions perdues de Balzac, a savoir la probl ematique autour de la fin et de la clôture. Même si, a premi ere vue, ce roman est « lisible » dans le sens de Roland Barthes, avec un r ecit plein, achev e et clos, sa fin n'est gu ere du type « r ealiste » qui « va sans dire », selon la formulation de Armine Kotin Mortimer dans La clôture narrative (1985). L'examen sera fait a partir de certaines hypoth eses et questions formul ees dans les ouvrages g en eraux sur la fin et la clôture dans les r ecits narratifs. Que dire en effet du rôle et de l'importance de la fin dans Illusions perdueset de la relation entre le d ebut et la fin ? Quel est, concr etement, le rapport entre la fin et une sorte de « sens de l'oeuvre », constat e par exemple par Mortimer, Peter Brooks (1984), Andrea Del Lungo (2010) et Vincent Jouve (2001). Mots-cl es : fin, clôture, d enouement, Balzac, Illusions perdues, sens global. Dans cette etude, nous esp erons apporter une nouvelle perspective sur un aspect fondamental et peu etudi e du roman Illusions perdues de Balzac, a savoir la probl ematique autour de la fin et de la clôture. C'est un sujet sur lequel il y a beaucoup a dire, car, a premi ere vue, ce roman est « lisible » dans le sens de Roland Barthes, avec un r ecit plein, achev e et clos, alors que sa fin n'est gu ere du type « r ealiste » qui « va sans dire », selon la formulation de Armine Kotin Mortimer (1985a, 139) 1. Le syst eme des personnages reparaissant dans La com edie humaine complique evidemment aussi la d elimitation d'une fin. A en croire certains critiques, notamment D. A. Miller, le roman balzacien ne peut s'achever, car il y a toujours a la fin du r ecit la promesse, voire la n ecessit e d'une continuation (Miller 1984, 181) 2. Depuis les ouvrages majeurs The Sense of an Ending de Frank Kermode (1967), Closure in the Novel de Marianna Torgovnick (1981) et La
This essay was written for a journal, "Spiritualitésanté", dealing with issues of health and spirituality and which is thankfully not limited to specialists. It develops ideas on the sense and meaning of human existence that were first presented in book form in "Du sens de la vie" (Montréal: Bellarmin, 2003). A much abridged version of this essay appeared in "Le Devoir" of November 22, 2016. Cet essai fut rédigé pour une revue, "Spiritualitésanté", qui s'intéresse aux questions de spiritualité et de santé et qui ne s'adresse pas qu'à des spécialistes. La réflexion ici proposée développe des idées sur le sens de l'existence qui furent présentées pour la première fois dans le livre "Du sens de la vie (Montréal, Bellarmin, 2003). Une version considérablement réduite de ce texte a paru dans "Le Devoir" du 22 novembre 2016.
Le Portique
Revue de philosophie et de sciences humaines Archives des Cahiers de la recherche La fin et les moyens. Retour sur le mouvement des intermittents du spectacle
Sayed Matar, 2018
L'objet de l'intuition s'obtient à partir d'un tel étant, et « c'est pourquoi cette intuition se nomme intuition ''dérivée'', intuitus derivativus ». La réception intuitive des objets qui nous affectent sensiblement, souligne Heidegger, est la condition nécessaire qui, à elle seule, « offre à l'étant la possibilité de s'annoncer » 4. Et Kant, lui-même, note-t-il : « Trouve ainsi pour la première fois un concept ontologique et non sensualiste de la sensibilité 5. » La remarque de Heidegger se comprend en effet par le fait que si Kant voulait fonder une nouvelle métaphysique, il ne pouvait
2012
Les problèmes environnementaux et les réponses qui pourraient leur être apportées font-ils peser une menace nouvelle sur la liberté individuelle ? La question mérite d’être posée à l’heure où l’on prend de plus en plus conscience des limites de la planète, tant au niveau des ressources que de la capacité de charge des écosystèmes. La conception moderne de la liberté, telle que définie par le projet libéral, est faite d’indépendance, de « jouissance paisible » et de droit à la poursuite de son intérêt personnel. Mais est-elle compatible avec la finitude de la planète et l’impossibilité qui en découle de poursuivre une croissance universelle des flux de matière et d’énergie ? Cet article tente de dégager les tensions qui apparaissent entre le concept libéral de la liberté (hérité de Hobbes et de Locke), ainsi que ses développements libertariens, et la question environnementale, sous deux aspects : celui du progrès technique et celui de la propriété privée.
2018
Ce numéro de la revue Sillages critiques est le fruit d’une journée d’étude organisée par le groupe de recherche OVALE, le laboratoire des doctorants de l’équipe VALE. Les contributions qu’il réunit examinent les diverses manières dont les arts anglophones ont interrogé ou repensé le paradigme classique de la fin de l’œuvre. Sigolène Vivier et Sarah Montin sont les guest editors du présent volume, publié avec le soutien de Geneviève Cohen-Cheminet
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