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Vers une sémiotique cognitive

Abstract

Une historiographie à construire 1 Nous assistons, depuis quelques années, à l'émergence et à la formation d'un nouveau point de vue théorique sur la communication, point de vue cognitif qui attire l'attention sur les représentations mentales et les opérations cognitives qui accompagnent la communication. S'interroger sur la place et l'importance de ce mouvement pour le développement des sciences de la communication demanderait que l'on reconsidère des points de vue épistémologique et historiographique, la constitution et l'évolution de ces dernières. Nous ne disposons cependant aujourd'hui que de peu de recherches de ce type sur lesquelles nous appuyer. Aussi les quelques éléments que nous proposons ici doivent-ils être considérés pour leur valeur programmatique. Dans notre présentation, nous ne nous tiendrons pas à une stricte chronologie, ce que le lecteur, au vu de nos premiers arguments, comprendra certainement. Pour faire bref, nous avancerons l...

Key takeaways

  • Le recours à ces catégories est précisément l'indice du passage de la linguistique à la sémiotique générale.
  • Mais ceci revient d'une part à assimiler registre de représentation et modalité sensorielle et d'autre part à oblitérer le processus de sémiotisation qui prend place entre la perception et les modalités de représentation en mémoire.
  • On doit à Denis [Denis, 1979] d'avoir synthétisé les recherches consacrées aux représentations et à l'imagerie mentale et d'avoir été, en conséquence, l'initiateur d'un regain d'intérêt pour l'étude de l'image mentale et de ses rapports à la cognition comme aux modèles mentaux [Denis, 1989 ;Denis & de Vega, 1990].
  • Duval radicalisera son analyse en proposant, à partir d'une critique de la trichotomie peircéenne, de nouveaux critères de classification des représentations.
  • Une sémiotique cognitive aura aussi à préciser les transformations introduites par les mots dans l'imagerie elle-même et à reconsidérer de ce point de vue la découverte saussurienne du principe de la différence, non pas, comme l'affirmait le dogme structuraliste, comme le fondement exclusif du sens, mais comme source des discriminations instaurées dans la positivité de l'imagerie (les catégories mentales, les hiérarchies conceptuelles).