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Nous entrons aujourd'hui dans le 500 ème anniversaire d'un moment qui a marqué à jamais l'histoire du monde. Le 31 octobre 1517, veille de la Toussaint, Martin Luther, frère augustin, philosophe, théologien, professeur et prédicateur, affiche aux portes de l'église du château et de l'Université de Wittenberg, en Saxe, où il enseigne, des documents restés célèbres, ses « 95 thèses au sujet des indulgences ». Les indulgences sont, comme on sait, les aumônes que l'Église avait pris l'habitude de récolter auprès des fidèles contre la promesse d'un allègement des peines qui attendent les pécheurs au Purgatoire 2. Le produit de cette collecte servait notamment à reconstruire Saint-Pierre de Rome dans le goût fastueux de la Renaissance italienne, à rembourser les dépenses considérables qu'entraînait l'achat des votes des princes électeurs d'Allemagne pour l'attribution du titre d'empereur, brigué alors par les rois de France et d'Espagne, François 1er et le futur Charles Quint, et plus généralement à entretenir le train de vie de l'Église et les pratiques souvent jugées scandaleuses et la corruption qui lui étaient associées. En 1515, le pape Léon X avait autorisé une nouvelle vente d'indulgences, un peu, il faut bien le dire, sur le modèle de l'émission d'une monnaie ou du lancement d'un emprunt 3. Cependant, ce n'est pas tant sur cet aspect de la question que portent les 95 thèses affichées mais sur une inquiétude de nature plus théologique et surtout plus fraternelle que Luther ressent et exprime à partir de sa lecture du texte biblique et des émotions de son coeur. Ce qu'il dénonce dans ces thèses-qui sont en fait 95 phrases inspirées et limpides-ce n'est pas essentiellement ce qu'on pourrait appeler une dérive marchande de l'Église d'alors, même si quelques mois plus tôt il avait prononcé à Wittenberg une longue série de prédications sur les 1 Transcription, avec notes et références, d'une conférence publique aux « Amis de l'Université » de la Réunion. 2 Selon la doctrine catholique, le péché est effacé par le pardon (la confession), mais ce sacrement n'enlève pas la peine temporelle due au péché, qui se traduit généralement par un temps de purgatoire si elle n'est pas d'abord purgée sur terre par des actes de réparation. Cette peine peut être atténuée ou effacée par l'indulgence. Cette pratique, héritée du droit romain, remonte au III ème siècle. Luther attaque le principe même de l'indulgence, Dieu seul pouvant justifier les pécheurs. Il dénonce les indulgences aussi bien pour les âmes du Purgatoire (thèses 8-29) qu'en faveur des vivants (thèses 30 à 68). Dans le premier cas, les morts ne sont plus tenus par les décrets canoniques (c'est à terme le Purgatoire lui-même qui est remis en cause). Luther accuse l'Église de profiter de la peur de l'Enfer (thèse 27). Dans le second cas, la repentance vaut rémission des peines, sans qu'il soit besoin d'indulgences. Au contraire, celles-ci risquent de détourner les pécheurs de leur vrai devoir, la pénitence. 3 Avec le premier développement de l'imprimerie, la production des indulgences avait atteint des tirages massifs : ainsi, l'abbaye de Montserrat en a fait imprimer 200 000 entre 1498 et 1500. 7 Cette définition est empruntée au livre de deux pasteurs et théologiens, Laurent Gagnebin et Raphaël Picon, Le protestantisme, la foi insoumise, Flammarion, Paris, 2005. 8 « Le philosophe est un flambeur », propos recueillis par François Ewald, Magazine littéraire, n° 339. 9 La mise en chantier est un autre terme important du discours de Jean Desanti.
Hermeneus, Revista de Traducción e Interpretación
Traduire Paul Nougé est une expérience fort particulière. Si bien qu'il est difficile de dire si c'est la lecture de son oeuvre qui la précède, car la confrontation même aux premiers textes découverts de l'auteur impliquait déjà une démarche traduisante. L'intérêt a tout de suite été porté vers des oeuvres qui interpellaient au premier abord, principalement des poèmes manifestant un double régime iconique: plastique et verbal, et qui activaient de la sorte une lecture multiple et forcément agissante. Quelques fragments de l'oeuvre de Nougé réclamaient la traduction, ceux surtout qui, en raison de leur apparence paradoxale, parfois disjointe, éveillaient un désir immédiat de traduire. Tel fut le cas du Jeu des mots et du hasard (1925) qui fait l'objet de la présente étude. Avant d'entrer en matière de traduction, il est opportun de faire quelques détours préliminaires. Aussi, proposerons-nous que l'on retienne d'emblée trois termes-clef: détournement, transfiguration et transformation. Leur conjonction non seulement définit la technique et la philosophie Nougéennes, mais elle a également guidé la démarche que nous avons adoptée pour la traduction de ce poème. Tout d'abord, il convient de rappeler la valeur que Nougé attribue à l'objet banal et au pouvoir bouleversant de celui-ci. La transformation, instrument-clé dont l'auteur se sert, tient précisément à une action sur le potentiel bouleversant de l'objet; mais il convient de noter qu'il s'agit d'une action toujours volontaire, déclenchée par la confrontation entre sujet et objet. En cela, le surréalisme bruxellois que Paul Nougé anime en vient à se détacher des postulats surréalistes quant à l'automatisme de l'écriture. La Conférence de Charleroi (1929), maintes fois invoquée par la critique, permet à Nougé d'établir ses positions fondamentales quant au langage, à l'écriture et à la peinture, en pointant leur mission transformatrice et la nécessité d'une coopération entre ces divers arts. C'est par rapport à une telle coopération qu'il conviendrait donc de placer la triade fondamentale -objet, esprit, action-qui articule toute l'oeuvre de Nougé. Il s'agit d'un enchaînement entre ces trois éléments, de relations multiples entre eux et nullement susceptibles d'impliquer des rapports duels. Si une telle démarche était déjà au fond de l'attitude surréaliste, chez Nougé cela va constituer un vrai triangle philosophique, mais un triangle fonctionnant comme une figure en mouvement perpétuel et dont les pièces sont interchangeables ad infinitum. Ce genre de processus correspond bien à une action sémiotique, ou sémiose, au sens de Peirce 1 . Le dispositif, tel que Marc Quaghebeur l'a signalé, consisterait à produire «un Objet bouleversant compris comme un Acte où se manifeste l'Esprit»
Histoires de mots. Études de linguistique latine et de linguistique générale offertes en hommage à Michèle Fruyt, 2017
Cette étude diachronique du connecteur scalaire nēdum examine les différents stades de son évolution afin de comprendre les emplois de ce terme pour lequel sont généralement proposées deux traductions opposées, « à plus forte raison » et « à plus forte raison ne… pas » (« much more » / « much less »).
Encyclopédie Grammaticale du Français, online: http://encyclogram.fr/, 2015
2024
Cette étude s'intéresse à la pragmatique de la négation normative française ne…pas dans les débats présidentiels français. C'est en examinant la rétention de ne et la suppression de ne dans l'interaction des candidats que nous essaierons de cerner sa fonction pragmatique. Concernant la suppression de ne, cet élément tombe plus avec certaines formes et certains contextes qu'avec d'autres et dans une assez large mesure dans des séquences formulaïques comme c'est pas. La particule ne est par contre plus souvent retenue lorsque le contenu négatif est accentué, ce qui est se produit grâce à des éléments contrastifssémantiques et syntaxiquesdu contexte. Ainsi, la fonction dite renforcée de la négation semble ramener le ne, ce qui coïnciderait avec d'autres études antérieures, entamées sur des corpus d'autres genres et style.
Comunicazione, Linguaggi, Società, Miscellany of essays in honour of Annibale Elia. Penguin Random House, Grupo Editorial: Bogota, 2021
English: The project presented here is rooted in the Digital Humanities, which aim at providing researchers in the social sciences with tools to help them explore and treat their corpora of texts. Its goal is to develop a software that can automatically detect sentences and phrases that have a negative coloration in French texts, including political debates and speeches, newspaper articles, inline forums, etc. We present a set of linguistic resources constituted by a dictionary of negative and positive terms, an inflectional and derivation grammar and a syntactic grammar. The two crucial problems to take into account are: positive terms used in a syntactic negation, and aspectual or modal verbs that may reverse the value of the main verb.
post-scriptum.org
Résumé: Dans cette étude, l’oeuvre de Paul Nougé (Bruxelles, 1895-1967) sera analysée afin d’y repérer les contours d'un désir manifesté sous le voile de la séduction. Le domaine de la séduction dans les écrits du surréaliste belge se révèle un véritable terrain de jeu, dont les rapports sont complexes et nourris de fécondes ambiguïtés. Pour tenter de mieux comprendre les enjeux de la séduction dans cette oeuvre, je propose une lecture de celui qui est souvent considéré comme un des plus beaux poèmes de Nougé, Esquisse d’un hymne à Marthe Beauvoisin. Cette lecture bénéficiera d’un dialogue avec d’autres textes de l’auteur.
Cioran, spectateur de sa déchéance P. 49 3. Un passé problématique P. 53 Une jeunesse perçue entre rejet et nostalgie du « vertige » P. 54 La rupture du passage au français P. 56 Chapitre 3 : Écrire pour tenter de trouver un équilibre dans le monde P. 59 1. Écriture de la négation et du doute P. 60 La négation, le doute et le style: des enjeux très spécifiques P. 61 L'équilibre par le paradoxe P. 63 Le paradoxe et l'extase P. 65 Négation et doute : statut du scepticisme P. 67 2. Angoisse et fascination du gouffre : entre négation et Absolu P. 70 Ce gouffre si fascinant P. 70 L'écriture comme exercice mystique P. 72 Un absolu sans Dieu P. 74 3. L'écriture comme geste de survie P. 76 Surmonter une crise P. 76 Négation et affirmation chez Cioran P. 77 puissance créatrice de l'exagération dans l'écriture P. 80 Conclusion P 84 Bibliographie P 86 4 La négation comme moteur de l'écriture chez Cioran Cioran est un auteur à part dans la littérature française, peu connu du grand public de son vivant, c'est la reconnaissance de ses pairs qui aujourd'hui le met en avant. Roumain, Cioran arrive en France en 1937 et ne repartira jamais en Roumanie. Ses oeuvres sont composées principalement d'aphorismes proposant une vision corrosive et ironique du monde. D'abord tenté par la philosophie, il s'en détache pour développer une pensée plus personnelle, éloignée de la notion de système et prônant un intérêt pour l'irrationnel. On définit souvent de Cioran comme sceptique. Cependant, sa pratique du doute n'est pas à rattacher à toutes les pratiques sceptiques : plutôt qu'au « que sais-je ? » de la tradition montaignienne, c'est au « tout ce que je sais c'est que je ne sais rien » de Socrate qu'il faut rattacher Cioran. Cette distinction a priori anodine joue un rôle fondamental dans l'appréhension de sa pensée car il s'agit dès lors de l'affirmation d'un doute radical. Traditionnellement, le doute radical, la prise de conscience du néant, de l'ignorance absolue dans laquelle nous vivons, se conclut par un élan vers autre chose : la foi ou la connaissance suivant les philosophes qui vont l'énoncer. On pense à Socrate mais aussi à Descartes et à Pascal. Ces exemples sont particuliers car ils évoquent des penseurs qui ne sont pas qualifiés de sceptiques. Socrate propose une pédagogie par le questionnement 5 et l'ironie pour montrer l'ignorance tandis que Pascal et Descartes placent le doute dans une réflexion théologique. Cependant, bien qu'elle soit différente dans chacun des cas, tous ont une pratique du doute. La particularité de Cioran sera de rester dans cet état de doute et d'en faire une fin en soi. Rester dans le doute va de pair chez Cioran avec une pratique constante de la négation qui de son propre aveu ne fait pas complètement partie de la sphère du scepticisme parce que la négation appartient à la dynamique de l'affirmation. Ainsi, le doute qui met en question nos connaissances est radicalisé chez Cioran par la négation qui dynamite la pensée sous toutes ses formes. Le doute ébranle et la négation détruit radicalement. Il est intéressant de noter que bien que la négation soit un aspect extrême du doute (et donc y participe), elle est vécue par Cioran comme son opposée, ou du moins son pendant à la fois violent et vivifiant. De manière générale, l'écrivain est celui qui pratique l'acte d'écriture comme négation d'une norme, affirmation d'une langue particulière contre la langue normative et normée. Dans ce rapport à la langue, la négation devient un geste d'écriture particulier à Cioran, avec ses ressorts et ses enjeux propres. Pour Cioran, écrire c'est perdre ses illusions, s'éloigner des instincts trompeurs. Il pratique la négation comme éloignement de l'intuition, négation de soi et de ses instincts. Chez Cioran, pratiquer la négation et écrire sont deux gestes intrinsèquement liés et il s'agira pour nous de comprendre la nature de ce lien. La négation n'est pas signe de scepticisme détaché, elle propose une autre voie que celle de la philosophie qu'elle soit sceptique ou nihiliste, une voie qui corrompt la pensée, l'altère et la met en question. Elle vise à détruire la pensée commune, les systèmes admis, les idées reçues. Elle prend sa place dans une écriture proche de celles des moralistes français du XVII ème siècle puisque Cioran dit écrire pour exprimer son dégout du monde. Si on en restait là, son écriture serait celle d'un homme spectateur du monde, mais il écrit aussi et surtout sur luimême. En effet, la négation finit par se retourner contre lui, et l'écriture devient alors un exercice de penser contre soi-même. Passer de la négation du monde à la négation de soi est ce qui permet à Cioran de transformer son dégoût, d'y ajouter
Grande grammaire historique du français, Berlin, De Gruyter Mouton. Eds. Christiane Marchello-Nizia, Bernard Combettes, Sophie Prévost & Tobias Scheer., 2020
Ce chapitre porte sur l'usage et l'évolution des formes de la négation de proposition. (pour la syntaxe de la phrase négative, voir ZZ chapitre 34.2) Seule la négation de proposition, exprimée sous forme de négation « de base » (à savoir ne-pas en français moderne, voir la section 2 ci-dessous) ou de négation « à mot-N » (par ex. ne-personne, ne-rien etc. en français moderne, voir la section 3 pour la définition de ce type de négation et une discussion de son évolution), sera prise en compte ici, et uniquement dans les propositions à verbe fini. La négation dite « de constituant » (par ex. non pas en français moderne, voir Klima 1964 : 307) sera, quant à elle, traitée en ZZ.
Subjectivation et désubjectivation
Pour ce qui est des juifs, leur aptitude au suicide est toujours moindre que celle des protestants ; très généralement, elle est aussi inférieure, quoique dans une moindre propor-1 Nous n'avons pas de renseignements sur l'influence des cultes en France. Voici pourtant ce que dit LEROY dans son étude sur la Seine-et-Marne: dans les communes de Quincy, Nanteuil-les-Meaux, Mareuil, les protestants donnent un suicide sur 310 habitants, les catholiques 1 sur 678 (op. cit., p. 203).
Revue de métaphysique et de morale, 2001
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AMSTERDAM STUDIES IN THE THEORY AND …, 1997
2016
On essaiera ici de sortir la negation non seulement du plan de la logique, mais aussi de ses ‘vetements’ linguistiques, pour la ramener a sa forme primordiale de relation entre des objets, des evenements ou des etats mentaux percue surtout, mais pas exclusivement, grâce aux images. Cette operation permet de replacer la negation, ainsi que l’assertion d’ailleurs, dans leurs fondements antepredicatifs en atteignant leur nature de relations qui peuvent etre saisies dans des contenus representationnels n’ayant aucune forme linguistique. Ce deplacement du couple affirmation-negation du plan linguistique et predicatif au niveau des relations fondamentales, eminemment perceptif, nous montre que sur ce plan, indifferent a la forme linguistique de leur expression, ces relations gardent une symetrie precisement par le fait qu’elles peuvent egalement renvoyer a la realite. Comme on cherchera a le demonter, la negation a recu, dans certains milieux culturels de la fin du XIXe siecle, une formul...
L’un des personnages récurrents dans l’œuvre de Pascal Quignard est celui du musicien : Sainte-Colombe et Marin Marais dans Tous les matins du monde, Ann Hidden et Charles dans Villa Amalia, Némie dans Vie Secrète, Claire dans Les solidarités mystérieuses… Ces personnages sont aussi des solitaires et des silencieux. Il s’agira dans notre exposé de comprendre cette fascination pour les personnages mutiques ou quasi-mutiques, et la relation entre cette absence de langage, la musique et la littérature. Ou comment le silence du langage se sublime dans le silence musical. L’écriture est pour lui un moyen de survivre tout en refusant le langage. Le silence, le mutisme, permet de refuser le compromis que réalise toute parole. Mais se taire est impossible. Il faut donc se taire sans se taire. Nous comprendrons le refus paradoxal du langage chez Pascal Quignard : ses motivations, ses risques et son impossibilité. Ensuite, nous verrons comment la musique apparaît comme une façon de se taire en créant un silence habité, capable d’accueillir tout ce que le langage gomme. Nous analyserons enfin les « silences » des textes de Pascal Quignard à travers son usage des aphorismes, pour comprendre comment ils sont habités en les comparant au « soupir » musical, qui est le nom donné au silence lorsqu’il dure un temps. keywords: musique – mutisme – aphorisme – refus du langage
Langages, 2000
Le présent article traite de la concession dans les proverbes chinois de trois points de vue différents : syntaxique, sémantique et pragmatique. Il se fonde sur de nombreux travaux antérieurs français et chinois qui portent sur la concession et sur les proverbes. A notre connaissance, la concession dans les proverbes reste un sujet non-traité. Les proverbes constituant une catégorie linguistique à part manifestent des traits qui conditionnent l'expression de la concession. L'objectif de cet article est d'examiner la réalisation de la concession sous contrainte syntaxique proverbiale, de mettre en lumière leur fond sémantique logique et d'évaluer les effets pragmatiques. A l'aide de l'analyse de notre corpus, l'article a non seulement conclu les structures syntaxiques les plus courantes et la formule logique universelle, mais aussi fait ressortir la puissance argumentative et la politesse véhiculée dans les proverbes chinois concessifs. Mots clés: concession; proverbe; chinois; français. [es] La concesión en proverbios chinos Resumen. El presente artículo trata la concesión en proverbios chinos desde tres puntos de vista diferentes: sintáctico, semántico y pragmático. Se basa en muchos trabajos anteriores franceses y chinos que se ocupan de la concesión y los proverbios. Por lo que sabemos, la concesión en proverbios sigue siendo un tema notratado. Los proverbios, que constituyen una categoría lingüística a parte, manifiestan las características que condicionan la expresión de la concesión. El objetivo de este artículo es examinar la realización de la concesión con las restricciones sintácticas de proverbios, arrojar luz sobre su fondo semántico lógico y evaluar los efectos pragmáticos. A través del análisis de nuestro corpus, el artículo no solo ha mostrado las estructuras sintácticas más comunes y la fórmula lógica universal, sino también puesto de relieve el poder argumentativo y la cortesía transmitida en los proverbios chinos concesivos. Palabras clave: concesión; proverbio; chino; francés.
Dolez (B.), Fretel (J.), Lefebvre (R.), L'entreprise Macron, 2019
Durant de longues semaines, le candidat Macron a refusé de se plier au rituel programmatique et de conduire une campagne articulée autour de propositions précises. Avec plus de 300 mesures, le programme finalement publié est pourtant l’un des plus détaillés de l’histoire récente. C’est ce paradoxe que vise à éclairer l’article. En explorant les Macron Leaks, celui-ci montre qu’en parallèle de la critique publique de la forme « programme », En Marche ! a précocement mobilisé d’importantes ressources cognitives issues de la haute fonction publique, avec l’objectif d’engager une baisse massive de la fiscalité du capital. Le cas de la mobilisation programmatique d’En Marche ! sur les enjeux fiscaux permet, au-delà, de déplier certaines recompositions de l’économie idéologique du champ politique contemporain : la mise à distance symbolique du programme en tant que tel s’accompagne d’une expertisation tendancielle de l’offre programmatique d’une part, et de l’approfondissement continu du programme néo-libéral d’autre part.
2017
Nulla in particula explicanda magis inter se pugnant sententiae quam in haud (Hand 1836 : 16) RESUME Cet article traite de la négation haud, dont les origines et les fonctions présentent des problèmes non résolus. Après un examen approfondi des différentes propositions étymologiques, la discussion portera sur la relation entre haud et les autres négations latines. Selon l'approche logique, non est, le plus souvent, une négation contradictoire, alors que haud est une négation contraire. L'analyse pragmatique mettra en lumière la nature et le fonctionnement de cette forme : une négation faible, graduable et scalaire qui signale les notions de «discordance», d'incertitude et des effets d'atténuation.
L’évolution de la négation en français est un des changements les plus étudiés dans la syntaxe (Schweighäuser 1852, Jespersen 1917, Yvon 1962, Martineau et Mougeon 2003 entre autres). C’est un des exemples les plus connus de grammaticalisation (Detges et Waltereit 2002, Hopper et Traugott 2003, Rostila 2006). Bybee et Thompson (2000) ont observé que la productivité d’une construction dépend largement de sa fréquence de type, et la résistance d’un item lexical face à un changement analogique dépend de sa fréquence d’occurrence. Mais à part Rostila (2006), ces théories des effets de fréquence n’ont pas encore été appliquées à l’évolution de la négation.
European Journal of Women's Studies, 2022
This article addresses the work of the German artist Hannah Höch in the light of the struggle for abortion rights in the Weimar Republic. I attempt to show how Höch’s uses of the technique of photomontage can be read as a way of introducing a distance between the work and the viewer that allows us to question the beliefs we use to make sense of the world. Specifically, I discuss her photomontage Mutter (‘Mother’), a version of a photograph taken by John Heartfield, and some of her writings and interviews. I also examine closely the material conditions and political debates in which Höch’s work – as a social practice – developed. After a brief introduction and a methodological outline, I present Höch in the context of Berlin Dada and summarise the main underlying arguments of my hypothesis. Namely, that the major interest of Höch’s photomontages lies in the complex articulation of activism and philosophy, and in the way in which they put mainstream categories into question by ‘distan...
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