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Mémoire d'Épistemologie: Une naturalisation de la conscience

Abstract

Au cours de l'histoire, les êtres humains se sont posés la question de leur existence et ont laissés des traces de leur réflexion. Ainsi, des rites funéraires de la période néolithique semblent fournir la preuve d'un début de réflexion au moins minimale sur la nature de la conscience humaine. Issu du latin conscientia, le mot conscience signifie « avec connaissance ». Il désigne le sentiment intime de vivre l'expérience, d'être le sujet de nos perceptions, émotions, pensées... Mais si l'homme se pose en tant qu'être conscient, cela est-il le cas pour d'autres êtres ou choses ? La conscience n'est pas une chose que l'on peut observer et expérimenter autrement que dans nous même, pour autant, on la projette volontiers à nos semblables. Je sais que je suis conscient car j'ai connaissance du monde, je vois, j'entend et je ressens ma présence dans mon corps, dans ma tête. Mais est-ce que ce phénomène est aussi présent ailleurs, là où je ne suis plus ? Des éléments de conscience peuvent même se retrouver chez d'autres animaux, aussi différents que peuvent l'être l'éléphant ou le dauphin. Ainsi, peut-on restreindre cette qualité aux seuls dénommés êtres vivants ? Autrement dit, être conscient, est-ce plutôt une propriété fondamentale de la matière ou bien une propriété émergente du cerveau ? Ces questions qui traitent de la relation entre corps et esprit sont centrales en philosophie de l'esprit. Depuis Descartes, un débat faisait rage entre les partisans du dualisme selon lequel corps et esprit sont deux substances bien distinctes et les partisans d'une forme ou une autre de matérialisme, selon laquelle l'intégralité du monde ne serait que « vide et atome » pour reprendre la pensée de Democritus, fondateur de cette école. Le dualisme cartésien a depuis été partiellement écarté par la littérature philosophique et la communauté scientifique et résiste difficilement à la tendance matérialiste. Mais alors comment rendre compte de l'esprit dans un monde uni-modale tel que le propose le matérialisme ? Quelle place pourrait-on donner au fameux Je pense, donc je suis cartésien ? De ces questions vient la quête du statut ontologique de la conscience, du soi. Après avoir parcouru une thèse contemporaine du problème corps et esprit nous analyserons un nouveau modèle qui entreprend de mesurer la conscience. Nous finirons par nous poser la question de savoir si la conscience est une qualité singulière chez l'homme et si la question de l’identité chez un être conscient a sa place dans un monde physique.