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« La catastrophe comme récit épique », 2004
des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998.
Penser la catastrophe, n° spécial de la revue Critique (dir. Françoise Balibar, Patrizia Lombardo et Philippe Roger), n° 783-784, Ed. de Minuit, 2012
Première page -------------------- 1. Étymologiques. Pendant plusieurs siècles, « catastrophe » a désigné le dénouement heureux d’une comédie. Tout semble devoir conduire à la catastrophe (au sens actuel) quand, à la faveur d’un coup de théâtre, la situation bascule et c’est la catastrophe (au sens ancien) : les jeunes amants l’emportent sur le barbon, l’esclave rusé sur un maître cruel, etc. Rires et soulagement : tout est bien qui finit bien. La redécouverte de la Poétique en 1498 produisit une véritable « catastrophe de la catastrophe », c’est-à-dire un revirement du revirement. Bien qu’Aristote ne l’emploie jamais, le vocable migre alors de la comédie à la tragédie et en désigne l’issue funeste pour les héros. Au XVIIIè siècle, « catastrophe » est pleinement entré dans la langue avec un sens qui n’a plus varié jusqu’à aujourd’hui. Mais les sens anciens n’ont pas disparu pour autant. Ils sont, auraient dit Bergson, Proust ou Deleuze, conservés dans le passé pur, dans ce virtuel qui est aussi réel que l’actuel puisqu’il en constitue la moitié enfouie. Il faut être sensible à cette théâtralité virtuelle, mais tout à fait réelle, à laquelle continue de renvoyer, qu’on le sache ou pas, la notion de catastrophe telle qu’elle alimente désormais le discours des media. Y compris dans cette dimension de farce qui fut sa première et joyeuse acception. 2. Théâtre et politique. Les marxistes orthodoxes ne savent trop que faire de l’incipit du Dix-huit brumaire. Reprenant une phrase de Hegel, Marx écrit d’abord que « tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois ». Puis il ajoute en guise d’apostille : « la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ». Louis Napoléon doit être pensé comme la « catastrophe » de Bonaparte et c’est cette inversion de la tragédie en farce que Hegel n’aurait pas su voir. La formule s’applique si bien à cet exemple qu’on n’en a guère cherché d’autres. Encore moins à la justifier comme « thèse sur le concept d’histoire ». C’est que l’idée d’une répétition en histoire est bien encombrante lorsqu’on fait du marxisme une idéologie du progrès. Mais c’est peut-être de ce fétichisme du progrès qu’il faut enfin se libérer. 3. Lacan avec Marx. « Marx est celui qui ne déconne pas » diagnostiqua un jour le docteur Lacan, créditant l’auteur du Capital d’avoir « inventé le symptôme ». L’éloge a de quoi plonger dans des abîmes de perplexité les lecteurs actuels de Marx, s’il en reste ou s’il en renaît. Lorsqu’il fut proféré, au milieu des années 1960, il entrait en consonance avec ce qui se disait à l’entour. Car le grand mérite de Marx était pour les althussériens d’avoir pratiqué une « lecture symptomale » de l’économie politique. Soit une table soudain prise de frénésie. Il ne lui suffit plus d’attendre calmement qu’on s’y installe pour manger ou écrire. Elle se dresse, dit Marx, « sur sa tête de bois » et se livre à mille cabrioles pour se mettre « en valeur » : tabula meretrix. De quoi cette extravagante conduite est-elle le symptôme ? C’est que lorsqu’un objet circule dans le marché, il a l’air de s’échanger lui-même avec d’autres objets. D’où sa conduite aguicheuse. Le rapport des choses entre elles, leur valeur d’échange, révèle et occulte à la fois les rapports entre hommes dans la production. C’est comme pour les fétiches, dieux en bois dont on n’admire les pouvoirs qu’à condition d’oublier qu’on les a soi-même fabriqués. (....)
1988
L'effondrement du Mont Granier en Savoie. Gravure sur bois (1 04 X 83 mm) extraite du Liber chronicarum ("Livre des chroniques") de Hartmann Schedel, paru à Nurem berg, chez Anton Koberger, en 1493 (cliché Bibliothèque municipale de Dijon).
Humanitaire Enjeux Pratiques Debats, 2010
Avant le séisme, divers mécanismes de coordination internationale impliquant différentes parties prenantes (donateurs, ONG internationales et nationales, agences des Nations unies, acteurs multilatéraux, Gouvernement d'Haïti, etc.), détentrices de mandats différents avaient été mis sur pied. Même si le dialogue entre les groupes de la société civile haïtienne et les différents fora de coordination internationale ont souvent été difficiles, face à des risques naturels nombreux, des efforts avaient été faits afin de mettre en place une stratégie de gestion des risques. Mais les plans nationaux de contingence, comme ceux de l'ONU en Haïti, donnaient la priorité aux situations les plus fréquentes (cyclones, inondations et glissements de terrain), portant moins d'attention aux risques plus rares (séismes), même si Haïti a plusieurs fois dans le passé été touché par des secousses tectoniques. Les spécialistes haïtiens des séismes étaient en train de développer sur ce sujet des outils, dont le premier devait être présenté le 12 janvier 2010...
Colloque International des Études Françaises et Francophones des 20ème et 21ème siècles, 2019
Stéphane Mallarmé a exploré les limites de la littérature de multiples façons (disparition du poète, dépassement du livre et fin de la littérature), expérience qu’il a résumée par la sentence « la destruction fut ma Béatrice ». Maurice Blanchot s’est constamment référé à l’œuvre de Mallarmé, qui inspire les titres de ses ouvrages les plus importants comme L’Espace littéraire ou Le Livre à venir. Après les expériences cataclysmiques face auxquelles le questionnement avant-gardiste et théorique d’une fin de la littérature s’est trouvé subsumé par celui historique et concret d’une disparition de l’homme et du monde, Blanchot a défini à la fin du vingtième siècle une littérature du désastre, référence ultime une fois encore mallarméenne. Quelle différence y-a-t-il entre le désastre blanchotien et le désastre mallarméen ? Quelle signification prend le désastre blanchotien dans le contexte historique de la fin du vingtième siècle ? Comment s’illustre-t-il poétiquement ? Dans cette présentation, j’analyserai l’importance du concept de désastre chez Mallarmé pour le travail critique de Blanchot. En particulier, je montrerai dans quelle mesure l’œuvre emblématique de Mallarmé, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, est centrale pour la pensée de Blanchot. De plus, j’analyserai comment Blanchot a repris et déplacé ce concept mallarméen tout au long de son œuvre. Enfin, je montrerai la pertinence contemporaine de la définition blanchotienne d’une littérature du désastre en montrant comment elle s’est incarnée dans l’œuvre de poètes comme Paul Celan ou José Ángel Valente.
Propositions d'étude des dégénérescence des catastrophes en chaos/désastres et des dynamiques sociales mises place pour y faire face. La discussion est initiée à partir du livre de Roger Caillois, L’homme et le sacré, notamment la perspective qu'il développe sur la transgression du profane que réalisent les phénomènes festifs, les rites et les guerres.
2023
Anyssa Kapelusz Incertains Regards Hors-Série : La catastrophe LESA EA 3274 Aix Marseille Univ Du (trop) grand et du (tout) petit : De quelques figurations de la catastrophe sur les scènes actuelles À l'automne 2020, les étudiants et étudiantes de la FAI-AR Formation Supérieure d'Art en Espace Public 1 étaient invités à explorer artistiquement l'idée de « catastrophe », lors d'une session intitulée « hakatastrophe ». Au cours de ce laboratoire de création, j'avais pu assister à un haka chorégraphié par le groupe. Librement inspiré des danses traditionnelles maories, ce haka se composait de mouvements, postures et cris guerriers, qui visent traditionnellement à effrayer les adversaires. Mais, il comprenait également un geste venu rompre avec l'aspect d'ordinaire combattif du rituel : debout, les jambes écartées et pliées, le torse et la tête penchés sur le côté, comme ployant sous l'effet d'une force venue d'en haut, les étudiants feignaient de repousser avec difficulté un poids qui menaçait de les écraser. Pour l'observatrice, ce mouvement faisait immédiatement référence à la tentativeprobablement vaine et désespérée -de repousser l'écrasement, ou, a minima, de contenir l'effondrement. Cette figure rapidement identifiable, c'était de fait celle du ciel qui nous tombe sur la tête, incluant la violence et l'effroi inhérents à ce type d'expérience. Autrement dit, il s'agissait d'un archétype de la catastrophe. La description de cette courte séquence permet de relever quelques caractéristiques, qui serviront de préliminaires à l'analyse contenue dans cet article. Tout d'abord, on pouvait constater que, dans ce haka, la catastrophe n'était pas visible. Elle ne se révélait qu'en creux, au prisme de l'expérience vécue par les êtres, en tant que projection sur les sujets et sur leurs corporéités. Ensuite, on pouvait noter que cette hakatastrophe se produisait dans une temporalité à la fois présente et suspendue : présente, parce qu'elle faisait irruption dans le continuum des événements (ici, la séquence chorégraphiée) et entrait donc en rupture avec tout ce qui la précédait ; suspendue, car elle surgissait de manière soudaine et brutale, sans toutefois que les conséquences graves qu'elle augure ne soient représentées, ni peut-être imaginées -1 « La FAI-AR est la formation artistique de référence dédiée à la création en espace public. Son cycle supérieur de 22 mois est destiné à de jeunes artistes qui souhaitent accroître leurs capacités à créer et diriger des productions artistiques en dehors des lieux culturels dédiés. » Présentation extraite du site Internet de la FAI-AR, consultée le 10/01/22, URL:
Questions de communication, 2019
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Recherches et travaux, 2022
Canadian Journal of Latin American and Caribbean Studies / Revue canadienne des études latino-américaines et caraïbes, 2018
Church History and Religious Culture, 2010
Les cahiers du journalisme, 2007
Littératures francophones et mondialisation, coord. Yves Clavaron et Yvan Daniel, Bécherel, éd. Les Perséides, 2019., 2019
Humanitaire. Enjeux, pratiques, débats, 2014
Europe n°1009 : WG Sebald, p. 53-67., 2013