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Un AS sur la corde sensible

Dans cet article, l’auteur interroge la place accordée à l’expérience des sentiments chez les assistants sociaux. Ancrée dans leur pratique, cette part de subjectivité est aujourd’hui remise en cause par de nouvelles organisations de travail qui tendent à réduire l’espace de relation nécessaire à l’accompagnement social. Cela génère des frustrations et des interrogations chez les professionnels et les étudiants en formation. En effet, de leur point de vue, l’engagement relationnel auprès des bénéficiaires demeure une priorité. En dépit des contraintes organisationnelles, ils poursuivent bien souvent ce travail sans que celui-ci soit reconnu par les institutions. Dans ce contexte, l’enjeu consiste alors à rendre à nouveau lisible cette part de l’activité indispensable à la qualité de l’intervention mais trop souvent passée sous silence par une rationalisation excessive du travail social. In this article, the author questions the place given to the experience of feelings among social assistants. Anchored in their practice, that subjective part is today called into question by new work organizations that tend to reduce the room of the relationship needed to social support. That raises frustrations and questions among professionals and students being trained. Indeed, from their point of view, relational engagement with beneficiaries remains a priority. Despite organizational constraints, quite often they carry on this work without it being recognised by the institutions. In this context, the challenge then consists in making again visible that part of the activity essential to the intervention’s quality but too often ignored by an excessive rationalisation of the world of work.