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Les Nouvelles de l'Archéologie
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[Cet article reprend pour partie le texte qui a été publié dans le numéro hors série de la revue Archéopages (2008).] Le titre de cet article sous-entend que la revue Les Nouvelles de l'Archéologie a été un acteur de la « Fabrique de l'archéologie » française. Cet intitulé n'a pas été choisi par l'auteur de l'article, longtemps directeur du périodique en question. Pour beaucoup, ce titre allait de soi et soulignait une évidence… Une réalité qui a pourtant été longtemps refoulée par une partie de la communauté qui avait fait l'archéologie française des années 1970 et 1980. Ce titre conduit aujourd'hui à un double questionnement : comment et pourquoi la communauté archéologique at -elle été amenée à intégrer la gageure entreprise par la rédaction des Nouvelles de l'Archéologie, et à légitimer – par ce titre – le « rôle » que celle-ci a joué au cours des années 1980 et 1990 ? La revue aurait-elle dû se limiter à n'être qu'un bulletin scientifique et d'information parmi d'autres ou devait-elle être une revue scientifique et d'information, dotée d'un comité de rédaction militant pour le développement et la cohésion de l'archéologie en France ? Le rôle fut incontestablement politique et scientifique, mais ses attributs et ses entregents ont assurément été différents de ceux qui lui ont été régulièrement prêtés. On constate que la politique de la recherche archéologique était totalement absente de la première livraison (1979, n o 0) de ce qui n'était alors qu'un bulletin « maison 1 » réunissant une foultitude d'informations éparpillées. Il faudra ensuite attendre treize ans (fin 1992, n o 50) pour que la politique de la recherche soit à nouveau absente de ce qui était, entre-temps, devenue une revue à part entière 2 … Pendant les vingt ans au cours desquels l'archéologie métropolitaine et professionnelle s'est construite en France, Les Nouvelles de l'Archéologie ne se sont en effet qu'exceptionnellement limitées à la publication d'un dossier ou d'un ensemble d'articles scientifique, et jamais plus à la seule réunion d'annonces et d'informations administratives. Réalités et perception… Dans les faits, Les Nouvelles de l'Archéologie ont été de tous les débats et de tous les combats scientifiques et politiques. Leur équipe rédactionnelle n'a cessé de mettre en avant les trois priorités qu'elle considérait, dès la fin des années 1970, comme fondamentales au développement de l'archéologie en France : 1) l'emploi ; 2) la création de centres et de programmes de recherche ; 3) l'enseignement et la sensibilisation du public. Dans cette perspective, en 1990 et 1991, la revue servira d'ailleurs de support (n os 40, 41, 42 et 43) à un large et long débat pour un bilan de l'archéologie française. Cependant, beaucoup, au sein de la communauté archéologique française, lui ont attribué des rôles qu'elle n'a jamais tenus ou qu'elle n'était pas en mesure de jouer. At -elle été un « lobby », comme l'a écrit, dans un courrier adressé à la revue, Jean Guyon, directeur de recherche au CNRS du Centre Camille-Jullian ? : « Autant expliciter vos intentions 1 [Il s'agit ici de la Fondation de la Maison des sciences de l'homme (FMSH), qui a été conçue au début des années 1960 par Gaston Berger sur une proposition de l'historien Fernand Braudel. 2 Le numéro 50 (hiver 1992) fut entièrement consacré au climat de la fin de l'âge du fer et dans l'Antiquité.
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Pots de fleurs et jardins à l’époque romaine. Les résultats de la campagne de fouille Ostia ReLOADed 2024. La villa romaine d’Aiano : entre luxe et vin
e-Portique. Revue de philosophie et sciences humaine, 2004
Qu'est-ce donc que l'archéologie ? Et qu'est-ce que l'archéologie de Foucault en retient ? Les dictionnaires ou les manuels d'introduction à cette discipline la définissent, à partir de l'étymologie, comme « science des choses anciennes et, spécialement, des arts et monuments antiques » 7 , « science de l'antiquité » 8 , « science des origines de l'homme » élaborée à partir des vestiges qu'il a laissés derrière lui 9. Il est intéressant de noter que Lavalleye, après avoir évoqué, puis écarté les monuments littéraires, désormais étudiés par la philologie, la présente comme « la science des monuments d'ordre plastique »,
Archeopages
Les années Cnra : « Nous l'avons tant aimée, l'archéologie préventive ». Dans ces mêmes années, marquées par les deux premiers épisodes de « la guerre des truelles », cette lutte obst inée pour bâtir une archéologie de service public, obtenir une loi sur l'archéologie et const ruire un établissement public, le Csra (Conseil supérieur de la recherche archéologique)-modèle ancien-, venait d'imploser en séance plénière de ce qu'il est coutume d'appeler, dans nos milieux, « un colloque de rest itution ». Un Cnra (Conseil national de la recherche archéologique) allait être mis en place ; le bras de fer pour les places des élus comme des nommés fut un grand moment ! D'autant que nous n'y allions pas pour nous tourner les pouces mais pour mettre en oeuvre « la réforme » et fonder l'établissementpas quest ion d'une autre forme que celle d'un établissement « public ». Les séances étaient longues et animées : nous étions dans l'urgence d'agir par nost algie de l'avenir. Parfaitement conscients de notre nouveau st atut de « papys and mamies boomers », le demi-siècle nous avait rattrapés. Nous cherchions des jeunes (enfi n… des plus jeunes que nous !) et des femmes (la parité autant que faire se pouvait). Chacun, dans nos réseaux, nos « hordes », nous relancions sans relâche les nouvelles générations. Dans ces débats et combats, nous avions un point commun : de solides ennemis. Que faire ? Aller de l'avant, continuer à inventer « l'archéologie de demain », expliquer et inlassablement expliquer pour convaincre. Les invisibles de l'histoire. Si nous avions eu un slogan, c'eût pu être : « Nous sommes tous des hist oriens sédimentaires en lutte contre l'amnésie. » Sachant que l'amnésie a toujours eu un fort coût social, la tâche était rude car le quotidien de l'archéologie préventive métropolitaine et d'outre-mer n'arborait pas les atours rutilants de Néfertiti. Nous besognions des documents aphones qui permettaient de faire parler les « invisibles de l'hist oire». C'était généralement aride et plutôt abst rait. Bref, nous étions en quelque sorte des décodeurs. Il fallait donner à voir et à montrer comment ces « invisibles de l'hist oire » avaient const ruit le présent. Sur le terrain, les archéologues avaient la pratique quotidienne du dialogue avec les aménageurs, les décideurs et les élus. Ils avaient const ruit des argumentaires qui leur permettaient de faire comprendre leurs travaux et leurs résultats. Les grands ep aces explorés changeaient peu à peu l'intelligence des réseaux, des groupes sociaux de leurs relations… Les archéologues avaient const ruit la « géographicité » de l'archéologie, ils démontraient, chaque jour, les capacités d'aménagement du territoire des sociétés du passé. Ils donnaient à voir les héritages résilients sans cesse remodelés, travaillés, transformés et, jusqu'à leurs travaux, occultés-car, sans médiateurs pour les comprendre, il n'était pas d'écriture de l'hist oire. Même le visible était à revoir. Les cartes étaient défi nitivement rebattues : il importait de le faire savoir. Autre grand chantier ! Cette décennie d'invention sera à écrire par d'autres, plus tard… Quand le temps et l'oubli auront cheminé sur l'at ion, poli l'inst antané en hagiographie… Quand les mythes fondateurs auront épuisé, émoussé l'acuité des at es en « nost algie de l'avenir ». L'aventure continue, ailleurs et autrement. On the road again!
ARCHÉOLOGIE sous la direction de Bartłomiej Sz. Szmoniewski, 2013
Tèl.+33 (0) 1 56 90 18 34, fax. + 33 (0) 1 47 55 46 97
Continuite, 2007
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Dans les années 2007-2013, de nombreuses fouilles archéologiques se sont déroulées sur des sites du Paléolithique supérieur en Ukraine, à l'origine de découvertes importantes dans différentes régions de l'Ukraine qui sont mentionnées ici.
L' archéologie est tout naturellement associée par le grand public à la décou-verte de civilisations lointaines et disparues. Pourtant, depuis les années 1970, il existe aussi une archéologie du monde contemporain, de l' archéologie indus-trielle à celle des génocides, qui collabore aussi bien avec les sociologues, les historiens, les ethnologues, les juristes qu' avec les psychologues et les artistes. Ainsi l' archéologie at -elle atteint un nouveau statut : non plus l' étude des seules sociétés du passé, mais celle de toutes les sociétés humaines à travers leurs traces matérielles. 1. VERS UNE SCIENCE AUTONOME Lorsqu' elle apparaît à la Renaissance, comme toutes les autres sciences occidentales, l' archéologie est d' abord une collecte d' oeuvres d' art grecques ou romaines découvertes au gré des travaux urbains ou ruraux. Les premières fouilles systématiques sont entre-prises à partir du XVIII e siècle, d' abord à Pompéi et Herculanum. Puis, tandis que l' archéo-logie développe ses classifications et ses méthodes, elle étend peu à peu son champ d' étude dans l' espace comme dans le temps. Au fur et à mesure de la colonisation européenne du monde apparaissent les archéologies de l' Égypte, de la Mésopotamie, puis de l' Inde, de la Chine et du Japon, tout comme des Amériques et de l' Océanie. Dans le même temps, l' archéologie remonte de plus en plus loin dans le temps, avec la découverte de formes humaines de plus en plus reculées. L' émergence de la préhis-toire n' est pas sans conséquences sur l' archéologie en général. Lorsqu' elle se cantonnait aux seules périodes où l' on disposait de textes, et même si ces textes étaient partiels et partiaux, limités pour l' essentiel à la glorification des dieux et des souverains, on la définissait volontiers comme « une science auxiliaire de l' histoire ». Seuls les historiens, qui disposaient de textes, pouvaient appréhender correctement les civilisations du passé. L' étude des sociétés sans écriture, ou bien de celles dont les écritures restaient indéchiffrées, conduisit à élaborer des méthodes autonomes, inspirées des travaux sur la préhistoire, qui furent ensuite généralisées à l' ensemble des sociétés humaines. On a pu par exemple restituer l' environnement naturel ancien et son exploitation par l' homme (grâce à la botanique, à la zoologie et aux sciences de la Terre). Ou encore, grâce à l' anthropologie physique et aux analyses physico-chimiques, reconstituer les modes de vie, l' hygiène, l' alimentation, les manières de table, etc. Ainsi, sans négli-ger les textes lorsqu' il en existe (ou tout aussi bien les oeuvres d' art réputées telles), l' archéologie est devenue une science totale et autonome, celle de l' étude des sociétés considérées à travers leurs traces matérielles – tout comme les historiens les étudient au travers de textes, ou les sociologues et les psychologues au travers de comporte-ments. De ce point de vue, rien n' interdisait que l' archéologie en vienne à s' intéresser aux sociétés contemporaines, qu' elles soient industrielles ou traditionnelles.
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Patrimoine(s) en Provence-Alpes-Côte d’Azur, Lettre d'information de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, 2019
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Revue Archeologique, 2005
Les dossiers de l’archéologie, 2019
Revue archéologique de l'Ouest
Publication du GAAF n° 6, Actes de la 6e Rencontre du Gaaf, INHA, Paris 4-5 avril 2014, 2017, 323 p.
Collections Electroniques De L Inha Actes De Colloques Et Livres En Ligne De L Institut National D Histoire De L Art, 2009
Archéam, 2013
Chronique des activités archéologiques de l’École française de Rome, 2017