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Sur l'adjectif ὀρθός, un examen, même rapide, de ses occurrences, montre qu'il a connu une considérable évolution sémantique, depuis l'expression simple et concrète d'une position spatiale (« droit, dressé ») à celle d'une conception abstraite complexe (« juste, convenable, correct »), avec un emploi relativement fréquent dans le contexte de la justice. Un précédent article 1 démontrait l'absence de ce sens figuré de la justice dans la poésie épique, et même dans la poésie archaïque, puisque les odes de Pindare n'en présentent aucun exemple incontestable et que seul l'adverbe dérivé, chez Bacchylide, peut éventuellement être interprété dans le sens de « exactement, comme il faut ». Il semble que ce soit dans le cadre du classicisme athénien, et notamment chez l'un de ses premiers représentants, Eschyle, qu'apparaisse cette évolution : or le poète tragique est contemporain de Pindare, et les différences d'emploi pourraient donc être mises sur le compte d'une opposition de civilisation, en lien avec l'élaboration d'une justice démocratique. À cet égard, il convient de prêter une attention particulière à la trilogie de l'Orestie, car le problème de la justice et de son évolution, le passage d'une justice archaïque de clan, de droit privé, à la justice démocratique de l'Aréopage, constitue le corps de cette oeuvre. Ce projet de la trilogie est depuis longtemps connu et analysé, mais ce que notre étude voudrait plus précisément mettre en lumière, c'est la façon dont l'auteur, mobilisant toutes les ressources du lexique pour exprimer les différentes conceptions de la justice en question, intègre, pour la première fois, ὀρθός, ainsi que ses dérivés et composés, dans ce champ lexical.
Prières en Méditerranée, 2000
La prière tragique (parodos des Sept contre Thèbes d'Eschyle, vers 79-180) Parmi les témoignages sur la prière païenne antique, il faut d'autant moins négliger les textes littéraires que certains sont d'authentiques textes religieux, dont on oublie parfois la fonction cultuelle 1. Ainsi en va-t-il des tragédies, créées en l'honneur de Dionysos lors des Grandes Dionysies de printemps. Le religieux s'y exprime autant qu'il se donne en spectacle. Les prières que contient la tragédie, liées au récit du drame (μῦθος), paraissent superficiellement, fictives. Derrière la fiction, elles donnent à voir et à entendre de véritables prières, des modèles idéaux 2. 1 Sur La prière antique en général, voir Danielle Aubriot-Sevin, La prière en Grèce, Lyon, 1992 ; Simon Pulleyn, Prayer in Greek Religion, Oxford, 1997. L'opinion que Thémistius, Discours 26 (̔ Υπὲρ τοῦ λέγειν), 316d, dans un développement rhétorique sur les progrès des techniques et des arts, prète à Aristote, même si elle peut être pseudépigraphe (voir V. Rose, Aristoteles Pseudepigraphus, Leipzig, 1863, p. 79 ; A.W. Pickard-Cambridge, Dithyramb, Tragedy and Comedy, Oxford, 1927, p. 100, 109ss, 124, qui rejette la critique trop tranchée de E. Hiller, Rheinische Museum XXXIX, p. 321-338 ; E. Fraenkel, Philologus 86, 1930, p. 9), correspond au moins a une idée reçue : καὶ οὐ προσέχομεν ̓ Αριστοτέλει ὅτι τὸ μὲν πρῶτον ὁ χόρος εἰσιὼν ᾖδεν εἰς τοὺς θεούς, Θέσπις δὲ πρόλογον καὶ ῥῆσιν ἐξεῦρεν, Αἰσχύλος δὲ τρίτον ὑποκριτὴν καὶ ὀκρίβαντας, τὰ δὲ πλείω τούτων Σοφοκλέους ἀπηλαύσαμεν καὶ Εὐριπίδου; " Et ne nous fierons-nous pas à Aristote sur ce que d'abord le choeur venait chanter pour les dieux, que Thespis inventa le prologue et la façon simple de parler, qu'Eschyle inventa le troisième acteur et les cothurnes et que nous devons à Sophocle et à Euripide d'avoir bénéficié de la plupart de ces éléments ?" 2 On peut ainsi expliquer l'efficace des vers d'Euripide à la récitation desquels certains Athéniens, réduits en esclavage ou condamnés à l'errance, en Sicile, après la déroute de 413 avant J.-C., durent leur salut, comme les Cauniens qui demandèrent asile dans les ports de Sicile (Plutarque, Vie de Nicias, 17 ; le récit figure aussi dans la Vie d'Euripide par Satyros, ed. G. Arrighetti, Satiro, Vita di Euripide, Pisa, 1964). On ne sait si c'était des prières, mais ces vers, quels qu'ils fussent, ont valu plus que toute autre supplique. Dans la Vie de Lysandre, Plutarque raconte encore que les Athéniens furent épargnés après la défaite de 404, parce qu'un Phocidien chanta au banquet des chefs victorieux la parodos de l'Électre, v. 167ss.
Le Centre pour la Communication Scientifique Directe - HAL - SHS, 2019
Fortunes métaphoriques de l'ortie Chers collègues, chers étudiants, C'est un grand honneur pour moi que d'être reçu, et avec tant d'égards, et avec tant de monde, dans une université aussi prestigieuse que Rutgers. Je serai malheureusement dès mercredi à la Queen's University de Kingston, pour une communication au colloque organisé par François Rouget sur François I er , et je ne suis ici aujourd'hui que parce que, au fil d'une série de courriels échangés avec M. le Professeur François Cornilliat, où nous évoquions à la fois ce colloque et nos publications respectives, j'ai saisi au vol sa très aimable invitation à faire un petit détour par New Brunswick, et à commencer par venir dire quelques mots dans ces murs. Je remercie très vivement François de cette initiative aussi intimidante que flatteuse, et vous-mêmes de me faire l'immense plaisir d'être venus m'écouter. Le problème qui s'est posé à moi dès que j'ai accepté mérite d'être brièvement évoqué : François m'avait laissé le choix entre parler de Scève ou bien de mes recherches sur la métaphore, et sur ce point du moins, mon embarras a été vite résolu : plutôt que de n'intéresser que les seiziémistes, en recueillant les suffrages polis des spécialistes d'autres époques s'ennuyant à mourir, j'ai mieux aimé vous donner un aperçu de ce que je m'applique à construire depuis six ans, tant à travers des séminaires et colloques que de leur publication : c'est ce que j'appelle le Parcours du comparant, par un jeu de mots un peu potache avec « parcours du combattant », évidemment, mais qui se justifie par la relative difficulté de la tâche (et la formule s'applique alors à la recherche, donc au niveau extérieur) et par le fait que chaque métaphore peut aussi être considérée comme une expression impropre devant gagner sa place pour donner du sens avec un mélange de surprise et de naturel (et la formule s'applique alors au corpus, donc au niveau intérieur : une métaphore est toujours comme un petit soldat qui doit conquérir ou maintenir sa position). Il s'agit tout simplement de suivre, sur la plus longue durée possible, le devenir en discours d'un comparant, d'une métaphore donc, en s'efforçant d'en expliquer la fortune plus ou moins continue et la variation de ses assignations. C'est là qu'a surgi la réelle difficulté : je n'allais pas reprendre mon travail sur le motif du « chant du cygne », ni l'une des nombreuses autres métaphores persistantes étudiées par mes collègues du colloque de 2012 et proposées au public dans les Actes parus chez Garnier au mois de janvier : la vigne amoureuse, la biche et le cerf, les paroles ailées, la pierre, le diamant, la bulle d'air, les nuées, la flèche, la caverne de brigands, l'emprunt bancaire… Bref, tout un catalogue hétéroclite déjà bien documenté et qui a livré quelques leçons inattendues. Je n'allais pas non plus me contenter de présenter la suite, et en quelque sorte la « saison 2 » du Parcours du Comparant, qui se tiendra en juin 2016 sous le nom doublement motivé de Retour du Comparant, toujours à l'université de Rouen, une suite à laquelle François me fait le grand honneur de bien vouloir participer. Alors j'ai décidé de me tenir à mi-chemin de la défense et de l'illustration-ce qui n'étonnera pas de la part d'un seiziémiste-en m'essayant devant vous à ce même exercice d'étude d'un motif analogique dans la longue diachronie, mais un motif encore nouveau ou « intouché », et, surtout, qui soit parfaitement représentatif de ce champ de recherche en l'avenir duquel nous sommes de plus en plus nombreux à croire. Cela me permettra de montrer tout d'abord comment on travaille concrètement pour la constitution du corpus, ensuite le genre d'interrogations que l'on se pose et de contraintes que l'on doit se fixer (expliquer d'étranges absences ; nécessité absolue de contextualiser les occurrences ; respect de la spécificité littéraire du texte-support), et enfin l'intérêt d'une tentative de synthèse pour l'histoire littéraire. Et comme la somme de ces défis ne manquait pas de piquant, j'ai choisi de travailler sur la métaphore de l'ortie, depuis les plus anciens textes occidentaux jusqu'à notre époque ; l'ortie appartient à la Nature, et à la Nature la plus banale, ce qui laisse augurer une fréquence
2013
Sur l’adjectif ὀρθός, un examen, meme rapide, de ses occurrences, montre qu’il a connu une considerable evolution semantique, depuis l’expression simple et concrete d’une position spatiale (« droit, dresse ») a celle d’une conception abstraite complexe (« juste, convenable, correct »), avec un emploi relativement frequent dans le contexte de la justice. Un precedent article demontrait l’absence de ce sens figure de la justice dans la poesie epique, et meme dans la poesie archaique, puisque le...
List and analysis of Aeschylus' quotations in the Christus Patiens, attributed to Gregory Nazianzen
Du dedans et du dehors je n'ai encore jusqu'à présent fait que partiellement la différence, les blancs s'obscurcissent toujours, tandis que les noirs s'éclaircissent, encore.
Écopoétique de « l'Unité humaine concrète »* Essai d'anthropologie esthétique de la communauté d'Auroville * charte d'AV « Auroville is a community dedicated to working on process in an attempt to develop living forms, both external architectural and environmental forms, and internal styles of human relations, which will transcend our present level of community living (…) » Margaret Mead (anthropologue), lettre du 30 octobre 1973 L'écopoétique, discipline encore émergente et donc mal connue, peut être définie de façon très générale comme l'attention à l'environnement dans les productions esthétiques. Celles-ci peuvent être de nature directement artistique (roman, poésie, théâtre, performance, cinéma, musique, chant, danse, etc.) ou simplement associées aux activités plus larges d'agencement de leur monde par les hommes (réalisations urbaines, constructions sociales, inventions politiques, structurations économiques, élaborations spirituelles, etc.). L'écopoétique peut dès lors inclure, 1 comme ici, l'étude de la part esthétique de ces réalisations plus globales : c'est alors l'analyse de la place, du rôle, des moyens et de la mise en oeuvre d'une attention sensible dans un projet de développement humain, c'est-à-dire dans l'écosystème ainsi créé : par exemple, dans la construction d'une ville, dans la création d'une communauté. Auroville est précisément un projet de communauté indissociablement spirituel, technologique, urbanistique et esthétique, avec ses réalisations (les traductions formelles matérielles et immatérielles) et les traces visibles ou encore invisibles de son développement en cours. D'où la richesse de cette construction et la complexité de cette imbrication pour l'observateur. Comme la ville matérielle elle-même, le projet n'est pas figé dans le temps (ou l'espace) mais toujours en voie de réalisation à travers elle, entre approfondissement et expansion, toujours en constante négociation et adaptation : car Auroville (AV) est avant tout un projet d'expérimentation continuelle, d'innovation et de transformation, ce qui en fait tout à la fois une cité tout à fait réelle et un laboratoire grandeur nature. Pour certains même, c'est ce qui en ferait une ville « smart » , 2 résiliente et innovante, notamment du point de vue technologique et écologique. Plus globalement, et selon les mots de l'initiatrice du projet Mirra Alfassa, dite « la Mère », il s'agit avant tout d'« une grande aventure humaine » , basée sur l'éducation permanente, la recherche 3 expérimentale et le développement spirituel, dont le but ultime est « l'unité concrète des hommes ». Cette foi positiviste dans l'expérimentation visait à répondre à un problème urgent et grave dans les années 60 (la ville est inaugurée en 1968) comme-il faut bien le direaujourd'hui encore : le défaut d'unité humaine et le risque de guerre qu'il fait peser sur le monde. La nécessité dans ce contexte de la création d'Auroville, bien que concrétisée uniquement après sa mort, s'inscrit dans le cadre de la pensée évolutionniste du philosophe spiritualiste indien Sri Aurobindo (1872-1950). Celui-ci théorise un effort de dépassement de l'ensemble du vivant vers l'étape suivante de l'Evolution, vers un autre « état », pensé comme supérieur et meilleur, requérant l'avènement et la participation d'un « nouvel homme ». Cette vision s'exprime tant dans les formes futuristes du développement urbain et de l'architecture que dans la sensibilité eschatologique générale de la cité d'Auroville, tout entière tendue vers la transformation envisagée. Car cette accession à l'état cosmologique supérieur et l'accomplissement du plan « divin » ne sont possibles selon Sri Aurobindo que si les hommes s'unissent pour travailler
Cette recherche explore les implications de l'intelligence artificielle (IA) sur les femmes dans le marché du travail africain. À travers une analyse approfondie, elle examine les défis, tels que l'automatisation des emplois féminins, les biais algorithmiques et les inégalités structurelles, tout en identifiant les opportunités offertes par les nouvelles technologies. Les secteurs d'emploi féminisés, comme la santé et l'éducation, sont moins vulnérables à l'automatisation, mais l'IA redéfinit les compétences nécessaires, créant des écarts de genre. En parallèle, des biais dans les systèmes d'IA perpétuent les stéréotypes, limitant l'accès des femmes, l'adoption de politiques inclusives, et la conception éthique de l'IA. Cette étude s'appuie sur une enquête réalisée auprès de 800 femmes issues de cinq pays africains (Nigeria, Afrique du Sud, Kenya, Maroc et Sénégal), ciblant les secteurs de la santé, de l'éducation et de l'administration. Une approche économétrique utilisant des variables instrumentales, telles que l'accès à la technologie numérique (internet haut débit et équipements technologiques), a été adoptée pour analyser les effets causaux de l'IA sur l'emploi féminin. Les données secondaires ont été recueillies auprès d'organisation internationale du travail (ILO) et la Banque mondiale. Ainsi que cette étude elle vise à proposer des solutions pour réduire les inégalités de genre et garantir une transition technologique inclusive. Mais d'autre part, elle menace certains emplois féminins par l'automatisation, perpétue les biais de genre dans les algorithmes et renforce les inégalités d'accès aux ressources, notamment dans les zones rurales. Mots clés : Intelligence artificielle (IA), Femmes, Marche du travail, Automatisation, biais algorithmiques, Inégalités de genre, Afrique.
Cahiers du Gita, Montpellier, n° 16, 2008
in R. Goulet (ed.), Dictionnaire des Philosophes Antiques, vol. Vb, Paris, CNRS, 2012, p. 1774-1780., 2012
Revue des études byzantines, 1990
Mémoire de recherche de Master 2 en Langues, littératures et civilisations anciennes (LLCA), Université Jean-Moulin Lyon-III, 2019
Tyche. Beiträge zur Alten Geschichte, Papyrologie und Epigraphik 21 (2006 [2008]), 11-28, 2008
in Chr. Thiers (éd.), Documents de Théologies Thébaines Tardives (D3T 1), CENiM 3, p. 147-165, 2009
Recherches sur la philosophie et le langage, 27, p. 65-78p. , 2011