Academia.eduAcademia.edu

Cinq questions parcours

Comme une suite à la sortie de la seconde édition du Musée Virtuel du Mot, vous avez voulu, Monsieur Salif DIOP 1 que je fasse un exercice, celui de me pencher sur cinq mots dans l'esprit de l'ouvrage… mais pas seulement ! Ce sont : Monsieur Aclinou, il semble que depuis des siècles vous transmettez de bien anciennes idées et paroles, comme si vous étiez de nos jours à nouveau vecteur de ces informations. Qui êtes-vous ? Quelle est votre planète d'origine ? Vous êtes un (grand) papa. Votre famille (comme beaucoup de personnes), quand elle lit vos ouvrages, alors même que leur assimilation n'est pas évidente, se dit que 'le meilleur est à venir' ? Qu'est-ce que vous avez pronostiqué pour les prochaines décennies ? Quelle en est votre perception en tant que scientifique, de tous les astres, Uy Scutti par exemple ? La Terre et/ou l'homme sont-ils beaux ? Moches ? Où mettre du sens ? Comment ? Pourquoi ? Je n'ai pas trouvé dans votre première édition du 'Musée virtuel du mot' une définition de 'demain'. C'est voulu ? Normal ? Voici donc cinq mots pour un parcours. Toutefois, j'ai pris la liberté de contextualiser ou au contraire, de les décontextualiser pour ne pas dévier du point de mire retenu, celui qui est le mien : l'homme. Merci de bien vouloir le tolérer. C'est là tout un programme ! Un programme si on veut cerner en profondeur le terme, et le concept qu'il recouvre par conséquent, car réminiscence met en oeuvre non seulement la personne, mais aussi l'être. Et là, nous plongeons dans tout ce qui fait la palette de la vie mais aussi du vivre ; palette aussi bien objective que subjective, la vie autant de l'individu que de la société des hommes. Dès lors, c'est une réflexion qui commence avec l'émergence de la conscience de soi 2 et elle ne peut prendre fin, selon moi, qu'au terme de l'existence de l'individu bien sûr, mais sans doute aussi de l'espèce humaine. C'est dire que nous abordons là un problème gigantesque ! Un problème qui nous préoccupe, nous humains, depuis plus de 10 mille ans au moins ! Vous comprendrez que je tremble d'avancer ma réflexion sur la question. Et cela, même sans prendre en compte le fait que le concept de réminiscence est une donnée centrale de la pensée de Platon, élève de Socrate. Ne pas prendre en compte cette pensée car, la réminiscence chez Platon se situe au niveau fondamental de sa spiritualité ; une spiritualité qui place sa réflexion, sa recherche et son enseignement au rayon d'une forme d'ésotérisme ; et cela on peut ne pas le partager. En effet, c'est à l'âme, selon sa conception, que Platon fixe la fonction de réminiscence. Pour résumer, Platon considérait que l'âme en toutes ses composantes a eu accès à tout le savoir, l'âme connaitrait tout ; elle connaitrait tout ce qu'il y a à connaitre, et cela, avant d'être "insérée" dans un corps ; avant donc de "piloter" l'homme. Dès lors, il suffit que par réminiscence, l'âme se remémore ce qu'elle sait pour conduire l'homme à savoir à son tour. C'est principalement dans le Menon que Platon expose sa postulation, mais d'autres de ses dialogues en distribuent des éléments. Ainsi, par réminiscence l'âme pilote, selon Platon, la cognition chez l'homme. Je ne peux placer ma réflexion à ce niveau de postulation, et donner alors une dimension ésotérique, pour ainsi dire, au concept de réminiscence. Et cela, d'autant plus qu'une telle vision ne souligne aucunement l'action de la dynamique de la pensée volontaire chez l'homme. Une telle vision ne met pas en exergue la qualité et la portée de la propension à s'interroger chez l'humain. La propension à s'interroger est fondamentalement ontologique chez l'homme selon moi. Bien entendu, je ne parle pas non plus de la place que tient la réminiscence et son importance dans notre parcours au quotidien de notre vie ni de ces moments qu'on aimerait revivre, et revivre encore parce que se présentant comme les retours du goût des sucreries qui nous ont