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2021, Actu-philosophia
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La liberté intérieure de Claude Romano, paru en 2020 chez Hermann (collection « Le Bel Aujourd’hui »), est un essai consacré à la remise en question de la conception traditionnelle de l’autonomie. Le sous-titre modeste, « une esquisse », rappelle la vocation phénoménologique de l’ouvrage, ainsi évoquée à travers la notion husserlienne d’Abschattung. Par un propos clair et concis, l’auteur met en évidence les limites et les présupposés de la conception hiérarchique qui situe l’autonomie dans la soumission des états ou des mouvements psychiques inférieurs, attribués à l’animalité, aux états supérieurs, jugés propres de l’homme (raison, intellect). L’ouvrage se propose ainsi de renouer avec la signification grecque de la liberté, comme parachèvement de la nature propre.
La liberté Antigone nʼa pas pris vie au crépuscule. Au point du jour, Antigone devient anti ce qui signifie face à et non pas contre. Au reflux de lʼarmée dʼArgos, Antigone sort de lʼombre où elle aurait pu résider toute sa vie, non pas pour résoudre lʼénigme de la sphinge comme son père, non pas pour résoudre lʼénigme des étapes de la vie, mais pour remplir lʼespace entre chacune dʼelles. OEdipe sʼy est arraché les phalanges, les ongles, la peau. Le crépuscule décrit un état incertain aussi bien matin que soir. Antigone point avec le jour, avec lʼaube, quand la liberté prend vie, et donc corps. « Mon sang, ma soeur, ma chérie ». Antigone nʼamadoue pas sa soeur, elle livre son coeur. Antigone ravive la mémoire. Même si la traduction de sang se révèle imprécise et une traduction plus fidèle aurait préféré : la fratrie ;
Journal of French and Francophone Philosophy, 2013
Depuis la fin des années '90, la réflexion sur l'événement a permis de compter Claude Romano parmi les protagonistes de la phénoménologie française contemporaine. Sa proposition phénoménologique s'est ensuite nouée (grâce à l'endurante lecture des romans de Faulkner) à l'inouï débordement de l'événement de la vie que le récit est censé redonner, pour ainsi dire, "en elle-même" et à l'abri de toute sorte de réduction. 1 L'enjeu de ces pages-consacrées à l'ouvrage paru en 2010, Au coeur de la raison, la phénoménologie 2-est la même répétition de la phénoménologie que Romano nous a livrée dans cet ouvrage. En effet, notre avis est que Romano, en 2010, a pratiqué une Wiederholung de la phénoménologie et qu'il l'a fait en situant celle-ci au centre d'un carrefour où confluent les questions historiques (Husserl, Heidegger), les libres variations de la phénoménologie en France (Sartre, Merleau-Ponty, Levinas) et la philosophie analytique. Or, par cette répétition, il s'est installé au carrefour de la phénoménologie française contemporaine, et cela pour deux raisons: premièrement, parce qu'il a donné une contribution décisive à l'alternative "réduction vs intentionnalité" qui ne cesse de représenter l'alternative de la réception française de la phénoménologie. 3 Deuxièmement, parce que par sa répétition il a ouvert aussi un chemin nouveau et original qui maintenant demande à être phénoménologiquement questionné. Première confluence: l'épochè entre cartésianisme et anti-cartésianisme "D'autant plus de réduction, d'autant moins de donation": c'est le commentaire lapidaire de Marc Richir au § 8 du manuscrit de Husserl n. 31. 4 L'opposition vis-à-vis du principe de Jean-Luc Marion "autant de réduction, autant de donation" 5 est patente. Pourtant, ce n'est pas l'opposition entre les deux démarches qui nous intéresse car notre intérêt porte sur la voie phénoménologique que l'on fraye lorsqu'on ne privilégie pas le lienjustement célèbre-entre Reduktion et Gegebenheit, mais lorsqu'on radicalise 8 8 | C l a u d e R o m a n o a u c a r r e f o u r d e l a p h é n o m é n o l o g i e f r a n ç a i s e
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2012
Les notions de « libéralité » et de « magnificence » sont généralement associées à l'idée de noblesse et de courtoisie, elles sont évoquées en tant que qualités des princes, des hommes d'État. Au XVI e siècle, on consacre une attention particulière à ces qualités caractérisant l'homme « parfait », le prince et le courtisan parfait, comme le souligne Baldassar Castiglione dans son Livre du courtisan (1528), qui a offert le premier modèle de comportement social de l'époque moderne. Le parfait courtisan, pour être aimé et honoré par ses amis, doit être « courtois, humain, libéral, affable et doux en compagnie 1 ». Et lorsque, dans le livre IV, Castiglione (Ottaviano) nous présente le portrait du « grand prince », il dresse une liste des qualités essentielles, « mansuétude familière », « humanité douce et aimable », qui ne doivent jamais s'exprimer aux dépens de cette « majesté qui convient à son rang », en ajoutant ceci : Il devrait également être très libéral et magnifique, et donner à chacun sans réserve, parce que Dieu, comme on dit, est le trésorier des princes libéraux ; faire des banquets magnifiques, des fêtes, des jeux, des spectacles publics ; avoir un grand nombre de chevaux excellents, pour l'utilité dans la guerre et pour le plaisir dans la paix ; des faucons, des chiens et toutes les autres choses qui appartiennent au plaisir des grands seigneurs et des peuples
Carnets du CPDR, 2011
Entre l’affirmation des possibles existentiels qu’elle met en jeu et le rejet de la servitude qui l’anéantit, la difficulté de la liberté se mesure à l’orientation de son expérimentation. En nous engageant sur le cheminement esquissé par Emmanuel Lévinas dans « Difficile liberté », il s’agit d’explorer le statut du droit, qui permet à la liberté de se saisir comme liberté de l’homme parmi les hommes. La position médiane du droit, entre le domaine de l’exaltation de la sensation de soi qui définit la subjectivité sensible et l’altérité des autres hommes qui l’invite à se dépasser vers un partage éthique, permet de confronter deux conceptions de la liberté. Le droit apparaît ainsi comme la condition pratique du maintien de la liberté dans son rapport à la transcendance, la soustrayant ainsi à l’arbitraire et à la violence qui signent son impossibilité. Ainsi nous enjoint-il à remettre en question le statut de la subjectivité dans son rapport à l’altérité, tel qu’il est porté par le tiers. Dès lors, le tiers ne se trouve-t-il pas au commencement d’une nouvelle figure de la subjectivité, qui s’affirme dans un « agir du pâtir » ?
Gradhiva, 2005
La parution dans une collection éditée par l'Unesco des OEuvres complètes de Jacques Roumain, homme de lettres et ethnologue haïtien, a coïncidé avec le bicentenaire de la proclamation de l'indépendance de la première République noire. En Haïti, depuis la libération du colonialisme et de l'esclavage, le discours, érudit et fictionnel, écrit en français s'est constitué en arène de pouvoir, occupée par la lutte des factions et des individus prétendant diriger une société composée, en majorité, d'une masse analphabète. Figure emblématique de cette imprégnation politique du champ littéraire haïtien, Jacques Roumain est né en 1907 à Port-au-Prince où il mourut à l'âge de 37 ans, après une vie marquée par l'expérience de la prison et l'errance. Il est surtout connu grâce à son roman « ethnologique » posthume, Les Gouverneurs de la rosée (1944). La publication de ses travaux, certains inédits, nous permet d'aborder l'intégralité d'un corpus à la fois romanesque, poétique, scientifique, journalistique et épistolaire, dans son rapport avec les thématiques sociales que son texte le plus renommé contient en germe. Enrichi par un dossier consacré à la façon dont ces écrits hétéroclites ont été reçus, le volume, coordonné et établi par Léon-François Hoffmann, présente de nombreuses contributions critiques, nous restituant la production d'un intellectuel « organique », au sens gramscien du terme, doublé d'un artiste impliqué dans les combats idéologiques de son époque. Issu de l'élite créole et francophone du pays, Jacques Roumain a vécu une existence mouvementée, notamment à cause de la conscience du rôle et de la responsabilité qu'il avait de sa naissance privilégiée. Il a pourtant connu des difficultés financières
Opera literaria , 2017
Plus d'un siècle après sa naissance et cinquante-six ans après sa disparition tragique dans un accident de voiture, il semble opportun de se repencher sur Albert Camus et, plus particulièrement, sur l'étrange réception que l'oeuvre de cet écrivain et philosophe mondialement célèbre a connue en République tchèque. Espérons que ce bref examen nous permettra de jeter davantage de lumière sur nous-mêmes, notre rapport à la culture française et, notamment, à l'un de ses fruits les plus représentatifs qu'on a pris l'habitude de désigner comme l'« intellectuel engagé ». Les traductions tchèques des oeuvres littéraires de Camus s'avèrent nombreuses, leurs adaptations théâtrales plus qu'abondantes, mais afin de saisir la place qu'occupe l'écrivain français au sein de l'espace public tchèque, nous préférons nous concentrer ici sur Camus essayiste, notamment sur L'Homme révolté, le texte qui semble avoir tout particulièrement marqué nos chercheurs, écrivains, mais également des hommes politiques tchèques.
Mens: Revue d'histoire intellectuelle de l'Amérique française, 2003
Cet article porte essentiellement sur la part sociale et politique de l’œuvre et de l’engagement du chanoine Jacques Grand’Maison, de la Révolution tranquille à nos jours. De la critique du cléricalisme et du bossisme de la « Grande Noirceur » dans les années 1950 à la libération culturelle des années 1960-1970, de la critique de la nouvelle classe fin 1970 et début 1980 à celle de la culture de masse dite thérapeutique des années 1980-1990, Jacques Grand’Maison a toujours cherché à établir le dialogue avec les générations qui ont marqué le Québec contemporain. Par l’analyse de l’itinéraire intellectuel parfois sinueux de Grand’Maison, cet article tente de repérer les événements référentiels qui ont contribué à façonner une part de la spécificité de l’histoire intellectuelle du Québec depuis la Révolution tranquille.
Trois précurseurs italiens du droit constitutionnel Giuseppe Compagnoni - Gaetano Filangieri - Pellegrino Rossi, La Mémoire du Droit, 2019
Compagnoni, the first historical holder of a chair of constitutional law at the end of the eighteenth century, was greatly inspired by Rousseau to write his Elementi di diritto costituzionale democratico. Contrary to the criticisms that have been levelled at him, he was not a vulgar copyist, so much so that he endeavoured to adapt, as a jurist, the work of the Geneva philosopher. The Italian's seminal work begins by describing and justifying human rights, in the wake of the Discourse on the Origin and Foundations of Inequality among Men. It distinguishes, however, between perfect rights and imperfect rights, the rights of security and relief, in that the latter, unlike the former, cannot justify the use of force because it puts man in relation with his peers. It is from the possibility of exercising these rights that the social covenant is ultimately born. From the original distinction that Rousseau made between forms of State and forms of Government, understood as the exercise of executive power, Compagnoni drew inspiration for erecting, alongside democracy, aristocracy and monarchy, a new, mixed form affecting the organisation of legislative power, representative democracy, making a distinction between enunciation, carried out by representatives, and the making of law, held by the sovereign alone. It is, however, a deviation from Rousseau's work, so central is the inalienability of sovereignty.
YENİ TÜRK EDEBİYATI ARAŞTIRMALARI, 2022
Patrick Modiano, l’un des écrivains les plus prolifiques de la littérature française contemporaine, suscite une grande admiration devant le public et les autorités littéraires. Pour certains critiques, chacun de ses romans complète d’une manière ou d’une autre le suivant qui devient la continuation du précédent. Il part de sa propre vie et y revient souvent avec les mêmes sujets, les mêmes thèmes. Modiano, qui va et vient constamment entre le passé et le présent dans ses romans, se plonge souvent dans un état de réminiscence. Presque dans tout roman de Modiano, le moment de réminiscence se révèle être comme un élément initial. Cette réminiscence se déroule souvent d’une façon fragmentaire à travers les souvenirs de sa propre vie qui ouvrent la voie à une forme de relation auto-intertextuelle entre ses romans. Ce phénomène, nous semble-t-il, correspond également à un fait de l’intertextualité, telle qu’elle a été définie par Gérard Genette et autres théoriciens de l’intertextualité dans le cadre de la narratologie, puisque la réminiscence donne le ton global du contenu des romans dont il s’agira. C’est la raison pour laquelle nous allons retenir le terme de l’«auto réminiscence», en référence naturellement aux travaux de Gérard Genette. L’objectif de cette étude est donc de faire une analyse auto-intertextuelle dans le cadre de l’auto réminiscence à partir de Vestiaire de l’Enfance et Du plus loin de l’oubli de Patrick Modiano. Mots-clés: Patrick Modiano, intertextualité, auto réminiscence, Vestiaire de l’enfance, Du plus loin de l’oubli.
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Paris 8, École Doctorale, Amérique latine Histoire et Mémoire (ALHIM), https://alhim.hypotheses.org, 2015
Etica & Politica / Ethics & Politics, 2021
Transversalités, 2005
Sociologie et sociétés, 2017
SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PSYCHOPATHOLOGIE DE L’EXPRESSION ET D’ART-THÉRAPIE Fenêtres 17,18,19 DÉCEMBRE 2021 JOURNÉES, 2021
Cultural Express, 2019
Catalonia, 2023
“Chrétiens et Société” Documents et Mémoires n° 43, 2022
Annales historiques de la Révolution française