Les mêmes observations, faites simultanément dans le réseau des stations dites "synoptiques", permettent l'identification des grands événements météorologiques dont la climatologie dynamique s'efforce d'expliquer les relations. Les phénomènes d'échelle synoptique de la circulation atmosphérique générale et l'extension en latitude, entre 8 et 28° S, déterminent les nuances régionales du climat tropical océanique qui intéresse l'ensemble des archipels de la Polynésie française. Si l'objectivité climatologique ne dément pas l'image idyllique que les découvreurs ont donnée de l'ambiance de ces îles, anticiper les changements d'humeur du temps est ici entreprise délicate. L'océan Pacifique, dans sa partie centrale et orientale reste, en effet, une zone mal connue par les météorologistes. Il n'existe aucune station d'observation sur les 5 000 km qui séparent Rapa (27° S) du continent antarctique et sur les 8 000 km qui séparent la Polynésie des côtes du Pérou. On en compte seulement trois le long du 30ème parallèle entre le méridien 180° et l'Amérique du Sud (plus de 10 000 km): Kermadec (178° 0), Rapa (145° 0), île de Pâques (109° 0). Ce sont les seules sources d'information permanentes au sud du tropique du Capricorne avant le continent antarctique. Toutefois, depuis deux décennies à peine, l'imagerie satellitaire, souvent unique support de l'analyse, et ses produits dérivés, permettent de se faire une assez bonne idée des perturbations qui traversent ces vastes étendues et, sans pouvoir combler tous les vides, de dégager quelques constantes en complétant les observations des stations. Les systèmes pluviogènes qui intéressent les archipels polynésiens se développent dans une zone de conflit entre les masses d'air chaud circulant aux basses latitudes et portées par les alizés de nord-est ou, en altitude, par des vents d'ouest venant de la région indonésienne, et les masses d'air plus frais des latitudes subtropicales portées par les alizés de sud-est. La circulation atmosphérique et les types de temps sont sous la dépendance des centres d'action qui dirigent ces masses d'air. À la surface du globe, l'épaisseur et la vigueur des vents d'est sont déterminées par les anticyclones subtropicaux, présents dans le Pacifique Sud entre les latitudes 25 et 35°. On distingue habituellement deux cellules anticycloniques, l'anticyclone de l'île de Pâques à l'est de 145° 0 et l'anticyclone de Kermadec à l'ouest. C'est la confluence entre l'alizé chaud d'est à nord-est, commandé par l'anticyclone de l'île de Pâques, et l'alizé de sud-est, plus frais, commandé par l'anticylone de Kermadec, qui est appelée Zone de Convergence du Pacifique Sud (ZCPS). Cette zone de convergence des alizés qui, pour des raisons restant à déterminer, tend à se développer sur l'axe Samoa-Gambier, est un des éléments essentiels de la météorologie de la région. Elle est orientée nord-ouest -sud-est, de la Mer de Corail aux confins sud-est de la Polynésie. C'est une zone de conflit entre le courant tropical chaud et le courant subtropical frais issus des deux cellules anticycloniques. Elle est matérialisée par une zone de moindres pressions (talweg relatif) qui prolonge vers l'est -sud-est la dépression de la Mer de Corail. L'autre axe fondamental de la circulation atmosphérique régionale est la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT), associée à l'équateur météorologique localisé dans l'hémisphère boréal entre 3 et 15° N à l'est de 170° O. L'activité y résulte de la convergence entre l'alizé de nord-est (hémisphère Nord) et l'alizé de sud-est (hémisphère Sud). Entre ces deux zones de convergence s'étend, au nord et à l'est de la Polynésie, une vaste zone de diffluence, donc d'affaissement, au sein de l'alizé de sud-est. La partie du courant déviée vers le sud-ouest alimente l'alizé de nord-est qui souffle fréquemment des îles Marquises aux îles de la Société.