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2024, Lambert Lucas
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Depuis les travaux fondateurs du sociolinguiste William Labov sur le récit oral dans des contextes aussi bien informels qu’institutionnels, la narration n’a pas cessé d’intéresser les chercheur·e·s en sociolinguistique, en analyse des interactions et en anthropologie linguistique. Si dans les années 70, les recherches dans ces domaines se focalisent sur la structure formelle de la narration en en relevant les formats interactionnels, en soulignant à la fois la dimension monologique ou interactionnelle de la narration ; au cours des années suivantes, nous assistons à un renouveau dans les travaux sociolinguistiques sur la narration grâce à la mise en place d’un modèle qui tienne compte à la fois de sa structure formelle (syntaxique et interactionnelle), de sa dimension participationnelle, et plus strictement narratologique, et de sa dimension irréductiblement multimodale. Cet ouvrage s’inscrit, d’une part, dans le programme « Sociétés de la narration. Narrations de la société » (2018-2022) du CREM et, d’autre part, se propose de faire un bilan des différentes perspectives en sociolinguistique sur la narration en privilégiant et en proposant des perspectives holistiques et multidimensionnelles. D’une façon plus spécifique, ce livre collectif se propose de jeter une lumière sur la dimension discursive (textuelle et orale), interactionnelle et multimodale de la narration. A partir d’une grande diversité de contextes et de données, les chapitres de ce livre porteront sur les modes d’émergence, de reformulation et de stabilisation de la narration au sein d’activités en cours et sur les pratiques sociales et identitaires que les narrations permettent d’accomplir.
2019
Depuis les travaux fondateurs du sociolinguiste William Labov sur le récit oral dans des contextes aussi bien informels qu’institutionnels (Labov & Waletzky 1967, Labov 1972, Labov & Fanshel 1977), la narration n’a pas cessé d’intéresser les chercheur·e·s en sociolinguistique, en analyse du discours et en analyse conversationnelle. Si dans les années 70, les recherches dans ces domaines se focalisent sur la structure formelle de la narration en en relevant les formats interactionnels (Sacks 1972, Jefferson 1978) ou la structure syntaxique (Labov 1972), en soulignant à la fois la dimension monologique ou interactionnelle de la narration ; au cours des années suivantes, il y a un renouveau dans les travaux sociolinguistiques sur la narration grâce à la mise en place d’un modèle qui tienne compte à la fois de sa structure formelle (syntaxique et interactionnelle), de sa dimension participationnelle et plus strictement narratologique (Ochs & Capps 2001) et de sa dimension irréductiblement multimodale (C. Goodwin 1984, M.H. Goodwin 2006). Cette journée d’étude qui s’inscrit dans le programme « Sociétés de la narration. Narrations de la société » (2018-2022) du CREM et se propose de faire un bilan des différentes perspectives en analyse du discours et en sociolinguistique sur la narration en privilégiant et en proposant des perspectives holistiques et multidimensionnelles. D’une façon plus spécifique, cette rencontre se propose de jeter une lumière sur la dimension orale, interactionnelle et multimodale de la narration. A partir d’une grande diversité de contextes et de corpora - récits de vie avec des locuteurs ouvriers, interactions en famille en contexte bilingue (italien/français), interactions en contexte médical, avec des demandeurs d’asile, dans les salons de coiffure et dans les visites au musées - les communications de la journée porteront sur les modes d’émergence et de stabilisation de la narration au sein d’activités en cours. Ainsi, en privilégiant une approche résolument praxéologique et ethnographique (entretiens, enregistrements audio et vidéo, transcriptions), nous nous pencherons sur ce qu’on appelle la narrativité, i.e. la capacité d’une production sémiotique de devenir et de se stabiliser en tant que pratique narrative au fil d’une temporalité interactionnelle. L’objectif de la journée est donc triple : i) relever les contraintes contextuelles, voire institutionnelles, à l’émergence et à la stabilisation d’une narration dans l’interaction ; ii) souligner les imbrications entre narration et d’autres types d’activités en cours (manger en famille, faire un diagnostic, expliquer, décrire, coiffer…) ; iii) se concentrer sur les articulations possibles entre formats séquentiels et linguistiques de la narration et ressources multimodales (visuelles, tactiles, posturales, spatiales et matérielles …). La diversité des filiations disciplinaires (analyse du discours, sociolinguistique, analyse conversationnelle multimodale), des corpora et des situations étudiées nous permettra, en suivant le cadre théorique des travaux de Elinor Ochs et de Lisa Capps (ib.) de proposer une approche multidimensionnelle et holistique de la narration articulant perspectives linguistiques, interactionnelles et multimodales.
| pages 57 à 70 Pour citer cet article : -Petitat A., Transmission et interprétation plurielle des récits, Éducation et Sociétés 2008/2, N° 22, p. 57-70. Distribution électronique Cairn pour De Boeck Université. © De Boeck Université. Tous droits réservés pour tous pays.
Formules numéro 16, 2012
Dans le cadre de ce colloque sur l’OuLiPo, j’aimerais m’intéresser à l’un des groupes dérivés de celui-ci, à savoir l’OuBaPo. Le potentiel, en étant exploré par sa face visuelle, recèle de nombreuses trouvailles intéressantes, l’une d’entre elles étant la possibilité de créer des récits pluri-narratifs. Par ce néologisme, j’entends des récits dessinées qui ne suivent pas une trame unique, mais qui laissent au lecteur le choix entre plusieurs possibilités narratives, à l’aide par exemple d’embranchements à certains points du récit. La technique n’est ni neuve, ni propre à l’OuBaPo : on peut citer Raymond Queneau et Un Conte À Votre Façon, écrit en 1967, Les Malchanceux de BS Johnson (1969), Marelle de Julio Cortazar (1963), ou encore Jorge Luis Borges qui spécule sur le procédé dans Examen De l’Œuvre d’Herbert Quain ou Le Jardin Aux Sentiers Qui Bifurquent (1941). Mais une exploration de la possibilité d’une pluri-lecturabilité (pour reprendre le terme de Thierry Groensteen dans « Un Premier Bouquet de Contraintes », Oupus 1, 1997) via un medium visuelle me paraît être bien plus riche. En effet, une image contient en elle-même plusieurs points d’entrée et de sortie lorsqu’on la lit – dans le cas d’une case de bande dessinée ; différents lecteurs distingueront différents détails au premier coup d’œil. De plus, il est plus aisé de mettre en page un récit où l’ordre de lecture peut être horizontal, vertical ou diagonal avec des cases qu’avec simplement du texte. Dans cette optique, je me propose de présenter un aperçu des principales œuvres de bande dessinées pluri-narratives, qu’il s’agisse de planches seules réalisées au sein de l’OuBaPo ou de récits complets, comme Morlac de Leif Tande ou Meanwhile de Jason Shiga. Par ces exemples, je dégagerai ce que ces récits dessinés potentiels peuvent amener au genre de la bande dessinée en particulier, et à la fiction en général. Il serait en effet intéressant de comparer ces œuvres avec non seulement des romans OuLiPiens (de fait ou par anticipation), mais aussi des films ou des pièces de théâtre, deux mediums visuels qui ont aussi connu des expérimentations similaires (citons Code Inconnu de Michael Haneke pour le cinéma, et L’Arbre À Théâtre de Paul Fournel pour le théâtre) ; et de réfléchir sur l’application de contraintes communes à ces différents moyens d’expression, ou du glissement d’une contrainte propre au cinéma dans une bande dessinée, par exemple.
Histoire & mesure, 2008
Eyck à Rubens** Résumé. Nous nous proposons d'illustrer comment s'est formé au il du temps le « panthéon » actuel des grands représentants de la peinture lamande de Van Eyck à Rubens. Pour explorer ce processus dynamique, nous suivons à travers quatre siècles (de 1604 à 1996) les écrits d'un corpus d'historiens qui ont jeté un regard à vocation exhaustive sur la peinture de cette époque. Nous montrons que plus de la moitié des artistes classés parmi les premiers aujourd'hui l'étaient déjà du temps de Karel van Mander (1604) et de Joachim von Sandrart (1675). La plupart des autres artistes sont entrés dans ce répertoire suite à la reconnaissance, grâce aux recherches des historiens et aux réattributions, de qualités omises par leurs prédécesseurs. Il est rare que des artistes soient simplement découverts, ou qu'ils entrent dans le répertoire à la lumière d'oeuvres créées par des artistes qui leur ont succédé. Abstract. Narratives and the Canon. The Example of Flemish Painters from Van Eyck to Rubens. We illustrate how today's canon of Flemish painters from Van Eyck to Rubens gradually took shape in the course of time. To explore this dynamic process, we collected data on the presence of a large number of artists in narrative works written by important art scholars at time intervals of roughly 75 years between 1604 and 1996. We show that Karel Van Mander (in 1604) and Joachim von Sandrart (in 1675) had already recognized more than half of the now top-ranking artists. Most of the other artists were added to the canon when, thanks to the research of art historians, they were discovered and attributed qualities that had been previously overlooked (traditionalism). It is a rare occurrence that artists are discovered or added to the canon in the light of works created by other artists who have followed them (revisionism).
Cahiers de Narratologie, 2001
Qu'est-ce qu'une « voix » quand il s'agit d'un objet sans voix justement, un objet muet, texte dont seule la lecture peut faire un objet esthétique ? Une voix est corporelle, trace de la personne qui parle, moulage, miroir, index du sujet. Métaphore, le concept de voix mérite un examen critique. Mot, presque « naturelle » pour rendre compte que le récit ne vient pas de nulle part et que quelqu'un en est responsable, le concept paraît indispensable. Un enjeu majeur, dans les débats qui ont suivi ma proposition d'amender la narratologie genettienne, concerne le caractère métaphorique des concepts que j'avais, à la lignée de Genette, simplement essayé de rendre plus « applicables ». Aujourd'hui on voit mieux que cet enjeu comporte celui, plus important, de la portée éthique des concepts des concepts mêmes 1. Celle-ci tient à son sens, ou plutôt, ses sens, impliqués par la nature inévitablement métaphorique des concepts. Cela m'a été clair, même si insuffisamment, dès le début, mais je n'ai pas insisté assez sur la raison d'être de ce type de préoccupation dans la narratologie. Je n'ai pas assez insisté, je dirais maintenant, sur la portée idéologique du domaine esthétique, ni de son questionnement esthético-formel. Pourtant, c'est autour de la notion de responsabilité sémiotique formulée
Recherches en Communication
Depuis Platon, bien avant lui sans doute, la notion de récit a suscité nombre de débats théoriques et de polémiques. Que de contro-verses engendre encore sa seule définition... Comme le récit fait vibrer certaines cordes essentielles de l'identité humaine, il n'y a aucune raison pour que le phénomène s'interrompe un jour. Il serait naïf de croire que la dimension "médiatique", dans tout ce qu'elle suggère d'exposition et de visibilité, offre Fopportunité de délimiter le territoire du récit et donc de mieux Pappréhender. Car si le médiatique équivaut à une restriction-de la même façon qu'un corpus constitue, pour les analystes de contenu, une réduction de l°univers-il est aussi, dans un mouvement inverse, Poccasion de proliférations et de métamorphoses. Comme l°exprime Ricoeur : De nouvelles formes narratives, que nous ne savons pas encore nommer, sont déjà en train de naître, qui attesteront que la fonction narrative peut se métamorphoser, mais non pas
Cahiers de Narratologie, 2020
Le but de cet article est de remettre en question la centralité du récit comme moteur de la narration dans les jeux vidéo. Après avoir montré en quoi il convient de passer d’une logique de discours à une logique de monde, nous proposons, en reprenant la notion de worldness de Klastrup et Tosca que nous adaptons au contexte vidéoludique, le modèle du narrataire-enquêteur qui permet de concevoir la narration vidéoludique comme la reconstruction d’une base de données par le biais d’un monde – dans ses manifestations fictionnelles, pragmatiques et techniques – qui organise lui-même les conditions de son exploration. Ainsi, le récit se retrouve décentré dans une logique de monde qui se communique au joueur par une multiplicité de procédés.
Quaderni, 2010
2013
Les avant-gardes européennes de la première moitié du XXe siècle tiennent un discours et une production étrangement (et souvent involontairement) unitaires vis-à-vis du roman : au niveau théorique, les futuristes, les dadaïstes et les surréalistes sont résolument contre cette forme littéraire qui incarne, bon gré mal gré, l’expression de l’esprit bourgeois du XIXe siècle ; toutefois, d’un point de vue pratique, force est de constater que ces mêmes avant-gardistes ont écrit plusieurs romans. Il ne s’agit pas seulement de l’énième paradoxe caractérisant la modernité, mais plutôt d’une posture qui nécessite une réflexion autour des contraintes formelles qui inspirent la production prosaïque des avant-gardes et d’une analyse sur un corpus de textes en prose souvent laissés de côté en raison de leur hermétisme qui les rapproche davantage de la poésie. Bibliographie des auteurs cités : De Maria, Marinetti, Rabaté, D’Ascia, Dupuis, Chénieux-Gendron, Tzara, Breton, Reverdy, Crevel, Soffici, Masi, Murat. European Avant-gardes of the early 20th century held a discourse and production strangely (and often unintentionally) homogeneous as to the novel as a form: in theory, Futurists, Dadaists and Surrealists are firmly against this form embodying, willy-nilly, the expression of the bourgeois spirit of the Nineteenth century. However, from a practical point of view, it is clear that these avant-garde authors wrote several novels. It is not just yet another paradox that characterizes modernity, but rather a posture that requires a reflection on the formal constraints that inspire prosaic production of avant-garde and an analysis of a corpus of prose often disregarded because of its hermetic form, closer to poetry than to narrative. Cited authors: De Maria, Marinetti, Rabaté, D' Ascia, Dupuis, Chénieux-Gendron, Tzara, Breton, Reverdy, Crevel, Soffici, Masi, Murat.
Recherches en Communication, 1997
Les systèmes symboliques sont des artefacts. Leurs traits syntaxiques et sémantiques ne sont pas dictés par le champ, mais résultent de décisions que nous prenons concernant la façon dont ce champ doit être organisé. Les systèmes que nous construisons déterminent les similarités et les différences que nous reconnaissons, les niveaux de précision que nous pouvons produire, les degrés de détermination que nous pouvons atteindre. (.. .) En construisant un système, nous ne partons jamais de zéro. Nous commençons inévitablement avec certaines conceptions des objets du domaine et avec certaines convictions qui les concernent. Cela guide nos constructions. En construisant un système verbal, notre but est d'organiser un domaine d"une façon telle que nous puissions formuler de plus en plus d'énoncés intéressants et précis à son sujetz. L'hypothèse principale du livre que j'ai consacré aux Textes : types et prototypes3 est celle de gradients de typicalité. Dans cette 3 J.-M. ADAM, Les u›xus.-types et prototypes, Paris, Nathan, C011. FAC, 1992. Recherches en communication, n°7, (1997). __1__2 __ __ JEAN-M_1__C_H_E}L ADA_M__ ___ ________ _ _ perspective, tout texte est plus ou moins narratif, plus ou moins descriptif, plus ou moins argumentatif, plus ou moins explicatif ou encore dialogal. Comme le souligne la réflexion épistémologique citée en exergue, la façon dont je choisis d'organiser, en le théorisant, le domaine est un point de vue particulier sur les textes/discours, un point de vue déterminé par une finalité descriptive: "formuler de plus en plus d'énoncés intéressants et précis" à propos des textes narratifs. * J. MOLINO, "Thèses sur le langage, le discours, la littérature et le symbolique",
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2ème Congrès Mondial de Linguistique Française, 2010
Cahiers de Narratologie, 2014
Cahiers D Ethnomusicologie Anciennement Cahiers De Musiques Traditionnelles, 2008
Cahiers de Narratologie, 2008
Cahiers de Narratologie, 2021
Cahiers de recherches médiévales et humanistes, 2011
Cahiers de praxématique, 1996
Communication & management, 2021
Ethnographiques Org, 2009
Modèles linguistiques, 2012
Litterature, 2011
Caietele Echinox, 2016
SHS Web of Conferences, 2012
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2007