Le sport et les valeurs des sociétés démocratiques

We will try to show how insults and some inappropriate comments are alike. We will pose the hypothesis that they fall under the category of dysphoric speech, considered politically incorrect, as these language productions are humiliating for their target and also deserve an excuse from their author as well as social disapproval and punishment by the authority.

2011

La conciliation de l'éthique et du sport : un enjeu essentiel Le respect de l'éthique sportive, vecteur de valeurs sur lesquelles s'est fondé le sport, est aujourd'hui remis en question. Confronté aux problématiques de la corruption, de la violence, de la drogue, des extrémismes et autres discriminations, le sport reflète ni plus ni moins les sociétés dans lesquelles il s'inscrit. Cependant, s'il veut rester porteur de bénéfices pour l'individu et les sociétés (santé, éducation, intégration sociale…), le sport ne peut ignorer ces fléaux et faire l'économie d'une réflexion sur ses valeurs éthiques. A l'instar du mouvement olympique, qui défend l'intégrité et les valeurs éducatives universelles d'une activité physique saine, de multiples organisations sportives ou institutions gouvernementales s'engagent dans la lutte pour l'éthique dans le sport, que ce soit d'ailleurs dans les sports de loisirs ou dans les sports professionnels. La 11 e Conférence du Conseil de l'Europe des ministres responsables du sport, qui s'est déroulée à Athènes les 11 et 12 décembre 2008, a confirmé le rôle primordial du Conseil de l'Europe et de l'Accord partiel élargi sur le sport (APES) dans les nouveaux défis que rencontre le concept d'éthique sportive. Cette impulsion politique a été confirmée le 16 juin 2010 par le Comité des Ministres, qui a adopté une mise à jour du Code d'éthique sportive dans sa Recommandation CM/Rec(2010)9 aux Etats membres, soulignant la nécessaire coordination entre les gouvernements et les organisations sportives. Ethique et sport en Europe 6 Laboratoire de recherche en sciences humaines et sociales-Laboratoire d'anthropologie et de sociologie (LARES-LAS) de l'université de Rennes-II pour permettre la rencontre de responsables politiques, de sportifs, de chercheurs et de responsables associatifs lors d'une conférence internationale. Quelques expériences présentées dans le cadre de ces travaux et les réflexions qu'elles suscitent ont été réunies dans le présent ouvrage. Ces contributions sont animées par un même souci de déboucher sur des actions concrètes-notamment sur le plan normatif-qui s'inscrivent pleinement dans le mandat de l'APES et contribuent parfaitement à la promotion des valeurs du Conseil de l'Europe. Stanislas Frossard Secrétaire exécutif de l'Accord partiel élargi sur le sport (APES) Direction de la jeunesse et du sport Conseil de l'Europe

2009

Si l’éthique sportive est une « morale de la soumission » (Attali, 117, 2004), l’éthique du surf libre semblerait à l’inverse être construite dans une « morale de l’insoumission », en ce sens qu’il faut, pour entrer dans le surf, savoir jouer avec les détournements de règles préconisées par la Fédération Française de Surf. Dans un premier temps, nous allons décrire quel peut être l’idéal sportif porté la FFS. Nous l’envisagerons comme éthique prescriptive. Suite à quoi nous détaillerons cette morale de l’insoumission mise en place par les pratiquants en abordant les valeurs internes, puis en analysant le rôle que celles- ci peuvent avoir au sein du groupe de pairs et à l’extérieur de celui-ci, en détaillant comment se mettent en place les territoires symboliques du surf, en équilibre incessant entre intégration et exclusion. Enfin, nous élargirons cette communication en ouvrant la discussion sur deux thèmes : l’éthique locale face à l’éthique globale, et l’éthique sportive face aux activités corporelles autogérées.

2019

Comment se mesure l'autonomie de la lex sportiva .. 4.2 Les fondements de l'autonomie de la lex sportiva .....

Reflets et perspectives de la vie économique, 2015

Sport-spectacle et pratique sportive sont historiquement considérés comme les deux parties d’un tout, entretenant, naturellement, des liens étroits et multiples. Mais, la pyramide sportive au sein de laquelle ces liens s’expriment traditionnellement vacille depuis quelques décennies : - la pratique ne se fait plus systématiquement dans les associations sportives affiliées aux fédérations nationales ; l’accès au sport de haut niveau est de plus en plus pensé sous forme de "tuyau" et de "sur-mesure" ; - le sport professionnel est géré dans des sociétés sportives ; - des compétitions se développent hors du giron fédéral ; - etc. Cette évolution sociétale est-elle de nature à menacer le spectacle sportif ? Nous tenterons de répondre à cette question au travers de deux études de cas. La première s’intéressera aux grands évènements sportifs en vérifiant si l’accueil de telles manifestations favorise effectivement la pratique sportive du plus grand nombre. La seconde s’interrogera sur les corrélations entre le nombre de pratiquants en club d’une discipline (licenciés) et le nombre de spectateurs / téléspectateurs.

Docteur en sciences de l'éducation Chercheur au CERLIS Université Paris Sorbonne La démocratisation du tennis à l'épreuve de la compétition sportive Introduit en France par l'aristocratie anglaise et diffusé par la bourgeoisie française, le tennis voit son public croître et s'élargir. Attirant de plus en plus de monde jusque dans les années 1980 et accueillant, à partir de cette date, un public socialement hétérogène, le tennis a connu une mutation sociologique au cours du XXème siècle qui aurait été marquée, selon Anne Marie Waser par « la dissolution progressive du sentiment de solidarité et de la cohésion interne dans les clubs » 1. Cette citation illustre à quel point l'augmentation du nombre de licenciés n'est pas inéluctablement corrélée à la démocratisation que je définis comme l'accès du plus grand nombre dans un même espace, impliquant de ce fait une coexistence de publics aux conditions sociales disparates. Ici, mon propos est d'étudier la démocratisation du tennis en analysant son évolution, sa sociologie et celle de ses pratiquants, tout en proposant quelques pistes de réflexion pour démocratiser davantage ce sport. L'expansion du tennis cultivant l'entre-soi À la fin du XIXème siècle, les aristocrates anglais font installer les premiers courts de terre battue en France permettant ainsi à la bourgeoisie de pratiquer ce sport au sein de clubs privés. Attirant « les gens du grand monde », le tennis est davantage un art de vivre qu'un sport de compétition. Des réunions mondaines sont organisées, mettant en scène l'apparat vestimentaire et les manières d'être de la fraction sociale la plus aisée. Avant même que le tennis ne prenne une forme compétitive, on observe une

Cap Aux Diamants La Revue D Histoire Du Quebec, 2013

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

Afin d'aborder les rapports entre valeurs et éthique dans les institutions du sport, cet article traite, d'un point de vue linguistique et discursif, la mise en discours de l'éthique dans des textes à finalités éthiques. Notre étude est menée en deux temps : dans une première partie, la charte du CIO est analysée, en tant que texte canonique (Sarfati) fondateur d'une norme discursive. A travers des relevés terminologiques, lexicaux, et rhétoriques, nous montrons l'essentialisation des valeurs dans ce texte, et la portée constituante (Maingueneau et Cossuta) de ce document. Dans une deuxième partie, nous confrontons ces résultats à un ensemble de textes émanant d'autres institutions (DRJSCS, UNESCO, etc.) pour mesurer la diversité, mais aussi la permanence des valeurs, et surtout leur regroupement dans certains pôles de l'éthique (humanité, citoyenneté, dépassement). Ainsi, nous nous interrogeons sur la revendication d'instances à transcender la simple pratique sportive, pour évoluer vers une dimension citoyenne et morale. Nous questionnons en même temps le postulat permanent d'un dépassement de l'action corporelle minimale ou minimaliste par la charge constante de valeurs associées (positives) et leurs prévalences dans le monde olympique (selon les instances dirigeantes concernées).

Les pratiques sportives en France

Certains sports ou activités sont-ils plus importants dans la vie des individus que d'autres ? Le sens et les valeurs accordés à l'activité physique et sportive s'apprécient à travers le temps que les personnes y consacrent, les motifs qu'elles donnent de leurs choix, la manière dont elles y ont accédé ou les formes de leur engagement dans l'activité. Au-delà des motifs communs, le goût pour la compétition, la place de la famille et, par ailleurs, la fréquence de la pratique sont évoqués différemment selon les disciplines. On trouve parmi les licenciés et les compétiteurs les sportifs les plus jeunes et les plus assidus, mais aussi les personnes les mieux insérées au plan social et économique. Intensité, fidélité, priorité : des sports plus exigeants que d'autres Les activités de forte intensité sont celles pour lesquelles les sportifs sont relativement nombreux à pratiquer plus d'une fois par semaine. C'est le cas notamment des arts martiaux, de la musculation, de la gymnastique, du rugby (TA 2).

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

Corps et culture

Démocratie Participative et Sport Régional : La place des dispositifs participatifs dans la conduite de la politique sportive de la région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, 2022

Le sport est aujourd’hui indissociable de l’univers économique, des problématiques sociales et des valeurs universelles d’inclusion, de développement humain et de renforcement de la cohésion sociale. Ce qui est évident aussi est que ce secteur fait partie intégrante de l’espace politique régional. Il ne saurait être question pour les collectivités territoriales et les pouvoirs publics de négliger cette réalité parce qu’il participe d’une manière ou d’une autre à la construction de l’identité de leur territoire. Sur cette dimension, l’organisation du sport est à la recherche de nouvelles technologies de pouvoir et d’une nouvelle intégration des acteurs. Notre ambition dans cet article vise à vérifier effectivement la mise en place d’une dynamique innovante de démocratie dans le sport. Autrement dit, des dispositifs participatifs permettant d’accorder une participation accrue à l’opinion publique pendant l’élaboration de la politique sportive régionale. La logique d’action des acteurs est importante dans notre étude dans la mesure où il ne faut pas négliger de repérer ceux qui ont le pouvoir d’influencer les politiques sportives, et prendre en compte leurs positions dans ces espaces. Convaincus du fait que les politiques sportives n’ont de sens qu’à travers l’usage qu’en font les acteurs, nous avons décidé d’entrevoir comment un groupe d’acteurs hétérogènes parvient à concevoir une politique sportive régionale et quels sont les principes d’action qui structurent leurs stratégies. Pour ce faire, nous nous sommes inscrits dans le courant du réalisme critique (Bhaskar, 1975) en caractérisant le point de vue des acteurs locaux, élus politiques et dirigeants des clubs et associations sportives sur les orientations de la politique sportive et sur leurs relations réciproques à partir de leurs positions occupées (Harvey, 2009). La méthode de l’enquête par entretiens semi-directifs a été utilisée principalement dans notre étude permettant d’interroger ces acteurs susceptibles, par leur fonction et leur expertise de prendre part à la conception et à la conduite de la politique sportive régionale. Mots clés : pouvoir, démocratie participative, politique sportive, acteurs, Management du Sport.

Le titre, emprunté à Elias et Dunning 2 est une provocation dont le choix n'est pas anodin car il traduisait pour ses auteurs d'une part, le processus de civilisation des sociétés occidentales modernes à travers l'euphémisation et le contrôle (et l'apprentissage de l'autocontrôle) de la violence 3 et, d'autre part, la fonction éducative et préventive « prêtée » aux « sports » modernes qui dès, leur genèse, furent socialement instrumentalisés pour participer à l'euphémisation de ces violences. Le paradoxe est en effet criant entre la théorie eliassienne et les violences, multiples et nombreuses observables tant dans la société civile que sportive. Comment comprendre et interpréter l'écart entre cette théorie et la montée du sentiment d'insécurité en Europe, voire, dans certains pays, l'augmentation de la violence ? Elias, pour construire sa théorie, semble avoir ignoré ou feint d'ignorer certaines formes de violences qui existaient, ou apparaissaient, à son époque : le nazisme en est un exemple. Finalement, quelles limites donner à cette théorie si souvent usitée dans les études relatives au sport et « en quoi l'oeuvre de Norbert Elias peut-elle nous aider à réfléchir la violence contemporaine » 4 ? Petits rappels : du « procès de civilisation » au contrôle de la violence par le sport Elias, autour de la théorie centrale du « procès de civilisation » s'est essentiellement attaché à décrire, en établissant un équilibre entre l'idéographique et le nomothétique, l'élaboration, l'apprentissage et l'affinement des conduites et des normes comportementales et socialement acceptables qui ont conduit à la formation des sociétés occidentales entre le Moyen age et le 20 ème siècle. Pour lui les sociétés modernes se sont structurées à travers la censure de l'agressivité et le monopole étatique de la violence, la « curialisation » des guerriers, l'introduction de normes de civilités, de propreté et de respect, l'euphémisation de la violence et l'apprentissage de l'autocontrôle individuel des pulsions. Inventé en premier lieu pour parfaire l'éducation des jeunes gens appartenant à la « haute société anglaise, l'aristocratie terrienne et la gentry » le sport, en raison de l'émergence des temps libres, s'étend progressivement au reste de la société en offrant, tout à la fois, un moyen « d'apprentissage du contrôle et de l'autocontrôle des pulsions » (respect des règles, de l'adversaire, de l'arbitre, apprentissage technique, coopération entre les pratiquants des sports collectifs, etc.) et un « espace toléré de débridement des émotions » (pratique physique servant d'exutoire, présence de spectateurs qui encouragent et vocifèrent). L'intérêt et la force du travail d'Elias résident dans sa capacité à articuler politique et culturel en même temps que collectif et individuel en réussissant à articuler contrôle de la violence dans et par la société et apprentissage de l'autocontrôle 5. Dans cette perspective, le sport offre un espace particulier, car il n'entre pas dans le cadre des activités routinières mais consiste en une pratique ou un spectacle librement choisi en dehors des contraintes sociales habituelles. Le sport est instrumentalisé en devenant un « espace toléré de débridement des émotions », un moyen de « contrôler-décontrôler » les émotions.