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Organisation de la session 2 « Fraternité, personnes et peuples », Diplôme Inter-Universitaire Humanisme et politique. Penser et vivre l’engagement, Facultés Loyola Paris, 3 jours, en novembre, depuis novembre 2021.
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CEMOTI, 1998
Le cas des migrants de Turquie en Europe Depuis quelques années l'individu reprend sa place dans les débats en sciences sociales à travers ses « appartenances » communautaire, sociétale, nationale. Les libéraux s'opposent aux « communautaristes » pour situer l'individu face au pouvoir et optimiser ses droits dans les sociétés modernes, complexes et multiculturelles. Or le processus de modernisation politique _ avec la formation de l'Etat_nation _ avait extrait l'individu de ses relations dites primordiales pour le situer directement face à l'Etat en tant que citoyen, remplaçant ainsi la loyauté vis_à_vis des pairs par la loyauté vis_à_vis de la communauté politique et l'affectivité par la rationalité comme indicateur du progrès et de l'émancipation. Quant au processus de modernisation économique à l'origine de transformations sociales, il s'est accompagné d'analyses dichotomiques des relations sociales et des modes de solidarité. C'est dans cette perspective que la sociologie classique présente la communauté (Gemeinschaft) comme une forme d'organisation traditionnelle et statique, caractérisée par la proximité des relations, fondées sur la « volonté naturelle » ou la « volonté spontanée », qui s'oppose à la société (Gesellschaft) où c'est une « volonté réfléchie », donc la rationalité qui déterritine les relations entre individus 1. Durkheim de son côté s'appuie sur les formes de solidarité _ mécanique ou organique _ pour définir les liens entre individus dans une communauté ou dans la société 2. D'après cette typologie dichotomique, la modernisation entraîne la dissolution des communautés, et la mobilisation accrue des individus intègre ses membres dans la société, en situant l'individu _ le citoyen _ face à l'Etat, et assurant ainsi sa loyauté vis_à_vis de la nation, laquelle, d'après Weber, est la seule communauté née de la modernité. C'est désormais la communauté politique qui représente l'intérêt général au_delà des intérêts particuliers, communautaires et identitaires. Les revendications identitaires dans l'espace public depuis les années 1980 vont à l'encontre de cette évolution dans la mesure où elles s'accompagnent d'une identification collective exprimée dans un cadre de plus en plus communautaire. Les communautés obsolètes depuis la formation de l'Etat_nation, l'industrialisation et l'urbanisation, bref depuis la modernisation politique et économique, reviennent dans le débat politique par le biais du multiculturalisme. Ce dernier, défini comme « la politique de la reconnaissance » par Charles Taylor, apparaît comme une réponse politique à l'apparition de communautés dites ethniques _ qu'elles soient religieuses, linguistiques ou nationales _ et sexuelles en quête de reconnaissance et de représentativité. Dans cette perspective, communauté ethnique, ou communauté d'intérêt, ou encore communauté de « circonstance » selon la formule de Jean Leca 3 , il s'agit d'une forme d'organisation qui permet de négocier chacun des éléments de l'identité avec les pouvoirs publics. Les militants, détenteurs d'une identité collective construite à partir de l'expérience de l'immigration ou de la situation de minorité, selon les cas, font intervenir l'affectif (par les liens primordiaux) et le rationnel (par les liens créés avec la société, l'Etat et ses institutions) pour rendre leur action plus efficace. L'identité devient, dès lors, la stratégie d'action, et la formation de communauté, la tactique nécessaire pour faire reconnaître les particularités affichées et les négocier avec l'Etat 4. L'immigration se situe dans ce débat de façon complexe, voire à certains égards, contradictoire. Tout d'abord, l'individu immigré s'appuie sur une double référence de structures sociales et de cultures politiques : celle du pays de départ et celle du pays d'installation. Le projet est néanmoins le même. Il se résume en termes d'accès à la modernité. Il s'agit de réaliser une mobilité ascendante afin d'assurer une intégration sociale, et en même temps, de se détacher de ses liens communautaires _ religieux, linguistiques, régionaux _ afin de répondre aux exigences d'une assimilation culturelle et politique dans l'Etat_nation. Ce constat est valable aussi bien pour les pays européens que pour la Turquie. De fait, l'immigration économique qui caractérise l'ensemble des départs de Turquie vers les pays européens est, avant tout, un projet individuel. Elle s'inscrit dans le processus de modernisation
Lumen Vitae, 2023
La fraternité est-elle un concept rassembleur (tous les humains sont frères et sœurs, la fraternité universelle étant fondée sur l’origine adamique ou la paternité divine) ou est-elle au contraire particularisante (selon la parenté, un groupe d’appartenance ou des affinités) ? Cette tension se retrouve au cœur de la vie religieuse missionnaire, qui rassemble des frères et des sœurs pour gagner plus de frères et de sœurs, non à sa propre organisation, mais au Christ, parce que tous les humains ont vocation à rejoindre l’unique Père de tous, par la médiation unique du Fils.
Etudes Franciscaines, 2017
Cette étude bien documentée met en lumière l'enracinement spirituel de la fraternité de François d'Assise avec les créatures, à partir des écrits du Poverello. Elle montre que ce sont les deux mêmes facteurs qui nourrissent sa fraternisation avec les humains, les animaux et même les créatures inanimées : la conscience vive de tout recevoir de Dieu, le Père, et l'attitude de minorité.
2022
on est vite renvoyé au domaine des relations sociales, au « vivre ensemble » et aux liens avec le prochain, exprimés par une loi fondamentale remontant aux racines profondes du christianisme 1 , sans toutefois oublier le domaine juridique, auquel renvoie la « solidarité » de par son lien avec le droit des contrats et ses différentes obligations. Or, il semble que ces deux notions débordent largement le domaine des liens interpersonnels pour s'étendre au respect des lois de la création et aux relations de l'homme avec les autres créatures. Il suffit de lire les textes de l'hagiographie chrétienne et de la littérature monastique qui nous rapportent les façons de vivre des moines d'Égypte, de Palestine et de Syrie, comme la Vie d'Antoine d'Athanase d'Alexandrie 2 , l'Historia Monachorum in Aegypto 3 , l'Histoire des moines de Syrie ou l'Histoire Philotée de Théodoret de Cyr 4 , l'Histoire lausiaque de Pallade de Galatie 5 , Le Pré Spirituel de Jean Moschus 6 , ou les traités exégétiques de l'oeuvre des six jours telle que relatée dans le livre de la Genèse, comme les Hexaémérons en vers et en prose de l'époque patristique-je pense à titre d'exemples aux textes en prose de Basile de Césarée 7 et d'Ambroise de Milan, à ceux en vers de Dracontius 8 et Avit de Vienne 9 , ainsi qu'à plusieurs autres récits et homéliespour se rendre compte de la réelle signification de ces deux
Anthropologie et sociétés
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2017
Theology takes a unique look at the human desire for brotherhood. Welcomed by the Christian experience, it finds himself considered in an ambitious and modest way. Ambitious, because Christianity fraternity qualifies the human being in his origin as much as in his ultimate destiny. Modest, since fraternity is presented as a call to peaceful cooperation in the work of God, always first; an ability to enter into a very ordinary reality. Far from this globalized and too often heroic charity that the media as well as our desires for glory conspire to present to us (the Mother Theresa syndrome), it is urgent to consider fraternity again in small letter, one could say. An active patience that will be able to rely on the Spirit of God as much as on the cooperation of an apparently ordinary life, through small modest but indispensable steps. La théologie jette un regard singulier sur le désir humain de fraternité. Accueilli par l’expérience chrétienne, il s’y trouve considéré de manière à la fois ambitieuse et modeste. Ambitieuse, car en christianisme la fraternité qualifie l’humain dans sa provenance autant que dans sa destinée ultime. Modeste, puisque la fraternité se présente comme l’appel à une coopération paisible à l’œuvre de Dieu toujours première ; une capacité à entrer dans une réalité très ordinaire. Loin de cette charité mondialisée et trop souvent héroïque que les media autant que nos désirs de gloire conspirent à nous présenter (le syndrome Mère Thérésa), il est urgent de considérer à nouveau la fraternité en minuscule, pourrait-on dire. Une active patience qui saura miser sur l’Esprit de Dieu autant que sur la coopération d’une vie apparemment ordinaire, au travers de petits pas modestes mais indispensables.
2016
La communaute est une notion essentielle qui permet a l'individu de se sentir solidaire du groupe auquel il appartient.. Le "je" et le "il" deviennent un "nous" . Il existe divers types de communautes. L'intensite du lien qui reunit ses membres est fondamental. Les marqueurs identitaires sont variables: territoire, langue, religion, profession, etc. Une histoire commune est aussi necessaire.La nation fournit un cadre qui permet aux diverses communautes de se fondre dans une communaute qui les englobe et les unit. La sacralisation du lien et indispensable.Le religieux est le lien le plus fort; Le saint permet d'unir la communaute sans la replier surelle-meme et en l'ouvrant aux autres. Camus pose une question importante. "Peut-on etre un saint sans Dieu?° Telle est la question de la postmodernite.
2017
En procédant à une introspection de sa propre histoire, Jorge Semprun annonce : « seule la fraternité peut être un remède pour contrer le mal absolu » . Partant de cette déclaration, nous nous sommes interrogés, voulant comprendre la nature de cette fraternité dont on parle, au point qu’elle soit identifiée comme un traitement passablement efficace pour combattre le mal absolu. Au fur et à mesure de nos recherches pour saisir le sens de cette formulation, nous nous sommes aperçu d’un véritablement engouement pour l’idée, principalement au cours des vingt dernières années. Pourtant, le terme est souvent resté en retrait du vocabulaire politique et social, contrairement à d’autres tel que l’égalité, pour ne citer qu’un de ses termes parents. Dans la littérature actuelle retraçant certaines idéologies, nous constatons également que le vocable se voit la plupart du temps assimilé à des fondements utopiques lorsqu’il est envisagé la construction de la vie en commun. Si la fraternité est ...
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HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2020
Loi Biodiversité - ce qui change en pratique, Chantal Cans & Olivier Cizel éd., 2016
Fraternité pour une histoire du concept, 2012
Dix-huitième siècle, 2009
M.-J. Thiel, M. Feix (eds), Philadelphia : le défi de la fraternité / The challenge of fraternity / Die Herausforderung der Geschwisterlichkeit, Lit Verlag, Berlin, 2018
Politique africaine, 2008
Canadian Social Work Review, 2018
Archivum Fratrum Praedicatorum. Nova Series, 2018
Revue d'éthique et de théologie morale, 2008
Journal français de psychiatrie, 2010
Jeunes et Vocations, 2001