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2020, Psycho-oncologie
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Ce numéro 4 de l'année 2020 est riche en expériences qui restaurent la place de la subjectivité des personnes atteintes de cancer. Cela commence avec un peu de musique. La musique relâche les défenses, en conséquence penser à sa mort n'est plus interdit L'application Music Care 1 a été étudiée en HAD avec une dizaine de patients. Le groupe témoin bénéficiait de son côté d'une séance de relaxation. Music Care est en général proposée aux personnes anxieuses, dépressives ou souffrant de douleurs aiguës ou chroniques. La plupart des patients ont pu échapper grâce à leur centration sur leur imaginaire, à l'état de maladie. En revanche, les différents morceaux leur ont aussi permis d'accéder puis de relâcher leurs pensées à la mort. Celles-ci ont été facilitées par l'isolement sensoriel dû au casque audio et à l'obturation de la lumière. Si certains se sont sentis « dans un cercueil », d'autres ont pu imaginer leur propre enterrement, mais de façon heureuse, comme si le déplacement habituel des pensées morbides ne fonctionnait plus. C'est ce qui fait conclure aux auteurs de cette recherche, Camille Valette de Poplavsky, Coline Windal, Camille Baussant-Crenn, Jérémy Martin et Carolina Baeza-Velasco, tous.tes psychologues et universitaires, que Music Care (qui, sur son site, présente plus de 150 études scientifiques) peut être vécue de façon ambiguë par des patients atteints de maladies mortelles. En libérant la psyché de leurs défenses, les patients envisageraient l'issue de leur vie, d'où la conclusion d'un accompagnement psychologique nécessaire afin de profiter de cette levée défensive ; et, si le patient le demande, de poursuivre les associations d'idées vers leurs thématiques existentielles.
Revue Ouvertures, 2019
Cet article propose une réflexion clinique sur le malaise de la subjectivité humaine dans le discours médical courant et scientifique. Pourtant, la subjectivité humaine est là, bien vivante, dans l’expression quotidienne des maux du quotidien, de la difficulté de vivre, du mal-être existentiel et de la quête de chacun à être humain. Redonner une place à la dimension du sujet parlant et à son désir singulier- qui ne se réduit pas à un besoin à combler- pourrait-il permettre de mieux traiter la souffrance existentielle, celle qui est partout supposée, mais nulle part parlée ? This article proposes a clinical reflection on the malaise of human subjectivity in current medical and scientific discourse. Yet, human subjectivity is alive and vivid, in the day to day expression of daily life’s evils, the difficulty of living, the existential malaise and in the quest of everyone to be human. Restore a place to the dimension of the speaking subject and to his singular desire – which cannot be reduced to a need to be filled: could it allow to better treat existential suffering, everywhere assumed, but nowhere spoken
Existe-t-il une bonne parole et une mauvaise parole en termes phénoménologiques ? À l'occasion de précédents travaux, j'ai abordé la question du rapport entre le dire et le dit dans la philosophie d'Emmanuel Levinas. L'éthique qu'il développe décrit une approche du langage dans le déploiement de la présence. L'humain, tout en s'ouvrant à l'éthique, permet au sens d'émerger dans le monde, porté par un pré-langage, une sorte de langue originaire par laquelle je me mets au service de l'autre.
Québec studies, 1995
This article discusses the theme of the "new subjectivity" in Élise Turcotte's novel, Le bruit des choses vivantes, published in 1991. In today's mediatic turmoil, in a world of cultural fragmentation, the subjectivity presented in this novel is characterized by its desire to inhabit the world. The image of die house is the very form of a conscience deprived of its roots, which recovers at the same time, as a witness, the various forms of life. "Transferts": transports, déplacements, croisements, mélanges, échanges, interactions, correspondances, traversées, intertextes, phénomènes transculturels, glissements, altérations. La liste des équivalences, son abondance même, illustre probablement plus que tout la facilité que nous avons aujourd'hui à faire surgir dans notre pensée des concepts qui concernent les passages, les entre-deux (ou les entreplusieurs), qui disent l'espèce d'affection intellectuelle que nous avons pour ce qui bouge, pour tout ce qui ne trouve pas son assise en soi-même et n'a pas de lieu propre. Barthes et surtout Derrida ont laissé leur marque: le sens lui-même serait un incessant transfert, un infini déplacement, toujours ailleurs, toujours remis à plus tard. Habermas y a vu là, non sans paradoxe, un "concept mystique de la tradition comme processus de différance de la révélation''' (216). Si l'on interprète la notion de "transferts culturels" dans l'optique déconstructionniste critiquée par Habermas, cela signifie que nous cherchons à décrire une littérature (et une culture), québécoise en l'occurence, comme jamais présente à elle-même, toujours différée dans d'incessants processus de déplacements. Une littérature et une culture "migrante," dans le sens le plus radical, ontologique du terme.
Depuis quelques années, l'étude des « émotions » est devenu un nouveau domaine d'investigation dans le contexte des recherches in ternationales. Les progrès énormes réalisés dans les domaines des neurosciences et de la cognition, les développements parallèles en psychologie, en parole et en prosodie, en musicologie, et la perspective des applications commerciales qui ne cessent de se diversifier, expliquent ce foisonnement extraordinaire des recherches (Caelen-Haumont, à paraître 2005). Pour notre part, l'étude de la subjectivité en prosodie entamée depuis l'origine de cette recherche nous permet de concevoir le domaine de l'affectivité, non pas comme le champ exclusif des « émotions », mais comme un champ diversifié, celui des états affectifs. En effet, au côté du champ des émotions et des attitudes bien recensé par la littérature, un état nous semble important en prosodie, sinon prioritaire, à savoir celui de l'émotion que nous appelons l'émotion ordinaire. C'est à cet état affectif particulier qu'est consacré cet article, et nous l'envisagerons dans le domaine de la parole et du chant spontanés. Dans le domaine de la parole affective, et en dehors de la pathologie, il semble bien en effet que l'on puisse distinguer trois états subjectifs différents, à savoir ceux propres à « l'émotionracine », aux « émotions typées », et aux « attitudes ». Selon Caelen-Haumont et Bel 2000, l'émotion-racine est « l'émotion ordinaire », c'est-à-dire l'émotion à la source de l'individu, qui en dehors d'émotions spécifiques telles la joie, colère etc., instancie dans l'instant, souvent à son insu, la personne avec ses croyances, ses motivations, ses impulsions, ses inclinations et ses répulsions. Cet état subjectif, toujours présent, se manifeste spontanément dans le discours ou la conversation pour peu que la personne s'investisse dans sa performance. Il est en relation avec le contenu des échanges, se mobilisant et se démobilisant tour à tour, pour se manifester à nouveau de manière tout aussi transitoire. C'est le sentiment intérieur qui s'exprime, et s'il a le champ libre, il s'exprime en relief, au premier plan. Cet état est référencé au singulier, ce qui montre son caractère général liée à la subjectivité perçue comme l'élément fondamental de la personne. Il semble que ce soit essentiellement dans la parole que se manifeste cette émotion-racine. Les émotions typées caractérisent des états bien connus de tout individu, expérimentés soit par le truchement de la parole, ou en dehors d'elle. Une émotion violente ou causée par surprise peut en effet bloquer momentanément l'expression verbale, de même qu'un interdit social par exemple peut réprimer son expression affective. On recense les émotions d'extraversion, telles que par exemple l'excitation, l'admiration, la joie, etc., et les émotions d'introversion, telles que la tristesse, l'ennui, la timidité, etc.. Les attitudes constituent un autre état affectif. La première tentative de définition du terme a été proposée par Couper-Kuhlen 1986 qui oppose ainsi l'émotion comme état du locuteur, à l'attitude comme type de comportement.
2019
La question de la subjectivite a ete traditionnellement associee a une origine moi-ici-maintenant, notamment representee par le pronom de premiere personne et le temps present, sans parler des indexicaux de temps (maintenant) et de lieu (ici). Or un grand nombre de faits linguistiques, impliquant notamment le style indirect libre, constituent autant d’arguments contre cette representation classique de la subjectivite. Dans cet article, nous presenterons d’abord la vision classique de la subjectivite issue des travaux de la linguistiques structurale (Benveniste), ensuite l’alternative syntaxique de Banfield, et enfin la relation entre subjectivite et interpretation des enonces dans une perspective de pragmatique cognitive. Dans la derniere section, nous interrogeons la question de l’encodage linguistique de la subjectivite par les temps verbaux, en discutant le cas particulier du Present Historique.
« Tout est cinéma. Tout est construction » nous annonce le narrateur dans Reconstruction de Christoffer Boe. Un peu plus tard, il ajoute: « il faudra lutter un peu. Que la lutte commence ! », sans expliquer s'il parle d'une lutte entre les personnages, ou si le spectateur devra s'engager dans une afin d'effiler l'intrigue complexe du film. Cette confusion est caractéristique d'une structure narrative qui brouille les points de vue. Il en résulte une version des faits dans laquelle il est difficile de discerner une objectivité. Le spectateur se sent esbroufé et, en fin de compte, perdu. Reste à voir si on a vraiment à faire avec "une lutte". La question centrale de mon article veut formuler une réponse sur le fonctionnement des points de vue subjectifs d'une façon disruptive dans un récit scénaristique (et dans un sens plus large, dans un récit cinématographique). Je propose de regarder de plus quelques cas intéressants: The Lady in the Lake (1947) 1 , Providence 2 , The Singing Detective (1986) 3 et Reconstruction (2003) 4 .
Meta: Research in Hermeneutics, Phenomenology, and Practical Philosophy, 2016
My paper aims to elucidate the emergence of subjectivity from the interplay between living beings and their environment. This attempt to give account of becoming-subject within the life itself leads to a confrontation between the phenomenology of life pursued since at least two decades by Renaud Barbaras with Canguilhem´s philosophy of biology. It starts with a criticism of Merleau-Ponty’s and Patočka´s respective failures to overcome the contrast between the level of bare life and the level of human existence. In order to answer such a prejudicial separation between unexamined life and self-reflected existence, I adopt in the second part a bio-centric perspective on human existence, inspired by Canguilhem and Guillaume Le Blanc, in order to re-evaluate the notion of life in terms of normative, expansive movement that both shapes the living being itself and individuates the elements on which it acts. The final part of the paper seeks to understand the emergence of subjectivity from ordinary life-challenges such as illness and experiences of vulnerability or fragility, thus bypassing the need for stipulating a self-referencing consciousness as a primary mode of self-disclosure.
Les Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2015
Dans la littérature juive traditionnelle, la question des « temps messianiques » n'est thématisée sous ce nom, comme une catégorie explicite, qu'à partir du Talmud. La référence principale se trouve vers la in du traité Sanhédrin, en quelque cinq pages suivies d'enseignements. Une diiculté est cependant que ces enseignements divers apparaissent sous forme d'une juxtaposition d'assertions rabbiniques sans ordre explicite, assertions le plus souvent obscures, parfois répétitives et parfois même apparemment contradictoires. On dira, si l'on adopte une grille de lecture historiciste objective, que ce patchwork a tout d'une compilation aléatoire d'énoncés d'époques diverses, d'un assemblage hétéroclite qu'il faudrait lire avant tout en regard des contextes de rédaction et de compilation, pour en saisir l'éventuelle originalité. Notre étude, qui se déinit comme une « étude talmudique », adoptera cependant une autre grille de lecture. Elle assumera une démarche endogène aux principes de déploiement de l'écriture talmudique en général et en explorera les conséquences en termes de pensée. On tiendra ainsi deux axiomes de lecture. Premièrement qu'il y a un principe d'unité d'inspiration qui irrigue en permanence la variété et l'hétérophonie apparente. Il y a donc un principe de cohérence. Deuxièmement qu'il y a un principe d'ordre et de nécessité dans l'exposition des enseignements malgré à nouveau l'apparence de désordre et d'aléatoire. C'est le principe de construction. L'Idée se construirait de manière rigoureuse quoique non explicitement, de sorte que le lecteur aurait sa part d'élaboration à mettre en oeuvre. C'est cette méthode du travail de lecture qui fut adoptée au long des siècles par l'interprétation juive traditionnelle. Sa légitimité pourrait caphi37_10_benarroch.indd 155 27/04/15 10:43 caphi37_10_benarroch.indd 157 27/04/15 10:43
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Langage et société, 2016
Nouveaux cahiers de linguistique française, 2019
Nouvelles pratiques sociales, 2005
Sociologie du Travail, 2000
Le consentment en droit, 2018
Recherches en didactique des langues et des cultures
Revue des Études de la Langue Française, 2019
psychologie clinique, 2017
"Nouvelles questions féministes" (2004). repris dans "A côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", (2010), PUF-Quadrige 2022, p 439-454., 2022