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Psychanalyse chrétienne

2024

Abstract

Parler de psychanalyse chrétienne semble à première vue une aberration, quand on sait que la psychanalyse freudienne se concentre principalement sur le sexe et qu'une des paroles majeures du Christ est de "redevenir un enfant et de se faire eunuque pour entrer dans le royaume des cieux" (Matthieu 19:12-14). Pourtant, si la psychanalyse est un autre nom pour toute psychologie qui prend en compte l'inconscient, est-il légitime alors de ne concevoir de psychanalyse que la psychanalyse freudienne ? La psychologie d'un Wilhelm Stekel ou d'un Erich Fromm, qui prennent également en compte l'inconscient, ne sont-elles pas aussi des psychanalyses ? Certes, concernant la psychologie d'Alfred Adler, il est difficile de lui attribuer encore le titre de psychanalyse, mais en France, on parle surtout de la psychanalyse de Jacques Lacan qui, comme on le sait, a été exclu de l'Association Internationale de Psychanalyse (IPA). Ainsi, puisque le terme de psychanalyse s'applique à toute psychologie qui prend en compte l'inconscient, celui-ci est plus que manifeste lorsqu'on essaie de traduire les métaphores évangéliques telles que la paille et la poutre (la projection), les sépulcres blanchis du paraître qui refoulent une noirceur intérieure, la maison construite sur le sable et celle construite sur le roc, le dites "oui-oui" ou "non-non", le "scandalon" et la pierre d'achoppement comme complexe inconscient d'échec, etc. Or, parmi les dissidents de Freud, et non des moindres, on trouve Carl Gustav Jung qui, dans son œuvre et en de nombreux passages, montre que, concernant la psychologie religieuse, la psyché est naturellement chrétienne, comme l'écrivait au IIe siècle le grand auteur chrétien Tertullien (anima naturaliter christiana).