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26 pages
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2021
Ayasofya ou Hagia Sophia ou Sainte-Sophie ou Αγία Σοφία différentes appellations qui a une même signification Sagesse Divine, c'est le nom d'un monument d'Istanbul en Turquie qui a été successivement 402 ans basilique orthodoxe, 117 ans basilique iconoclasme, 361 ans basilique orthodoxe, 57 ans église catholique, 192 ans basilique orthodoxe, 481 ans mosquée et Külliye (Complexe), 86 ans musée et à nouveau, de nos jours une mosquée. Durant moins de 1700 ans, ce monument a subi toutes ces conversions avec des changements d'état controversés, c'est toute une histoire pleine de rebondissements historiques, d'espoirs et de déceptions. Ayasofya Külliyesi est tout un symbole chargé de significations au-delà d'être seulement une mosquée dans la culture turco-islamique. Ayasofya était au cœur de l'administration de l'Empire Ottoman avec les Sultans rénovateurs, innovateurs et restaurateurs. Ce livre est un message destiné aux occidentaux et en particulier aux français dans l'espoir qu'il aidera à changer leur islamophobie en une tolérance des musulmans.
L'ORIENTALE DES ROMANTIQUES Entre voilement et dévoilement ou l'ambiguïté de l'identité Le voyage en Orient a constitué, dans la première partie du XIXe siècle, un phénomène auquel ont pris part la majorité des auteurs romantiques. Certes, plusieurs raisons notamment d'ordre politique, esthétique…ainsi que les dénombre Jean Claude Berchet dans son Anthologie des voyageurs français dans le Levant au XIXe siècle [1]éclairent ce phénomène, mais les motivations personnelles avaient aussi une part importante dans l'explication de la ruée vers l'Orient à cette époque [2]. Contrairement aux siècles précédents, on ne parlera désormais d'Orient qu'après l'avoir visité. Ainsi, qu'il s'agisse de Chateaubriand, de Lamartine, de Nerval, de Flaubert ou de Gautier [3] , le voyage en Orient a eu lieu à une époque critique de leur existence, et son empreinte est perceptible dans leur oeuvre consécutive au voyage. Ce qui a caractérisé les récits des voyageurs romantiques précités, c'est leur oscillation entre tradition et modernisme : les thématiques qu'ils développent, tout en s'inspirant des prédécesseurs [4] et en respectant l'horizon d'attente de leurs lecteurs, offrent, par moments, une vision se voulant moins stéréotypée et surtout exprimant le désir de rencontrer l'Autre et donc de le connaître. Ainsi en est-il de celle de la femme orientale. Celle-ci est un constituant important sinon le plus important de l'imaginaire oriental [5]. En effet, certains critiques pensent que le voyage en Orient a pour principal but la femme [6]exception faite, bien entendu, de Chateaubriand [7] qui n'en parle qu'occasionnellement dans son Itinéraire. La Levantine concentrerait à elle seule toute la symbolique de l'Orient, comme dans les thèses saint-simoniennes qui étaient d'une grande influence au XIXe siècle [8]. La femme orientale canalise, en quelque sorte, la question de l'altérité ; d'abord, en raison de son sexe, ensuite, parce qu'elle appartient à l'autre monde ; de ce fait, elle se trouve doublement "autre" et donc doublement attirante. La femme, par ailleurs, concentre la dichotomie de la représentation de l'Orient, et permet de voir toute l'ambivalence qui a toujours empreint sa représentation. Certes, la principale caractéristique de la femme orientale, c'est son voile. En principe, on s'attendrait à ce que cela constitue un obstacle pour les voyageurs. On se rend compte qu'il n'en est rien. Alain Buisine explique que c'est justement le voile qui rend l'Orient désirable pour l'Occident [9] , et qu'il représente un leitmotiv qui scande les récits de voyage en Orient au XIXe siècle. Les relations des voyageurs romantiques, effectivement, offrent une place de choix à la femme ; celle-ci y est omniprésente, même si cela peut surprendre, si l'on se rappelle la nature et la structure de la société musulmane de l'époque : ces mêmes voyageurs affirment que les Orientales sont recluses dans leur harem. En principe, il serait quasi impossible de les voir et donc d'en parler ; pourtant, ils en parlent, et même beaucoup, dans leur récit. Dans certains d'entre eux, il en est question pratiquement à chaque page. Les relations de nos voyageurs nous font rencontrer des femmes de toutes classes sociales, âges, conditions : des petites filles aux vieilles dames, des esclaves aux cadines. Le récit de Flaubert présente toutefois une particularité qui le distingue des autres récits : la présence d'un nombre incalculable de prostituées [10]. Lorsqu'est évoquée la femme orientale, on a l'impression qu'il s'agit de la femme musulmane ; c'est elle seule qui peut concentrer justement la question de l'altérité, étant d'une confession différente, opposée même. Cependant, ce n'est pas toujours le cas. Les voyageurs,
in S. Rémi-Giraud et A. Roman (dir.), Autour du Circonstant, Presses Univ. de Lyon, 1998
Karthala, 2019
Qu’est-ce qu’un document d’archives dans le Moyen-Orient contemporain ? Comment le façonner et comment le rendre efficace ? Quels en sont les enjeux de mémoire, de pouvoir, mais aussi de vérité, qui en modèlent les contours ? Des archives orales de la nakba, la « catastrophe » palestinienne, accumulées pour pallier l’absence d’archives « classiques » ; des photographes libanais lancés dans un projet d’archivage de la photographie ; des bureaucrates ottomans essayant d’archiver l’eau ; mais aussi des caisses d’archives de l’État libanais qui disparaissent puis réapparaissent ; un flamboyant bâtiment d’Archives nationales sans archives, ou presque, dans le Golfe ; la fabrication d’archives de la guerre civile libanaise fictives, mais qui auraient pu exister… Par une exploration éclectique de lieux dans lesquels sont constitués, conservés ou mobilisés des documents historiques, ce livre examine différentes manières de faire de l’archive aujourd’hui. Il étudie les espaces savants dans lesquels le document historique devient un objet d’intérêt, pour la possession et la conservation duquel sont mobilisés des hommes, des machines, des institutions, des techniques et des savoir-faire. En déplaçant l’examen de l’archive vers celui de ses pratiques et de ses expérimentations, il interroge les formats matériels du passé à partir desquels se dit et se transmet aujourd’hui l’histoire dans les pays du Moyen-Orient.
Le titre suggère que nous sommes dans le domaine des regards réciproques et des représentations de l'autre en tant qu'étranger. L'oeuvre que j'ai choisie au centre de cette réflexion sur ces étrangers en miroir est les Lettres persanes, roman épistolaire écrit par Montesquieu en 1721, au début du XVIIIe siècle, à l'aube des Lumières françaises. Les deux épistoliers principaux s'appellent Usbek et Rica : ce sont des seigneurs persans, mahométans (terme utilisé au XVIIIe siècle pour désigner les musulmans), exilés politiques ; ils vont séjourner 8 ans en France de 1712 à 1720. Leur voyage dure un an : cf. leur itinéraire d'Ispahan, capitale de la Perse à Paris (DIAPO CARTE). Ces personnages fictifs vont avoir un double regard. Le premier regard, celui que les critiques ont appelé « le regard persan », au double sens du terme, (en jouant sur l'homophonie) est posé sur les moeurs et institutions françaises : ces étrangers faussement naïfs, ignorants des codes, perpétuellement étonnés, en dévoilent les travers, les dysfonctionnements, alors que les autochtones sont aveuglés par les automatismes de l'habitude. Le second regard est posé sur l'Orient par ces mêmes voyageurs, modifiés en partie par leur expérience occidentale , un Orient qu'ils gardent en mémoire et avec lequel ils sont en relation par le biais des lettres. Grâce à des comparaisons, des parallélismes, des analogies, se met alors en place ce dispositif spéculaire, en miroir. Voilà l'explication du titre. S'agit-il simplement d'une fantaisie littéraire ? Non car Montesquieu est un auteur politique, précurseur de la sociologie pour Emile Durkheim et même de la science politique et ce double regard a un intérêt philosophique et politique. Ce face à face reflète un moment particulier et privilégié de l'histoire du regard que l'Occident porte sur l'Orient musulman (l'Orient au XVIIIe siècle, désignant en priorité le Proche Orient) (DIAPO : carte des deux grands empires du Proche-Orient : ottoman et Perse). L'Europe des Lumières considère l'Orient musulman avec une curiosité généreuse, comme une culture concurrente, sur un pied d'égalité : une culture riche artistiquement et intellectuellement, mais présentant de graves dysfonctionnements politiques, donc un Orient qui n'est ni idéalisé ni bafoué. Après avoir été vécu pendant des siècles comme ennemi redoutable, l'étranger oriental est perçu comme autre, différent, avant d'être objet de mépris pendant les siècles du colonialisme triomphant. Et dans notre période post-coloniale déchirée par les tensions que nous connaissons, il n'est pas inintéressant de faire un détour par le XVIIIe siècle. Je vais revenir sur le procédé du regard persan que Montesquieu n'a pas inventé et qui s'inscrit dans une généalogie. Ce procédé a été appelé « ostranienie » par un théoricien de la littérature, le formaliste russe, Viktor Chklovski en 1925. Il a été repris et analysé par l'historien italien Carlo Ginzburg qui fait la généalogie de ce concept dans son recueil de textes paru en français sous le titre À distance. Carlo Ginzburg utilise en Italien le mot « straniamento ». Le traducteur français a utilisé le mot « estrangement » qui n'existe pas en français contemporain, mais en moyen français, en français du XVIe siècle (DIAPO). Il est attesté dans Le Trésor de la langue françoise de Jean Nicot, (1606). Ce dictionnaire enregistre en effet le verbe « estranger », à savoir « séparer et mettre hors de soy quelque chose, et la réduire en chose étrange » ; « Estrangement », substantif, est ce qui résulte de cette action d'éloignement de ce qui est familier. En utilisant un terme vieilli du XVIe siècle, le traducteur français renvoie à un point de départ : la langue de Montaigne et son geste fondateur dont je vais parler. Pour définir cet outil qu'est l'estrangement, Ginzburg retient deux éléments : la distance qui fait surgir l'étrangeté (DIAPO). « L'estrangement doit produire, résume Carlo Ginzburg, une tension cognitive qui révèle peu à peu les traits imprévisiblement étranges d'un objet familier ». (DIAPO) On retrouve le
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LA VOIE DU GUERRIER D’OCCIDENT, 2017
ATTUTIDES DE L'ETUDIANT, 2022
Entre Orient et Occident, 2022
M.-C. HECK (éd.), LexArt. Les mots de la peinture (France, Allemagne, Angleterre, Pays-Bas, 1600-1750), 2018
Arts décoratifs, arts appliqués, arts industriels : les beaux-arts et les autres”, “Nouvelle revue d’esthétique” 2019/1 (n° 23), pp. 87-94. [ISSN 1969-2269, ISBN 9782130821526]., 2019
Travaux et Mémoires 12, 1994
Bull.soc.fr.hist.méd.sci.vét., 2015, 15 : 155-178, 2015