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Musique et musiciens de Soissons

La musique en Picardie du XIVe au XVIIe siècle, ed. Camilla Cavicchi, Marie-Alexis Colin and Philippe Vendrix (Turnhout: Brepols, 2012): 152–161

Abstract

A près avoir vaincu syagrius en 486 et s'être ainsi rendu maître incontesté du domaine gallo-romain, Clovis i er déplace le siège de son pouvoir de tournai vers soissons, qui devient alors première capitale du royaume des Francs. si les vents de l'histoire avaient dévié un tout petit peu, elle le serait peut-être encore. en effet, la cité conserve ce statut durant les règnes de Clovis, Clotaire i er et Chilpéric i er ; c'est là aussi que Pépin iii dit le bref est proclamé roi, le premier de la dynastie carolingienne. durant le iX e siècle, soissons connaît aussi un rôle d'importance, puisque c'est avec Metz le seul centre où Charlemagne établit des chantres dans le but de promouvoir un répertoire de plain-chant normalisé. Pourtant, au Xii e siècle, le pouvoir s'est déjà depuis longtemps déplacé à Paris, et les tendances dominantes sont si différentes que l'auteur du traité de plain-chant cistercien Regule de arte musica (probablement Guy d'eu) en arrive à écrire que les livres de chant de soissons, Metz, beauvais, Amiens et reims représentent des aberrations par rapport à la pratique « normale ». Parmi les livres de chant de soissons qui nous sont parvenus, notons le ms. latin 17436 de la bnF, antiphonaire du iX e siècle comprenant des textes de chants de messes ; le ms. latin 8898 de la bnF, rituel du Xii e ; et le ms. 237 de la bibliothèque municipale de Laon, missel du Xi e ou du Xii e siècle partiellement noté en neumes messins.