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2024, De intellectu. Greek, Arabic, Latin, and Hebrew Texts and their Influence on Medieval Philosophy
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A Tribute to Rafael Ramon
L'idée d'un sens agent 1 -qu'Averroès ne nomme jamais ainsi -apparaît exclusivement dans le Grand Commentaire du De anima, lorsque le Cordouan commente De an. II, 5, 417b22-29 (com. 60) 2 . Aristote souligne dans ce passage une différence entre l'acte de sensation (τὸ αἰσθάνεσθαι 1 On parle ici de ce que la tradition scolastique nommera le sensus agens, à savoir, dans l'ordre du sensible, l'équivalent de ce qu'est l'intellect agent dans l'ordre de l'intelligible. Assurément, toutefois, l'idée que le sens soit « agent », et non purement passif, pourrait s'entendre autrement : on pense (notamment) au développement fondamental de De an. II, 5, 417b2-16 sur l'équivocité du « pâtir » sensoriel, qui montre que la réception de la forme dans le sens équivaut à un déploiement de son être, à un accroissement, un « progrès » (une additio, dit l'arabo-latin, qui traduit ziyāda, l'épidosis grecque) de la puissance vers ellemême, et donc, quodam modo, à une activité -sur la « passivité » du sens et de l'intellect chez Averroès, voir M. GEOFFROY : "Passio", "transmutatio", "receptio" : Averroès sur l'analogie de l'intellect et du sens dans le(s) commentaire(s) au De anima d'Aristote, in : J. HA-MESSE/O. WEIJERS (éds.) : Écriture et Réécriture des textes philosophiques médiévaux. Volume d'hommage offert à Colette Sirat. Turnhout : Brepols 2006, 137-184. Par ailleurs, le sens peut être considéré comme « actif » en tant qu'il agit au dehors : Aristote en parle à propos de la vue en De insom., 2, 429b26 sq. ; et Averroès aussi, bien qu'autrement : cf. par exemple son Colliget, III, 38, in : Aristotelis opera cum Averrois commentariis.
(Il s'agit ici de la version antérieure à la publication - le texte définitif se lit dans Ch. Grellard, Miroir de l'amitié. Mélanges offerts à J. Biard, Paris, Vrin, 2017, p. 193-212.
The article examines the relation that Aquinas' theory of the beatific vision 16
LC. Revue de recherches sur Le Corbusier, 2021
We are pleased to introduce the third issue of LC. Revue de recherches sur Le Corbusier, adding up to its progressive consolidation as a research journal. Once more we thank the attention of our readers, the significant number of online visits received, and the increasing presence of new articles in our pages, published in a larger number than before, always after a rigorous selection process (for which we want to express our gratitude to the excellent and generous work of our referees). Once again, this journal aspires to echo the importance given by Le Corbusier to the plastic attributes of editorial work that he himself developed as author, designer, and typesetter of books and magazines. Hence the weight that graphic materials provided by Fondation Le Corbusier still have in our journal. The journal's cover reflects this same meaning. For this occasion, cover design has been in charge of the Australian designer Paul Davies, whose luminous colors pose a response to these somber times.
Quand, à la fin du mois de mai 1177, Averroès met la dernière main à son Commentaire de l'Éthique à Nicomaque, il le pourvoit d'un ample explicit, comme en atteste la version latine due à Hermann l'Allemand (Comm., p. 396), à défaut de l'original à ce jour porté disparu. Hormis l'évocation des péripéties lui ayant permis non sans mal d'accéder à la traduction arabe de l'ouvrage du Stagirite, le Cordouan se place dans la droite ligne des ultimes réflexions d'Aristote appelant à prolonger l'étude des questions éthiques par celles concernant l'organisation politique, ὅπως εἰς δύναμιν ἡ περὶ τὰ ἀνθρώπινα φιλοσοφία τελειωθῇ (EN, 1181b14-15), « afin que, dans la mesure du possible, la philosophie relative aux affaires humaines trouve son achèvement 1 ». La science politique comme épilogue de l'éthique, en quelque sorte. Cet autre volet de la réflexion d'Aristote, Averroès ne doute pas d'en trouver l'exposé dans le Liber de regimine uitae (« Livre sur la conduite de la vie <en société> »), soit pour nous les Politiques, dont, au témoignage d'al-Fārābī (872-950), il existe (a existé ?) une traduction arabe in illis uillis, « dans les villes de par-delà », c'est-à-dire en Orient. Au reste, dans l'hypothèse où il n'arriverait pas à mettre la main sur cette traduction, le Commentateur envisage de reprendre à l'avenir l'examen de ces questions sur nouveaux frais iuxta mensuram <sui> posse, « à hauteur de <ses> capacités » (Comm., loc. cit.). Quant à choisir entre les deux pôles majeurs de la réflexion politique chez les Anciens, Platon et Aristote, la religion d'Averroès semble d'ores et déjà arrêtée. Se fondant en toute hypothèse sur les commentaires d'al-Fārābī, il stigmatise le propos de Platon comme incompletum, « inachevé ». En cause, essentiellement deux griefs : l'attention exclusive portée aux « gardiens » et aux « sages » (les « philosophes ») de la cité, nous dirions à ses élites (Rép., passim), mais également son modèle de la transformation des cités d'un type en un autre (Rép. VIII ; Comm., p. 300). En revanche, l'examen attentif des particularités de chaque cité considérée individuellement, de ses lois et de ses coutumes, des réussites ou des obstacles rencontrés au fil du temps, qu'ils soient généraux ou spécifiques, tout cela valide a priori la réflexion d'Aristote, n'en déplût à Avempace (Ibn Bājja, c. 1080-1139) puisque non peruenerat ad ipsum complementum istorum tractatuum, « celui-ci n'avait pas eu accès à la suite des présents traités [sc. l'Éthique à Nicomaque] » (Comm., p. 396). Fermez le ban ! Mais que savait précisément Averroès de la politique d'Aristote ? Hormis le fait qu'il semble avoir eu vent des recherches menées par le Stagirite et ses disciples sur les institutions politiques de nombreuses cités de l'Antiquité (Comm., p. 300) et faute donc des Politiques, l'Éthique à Nicomaque elle-même lui en fournissait un avant-goût. On n'insistera pas sur les allusions, éparses mais répétées tout au long de l'ouvrage, à la nature sociale et politique de l'homme, toujours soigneusement reprises dans le Commentaire. P. ex. : Est etenim natura ciuilis homo, id est non ei possibilis uita absque ciuium uicinitate, aut necessaria aut melior (Comm., p. 20 ← EN, 1097b11 / AFD 2005, p. 133), « car l'homme est par nature politique, c'est-à-dire qu'il ne peut pas vivre à l'écart de ses concitoyens, que ce soit par nécessité ou parce que cette vie est meilleure ». Mais surtout, au fil du livre VIII consacré à l'amitié, Aristote est amené, dans la première partie du chapitre 10 2 , à exposer de manière embryonnaire sa typologie des régimes politiques et de leurs évolutions (Comm., p. 298 et 300 ← EN, 1160a31-b22 / AFD 2005, p. 459 et 461). L'ensemble de ces régimes s'ordonne en trois types sains, auxquels s'opposent, terme à terme, trois types dévoyés (EN, 1160a31-32 / FAD, p. 459). Les uns et les autres sont successivement
(ce texte a été écrit en... 2012 pour la première conférence du DARE - Digital Averroes Research Environment - à Köln. Il ne paraît que maintenant)
Revue Alliage, n° [24][25] 1995 « Un peu avant ces changements, et avant la grande scission de l'Occident, qui dure encore, il y avait en Italie une secte de philosophes qui combattaient cette conformité de la foi avec la raison que nous soutenons. On les nommait averroïstes, parce qu'ils s'attachaient à un auteur arabe célèbre, qu'on appelait le commentateur par excellence, et qui paraissait être le mieux entré dans le sens d'Aristote parmi ceux de sa nation. Ce commentateur, poussant ce que les interprètes grecs avaient déjà enseigné, prétendait que, suivant Aristote et même suivant la raison, ce qu'on prenait presque alors pour la même chose, l'immortalité de l'âme, ne pouvait subsister ». (1, G.W. Leibniz) Né en 1126, ibn Rushd, alias "Averroès", a vécu sous les règnes d'Abû Ya'qûb Yûsuf et de Yûsuf Ya'qûb al-Mansûr, les deux grands souverains de l'empire africano-berbère des Almohades où étaient politiquement fondus les restes de l'Espagne musulmane. Nommé, par le premier, qâdî de Séville en 1169, puis de Cordoue en 1182, exilé par le second en 1195, il a, entre 1168 et 1198 (date de sa mort à Marrakech, le 10 décembre), produit l'oeuvre philosophique la plus importante du Moyen âge, commentant plusieurs fois la quasi-totalité de l'oeuvre d'Aristote à une époque où les Chrétiens d'Occident commençaient à peine à se familiariser avec elle. Traduits en latin au début du XIIIe siècle, ses Commentaires sur Aristote, principalement sur la Physique, le De caelo, le De anima et la Métaphysique, ont régné sur les universités européennes jusqu'à la fin du xvie siècle. De 1230 à 1600, c'est donc lui qui, au côté d'Aristote, a, pendant quatre siècles, incarné la rationalité philosophique dans l'Occident chrétien. D'où son formidable succès littéraire, puissamment relayé par l'imprimerie vénitienne ; d'où aussi l'extraordinaire mélange de fantasmes et de polémiques qui s'est fixé sur lui : le statut d'Averroès dans le monde chrétien est aussi ambigu que celui de la philosophie, celui d'un instrument à la fois indispensable et indocile, et doublement étranger -comme philosophe, et comme arabe.
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Estudios Eclesiasticos, 2022
S. Ebbesen, J. Marenbon & P. Thom (éds.), Aristotle’s Categories in the Byzantine, Arabic and Latin Traditions, Scientia Danica, Humanistica, 2013
Le Journal des psychologues, 2006
Arabic Sciences and Philosophy, 2007
SUJET LIBRE Textes réunis sous la direction de Pour Alain de Libera, 2018
Electronic Journal of Humanities and Social Sciences, 2005
BoldRIFT legacy 2024
Renaissance and Reformation Renaissance Et Reforme, 2002
Anthropology of food, 2021