Ylli. Les couleurs de la dictature

La couleur des gilets jaunes, 2018

Jacquerie, révolte des périphéries, revanche des prolos… les premières analyses du mouvement des gilets jaunes mobilisent de nombreuses prénotions sociologiques. Ce mouvement cependant ne reflète pas une France coupée en deux, mais une multiplicité d'interdépendances territoriales. La mobilisation des gilets jaunes a fait l'objet ces derniers jours d'une couverture médiatique exceptionnelle. Alors que les journalistes étaient à l'affut du moindre débordement, quelques figures médiatiques récurrentes se sont succédé sur les plateaux de télévision et de radio pour apporter des éléments d'analyse et d'interprétation du mouvement. Naturellement, chacun y a vu une validation de sa propre théorie sur l'état de la société française. Certains termes ont fait florès, comme jacquerie — qui désigne les révoltes paysannes dans la France d'Ancien Régime — lancé par Éric Zemmour dès le vendredi 16, puis repris par une partie de la presse régionale 1. De son côté, Le Figaro prenait la défense de ces nouveaux ploucs-émissaires, tandis que sur Europe 1, Christophe Guilluy se réjouissait presque de la fronde de « sa » France périphérique — appelée plus abruptement cette France-là par Franz-Olivier Giesbert — et Nicolas Baverez dissertait sur la revanche des citoyens de base. Au-delà de leur violence symbolique et de leur condescendance, ces propos répétés ad nauseam urbi et orbi disent sans aucun doute moins de choses sur les gilets jaunes que sur les représentations sociales et spatiales de leurs auteurs. Aussi, s'il faudra des enquêtes approfondies et le recul de l'analyse pour comprendre ce qui se 1 Rappelons à toutes fins utiles que la France comptait 1,6% d'actifs agriculteurs-exploitants en 2016.

« I colori di Place de la République (Floch, Wölfflin e la fotografia) », dans Semiotica della fotografia, Investigazioni teoriche e pratiche d’analisi (Pierluigi Basso e Maria Giulia Dondero con due saggi di H. Shaïri/J. Fontanille et A. Beyaert), Bologna, Guaraldi, 2006, pp. 243-253.

Histoire Québec, 2018

Technè, 2019

Tableau 5. Compositions chimiques de glaçures brunes-Données PIXE exprimées en % d'oxydes

LES COULEURS DANS LE DÉSERT ROUGE DE MICHELANGELO ANTONIONI, 2013

L'Inconvénient, 2015

Vacarme 52, 2010

chantier vacarme 52 -été 2010 42 le peuple des couleurs entretien avec Jean-Baptiste Eczet

1895, 2007

Publié il y a une soixantaine d’années, Radiographie d’une dictature est un livre encore d’actualité, dans ce contexte de ‘réveil de conscience citoyen’, en particulier de la jeunesse, parallèlement à une certaine réactualisation des réseaux duvaliéristes en vue d’un retour en force au pouvoir. Le texte est originalement diffusé au Mexique, en 1969, et éventuellement adressé à un public international. Il va sans dire que ce livre, publié durant la présidence de François Duvalier, a été interdit en Haïti. L’édition « haïtienne » de ce texte a été publiée à Port-au-Prince en 1986, à la chute des Duvalier, avec une préface additionnelle. Le texte que je présente ici n’est pas une recension classique d’un livre sur Duvalier, mais une lecture étendue du duvaliérisme au regard des analyses de Gérard Pierre-Charles en y présentant les points forts et les limites de son ouvrage au travers de certaines appréciations basées sur mes propres recherches sur la période Duvalier. La lecture de Radiographie d’une dictature permet de comprendre sous des angles différents la situation d’Haïti durant les années Duvalier et donne à voir l’ampleur – encore présente – des dégâts produits par la dictature.