Academia.eduAcademia.edu

Jeunes chercheurs (en didactique du français)

Abstract

Le Langage et l'Homme, vol. XXXXVII, n° 2 (décembre 2012)

Key takeaways

  • La recherche est faite pour être publiée, mais elle l'est rarement, surtout en ses débuts, qui ne sont pas forcément moins importants que sa fin: la réussite d'une recherchesurtout textuelle -ne tient pas à son « résultat », notion fallacieuse, mais à la nature réflexive de son énonciation ; c'est à tout instant de son parcours qu'une recherche peut retourner le langage sur lui-même et faire ainsi céder la mauvaise foi du savant : en un mot, déplacer l'auteur et le lecteur.
  • Dans quelle mesure, au contraire, ces différences ne rendent-elles pas plus impérative la nécessité d'une publication, au sens où celle-ci formerait et informerait les textes, les auteurs et peut-être aussi leurs lecteurs, en inscrivant les uns et les autres dans un projet directement finalisé par la question du sens scientifique (à construire, à partager) au-delà du seul format académique (à respecter) ?
  • Or dans notre société, dans nos institutions, ce qu'on demande à l'étudiant, au jeune chercheur, au travailleur intellectuel, n'est jamais son désir : on ne lui demande pas d'écrire, on lui demande ou de parler (au long d'innombrables exposés) ou de « rapporter » (en vue de contrôles réguliers).
  • Bien entendu, c'est seulement un petit morceau d'utopie qui est figuré dans ce numéro, car on se doute bien que la société n'est pas prête à concéder largement, institutionnellement, à l'étudiant, et singulièrement à l'étudiant « en lettres », ce bonheur : qu'on ait besoin de lui ; non de sa compétence ou de sa fonction futures, mais de sa passion présente.