« Sauver une âme, c’est comme sauver l’humanité »

International Journal of Language & Linguistics, 2019

This article proposes an analytical reading of David Diop's novel Frère d'âme, which retraces, through literature, the barbarity of the Big War as experienced by Senegalese sharpshooters. Our study is based on a noetic approach that takes in consideration the way the images are unveiled. With this approach, we will first show how, through the anthropological structures of the imaginary, the narrator and the reader are connected and visualize the same figures that the first world war triggers. We will then use a set of narratological processes to analyze the organization of the narrative and to study the narrator figure, in order to ultimately show how the novel proposes a certain way of thinking. The novel invites the audience to an experience of consciousness that involves them and transforms them into more informed and enlightened readers at the end of reading.

Systèmes de pensée en Afrique noire, 1978

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Topique, 2021

Cet article, qui débute par un éclairage psychosocial, propose de comprendre la question du blasphème à partir des mécanismes et de la fantasmatique propres au vécu traumatique originaire, puisque, selon Freud, le désaide constitue le socle sur lesquels la croyance religieuse s’édifie. Il met en évidence la force du mécanisme d’idéalisation, qui érige le totem et fait taire le vacarme du conflit par l’écrasante chape du tabou. Il démontre alors qu’attaquer le totem et démystifier le tabou fait planer sur le self une menace de dissémination qui n’est pas sans évoquer la notion de « meurtre d’âme » chère à Schreber.

A. Havlíček – M. Cajthaml (eds.), Plato’s Symposium. Proceedings of the Fifth Symposium Platonicum Pragense. OIKOYMENH, Prague 2007, pp. 147-163.., 2007

1 Je remercie les participants du Symposium Platonicum Pragense 2005 pour leurs suggestions et leurs critiques dont jai profité lors de la rédaction finale de cette contribution. Je tiens également à remercier Alexandra Michalewski qui avait la gentillesse de lire ce texte, den corriger le français et de me faire part de ses précieuses suggestions. 2 Cf. Plotin, Enn. III,5[50]. 3 Platon, Phd. 78b480b7; Tim. 37a2b3. 4 Platon, Tim. 35a1b1.

Vérité et apparence, 2016

« Nous sommes au milieu de cette beauté qui sauvera le monde » 8 novembre 2017. Sous les arabesques d'acier du dôme du Louvre Abou Dhabi, le président français Emmanuel Macron prononce le discours d'inauguration du musée, fruit d'un accord intergouvernemental entre la France et l'émirat d'Abou Dhabi. S'ouvrant sur la citation de L'Idiot de Dostoïevski, son discours fait de la beauté le dénominateur commun universel et du Louvre Abou Dhabi son nouveau temple, à la fois rempart contre l'obscurantisme et l'une des pierres angulaires de la relation privilégiée entre les deux pays. Le message est clair, la démonstration parfaitement orchestrée : il s'agit de célébrer et de consolider les relations diplomatiques entre les Émirats arabes unis et la France grâce à la culture tout en faisant la promotion de l'identité culturelle de cette dernière. Ce « premier musée universel du monde arabe » est le projet phare de la diplomatie culturelle française dans le golfe Persique qui recouvre un faisceau d'actions, notamment la promotion du français, l'archéologie, la protection du patrimoine, la coopération scientifique, technique et institutionnelle et les échanges culturels. Moins médiatisées, elles constituent le coeur de la elles constituent le cœur de la diplomatie culturelle qui, pilotée par la Direction générale de la Mondialisation du ministère des Affaires étrangères (MAE), repose à l'international sur un « double réseau » (Gouteyron, 2008) constitué des services de coopération et d’action culturelle des ambassades, instituts français et centres culturels français mais aussi des alliances françaises. Les diplomates culturels - soit principalement les agents rémunérés par le MAE qui œuvrent dans ce réseau – sont le moteur de cette politique étrangère (Haize, 2013) qui se construit dans les réseaux sur le terrain et sur le long terme (Gazeau-Secret, 2010). Le Royaume-Uni et les États-Unis, historiquement partenaires privilégiés des six États du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) – soit l'Arabie saoudite, le Bahreïn, les Émirats arabes unis, Oman, le Koweït et le Qatar – ont également recours à la diplomatie culturelle pour renforcer leurs alliances bilatérales tout en projetant une image nationale positive, destinée à séduire aussi bien les gouvernements que les sociétés civiles, dans un contexte marqué par un vent de libéralisation culturelle, une forte demande de coopération mais aussi par le renforcement de l'autoritarisme politique. La région du Golfe persique constitue ainsi un terrain propice mais concurrentiel au déploiement de diplomaties culturelles ambitieuses. À travers des réseaux culturels plus ou moins institutionnalisés, la France et le Royaume-Uni, les États-Unis dans une certaine mesure, ont réussi à s'imposer comme des partenaires culturels incontournables des États du CCG. Quels sont les enjeux, les moyens et les acteurs de ces trois diplomaties culturelles dans la région ? En mobilisant la sociologie de l'action publique et les relations internationales, cette communication aura pour enjeu d'exposer les mécanismes décisionnels présidant à la conception et à la mise en œuvre des diplomaties culturelles française, britannique et américaine dans les pays du CCG.

Une âme pour l'Europe-vie et mort d'une initiative européenne de dialogue interconvictionnel (1995-2005). Claude WACHTELAER, président de l'initiative, ancien secrétaire général de la Fédération Humaniste Européenne. 1. Une initiative originale et unique. Le dialogue oecuménique est loin d'être une nouveauté. Depuis de nombreuses années, les différentes familles chrétiennes essayent de rapprocher leurs points de vue qui restent parfois très éloignés sur des points que l'on qualifiera, selon les points de vue, d'essentiels ou d'accessoires. La notion de dialogue 'interconvictionnel' est, elle, plus récente et tente-avec beaucoup de difficultés-de prendre en compte la diversification des convictions religieuses et philosophiques intervenue en Europe depuis une cinquantaine d'années. L'initiative 'Une âme pour l'Europe' a anticipé les dispositions contenues dans l'article 17 du Traité de Lisbonne 1 qui prévoit que les institutions européennes entretiennent un dialogue 'ouvert, transparent et régulier' avec les organisations religieuses, philosophiques et non confessionnelles. Mais ce qui faisait son originalité, c'est que, au contraire de la pratique actuelle, elle veillait à réunir croyants et non-croyants dans un dialogue constructif. Je ne prétends pas à une totale objectivité dans mon analyse des dix années d'existence de l'initiative. Mais, outre mes souvenirs personnels, elle repose sur une documentation de première main (mes archives personnelles et celles de l'initiative même). Précision préalable importante, mon rôle dans l'Initiative résulte de mon implication dans la Fédération Humaniste européenne (dont je suis le secrétaire général fondateur) et, avant cela, de ma position de secrétaire général du Centre d'Action laïque belge, chargé des relations internationales.

2008

dans le cadre du programme de doctorat en didactique pour l'obtention du grade de Philosophiae Doctor (Ph.D.

Images, 2012

Revue de métaphysique et de morale, 2017

Circulant de l’âme a la politique et de la politique a l’âme, Patocka fait de Platon l’interlocuteur privilegie de ses ecrits historiques et politiques. Qu’un resistant au totalitarisme, figure de la dissidence tcheque, comme le fut Patocka, puisse encore rever de meler la politique a l’âme – fut-ce sous une figure post-metaphysique et problematique, voila qui ne va pas de soi. L’article suit les lignes saillantes de l’etonnant dialogue que Patocka mene avec Platon. Chez Patocka comme chez Platon, l’âme est intrinsequement politique, la polis agent de transformation de l’âme, et vice versa. Dans ce qu’on pourrait nommer une pneumatopolitique, on a affaire a un seul et meme mouvement qui commande a la fois dans un cercle vertueux le salut de l’âme et de la polis, ou au contraire leur double corruption commune.