Academia.eduAcademia.edu

La version grecque du Psaume 23

2009, Revue des sciences religieuses

Observations sur le texte de départ de l'exégèse patristique I. DEUX TÉMOINS ANCIENS DU PSAUME 23 Depuis l'Antiquité, le Psaume 23 fait l'objet de citations, interprétations et commentaires, tant dans le judaïsme que dans le monde chrétien. Les traces les plus anciennes d'une connaissance du Psaume remontent aux débuts de notre ère, peut-être à une époque légèrement antérieure. En ce qui concerne le texte hébreu 1 , notamment dans sa forme consonantique, il fait partie du rouleau appelé « 5/6 Ḥev-Psalms ». Trouvé en 1960 dans les grottes de Naḥal Ḥever (à quelques kilomètres de la côte occidentale de la Mer Morte, au sud ouest de En-Gedi), ce rouleau est daté, en raison de critères paléographiques, de la deuxième moitié du I er siècle après J.-C. Bien que l'écriture ne soit préservée que partiellement, il est possible d'identifier sans difficulté, dans la colonne XII du rouleau, le début de sept lignes appartenant au Psaume 23, au total une bonne douzaine de mots. Or la comparaison des parties déchiffrables avec le Texte Massorétique (= TM) du Psaume amène à un résultat frappant : l'ordre des mots et des lignes ainsi que l'orthographe du fragment de la Mer Morte correspondent, sans aucune exception, au texte consonantique du TM. C'est dire que ce dernier, qui quelques siècles après proviendra d'un processus de standardisation et de vocalisation des textes bibliques, se trouve confirmé, au moins dans les parties conservées en 5/6 ḤevPsalms, par un témoin textuel beaucoup plus ancien. Pour ce qui concerne le texte grec du Psaume 23 (= Psaume 22 dans la numérotation de la Septante), il n'a laissé que peu de traces Revue des sciences religieuses 83 n° 3 (2009), p. 325-335.