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2005, HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe)
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Depuis trente ans, le paradigme utilitariste du bien-être est remis en cause par de nombreux auteurs. Amartya Sen, s'appuyant sur la lecture de l'oeuvre de John Rawls, est celui qui a poussé le plus loin l'analyse en développant de nouvelles notions comme les capabilités et les fonctionnements, permettant ainsi de repenser le développement et l'évaluation de la pauvreté sur des bases non plus seulement monétaires, mais aussi philosophiques, sociales ou politiques. Le cheminement et l'enrichissement de cette approche par de nombreux auteurs peuvent-ils toutefois conduire à l'élaboration d'un nouveau paradigme économique ou se contentent-ils d'enrichir le paradigme utilitariste ? La réponse ne saurait être positive puisque Sen reste avant tout un économiste utilitariste, basant son analyse du bien-être sur l'utilité retirée par les individus de la réalisation des fonctionnements potentiels.
2009
Notre contribution part du concept de « capability 1 » et de son environnement théorique, mis en oeuvre et approfondis par Amartya Sen depuis les années 1980. L'effort consiste à engager une revisite du domaine du travail à partir de ces recherches d'Amartya Sen, entreprise à laquelle celui-ci ne s'est pas livré directement, mais qui fait, néanmoins, l'objet de travaux ici ou là 2. Je le fais à partir d'une recherche collective et interdisciplinaire, conduite dans le cadre de programmes européens depuis le début des années 2000 3. Mon propos n'est pas d'appliquer Sen, mais de développer une approche du travail par les capacités à partie de ses prémisses théoriques et méthodologiques. Car les concepts et le cadre théorique de Sen doivent être interprétés et concrétisés en fonction des domaines. Ceci est moins dû au fait (qui compte malgré tout) qu'il a tenté autant que possible de garder le vocabulaire de l'économie dans des questions qui en sont parfois éloignées, qu'à son art et à sa volonté de laisser ouverte jusqu'à un certain point (cette limitation est importante, car plus on approfondit, plus à mon avis les ambiguïtés se dissipent) l'interprétation de son approche théorique. Il refuse la posture habituelle chez les économistes, celle d'occuper la position de conseiller du Prince, c'est-à-dire d'indiquer à celui-ci la solution optimale qui découle de la théorie ou du modèle de l'économiste et qu'il devrait donc appliquer. Sen vise à munir les citoyens, les chercheurs et les décideurs d'une vision précise de la configuration des choix collectifs qu'ils ont à faire : ses dimensions, son étendue, ses paramètres, ainsi que la manière dont tous ces facteurs s'agencent les uns par rapport aux autres. Il cherche à fournir le cadre de la réflexion collective et de la délibération démocratique, laissant la concrétisation de ce cadre et la recherche des solutions, a priori nombreuses, à leurs acteurs. Dans l'espace imparti, on ne peut guère que donner un avant-goût qui n'échappera, ni à la simplification, ni au schématisme. Il nous faut aussi laisser de côté beaucoup de développements possibles, dont la comparaison avec d'autres approches du travail qui seront présentées dans ce Colloque. Je dois tout de suite éviter un malentendu qui pourrait biaiser la lecture de ce qui suit et plus largement trahir l'esprit des recherches collectives dans lesquelles je m'inscris. Il ne s'agit en aucun cas d'ajouter un concept supplémentaire aux concepts de qualification, habileté, compétence, etc. L'objet du texte n'est pas d'hypothétiques « capacités du travail », 1 Nous traduisons « capability » par le mot français "capacité" et non par le néologisme de « capabilité » préféré par d'autres auteurs, en philosophie notamment. Ceci nous permet de travailler de l'intérieur, en quelque sorte, l'usage du mot « capacité » dans la langue française. 2 En particulier au sein de l'association HDCA « Human Development and Capability Approach. Voir la revue
L'approche par compétences (APC) semble bien en voie de s'imposer dans presque toutes les sphères de l'activité humaine. Tout se passe actuellement comme s'il n'existait pas d'autre chemin pour rendre compte de la trajectoire de l'être humain de la naissance à la mort, pour juger de sa valeur, pour en évaluer la portée. Rarement une idéologie aura suscité autant de réactions dans les secteurs publics, civiques aussi bien qu'éducatifs. Il est vrai que ses protagonistes sont présents sur tous les fronts et reçoivent un large appui des pouvoirs publics dans de nombreux cas. Les raisons qui sous-tendent un tel engouement ne peuvent pas nous laisser indifférents si l'on veut comprendre les tenants et les aboutissants d'une telle force de frappe. L'importance de retracer l'origine de l'APC et de mettre en perspective son impact sur les entreprises de formation et d'éducation apparaît évidente. On le sait bien, ce sont les postures philosophiques, psychologiques et politiques qui infléchissent les actions éducatives, voire l'activité éducative dans son ensemble. Mais avant d'aller plus loin, il me paraît essentiel d'insister sur la notion même de compétence(s) dont l'usage abusif contribue largement à l'instauration d'une pensée unique dans la plupart des champs de l'activité humaine.
2010
La formation professionnelle constitue aujourd'hui un axe central des politiques d'emploi en Europe. Sous l'influence des institutions européennes, elle s'est rapidement développée comme un instrument privilégié de lutte contre le chômage de masse persistant et contre la détérioration toujours croissante de la position relative des individus faiblement qualifiés sur le marché du travail (Van der Linden, 1997). La Stratégie européenne pour l'emploi (SEE), élaborée en 1997 par la formulation de lignes directrices émanant du Conseil de l'Union, accorde une place prioritaire à la qualification et aux compétences ; deux piliers de mesures y sont consacrés : le pilier « employabilité », qui a pour objectif d'accroître la capacité individuelle d'insertion des chômeurs, et le pilier « adaptabilité » visant l'actualisation constante des qualifications et des compétences des travailleurs (Guyot et al., 2005). La stratégie adoptée à Lisbonne, en vue de faire de l'Europe l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, pose les bases d'une « convergence progressive des politiques d'éducation et de formation qui, même si elle rencontre des problèmes de coordination et d'équilibre entre différents objectifs, circonscrit une approche globale par la qualité et l'échange de bonnes pratiques entre pays membres » (Normand,
Je suis chargé de vous introduire à quelques concepts, vous donner quelques clefs permettant de rentrer progressivement dans la Capability Approach et de la discuter. Je vais procéder en trois étapes. D'abord, qu'est-ce qu'une capacité ? Tout le monde parle aujourd'hui de capacités, de skills, de compétences, ce vocabulaire est très à la mode. Quand on s'appuie sur l'approche par les capacités initiée par Amartya Sen, la capacité doit être comprise dans un sens beaucoup plus précis. Il ne s'agit pas de traiter des capacités en général, mais de leur donner un contenu conceptuel déterminé.
Comment améliorer les capabilités des générations actuelles sans compromettre le renforcement des capabilités des générations futures ?
Éthique publique, 2009
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Revue de philosophie économique, 2015
Justice environnementale et approche par les capabilités Jérôme Ballet a) Damien Bazin b) , Jérôme Pelenc c)1. Auteur de correspondance : Jérôme Ballet Résumé : Nous montrons que l'approche par les capabilités offre de sérieuses pistes pour donner tout son sens à la justice environnementale abordée sous l'angle de la justice comparative. L'approche des capabilités permet de prendre en compte les trois enjeux que soulève la justice environnementale : la distribution des bénéfices et des nuisances liés à l'environnement, les enjeux de participation des populations dans l'élaboration des régulations environnementales, la reconnaissance des identités collectives. Cependant, cela suppose d'une part de donner une priorité à la liberté de processus sur la liberté d'opportunités, d'autre part l'introduction du concept de capabilité collective.
La compétence est définie comme un pouvoir adaptatif développé par la personne en situation durant toute son existence. Les liens entre compétence et situation ne sont pas suffisamment explicités dans la littérature. La notion de compétence est donc revisitée dans le cadre de diverses perspectives situées : action située, cognition située, cognition distribuée, intelligence distribuée, intelligence collective et énaction. Chacune de ces perspectives permet de reconnaître des caractéristiques de la compétence : elle peut être individuelle ou collective; elle est aussi distribuée, en ce sens qu’elle n’est pas exclusivement cognitive mais relève aussi des éléments de la situation; elle est enfin énactée.
Healthcare ethics has known, for almost half a century, a boom: schools of thought have multiplied and diversified. In this paper, we present and analyze the capability approach initiated in the 1980s by the economist Amartya Sen. The philosopher Martha Nussbaum is one of the best known figures in the field. This approach seems particularly relevant to promote a healthcare that focuses ''on the abilities of people to achieve goals they consider important''. The approach reconciles individual liberties with the requirement of equality among citizens. The text consists of four parts. The first, historical, makes a quick overview of the development of ethics in health care and highlights limits of these currents. The second part shows how the capability approach, already existing in other areas of social life, has been seen as a helpful tool to address health issues in different communities. The third part presents the capabilities as conceived by Amartya Sen and Martha Nussbaum. Finally, the fourth part discusses the behavior that this approach requires from the caregivers. The conclusion highlights the originality of the contribution of the capability approach in the world of health care.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
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Revue d'études proustiennes, 2015
Formation emploi, 2007
Le français aujourd'hui, 2015
Économie et Institutions, 2013
Médiation et Information, 2020
Formation emploi, 2018