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2012, Projet
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Nombre de confessions de foi commencent par l’affirmation selon laquelle Dieu est Créateur. Pour ne citer qu’un exemple particulièrement connu, le symbole dit des apôtres s’ouvre sur la foi au Dieu Créateur — « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre… » — et bien d’autres résumés de la foi chrétienne, à travers les siècles, ont suivi cet exemple. Confesser Dieu comme Créateur implique, comme l’autre face d’une même vérité, une seconde conviction tout aussi essentielle, même si celle-ci est peut-être moins souvent formulée explicitement : tous les autres êtres sont créés par Dieu : ils sont créatures. Ainsi, la vision chrétienne se caractérise par une asymétrie fondamentale : la création, qui a une consistance propre, se trouve face au Créateur, dont tout dépend et qui ne dépend de rien. De même que le fait que Dieu est Créateur est décisif pour la conception biblique de Dieu, de même le caractère créé du monde détermine le regard que nous devons porter sur l’univers — et sur nous-mêmes, comme faisant partie de la création. Mais que dit-on exactement quand on confesse que le monde est créé ?
par David gé Bartoli et Sophie Gosselin (https://bartoli-gosselin.tumblr.com/) « Nous avons perdu le monde », disait Michel Serres dans un livre publié en 1990 1. Qu'est-ce que cela veut dire ? Nous défendrons l'hypothèse que cela renvoie au sentiment d'une perte de notre rapport sensible au monde. Cette perte est le résultat d'un long processus qui s'est mis en place à l'époque moderne et qui en passe par une rationalisation des phénomènes sous l'égide de la croyance en la Science. Ce qui caractérise l'époque moderne, c'est qu'elle ne procède pas seulement à une rationalisation théorique (comme c'était le cas dans l'Antiquité avec Platon ou Pythagore), mais à une transformation pratique des phénomènes, à une « reconstruction » de notre expérience de l'espace et du temps d'après les critères du savoir scientifique (c'est-à-dire de la mathématisation possible des phénomènes). C'est ce dont témoignait déjà le philosophe Husserl lorsqu'il constatait, au début du 20ème siècle, la crise des sciences et la nécessité de renouer avec le « monde de la vie », avec le monde vécu. C'est aussi le constat fait par le philosophe et mathématicien Whitehead lorsqu'il évoque la bifurcation entre monde conçu et monde perçu. « Whitehead fait justement remarquer que l'hypothèse paradoxale selon laquelle la nature serait dénuée de couleurs, de sons, d'odeurs, n'a pu paraître vraisemblable que parce que nous avons confondu nos abstractions avec des qualités concrètes. […] Si nous cessons de croire que la richesse du monde que nous sentons est une projection de notre esprit, alors il nous faut rendre à la nature les qualités qui sont les siennes » 2. Naess fait ici référence au clivage introduit par la pensée moderne entre d'un côté la « réalité objective », celle des qualités primaires (étendue, solidité, forme, mouvement, nombre : caractéristiques de la « res extensa »), qualités objectives car mesurables, et la « réalité subjective », celle des qualités secondaires (couleur, son, goût) qui ne sont relatives qu'à la perception du sujet. Ce partage, corrélatif de celui entre objet et sujet, a pour conséquence de réduire la réalité objective à un ensemble de qualités abstraites (« monde conçu »), dénuées de toute qualité sensible (« monde perçu »). Or l'aboutissement de cette bifurcation, de ce divorce même, se produit aujourd'hui de manière effective, dans les divers projets de Terraformation qui pensent pouvoir répondre aux problèmes environnementaux et climatiques par une reconstruction des êtres de nature (des OGM à l'idée de la Terre pensée comme vaisseau climatisé) sous l'égide de la technoscience. Au contraire, dépasser la « bifurcation » ne sera possible, nous dit Whitehead, que si, au lieu de se limiter à penser « les molécules et ondes électriques grâce auxquels les hommes de science expliquent le phénomène », l'on se rend de nouveau capable d'accueillir la « lueur rouge du coucher du soleil » 3. La perte du monde correspond à un déni de notre condition d'êtres sentant, de corps. Retrouver le monde, cela voudra donc dire redéployer le rapport sensible qui a été perdu. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons à nouveau habiter le monde, des mondes. 1/ Un rapport sensible au monde : déployer l'imagination comme co-naissance du réel Retrouver un rapport au sensible, c'est d'abord se rouvrir à l'épreuve de l'événement, se rendre capable d'accueillir l'événement au lieu de chercher sans cesse à surdéterminer le futur par des visions ou prévisions, des calculs ou actions qui visent à conjurer toute advenue, toute rencontre.
2019
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Dans La vie devant soi1 d’Émile Ajar-Romain Gary (1975) et son adaptation filmique par Moshe Mizrahi, sous le titre de Madame Rosa2 (1977), la Seconde guerre mondiale et le génocide des Juifs sont remémorés, mêlés à des évocations de la guerre d’Algérie. Le roman et, à sa suite, le film mettent en scène un phénomène relationnel et tout en même temps mnésique : ils tissent dans leur narration et dans leur énonciation une relation d’interdépendance entre une femme devenue adoptive et un enfant devenant l’adoptant. Nourri par l’affection que se vouent l’un l’autre cet enfant d’une prostituée algérienne et cette ancienne prostituée juive, le lien entre ces deux êtres est d’autant plus fort qu’il se déroule dans un présent sous tension. La vieille femme, rescapée d’Auschwitz, est terrorisée par son passé, un « retour de mémoire » traumatique de la menace nazie. L’enfant-adolescent se trouve quant à lui assailli de questionnements sur son avenir. Ce présent est mis en scène et territorialisé dans un « ici » précis : le quartier de Belleville où vivent des gens pauvres, des immigrés, des marginaux.
L'école des parents, 2012
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Empan, 2007
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Recherches amérindiennes au Québec, 2000
Vivre dans la bibliothèque du monde, 2020
Strates Materiaux Pour La Recherche En Sciences Sociales, 1993
Cahier de L'Herne Philippe Descola, 2024
COSMOPOLITISME ET HORIZON PHILOSOPHIQUE, 2006
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022
Représentations sociales et mondes de vie, 2015
Revue d'histoire des sciences humaines, 2019