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Dans de nombreuses cultures, les personnes traumatisées ont des cauchemars qui répètent généralement le moment le plus terrifiant du traumatisme. Une femme ayant subi un viol durant une fête avec des amis rêve qu'elle se trouve dans une fête, soudain elle est saisie de vertige et le caractère festif se transforme en une scène d'agression. Il existe des variations dans la reproduction de la scène traumatique. D'autres fois, la scène traumatique est plus métaphorique, comme si la puissance initiale du trauma devait être estompée... Dans le temps, l'impact traumatique évolue et les rêves retranscrivent cette évolution. Ce qui permet d'en savoir plus sur la réorganisation spontanée de l'organisme.
La littérature africaine témoigne de l'omniprésence du trauma-tisme dans l'histoire sociale du continent africain. Dès ses premiers griffonnages, l'expression littéraire africaine en langue française se trouve condamnée à se préoccuper des manifestations du trauma-tisme nées du colonialisme et de ses ramifications sur la psyché africaine. Mission terminée (1957) de Mongo Beti et L'Ombre d'Imana : Voyages jusqu'au bout du Rwanda (2000), de Véronique Tadjo, deux oeuvres littéraires qui chevauchent deux moments historiques et littéraires sur le continent africain – notamment le colonialisme et le génocide au Rwanda –, nous permettent de voir jusqu'à quel point le traumatisme dicte les idéologies et les com-portements des autochtones. Pourtant, étant donné la centralité du traumatisme dans l'expression d'une littérature africaine, Beti et Tadjo nous montrent à travers leur écriture jusqu'à quel point ce (épi) phénomène est inséparable à la création d'une approche pragmatique à confronter les défis du monde contemporain. Cette étude propose d'effectuer une analyse comparative et contrastive, à la fois littéraire et socio-historique, des deux textes afin d'ouvrir ceux-ci à des interprétations novatrices, surtout quant à la manière dont ils représentent le trauma et le traumatisme.
Neuropsychiatrie de l'Enfance et de l'Adolescence, 2003
Le thème de l'effraction sera abordé à partir du cas d'une adolescente anorexique victime d'un grave accident de la route avec des séquelles qui vont la confronter à ses fantasmes. Avant l'accident, cette adolescente avait dû avorter dans des conditions difficiles, ce qui avait déjà bouleversé les relations intrafamiliales et avait été le point de départ de son anorexie. L'accident aura pour conséquences le décès de son père et pour elle une paraplégie et une gastrectomie. Les questions de l'autonomie, de la dépendance à l'égard de sa mère, de l'ambivalence envers son père, de l'alimentation, de l'aspect physique et de la sexualité seront toutes réactualisées en même temps ne laissant ainsi aucun secteur préservé. La reconstruction, qui débutera par un rêve, sera compliquée par une succession d'hospitalisations qui amènera une nouvelle fois à la répétition, dans la réalité, du traumatisme.
in D. Gentès et J.-L. Le Grand, Apprendre à se former par l'expérience, 2021
1992
Perdre son emploi ou, parfois, changer simplement de lieu ou de conditions de travail provoque une rupture. Rupture avec la forme de liens établis avec celui-ci qui généralement sont en relation avec ceux réservés à la vie hors travail. A la fois partie intégrante de la vie de l'individu et de son passé, cette relation disparaissant (ou n'étant plus la même) nous pourrions dire, avec Renaud Sainsaulieu, que pour beaucoup, provoquer un changement dans leur situation professionnelle c'est provoquer "une inévitable perte de sens" et "d'abord et avant tout une perte d'identité". Cette rupture peut être vécue de façon traumatique avec le sentiment qu'une partie de soi et de son histoire disparait. Comme si tout ce qui fut vécu auparavant disparaissait en éliminant de ce fait tout espoir d'avenir. Citons un exemple caractéristique de cette perte d'identité, de soi-même et de son histoire : les mines en France, qu'elles étaient de charbon ou d'ardoises, ont fermés leurs puits condamnés les uns après les autres pour des raisons, entre-autres, de non rentabilité. Le personnel étant dans l'obligation de procéder à une reconversion. Je me souviendrai longtemps de ces groupes de mineurs de fond me décrivant leur situation. Ce qui m'a semblé le plus dramatique à vivre de leur part est le fait que la mine matérialise leur histoire depuis de nombreuses générations. Le frère, le père, l'oncle, le grand-père, l'arrière-grand-père, etc.…, tous ont travaillé dans la mine. Leur culture c'était la mine, leur église s'y trouvait, tout comme l'école et leur maison. Il est naturel de penser que le fait que ces mines ferment n'est pas un mal pour l'humanité. Sans aborder les répercutions économiques, les conditions de travail et les risques pour la vie des mineurs, que ce soit du point de vue des accidents du type "coup de grisou" ou du point de vue santé avec la silicose ne peuvent que renforcer dans cette opinion. Malgré tout ceci, l'attachement, le mode de relation avec la mine est cependant tel, que les morts, "ceux qui y sont toujours" ne sont pas oubliés et tout à fait perdus. Tant bien même la douleur était grande le jour de l'accident. Ils restaient des héros, la fierté de l'entourage et le modèle des plus jeunes. La mine fermée, ils deviennent perdus. Leur "sacrifice", comme une fatalité garantissant la vie de ceux au grand jour, aura été vain. L'histoire et l'avenir disparaissent. Eux, ne répondront pas aux attentes et ne deviendront jamais des héros. Leur fin est irrespectueuse vis à vis des anciens, c'est une trahison et la culpabilité, voire la honte prennent rapidement le pas, renforcées par le sentiment de rejet.
Réduire les crimes pédosexuels de voisinage à la seule dimension d'une affaire privée serait une profonde erreur. Il y a dans l'ampleur du phénomène les signes d'une dérive de société dont les implications vont bien au-delà du personnel. C'est pourquoi nous devons prendre conscience qu'il s'agit de quelque chose de tout aussi important pour l'humanité que les changements climatiques. Or, si la terre se fiche bien des humains, nous avons besoin de nos enfants... Quels moyens mettre en oeuvre pour nous en protéger Dans un premier temps j'ai montré comment nous pouvions faire face aux séquelles de la pédocriminalité-principalement de voisinage-et ce, sur le plan de l'individu. Mais j'ai bien pris garde de montrer également qu'il ne suffit pas d'envisager la question sous l'angle uniquement individuel. La composante collective est intrinsèquement liée à la résolution du problème. Elle l'est car tout individu, naît et grandit dans le milieu restreint de la famille puis il évolue dans un ensemble plus vaste que l'on nomme couramment société. Il en est influencé et cela rend cette même société responsable de ses membres. C'est aux fondations de tous les pactes sociaux. Elle doit les protéger, faciliter leur ascension sociale et, quand la nécessité s'impose, elle doit assumer la prise en charge des problèmes tant moraux que juridiques qui mettent en péril une catégorie particulière de ses membres. Il faut parfois avoir le courage de dire que si le droit n'encadre plus la réalité, il faut changer le droit. J'ai déjà posé le problème de l'inceste et des maltraitances de l'enfant comme relevant de la responsabilité collective. (Inceste, pédocriminalité, crimes contre l'humanité, éd. Lierre et Coudrier, Toulouse, 2006) Poser ces crimes comme relevant des définitions internationales du crime contre l'humain n'a rien d'une outrance car si nous nous penchons sur les chiffres que j'ai cités dans l'article précédent, nous restons consternés. Et si l'on prétend que ces chiffres sont erronés, il suffit de s'en remettre aux études canadiennes, ce qui nous ramène, de toute manière à des évaluations identiques. Je ne suis pas seul à poser les choses ainsi mais l'inertie collective est puissante, le politique, plutôt suiviste quand cela l'arrange, ne se risquera donc pas à engager un débat incertain car le problème de la maltraitance de l'enfance touche autant la morale que la vie citoyenne, le vivre ensemble. C'est bien ce qui complique la résolution de ce problème. Pour évacuer la question beaucoup de détracteurs des mesures qui pourraient être prises pour faire face à la pédocriminalité de voisinage, invoquent la notion morale pour dire : « Ce n'est pas à l'État de s'immiscer dans des problèmes de moeurs ». Ce à quoi on peut répondre qu'il le fait bien quand il s'agit de punir un crime passionnel, par exemple. Est-ce que ces détracteurs voudraient nous dire que l'inceste, pour ne citer que ce crime, ne relèverait que de la sphère personnelle ? Précisément depuis deux ou trois siècles les problèmes d'inceste et de maltraitance de l'enfant se réglaient en famille sous l'égide du Pater familias... Peut-on, un instant consentir à voir qu'il s'agit là d'un archaïsme indigne d'une société moderne.
Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux
Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur. © De Boeck Supérieur. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.
Trafic, 84, hiver 2012, p. 36-44.
Élie Faure invente la cinéplastique au sortir d'un désastre historique sans précédent : sa théorie en conserve une part d'horreur même dans la description des paysages inouïs créés par la machine cinématographique. « Je signalerai ces espaces nouveaux qui s'ouvrent, les monstres aériens passant lentement sur l'écran, la terre lointaine sous eux, fleuves, cités, forêts, fumées, et tournant tout entière autour d'un axe invisible pour livrer sous tous ses aspects, et d'ensemble, son visage splendide que l'abîme semble attirer 1 . » La nouveauté, la lenteur, le caractère inexorable et attractif d'un mouvement constant et vertigineux vers la catastrophe sont autant de caractères qui évoquent les effets d'un rêve. Le cinéma est d'abord un outil, une machine qui, par ses possibilités inédites et ses contraintes propres, métamorphose le réel en signant son devenir mortel. À travers le ralenti d'un mouvement rêvé, la modernité du cinéma est pensée dès ses débuts dans la proximité technique d'une machinisation de l'horreur dont la Première Guerre mondiale a révélé l'ampleur. Une même vision de la catastrophe historique et des images de cinéma traverse l'un des films de Nicole Vedrès, l'un des rares mentors avoués de Chris Marker. Paris 1900 (1947) est une oeuvre de montage d'archives qui brosse le portrait du Paris de la Belle Époque à travers de petits films d'actualités, tournés entre 1900 et 1914, qu'Alain Resnais a contribué à exhumer. Y figure notamment, fatal attrait vers l'abîme, la mort filmée en direct de Franz Reichelt sautant du haut de la tour Eiffel dans un costume-parachute de son invention. Les passerelles se multiplient via le fil ininterrompu qu'entrelacent le rêve, la technique et la mort. Le film de Nicole Vedrès s'ouvre sur une cérémonie : « Le préfet de police, Monsieur Lépine, […] inaugure à Paris la première station de métro. […] Sous terre d'abord, et puis dans les airs, il traverse, suivant la formule heureuse de Monsieur Eiffel, "dans un rêve stupéfiant" la capitale qu'il administre. » Comment ne pas monter ce texte avec la fameuse séquence onirique de Sans soleil dans les souterrains et les trains tokyoïtes ? « Description d'un rêve… […] Je commence à me demander si ces rêves sont bien à moi, ou s'ils font partie d'un ensemble, d'un gigantesque rêve collectif dont la ville tout entière serait la projection. […] Le train peuplé de dormeurs assemble tous les fragments de rêve, en fait un seul film, le film absolu. Les tickets du distributeur automatique deviennent des billets d'entrée. » Dans les trois cas -Faure, Vedrès, Marker -, le rêve n'est pas celui d'un personnage mais un dispositif de figuration, l'effet d'une hypnose machinique et de son vertige catastrophique. Un peu plus loin dans Paris 1900, la voix de Claude Dauphin évoque avec une bonne humeur forcée « la méthode Coué ; chaque jour et chaque nuit, tout va de mieux en mieux. Et sous l'oeil attendri du mari les belles dames se font photographier dans leur sommeil afin de conserver le souvenir des mystérieux instants
In Situ, 2014
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Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 2010
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psychologie clinique, 2013
Neuropsychiatrie De L'enfance Et De L'adolescence, 2001
Le Journal des psychologues, 2007
Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, 2002
Le Divan familial, 2008
Neuropsychiatrie De L'enfance Et De L'adolescence, 2012
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2014
Neuropsychiatrie De L'enfance Et De L'adolescence, 2012
Filigrane: Écoutes psychothérapiques, 2007
Annales Médico-psychologiques, revue psychiatrique, 2019
Journal français de psychiatrie, 2010
Cahiers de psychologie clinique, 2006
Revue française des affaires sociales, 2004
Psychothérapies, 2014
Revue française de psychanalyse, 2001
Revue Francaise De Psychanalyse, 2007