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Gunugu

1999, Encyclopédie berbère

Abstract

L'antique Gunugu, ou Gunugus, se trouve à un peu plus de trente kilomètres à l'Ouest de Cherchel (22 milles selon l'Itinéraire d'Antonin, distance exacte), sur un promontoire occupé par le marabout de Sidi Brahim-el-Krouas. Le nom moderne de Gouraya, souvent attribué à ce site, désigne en réalité un village distant de quatre kilomètres vers l'Est. Auguste y établit une colonie (Pline, V, 2, 20 : colonia eiusdem [scil. Augusti] deducta cohorte praetoria Gunugu), rangée dans la tribu Quirina, et connue aussi sous le nom probable de resp(ublica) G(unugitanorum). Des inscriptions mentionnent plusieurs de ses institutions ou de ses notables (l'ordo, un decurio, un édile, un duumvir quinquennalis, un flamen Augusti). Son développement semble avoir été entravé par la proximité de Caesarea. Certaines des ruines repérées en surface sur le promontoire de Sidi Brahim et dans la plaine au Sud (massifs de blocage, citernes...) se rapportent peutêtre à des thermes. On a identifié l'emplacement d'un port dans une anse à l'Ouest du promontoire, des carrières antiques, un aqueduc, et trouvé des têtes de Lucius Verus et de Septime Sévère. Les nécropoles puniques et leur mobilier (J.-P. Morel) 2 Les vestiges les mieux étudiés se rapportent à deux nécropoles phénico-puniques situées, l'une au S.E. du promontoire de Sidi Brahim, l'autre sur un autre promontoire à 600 m à l'Est de ce dernier (une troisième nécropole, à 300 m au Sud du marabout, a été détruite sans être scientifiquement explorée). Elles ont été fouillées principalement par P. Gauckler (1891-92), S. Gsell (1900) et F. Missonnier (1932). Il s'agit d'hypogées creusés dans le tuf sans aucune règle d'orientation, auxquels on accédait par un puits dépourvu de marches, sauf exception. Chaque hypogée comportait de un à trois caveaux rectangulaires taillés en plein roc, généralement pourvus de niches dans leurs parois, et fermés par une lourde dalle ou une petite muraille en moellons. Chaque chambre contenait plusieurs morts, parfois jusqu'à vingt ou plus. S. Gsell, suivi par F. Missonnier, distingue trois rites funéraires : Gunugu Encyclopédie berbère, 21 | 1999