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2009, Cahiers d'Études africaines
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28 pages
1 file
Antiquaires et businessmen de la Petite Côte du Sénégal Le commerce des illusions amoureuses* « Won't some sweet mama come And take a chance with me Cause I aint so bad » (David Lee Roth, Just a gigolo, 1985). Au Sénégal, surtout sur la Petite Côte, la destination touristique la plus fréquentée du pays, les échanges économico-sexuels entre jeunes hommes sénégalais et touristes européennes-des Françaises dans leur grande majorité, généralement plus âgées qu'eux-ont acquis une visibilité certaine. À la figure stéréotypée du vieux Blanc escorté d'une jeune et jolie Sénégalaise, s'ajoute désormais celle de la touriste quinqua ou sexagénaire, main dans la main avec un athlète en maillot de corps exhibant sa musculation, un boy doolé (doolé, force en wolof), ou un artiste portant dreads et patchwork coloré, à la manière du musicien Cheikh Lô. Dans ces deux situations, souvent désignées comme prostitutionnelles, où la jeunesse est l'attribut du service sexuel tandis que l'âge mûr est celui de la contrepartie économique, il s'agit de commerce informel, sans tarification de la sexualité, ni réelle professionnalisation de ses fournisseurs. La * Cette étude a bénéficié d'un financement de l'Agence nationale de recherche sur le Sida. Je remercie France Lert, directrice de l'Unité 687 de l'Inserm, qui m'a permis de la mener à bien ainsi qu'Emmanuel Lagarde et d'Abdoulaye Sidibé Wade pour leur implication dans le projet et la mise en place de l'étude. Mon travail doit énormément à l'amitié et à l'aide de Falilou Ndiaye et d'Éric Kanago et à ma collaboration avec Youssou Sarr et Nini Diouf. À la faculté des Lettres et Sciences humaines de l'UCAD, je tiens particulièrement à remercier Bacary Sarr et Oumar Ndao pour les lectures qu'ils m'ont conseillées ainsi qu'Ousseynou Faye pour son investissement scientifique dans ce travail et pour ses commentaires sur une première version de ce texte. Merci enfin à Papa Alioune Ndao et à Mamadou Dieng pour leur relecture attentive.
Cahiers d'études africaines
Journal des anthropologues, 1996
Constructions individuelles des opportunités et reproduction sociale. François VERDEAUX (ORSTÛM) Résumé L'histoire économique et sociale d'un secteur d'activité dans toute sa durée, en l'occurrence la filière bois ivoirienne, offre un intéressant terrain de comparaison de ce qu'on appelle l'initiative entrepreneuriale. D'un point de vue holiste, qui est simplement rappelé ici, il s'agit de savoir ce que l'invention et la trajectoire de ce secteur d'activité doit moins aux «lois du marché» qu'à la façon dont les acteurs s'emparent d'un contexte pour construire (socialement) et pérenniser l'opportunité bois. On privilégie ici, en même temps que les deux premières époques et générations professionnelles de la filière. un point de vue individualiste. L'analyse est principalement centrée sur la manière dont un ensemble hétéroclite de commerçants européens. de «traitants », courtiers et employés locaux des maisons de commerce se sont saisis et ont aménagé dans la durée une marge d'initiative dans l'organisation de l'activité. Les trajectoires individuelles de ceux qui deviennent ainsi des « entrepreneurs» dans le secteur montrent que, quelle que soit l'origine, l'émergence d'une telle strate résulte avant tout de la manipulation et de la mise en relation de réseaux sociaux préexistants. Le maintien dans la catégorie passe ensuite par le degré d'appartenance au réseau de relations liées à l'activité que l'on qualifie habituellement de « milieu socio-professionnel ».
Mondes en développement
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Bulletin de la Société nationale des Antiquaires, 2015
Séance du 27 mai 2015 M. Olivier Bruand, a.c.n., présente une communication intitu-lée « Numismatique et hiérarchie politique au x e siècle : les mon-nayages immobilisés, anonymes ou féodaux, et leur signification ». Marc Bloch avait mis en évidence ce qu'il avait baptisé un premier âge féodal, qui couvre en gros un large dixième siècle et la première moitié du onzième, des années 880 jusque vers 1050, où l'ordre carolingien après le règne de Charles le Chauve se délite, dans une Francie occidentale en train de se transformer progressi-vement en royaume de France, avec la montée en puissance de pouvoirs féodaux éclatés qui font leurs délices de tensions et de conflits complexes dont l'historien a souvent du mal à saisir les arcanes. Ce cadre d'explication, mis en exergue par Marc Bloch dans son ouvrage La société féodale (1939-1940) connaît actuellement un retour en grâce après avoir pendant une bonne quarantaine d'années été éclipsé par un autre modèle historiographique, celui de la mutation de l'an mil, dont on reconnaît aujourd'hui qu'elle n'a pu avoir ni la violence ni la soudaineté que d'aucuns ont voulu y voir 1. Il faut donc revenir au temps des principautés et s'atteler aux complexités politiques du x e siècle où se formaient, selon notre historien, les liens de dépendance. Est-ce à dire pour autant que Marc Bloch fut en tous points un précurseur ? Écoutons son approche des phénomènes économiques et monétaires : « Il faut parler simplement de famine monétaire. La pénurie d'espèces était encore aggravée par l'anarchie des frappes, résultat, elle même, à la fois du morcellement politique et de la difficulté des communications : car, à chaque marché important, il fallait, sous peine de disette, son atelier local. Réserve faite de l'imitation des monnayages exotiques et quelques infimes piécettes mises à part, on ne fabriquait plus que des deniers, qui étaient des pièces d'argent de teneur assez faible. Mais les divers deniers, sous un même nom, avaient, selon leur provenance, une valeur métallique différente. Pis encore, en un même lieu, chaque émission ou peu s'en faut, entrainait des variations de poids et d'alliage. À la fois 1. Marc Bloch. La société féodale ; t. I : La formation des liens de dépendance. 1939 ; t. II : Les classes et le gouvernement des hommes, 1940 (Collection L'évolution de l'humanité, vol. XXXIV et XXXIV bis.)
ì I ' I Parmi les handicaps auxquels se heurtent les petites entreprises dans les pays au Sud du Sahara, l'accès au financement externe occupe une place centrale. Cette diff iculté d'accès au crédit s'explique par l'inadaptation des systèmes financiers formel et informel. Le premier dirige ses fonds essentiellement vers des entreprises ayant atteint une certaine taille, alors que le second finance prioritairement des dépenses à caractère social. En schématisant quelque peu, on dirait que nous sommes en face de deux cultures d'entreprise : celle du milieu formel pratiquant une gestion dite moderne, mais en réalité transférée des pays industrialisés, et celle de l'informel, dans laquelle les considérations économiques et sociales sont étroitement imbriquées. L'une et l'autre sont confrontées aux mêmes problemes, la difficulté d'évaluer le facteur risque et le souci de compenser ce risque par des éléments sécuritaires tels que calcul probabilistebasé sur des informations de type statistique ou non -, garanties et taux d'intérét. Dans le cas du Sénégal, les deux volets de la finance sont à méme de se rapprocher. Loin de prétendre formaliser l'un ou informaliser l'autre, la recherche d'un dénominateur commun entre les deux cultures d'entreprise constitue un défi qui mérite d'être relev6. Pour cela, il ne suffit pas que banquiers et petits entrepreneurs fassent preuve d'imagination et d'un certain goût du risque. Une telle évolution requiert aussi de la volonté politique. Au Sénégal, ces conditions commencent à être réunies. Surliquidité bancaire e t bas de laine e 7 et 8 % du PIB, l'épargne formelle est faible. Dans les villes, seulement 15 % des épargnants déposent leurs économies
Outre-mers, 2013
Céline Labrune-Badiane Concours CNRS n°33-03 Voyages vers un « continent imaginaire » 1 . Antillais au Sénégal (1960Sénégal ( -1970) ) Dès la fin du XIXème siècle, des Antillais et des Guyanais circulent entre la Caraïbe et l'Afrique en tant que fonctionnaires de l'administration coloniale pour la plupart, militaires ou exerçant des professions libérales . Nourris par les discours assimilationnistes, ils se considèrent comme Européens et sont perçus comme tels. A partir de 1945, et surtout des années 1960, avec la diffusion des idées du mouvement de la Négritude et du fait des déceptions liées à la départementalisation telle qu'elle a été mise en place 2 , dans le contexte des indépendances africaines, le rapport des Antillais à l'Europe et l'Afrique se transforme . Au cours de cette période, émerge une pluralité de récits identitaires dans lesquels l'Afrique a une place plus ou moins importante : les partisans de l'assimilation la mettent à distance ; les partisans du retour vers l'Afrique la considère comme « la patrie authentique » 3 ou encore les indépendantistes valorisent avant tout leur antillanité. C'est dans ce contexte que les migrations des Antillais et des Guyanais vers l'Afrique s'inscrivent au début des années 1960. Coopérants, entrepreneurs privés, artistes, écrivains s'établissent dans les anciennes colonies françaises d'Afrique de l'ouest (Guinée, Côte d'Ivoire, Haute-Volta…). Du fait de sa place dans l'Empire français en Afrique, des relations entre Senghor, Césaire et Damas, le Sénégal est l'un des pays d'accueil privilégié 4 . Pour une poignée d'intellectuels, cette migration est vécue comme un « retour » vers la terre ancestrale 5 . La filiation avec l'Afrique, et plus particulièrement, la question du « retour » sur la « terre-mère » est constitutive des identités diasporiques noires caribéennes . Nombreux sont les mouvements intellectuels, politiques ou encore religieux qui la pensent : Rastafarisme (Bonacci, 2007), Négritude, Afrocentrisme… (Howe, 1999 ;. Ce désir d'Afrique se concrétise sous différentes formes : retours « sur place », « pèlerinages identitaires » (C. Sitchet), immersion temporaire, tourisme mémoriel à Gorée ou Ouidah….et retours réels. Au sein de l'espace francophone, ces « retours » sont essentiellement le fruit d'initiatives personnelles et aucun projet collectif n'a été formulé. Ce phénomène reste ainsi marginal mais a toutefois été valorisé, amplifié, parfois suscité 6 par les sympathisants et les théoriciens du mouvement de la Négritude. Ainsi, lors de son voyage à la Martinique en 1976, Senghor fait part à son auditoire des liens amicaux qui le lient aux Antillais depuis Paris où il a rencontré Césaire mais aussi « à Dakar, [où il a] de nombreux Antillais comme collaborateurs : des Martiniquais, des Guadeloupéens, des Haïtiens ».
In Begot D. (Dir.), Guide de la recherche en histoire antillaise et guyanaise, tome II, Paris, CTHS pp. 689-729., 2011
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[Revue européenne des migrations internationales], 2010
Cahiers D Asie Centrale, 1996
Histoires d'archéologie. De l'objet à l'étude
Journal of Caribbean Archaeology, 2016, volume 16
Chroniques, Bulletin Monumental, 2017
Electronic Journal of Humanities and Social Sciences, 2012
Une archéologie des provinces septentrionales du royaume Kongo, edited by Bernard Clist, Pierre de Maret, and Koen Bostoen, pp. 337-348. Archaeopress, Summertown, Oxford, UK., 2018
Revue d'histoire contemporaine de l'Afrique
Editions du C.T.H.S., 2011
Revue d'archéologie contemporaine , 2021