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L’intertexte biblique

2008, Roman 20-50

Abstract

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Key takeaways

  • Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent » (Mt 7,(13)(14).
  • À la perdition, « son maître » (p. 168), le « cruel seigneur », entraîne Mouchette, lui faisant « descendre une à une les marches noires » (p. 166), jusqu'à la dernière étape, la faute « dernière » (p. 168) ; et pour que sa mort consommée dans le suicide ne débouche point sur « la seconde mort » (cf.
  • Mais nous nous bornerons à l'examen d'une scène essentielle : celle où, à l'appel de son curé, le jeune abbé se présente aux yeux du doyen de Campagne et de son visiteur,.
  • Comprenons qu'avec ce « rire d'une fille [qui] monte dans le clair matin, vibre longtemps… » (p. 235, à rapprocher de l'expression identique de la p. 19), c'est Germaine Malorthy qui était « consolée », son petit étant lui-même admis à la Vie dans le Mystère de la Communion des Saints.
  • C'est qu'il fait preuve, autant que son personnage, de « cette profonde connaissance des Livres saints qui n'apparaissait pas d'abord à travers son langage, toujours volontairement simple et familier, mais qui nourrissait sa pensée » (p. 90).