Coopérative de production. Une lecture par les communs

2021

Jusqu’à une époque récente, public et privé apparaissaient comme les deux pôles exclusifs de l’organisation économique et sociale et des formes de propriété. Tout se résumait à l’ancienne question de l’arbitrage entre « plus de marché » ou « plus d’État ». Puis le commun et les biens communs ont fait à nouveau irruption dans l’espace public et ont remis en cause une donne qui semblait immuable. Pourtant la problématique du commun s’est développée à travers une pluralité d’approches théoriques et d’interprétations très différentes du rôle qu’il pourrait jouer dans un processus de transformation sociale. Dans cette perspective, cet ouvrage propose une thèse novatrice. Le commun n’est pas un simple tiers intrus entre public et privé, ni un pur principe politique. Il doit être pensé comme un véritable « mode de production » sus- ceptible de constituer une alternative à l’hégémonie de la logique de l’État comme à celle de l’économie capitaliste de marché. En mobilisant l’économie politique, le droit, l’histoire, la sociologie, la philosophie, les sciences de l’information et de la communication, les auteurs montrent que le commun contient ces potentialités, sans manquer d’analyser les faiblesses et les contradictions auxquelles se heurte son développement, jusque dans la nouvelle économie du net où, face au pouvoir des plateformes, s’amorce la possibilité d’un renversement de perspective. https://www.lyber-eclat.net/livres/le-commun-comme-mode-de-production/

EcoRev', 2022

Dense mais toujours abordable grâce à une écriture précise et élégante, ce livre met tout d’abord en perspective différentes approches théoriques des biens communs, puis dégage ce que les auteurs considèrent comme les enjeux et possibilités émancipatrices de la résurgence de la thématique du « commun » au cours de ces dernières années.

Communs du savoir et bibliothèques, 2017

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2011

L'émergence des questions éthiques dans le monde des affaires a entrainé un regain d'intérêt pour l'étude des mécanismes de gouvernance. Trouvant ses origines au XIX e siècle sous l'impulsion d'une pensée socialiste utopique et prolongée par le marxisme, la Société COopérative de Production (SCOP) s'inscrit dans cette démarche. En raison de la disparition des asymétries d'information entre les membres de l'organisation et d'une forte minoration de la recherche de lucrativité, les SCOP revendiquent une gouvernance éthique et assurent la prise de pouvoir des salariés. L'objectif de cette communication est de chercher à savoir si la SCOP est bien, dans la pratique, une gouvernance éthique. L'analyse des modes de gouvernance de SCOP en France et de leur mise en pratique démontre que les SCOP présentent un certain nombre de spécificités au niveau de leur gouvernance qui n'est pas sans entraîner des conséquences négatives pour les salariés. Plus encore, il est montré que, plutôt que d'atténuer les effets négatifs des structures plus classiques, la SCOP peut s'avérer être un outil de domination particulièrement efficace bien éloigné de l'instrument éthique qu'il prétend être.

Produire en commun. Ethnographie de l'économie domestique dans une société paysanne de la Géorgie postsoviétique (Caucase), 2020

Ce mémoire analyse les pratiques économiques de production domestique dans une société paysanne du centre de la Géorgie postsoviétique. Il s’est bâti à partir d’une ethnographie de trois mois en 2019 dans le village de Patara Mitarbi. Les dynamiques politiques des deux siècles derniers, le passage d’une économie socialiste à une économie libérale notamment, y ont provoqué de considérables transformations sociales. Après la collectivisation soviétique officiellement révolue en 1991, un exode rural a provoqué la séparation des familles du village. La libéralisation du marché, la concurrence agricole et l’émergence d’une politique de protection de la nature se font aujourd’hui sentir dans le quotidien de celles et ceux qui y sont restés. Dans le même temps, ces individus affirment leur solidarité, ils s’entraident pour cultiver leurs jardins et soigner leur quotidien. Ils forment ainsi un groupe polymorphe qui se réaffirme et se reconstruit, en commun, au quotidien, et dont le fonctionnement et la définition sont au cœur de la présente réflexion.

2019

Les connaissances sont au coeur de la création de valeur pour l'économie, les entreprises, et font donc l'objet de nombreux conflits d'appropriation. Cette emprise croissante du marché sur les connaissances sous toutes ses formes, a suscité de vives inquiétudes, et a donné naissance à un mouvement critique chez des universitaires juristes américains repris et développé par des économistes comme le prix nobel Elinor Ostrom, pour préserver des communs de connaissance. Ceux-ci peuvent en effet constituer une force disruptive essentielle pour les pays et continents quel qu'ils soient, et notamment s'ils sont en voie de développement. A partir de l'étude de deux variables déterminant la nature d'un commun de connaissance (mode de gouvernance et systèmes de droits de propriété), nous cherchons à à savoir « comment développer, préserver et enrichir les communs de connaissance dans les fablabs ? », car ceux-ci sont essentiels pour de potentiels entrepreneurs et le développement de l'économie. Grâce à l'étude de six fablabs, nous montrons quels sont les processus et les freins de documentation des projets, quelles difficultés rencontrent les acteurs dans l'utilisation des licences libres et enfin quelles variables XXVIIIe Conférence Internationale de Management Stratégique 2 Dakar, 11-14 juin 2019 doivent être au coeur de la gouvernance des fablabs pour favoriser le développement de communs de connaissance. Au travers de cette recherche, nous exposons que si, d'un point de vue théorique, les fablabs adhérant à la Charte du MIT s'engagent a priori dans une démarche de création de connaissances qui s'apparentent à des nouvelles formes de communs, dans les faits, la réalité est contrastée.

Au travers de l'analyse d'un projet d'urbanisme - une nouvelle plage publique à Genève - le texte explore l'importance de l'espace public pour la constitution d'une expérience partagée du monde et la constitution d'un commun.

2022

Entretien realisé par Federico Puletti à Carlo Vercellone, Francesco Brancaccio et Alfonso Giuliani Dans les pages suivantes, nous présentons un entretien réalisé avec les auteurs de l’ouvrage récemment publié Le commun comme mode de production (Editions de l’éclat, 2021). Carlo Vercellone est économiste et professeur de sciences de l’information et de la communication à l’université de Paris VIII (Vincennes-Saint Denis), tandis que Francesco Brancaccio et Alfonso Giuliani sont tous deux chercheurs: le premier, docteur en théorie de l’État et des institutions politiques comparées, est en train d’achever une nouvelle thèse sur les communs urbains à l’université de Paris VIII; le second, docteur en économie, est chercheur invité au Centre d’Économie de la Sorbonne et a produit plusieurs travaux sur la thématique des communs. Leur ouvrage est le résultat de plusieurs années de recherche en équipe portant sur les transformations récentes du monde du travail et sur la thématique des «biens communs» et du «commun». Ce travail a le mérite de présenter les différences qui existent dans les recherches qui ont été produites au fil des années sur ce sujet et de proposer des thèses originales sur le rôle que ce qui est pro- duit et défendu comme un «commun» pourrait jouer dans un processus de trans- formation sociale et écolo- gique à grande échelle. Publié sous licence Creative Commons-APMC Smart. Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles-1

2020

En partant des derniers projets de loi en France proposant une (re)definition juridique de l’entreprise, nous montrons que le courant de la responsabilite sociale de l’entreprise et l’approche des parties-prenantes n’ont pas pu accompagner la rupture necessaire de notre conception moderne de l’entreprise. Prise au piege d’une conception individualiste et contractualiste, celle-ci est restee sous la domination d’une valeur actionnariale et separee de la societe. Cependant, en partant des cooperatives contemporaines (SCOP et SCIC), nous montrons que celles-ci nous permettent d’entrouvrir une nouvelle conception de l’entreprise par un repositionnement de l’entreprise vis-a-vis de la societe juridique et une inscription dans et pour la societe. Nous proposons alors la theorie des communs comme socle theorique pour un renouvellement conceptuel de l’entreprise. Dans ce sens, nous montrons comment l’entreprise peut (doit ?) devenir une organisation collective et democratique bouleversant d...