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Revue de littérature comparée, 2014
L’article s’interroge sur un aspect narratif particulier des Künstlernovellen romantiques sur la musique : sur le plan narratif, la fiction se déploie ainsi souvent sur deux plans — celui du cadre enchâssant qui est le lieu de la transmission du récit dans un environnement mondain et sociable, et celui de l’histoire insérée qui est souvent la scène de la composition ou de la représentation d’une œuvre originale et profondément atypique. L’objectif de l’article est de redonner sens à cette figuration apparemment contre-productive de la création en étudiant la nouvelle d’E. T. A. Hoffmann Le Sanctus. Plutôt que de souligner la vanité tragique de toute production géniale, ce dispositif illustre selon nous le credo esthétique du romantisme, qui consiste à faire de l’art un absolu autonome et indépendant du milieu dans lequel il apparaît, tout en maintenant qu’en raison même de son caractère sublime et apparemment détaché, il possède un pouvoir d’effectivité accru. The article deals with the specific narrative aspect of the romantic Künstlernovellen about music. Narration-wise, these fictions are often built on two levels: the frame narrative, where the tale is told in a sociable environment, and the enshrined narrative where an original and profoundly atypical piece is often composed or represented. This paper aims to give another meaning to this apparently counter-productive representation of creation through the study of E.T.A. Hoffmann’s Sanctus. Rather than to underline the tragical vanity of all production of genius, in our opinion this literary device illustrates the aesthetical credo of Romanticism. According to the latter, art is an autonomous absolute which is independent from the milieu in which it appears, while at the same time, because of its very sublime and apparently detached nature, it possesses an increased power of effectiveness.
Études françaises, 2000
étude a été préparée grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada. 1. Voir l'article survolant l'ensemble de ses écrits sur la musique : D. Smoje, «Saint-Denys Garneau : un poète québécois devant la musique», dans le
Persistence de l'oeuvre: art et religion, 2020
Le sacré est pris ici comme « objet » construit par les sciences humaines dans la modernité. Cette perspective est en partie proche de l’épistémologie de Michel Foucault, dans la mesure où celui-ci cherchait à montrer, par exemple, que la folie ou la délinquance sont des constructions de la pensée, à un moment historique donné. En tant qu’« objet » moderne, ce qui est propre à la notion de sacré est son émancipation par rapport à la religion. L’on peut dire qu’avec l’entrée dans une situation post-métaphysique, selon l’expression de Sloterdijk, les institutions, les récits et les symboles religieux ont vu leur capacité à condenser le désir de transcendance diminuée et leur capacité quant à la gestion du sens à conférer à cette transcendance affectée. Ce contexte culturel a favorisé la possibilité de considérer l’activité de symbolisation sacrée, ou sacralisante, comme objet autonome. Les exemples abondent dans le domaine des sacralités politiques, des mythologies qui soutiennent les différentes formes de communalisation humaine, des langages esthétiques autour de la signification spirituelle du monde, des pratiques sportives comme mouvement intentionnel de transcendance, etc. Cette émancipation du sacré ne dissout pas les répertoires religieux mais modifie notablement leur place dans la syntaxe culturelle
Musicological Annual, 2001
Iannis Xenakis et la musique française, une filiation incomprise?
Revue Critique De Fixxion Francaise Contemporaine, 2012
La chanson dans l'oeuvre écrite de Mathias Malzieu : métamorphose de la fiction ou fiction de la métamorphose ? §1 Mathias Malzieu est l'un des rares auteurs compositeurs à avoir réussi en parallèle sa vocation littéraire. Celle-ci serait née d'une expérience douloureuse, la mort de sa mère, suite à laquelle le chanteur et parolier du groupe rock Dionysos a lancé depuis à peine quelques années un défi de taille à son jeune talent : faire suivre chaque parution romanesque d'un album de musique qui en reprend les principaux thèmes.
Partition de trompette, fanfare d'appel aux armes, en notation grecque syllabique, sur un épinètron d'Eleusis.
D’après Flaubert, 2021
Entre les œuvres littéraires de Flaubert et leurs mises en musique il y a d’autres réceptions, d’autres arts. Bien des mises en musique constituent une réception de la réception : des objets font écran, s’interposent entre la musique et la littérature, compliquent la relation de l’une à l’autre. La réception musicale des œuvres de l’écrivain ne peut se comprendre indépendamment des autres réceptions : autour de Flaubert, il n’existe guère d’espace exclusivement musico-littéraire. Le cinéma, le théâtre, la danse ou simplement d’autres textes suscitent des occasions d’écrire une partition qui semble inspirée par Flaubert. Ces mises en musique viennent davantage de la réception de celui-ci plutôt que de l’œuvre elle-même. On est tenté de chercher dans la littérature l’explication du succès comme de l’insuccès, ou la justification artistique d’une mise en musique. Il faut se méfier d’une œillère littéraire avec laquelle notre regard surdéterminerait le rapport au texte. Il n’est demandé ni au créateur, auteur-librettiste ou compositeur, ni à l’auditeur de connaître en profondeur l’œuvre de Flaubert. Une posture optimiste présumerait une lecture approfondie alors que la musique s’accommode fort bien de vagues souvenirs de lecture, de cet « autre livre » dont parle Julien Gracq, « qui serait un peu ce qu'est à la carte économique d'un pays celle de ses seules sources d'énergie . » C’est à quelques-uns de ces feuilletés artistiques flaubertiens que cet article s’intéresse, avant d’en tirer plusieurs enseignements pour une réflexion théorique sur les mises en musique, et leurs « sources d’énergie ».
Colloque "L’histoire au service de la création : réflexions critiques sur le legs de Louis-Albert Bourgault-Ducoudray", CNSMDP, 2 et 3 décembre 2021., 2021
Bourgault-Ducoudray compte, aux côtés d’Arthur Pougin et Michel-Dimitri Calvocoressi, parmi les premiers musicographes à avoir défendu l’école musicale russe, qui demeurait pour une large partie de ses pairs et du public une terra incognita jusque tard dans le XIXe siècle. Si la production russophile de Bourgault-Ducoudray a d’abord consisté en une somme d’articles et de critiques louant les œuvres de ses homologues russes (et tout particulièrement des proches de Balakirev, avec lequel il entretient une riche correspondance), l’enseignement, la recherche, sinon même la composition ont aussi été pour lui un moyen de faire part de son intérêt pour ce répertoire – lequel est souvent entré en correspondance, dans ses travaux, avec les musiques bretonnes et grecques, autres piliers de sa cosmogonie musicale. Dans le sillage du travail d’Inga Mai Groote (2014), cette communication souhaite interroger l’œuvre russophile de Bourgault-Ducoudray dans son contexte. En effet, cette œuvre semble s’inscrire dans un mouvement – récemment décrit par Faith Hillis (2017) – d’orientation de l’opinion publique en faveur d’un rapprochement diplomatique et culturel avec la Russie, comme en témoignent les liens du musicographe avec d’influentes figures russophiles, et plus encore comme semble l’indiquer la proximité de son discours avec des discours contemporains, émanant d’historiens, de littérateurs, voire de polémistes, qui affirment tous la nécessité d’un rapprochement et qui le justifient par une démonstration théorique. La question qui nous guidera sera donc double : comment Bourgault-Ducoudray a-t-il été influencé par un mouvement extra-musical, et comment a-t-il contribué, par la théorie musicale, à ce mouvement ?
2009
LORETO NÚÑEZ Digressions romanesques chez Achille Tatius. Voix enchâssées comme masques de l'auteur-narrateur 1*
Anna Opiela, Quêtes littéraires nº 3, 2013 : Entre le sacré et le profane
This article analyses poetic visions, based on synesthesia and referring to Swedenborg’s correspondence theory, evoked by listening to music. In these visions the musical impressions are in some way sanctified and they contribute to the development of the spiritual area. This aesthetic phenomenon is noticeable in Balzac’s novels. The music for him is the light penetrating the listener’s soul and a means of accessing divine mysteries. Similarly, in George Sand’s works music is the inspiration to create soulful poetic visions and the character of Consuelo who, by her singing, is vouchsafed by divine revelations.
Revista Texto Poético, 2019
Cet article propose une approche d’ensemble des Poètes maudits, trop souvent réduits aux dimensions de l’étude sur Rimbaud qu’y propose Verlaine (et dont l’anthologie a constitué un point de référence pour la génération symboliste), ou confinés dans le cadre d’approches mythographiques. Les six études qui y sont recueillies sont pourtant riches d’enseignements sur la posture critique de Verlaine et témoignent de recherches très neuves sur la constitution et l’agencement des anthologies poétiques, de même que leur élaboration invite, de manière plus générale, à reconsidérer l’art verlainien de la prose.----------------------------------------------------------------------------“UM LIVRINHO DE CRÍTICA, - OH DE CRÍTICA! PREFERENCIALMENTE DE EXALTAÇÃO” - ETHOS CRÍTICO E CONFIGURAÇÕES ANTOLÓGICAS EM POÈTES MAUDITS (1884-1888)Este artigo propõe uma abordagem da coletânea Poètes maudits (antologia que constituiu um ponto de referência para a geração simbolista), com frequência reduzida ao ...
Cahiers ERTA, 2021, Numéro 26, s. 59-83 , 2021
By exploring Deleuze’s theory of the creative act, I suggest in the first part of this article that all art forms can achieve a generalized musicality. This musicality denotes a region of perception that goes beyond ordinary senses, with which we can come into contact either by creating or by witnessing art. In the second part, I illustrate the possibility that this doctrine opens for a musical literature, i.e. a literature able to achieve the generalized musicality, with some fragments of surrealist literature. I conclude with the idea that the doctrine at hand could constitute an evolution and a radicalization of surrealist aesthetics.
Le musicien raté, sous la dir. de Stéphane Lelièvre, Emmanuel Lascoux et Marie-Hélène Rybicki, Paris, Aedam Musicae, 2022
à la Musique leur bien » : ce mot que Valéry lança pour évoquer la revanche des poètes symbolistes à l'égard de l'art rival 1 peut être considéré comme le principe même d'un ressaisissement de la parole alors qu'elle parvient à questionnerpar une attention portée sur les signifiants sonores ou linguistiques-les marges d'un discours. Depuis les fiascos amoureux évoqués par Stendhal au moyen de métaphores musicales, et le « ratage » sexuel et musical en même temps de Gambara 2 , alter-ego d'un Balzac rivalisant à son tour avec la paternité d'Hoffmann, la musique joue un rôle de premier plan dans le démasquage d'une fiction qui, existant dans les signes de toute représentation, nie au sujet le droit à la reconnaissance de soi. Si la fosse d'orchestre, valve mythique où Wagner voulut occulter les instrumentistesces ouvriers souterrains travaillant pour les fastes transcendants de la musiquedans le but de célébrer, par la dissimulation de la cause, l'effet suggestif d'un « sacre », ce refoulement de la douleur et de l'effort demandé au sujet individuel et collectif au nom d'un bien reconnu comme postiche, se sait déjà tel avec Baudelaire 3. Et si Mallarmé, voulant « penser de tout son corps 4 » comme la boîte d'un violon résonne par ses propres cordes, inaugurait, par la conscience de l'instrumentation, une pensée de l'immanence, Nietzsche, ayant plaidé à côté de Wagner dans La Naissance de la tragédie contre la civilisation de l'opéra (coupable d'entretenir la suprématie d'une classe 5) dut constater plus tard, contre le musicien devenu son ennemi, l'immoralité de la mélodie 6 : son prestige n'est que l'effet d'une plénitude illusoire du sujet qui, de se vouloir universel, s'oublie. Si « chanter, au sens romantique », c'estselon Roland Barthes-« jouir fantasmatiquement de mon corps unifié 7 », pour se défaire de ces fantasmes le sujet a dû expulser la vie de la forme ; comme déjà chez Hoffmann, des « machines » remplacent, en tant que prédicats artificiels, la voix naturelle. D'où la fameuse métaphore instrumentale par laquelle Rimbaud revendique, contre l'irresponsable romantisme, son Altérité radicale : On n'a jamais bien jugé le romantisme. Qui l'aurait jugé ? les critiques ! ! Les romantiques, qui prouvent si bien que la chanson est si peu souvent l'oeuvre, c'est-à-dire la pensée chantée et comprise du chanteur ? Car Je est un autre. Si le cuivre-s'éveille clairon, il n'y a rien de sa faute. Cela m'est évident : j'assiste à l'éclosion de ma pensée : je la regarde, je l'écoute : je lance un coup d'archet : la Symphonie fait son remuement dans les profondeurs, on vient d'un bond sur la scène. L'homme romantique « ne se travaillant pas, n'étant pas encore éveillé 8 », « la musique savante manque à notre désir 9 »… Mais viendront, on le sait, « d'autres horribles travailleurs », qui se feront « l'âme monstrueuse 10 ».
Nous présentons ici un aspect très spécifique de notre travail de recherche et création se rapportant à l'articulation entre son et image, à travers deux films : un film d'animation et un documentaire de création. Leur nature permet de poser une problématique découlant du travail dans un milieu numérique concernant l'écriture musicale ainsi que les relations entre réalisateur et compositeur. La nature de ce milieu numérique permet d'envisager d'autres directions qui n'étaient pas possibles avec une technologie analogique, soit par sa neutralité face aux différents éléments constitutifs d'un film (bande-son, bande-image), soit par le genre d'opérations devenues réalisables.
2007
International audienceTransposer une oeuvre musicale dans l'espace romanesque, c'est l'inscrire dans une multiplicité de rapports entre le texte et la musique. C'est précisément ce que tente, au début du XX e siècle, un écrivain français, aujourd'hui méconnu, Paul-Émile CADILHAC. Sous forme de manifeste, l'auteur élabore pour ses oeuvres romanesques un programme, publié en 1924 (préface de son roman La Pastorale). Cette volonté manifestaire tisse un lien étroit entre la musique et la littérature, car le « Manifeste » définit les romans comme des « symphonies littéraires », et rend compte d'un véritable système analogique entre le musical et le littéraire. Les thèmes, le rythme, les tons, les accords, l'orchestration et l'instrumentation, paraissent tous offrir leurs équivalents romanesques. Ainsi élaboré, le réseau de correspondances tente d'apparenter le roman à l'oeuvre musicale. Or, à un niveau où la présence intersémiotique apparaît la...
Dix-huitième siècle, 2011
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2015
Les œuvres de Flaubert forcent un lecteur mélomane à tendre l’oreille vers trois apparitions fantomatiques de la musique. D’abord, leurs mises en musique sont à la fois méconnues et suspectes : de Madame Bovary on a fait des opéras oubliés ou des chansons à l’eau-de-rose, tandis qu’Hérodias a inspiré d’innombrables compositeurs savants sans qu’on puisse toutefois déterminer avec précision l’influence du conte de Flaubert. Ensuite, la réception critique de ses œuvres met en avant une forme de musicalité : le travail du style, l’épreuve du gueuloir aboutiraient à une musique flaubertienne des phrases ou des mots. A une autre échelle, la « symphonie » des Comices ou le rêve du « livre sur rien » poussent à prêter à Flaubert des intentions musicales. Mais face à de telles lectures on s’interroge sur la pertinence du modèle musical et sur le bienfondé de ces apparitions de la musique auprès d’un auteur peu mélomane. Flaubert, enfin, n’a pas manqué de représenter la musique dans ses fictions. Néanmoins, ce qui se manifeste le plus clairement, c’est une mise en scène souvent parodique des échecs de la musique : alors qu’une vogue de mélomanie s’empare des bourgeois amateurs, les bons musiciens manquent à l’appel. Curieusement, l’auditeur des mises en musique, le lecteur et le personnage se retrouvent dans une même situation : à défaut d’entendre distinctement des œuvres ou même des sons, des musiques de plus en plus imaginaires finissent par hanter leur esprit. Ces trois corpus – musical, critique et littéraire – invitent ainsi à parcourir l’étendue du spectre du musical, entendu comme l’ensemble des manifestations problématiques de la musique.
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