Pots et potiers en Rhône-Alpes
Si je n'avais acquis qu'une seule conviction au cours de ces années d'obsession « tessonnière », c'est bien celle que la culture matérielle du Moyen Âge et des temps modernes ne peut être appréhendée qu'au travers d'enquêtes minutieuses et de longue haleine, comme celles dont nous présentons les résultats ici. 8 Durant cette période de tâtonnements fructueux, les recherches et les méthodes mises en oeuvre dans les pays voisins d'Europe occidentale (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Grande-Bretagne...) servent souvent de référence aux médiévistes tentés de bâtir une sorte « d'internationale céramique ». C'est l'époque où les céramologues, d'abord intéressés par le matériel des sites castraux ou religieux du haut Moyen Age ou du Moyen Age classique, le plus souvent vaisselle commune ou grossière, mènent de front, paradoxalement, des analyses typologiques détaillées à l'extrême et des rapprochements morphologiques transfrontaliers particulièrement hardis, dépassant largement, la plupart du temps, l'échelle probable des échanges technologiques ou commerciaux. Dès 1976, M. de Boüard met en garde contre le danger de telles analogies (de Boüard 1976, p. 247). Cependant, plusieurs typologies régionales offrent aux archéologues médiévistes français des critères de datation fort attendus. Citons à titre d'exemple, la Provence (Démians d'Archimbaud 1980), le Val de Saône (Renimel 1974), le Lyonnais et le Dauphiné (Reynaud et alii 1975). Les champs de la discipline et leur diversification progressive La notion de faciès régionaux 9