ZAC, Sylvain, Salomon Maïmon, critique de Kant

Classiques des sciences sociales., 2006

Paris VI e Monsieur, Vous serez sans doute étonné d'apprendre que je vous connais de longue date. J'ai passé les années 1934-35 en Allemagne, comme boursier de la Humboldt-Schiftung. A Berlin, j'allais de temps en temps à l'université où j'ai eu la chance de vous entendre. Comme je manque à peu près complètement de formation juridique, je n'ai pas l'avantage de connaître toute votre oeuvre. Mais votre livre sur le Romantisme et celui sur le concept du politique, m'ont passionné. Vous avez une manière vive et profonde d'aborder les problèmes. Il se dégage de vos écrits un charme, le charme des idées, et que je retrouve dans les fragments que vous avez eu l'amabilité de m'envoyer. Sur beaucoup de points, je me sens très proche de vous. Ce que vous dites sur le « Feind » me semble d'une importance capitale, et je vous admire d'avoir pu accéder a ce degré de détachement qui vous permet d'éliminer vos légitimes rancoeurs. « Weisheit der Zelle » est un chapitre qu'aurait pu écrire un stoïcien de l'ancienne Rome. Je retiens surtout vos deux remarques : « Aller Betrug ist und bleibt Selbstbetrug » -« Aber alle Vernichtung ist nur Selbstvernichtung ». J'ajouterai seulement que ce ne soit pas uniquement nos tromperies et nos destructions qui se retournent contre nous-mêmes, mais que tous nos actes, bons ou mauvais, nous devons les expier d'une manière ou d'une autre : ainsi sommes-nous nécessairement victimes de notre oeuvre. Il est curieux que mes élucubrations vous aient fait penser à Stirner. Comme vous, je le connais depuis mon « Unterprima ». J'avais même fait à l'époque une sorte de dissertation sur lui. Depuis, je ne l'ai plus relu, et je souscrirais volontiers au portrait que vous en faites si, par certains endroits, je n'avais peur de lui ressembler.... Quand votre livre paraîtra-t-il ? Je suis impatient de le lire. Car je m'en voudrais de connaître insuffisamment la pensée d'un des esprits les plus lucides de notre temps. Veuillez recevoir, Monsieur le Professeur, l'assurance de toute mon admiration E. Cioran RW 265-2546 20, rue Monsieur le Prince Paris, le 16 Oct. 1950 Cher Monsieur, Je viens de rentrer d'un voyage en Espagne. Avant mon départ j'avais lu « Ex Captivitate Salus » ; arrivé à Paris, je trouve votre « Donoso Cortés » que j'ai fini de lire aujourd'hui même. Vous dirais-je encore une fois que je suis frappé de la similitude de nos goûts ? Je connais l'importance de votre carrière, le sérieux de votre oeuvre, et je sais trop bien que je ne suis qu'un dilletante, un touche-à-tout ; -n'empêche qu'en lisant vos pages sur Kleist -dont le suicide fut une de mes grandes obsessions je me suis sentis lié à vous par un attachement des plus profonds. J'essaie de m'imaginer votre promenade funèbre à Wannsee, dans cet automne de 1944 et toutes les pensées qui durent traverser votre angoisse d'alors. Il m'est facile de percevoir en vous un fond lyrique auquel le juriste se refuse ; mais ce refus

Compte rendu publié dans la Revue Philosophique de Louvain (Août 2013).

2007

Lebrun, Monique (2007). Benoît Cazabon ou l'engagement éclairé. Préface de l'ouvrage de Benoît Cazabon Langue et culture : unité et discordance. (pp. 15-24) Sudbury : éd. Prise de parole.

L'épreuve des limites dans l'oeuvre de Clément Marot ou l'écriture comme heure fatale, 2009

Une communication qui a constitué une interrogation sur la définition de l’écriture par Clément Marot : est-elle la représentation des moments fatals de sa vie ou constitue-t-elle, elle-même un instant crucial ? L’écriture semble être un sursaut, un événement crucial dans la vie du poète, qui le fait virer d’une situation d’impuissance et de sclérose à une situation d’éveil et de création, un événement qui se réalise au bout d’une lutte entre deux extrêmes, un moment d’illumination et d’affranchissement de toute limite aliénante. Cela veut-il dire que l’écriture de Marot soit née d’un face-à-face avec les limites ? Qu’elle soit une aventure, au sens de quête de nouveau et d’imprévisible ? Est-elle une activité de « différance », telle que la définit Jacques Derrida, ce « processus de scission et de division », ce « mouvement de jeu qui produit […] ces différences et ces effets de différence » ? L’examen de diverses aventures d’affranchissement, sémiotique, subjective, scripturale/lectorale, a abouti à une définition de l’écriture comme un instant fatal. Elle est tantôt un manquement aux règles du mètre et du genre, tantôt le déploiement d’une fissure ontologique et d’un trouble passionnel. Elle est l’espace de l’imprévisible, celui de tous les possibles. Elle constitue un instant décisif de fissure, de suspension et de retournement : instant équivoque, où l’inscription d’une présence du sujet est à la fois celle de son errance et de sa mort, où les pistes de lecture sont brouillées par une écriture oblique et éclatée. Moment de surprise et d’ouverture, l’écriture marotique invite à une lecture conçue comme une activité de déconstruction et de reconstruction, une recherche de mots sous les mots, une lecture-écriture.

Lexicon Philosophicum, 2014

ABSTRACT Together with other influential psychologists of the time, Wundt considers internal data as absolute evidence (unlike Kant), grounding psychology on this assumption. In opposition to his former mentor, Külpe aims at rehabilitating Kant’s transcendental aesthetics. Yet, he is far from embracing transcendentalism and rejects Kant’s skepticism as to the possibility of a scientific psychology. Nevertheless, Külpe believes that Kant is right in considering internal data as unreliable for scientific purposes: accordingly, psychology should share the same scientific methodology of any other science.

Studi francesi, 2005

Cahiers d'Histoire du CNAM, 2021

Je voudrais apporter dans ce texte quelques éléments clés pour comprendre l'oeuvre et la trajectoire intellectuelle de Jean-Jacques Salomon, d'abord du point de vue personnel. Jean-Jacques Salomon a été non seulement le guide qui m'a conduit-tel Virgile-par les chemins, nouveaux pour moi, du champ STS, mais il m'a également été un soutien, quelqu'un qui m'a accompagné durant de longues années. Ceci malgré la séduction que j'avaiscomme tant des jeunes à l'époque-pour le mouvement « constructiviste » ou encore « relativiste » sur lequel il posait un regard intéressé, certes, mais très méfiant. Quand j'ai commencé mon DEA au Cnam au centre S.T.S. (il y a environ 30 ans !) sur la formation d'un domaine

2013

Les Pictorum Aliquot Celebrium Germaniae Inferioris Effigies (1572) constituent un jalon important dans l’historiographie et les reflexions theoriques sur l’art a la Renaissance. L’ouvrage se signale par le fait qu’il est devolu a des artistes actifs dans les anciens Pays-Bas et la Principaute de Liege, au XV et au XVI siecle. Son auteur, le Brugeois Dominique Lampson (1532-1599), y menage une place a Jan Gossart (vers 1478-1532), lequel se voit ainsi admis dans le pantheon des peintres septentrionaux, aux cotes des Van Eyck, de Van der Weyden, de Bosch, de Bruegel... (fig. 1). Lampson va jusqu’a comparer ses œuvres avec celles du peintre antique Apelle, parangon de l’artiste ideal. Cependant, le commentaire qu’il lui consacre n’est pas

Questions de communication

Revue philosophique de la France et de l'étranger, 2008

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2013

MARLIÈRE P., VAQUER J., TEXIER M., GANDELIN M., GIRAUD J.-P., REMICOURT M. - 2008 - Les sépultures de Cugnaux La Vimona et la ZAC Agora ». In Vaquer, J. et al (dir.). Défunts néolithiques en Toulousain. Toulouse : éditions des Archives d’écologie Préhistoriques, 2008. P. 99-148.

Mélanges de l'Ecole française de Rome. Italie et …, 1999