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La sémiosphère de Youri Lotman : les frontières de la traduction

Abstract

Ce texte explore l’applicabilité de la notion sémiotique de sémiosphère élaborée par Youri Lotman dans la pratique traductive. Dans la construction structuraliste de Lotman de la sémiosphère, définie comme contexte de toute sémiose, il situe la frontière comme un espace de traduction. J’explore ici comment cette notion de sémiosphère s’apparente de près à la théorie des polysystèmes en traductologie et comment une telle approche pragmatiste peut créer des ponts avec les théories postcoloniales de frontières qui, en retour, serviront à complexifier la notion de frontière à l’aide de notions de pouvoir et de puissance d’interprétation du traduction telle qu’exposé par Venuti.

Key takeaways

  • composé de nos imaginaires et symboles, qui exerce une pression légère sur nous, et un monde extérieur d'action, de la pratique, qui exerce une forte pression sur nous et qui, de surcroît, exige un effort non négligeable pour parvenir à être modifié.
  • À son tour, dans son chapitre sur la sémiosphère, Lotman explore la notion d'environnement socioculturel à la source de nos habitudes qu'il définit comme la sémiosphère, « l'espace sémiotique nécessaire à l'existence et au fonctionnement des différents langages » (1999 [1966], 10).
  • La notion de frontière est ambivalente : elle sépare et unifie tout à la fois.
  • Lotman considère également la frontière comme possible obstacle à la contre, on tentera de séparer la vision du monde contenu dans les textes étrangers de son origine nationale.
  • (2003,290) On dit souvent d'un texte qu'il ne doit pas « sentir » la traduction comme si l'on considérait qu'une bonne traduction devait avoir la qualité de prétendre à une copie parfaite de l'original.