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1994, Philosophiques
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Il n'est guère de jugement littéraire qui ne s'exprime sur fond d'absolu. Nous jugeons de la qualité d'une oeuvre sur la capacité qu'elle nous paraît avoir de traverser les siècles. C'est même l'argument ultime auquel nous recourons pour imposer notre avis, par un réflexe identique à celui que nous avions sur les cours du lycée et qui pouvait nous conduirejusqu'a échanger des coups. Il présente l'avantage de clore toute discussion et permet d'être péremptoire sans ridicule puisqu'il ne saurait être question pour le futur de venir à l'avance nous contredire. Corrélativement, il n'est pas sans reposer sur la conviction sousjacente de notre propre éternité dans la mesure où il suppose que nous aurons toujours la possibilité de le vérifier : c'est prendre le point de vue des anges, nous transporter dans l'au-delà, être assuré de cette part immortelle en nous qui seule peut disposer d'une aussi confondante prescience. Nombre d'auteurs eux-mêmes ne se placent pas dans une autre perspective. La concentration exigée par la création littéraire demande un retrait ou conduit à un état second qui ressortissent peut-être, en effet, à l'audelà, ce qui a pu pousser Genet à prétendre qu'il écrivait pour les morts, mais il * NDLR-. Romancier et essayiste, Patrick Drevet jeune auteur dans la quarantaine, a déjà publié plus d'une dizaine d'ouvrages aux Éditions Gallimard, puis chez Belfond. Parmi ses derniers livres parus, citons Le rire de Mandrin, Paris, Belfond, 1993 (Prix annuel des Libraires), Dieux obscurs, Paris, Belfond, 1994. Nous avons l'honneur de publier ici une réflexion inédite de Drevet sur son art, et, plus particulièrement, sur les rapports complexes entre l'écriture, l'expression et la littérature. Ce texte fait partie d'un ensemble de trois essais dans la même veine esthétique. On trouvera dans la prochaine livraison de Philosophiques (avril 1995) les deux autres textes, l'abondance des matières dans ce numéro nous ayant obligé à reporter leur parution.
Methodos, 2014
Des relations entre langage et action Meaning and Intendion. On the relations between language and action Valérie Aucouturier 1 Mon projet est d'explorer certaines affinités entre la problématique du « vouloir dire » et celle du « vouloir faire » au moyen du traitement du problème de l'intentionalité dans la philosophie analytique contemporaine, notamment dans la philosophie de l'action postwittgensteinienne d'Elizabeth Anscombe 1. Il ne s'agit cependant pas de fondre la distinction entre une philosophie du langage, et en particulier des actes de parole, et une philosophie de l'action, en réduisant, par exemple, toute analyse du langage à sa dimension d'acte 2. Il s'agit plutôt de mettre au jour la façon dont le dire, en tant qu'il est une action, possède certaines caractéristiques propres à l'action en général : en particulier, ce que Jocelyn Benoist et Sandra Laugier appellent sa fragilité 3 , cette capacité du dire à échouer à dire ce qu'il veut dire ou à faire ce qu'il veut faire ; capacité qui se décline de nombreuses manières, suivant la variété des façons dont le dire peut échouer. Cette fragilité m'intéresse car je voudrais montrer qu'elle fait ressurgir le problème de l'intentionalité de manière inédite : non pas suivant le modèle du remplissement d'une visée, mais comme ce qui permet d'expliciter la structure logique et même langagière de cette essentielle fragilité de l'action. C'est cette structure, voudrais-je suggérer, qu'on retrouve aussi bien dans le dire que dans le faire. Cette structure semble remettre en cause la pertinence de l'idée que le décalage entre le vouloir dire/faire et le dire/faire serait paradigmatique d'une certaine dualité entre l'esprit et le monde. 2 Cette perspective me conduit à articuler, à la suite de Wittgenstein, Austin et Anscombe, le langage et l'action à travers une double relation mise en oeuvre par ces auteurs, mais une relation asymétrique. D'une part, il s'agit de proposer une analyse de l'action au prisme du langage ou « en termes de langage », pour reprendre l'expression d'Anscombe 4 , c'est-àdire que l'analyse des usages de certaines notions, comme celle d'intention, peut offrir un éclairage sur l'action. D'autre part, il s'agit de montrer que le langage est une modalité de l'action, c'est-à-dire que dire est une action, comme l'a montré Austin à travers ce qu'on appelle la théorie des actes de parole 5. L'enjeu de ce double éclairage, de l'action en Vouloir dire et vouloir faire
Revue Philopsis, 2020
Dans « Le désir et son interprétation », compte-rendu tiré des Leçons de 1958-1959, Jacques Lacan affirme que « [s]ur la nature du désir, si nous ne cherchions à rester au plus près de l'expérience analytique, il conviendrait d'interroger les poètes. Ils témoignent, en effet, du rapport profond entre le désir et le langage […] 1. » À peu près dix ans plus tard, dans Discours, figure, Jean-François Lyotard reprend en quelque sorte ce propos de Lacan contre lui-même et la vague structuraliste du moment, soutenant que si le rapport est profond entre désir et langage, ce n'est pas parce que l'inconscient est structuré comme langage mais parce que celui-ci est plus que langagier. Se dessine alors toute une critique de la psychanalyse, de la linguistique et de l'anthropologie privilégiant le langage devant le sensible, mais aussi une critique de la dialectique spéculative hégélienne, qui d'après Lyotard inspire cette version du structuralisme. En bref, selon Lyotard, le langage ne se réduit pas à la signification parce qu'il est en contact avec le sensible et travaillé par le désir. Non seulement les poètes mais les arts en général en portent témoignage. De surcroît, Discours, figure pourrait se lire comme une histoire de violence réciproque, voire constitutive, entre le sensible et le langage qui mènerait le lecteur à la problématique du désir.
« Comment parler de désir de la création? » , ScienceLib-Intersection, vol. 2, 2012, p. 30-48., 2012
Est-il correct de vouloir parler de désir de la création comme on prête des désirs à un sujet humain ? Ce thème issu de l’épître aux Romains (8,19) semble suggérer cette interprétation dans le contexte particulier de la crise écologique. Cependant une étude exégétique attentive montre que telle n’est pas l’intention de Paul dont l’objectif est d’aviver la foi des chrétiens de Rome en la résurrection. Comment est-il alors envisageable d’un point de vue théologique de parler du désir de la création ? Comment éviter le piège anthropomorphique de l’attribution d’une subjectivité propre à la création porteuse de ce désir ? Pierre Teilhard de Chardin envisageait que l’histoire de l’univers tendait vers la réalisation de cette subjectivité par l’avènement de la conscience généralisée, ou noosphère, médiatisée par l’être humain. Le dialogue entre science et religion par la médiation de la philosophie de la nature donnera des éléments d’intelligibilité d’un désir objectif et immanent présent dans la création. Ce désir se caractérise par la contingence de sa réalisation vers une fin indéterminée et selon une progression probabiliste. Il se manifeste dans la nature par une profusion de modalités : dans le vivant, selon une herméneutique de la théorie de l’évolution de Charles Darwin ; et dans l’univers, selon une herméneutique du modèle standard de la nouvelle cosmologie depuis Georges Lemaître. Cette approche permettra d’envisager les attentes eschatologiques de la création, la sortie d’un sens indéterminé naturellement, en vue de sa glorification en Dieu. Is it correct to speak of the desire of creation as the desires felt by human subjects? This theme derived from the Epistle to the Romans (8,19) seems to suggest this interpretation in the specific context of the ecological crisis. However a careful exegetical study shows that this is not Paul’s intention, who aims to heighten the faith of the Christians of Rome in the resurrection. How is it then possible to envisage from a theological point of view to speak of the desire of creation? How is it possible to avoid the trap of an anthropomorphic attribution of subjectivity to creation bearer of this desire? Pierre Teilhard de Chardin envisioned that the history of the universe tends towards the achievement of this subjectivity by the advent of the widespread consciousness, or noosphere, mediated by the human being. The dialogue between science and religion through the mediation of the philosophy of nature will give elements of understanding of an immanent desire and purpose within creation. This desire is characterized by the contingency of its realization toward an end using a probabilistic progression. It occurs in nature in a profusion of terms: in the living, according to a hermeneutic of the theory of evolution of Charles Darwin; and in the universe, according to a hermeneutics of the standard model of cosmology of Georges Lemaitre. This approach will consider the eschatological expectations of creation, the exit of a naturally indeterminate sense, for its glorification in God.
Voix Et Images, 1997
En se tournant du côté de l'intime, les romanciers des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix se sont éloignés de la problématique nationale. Souvent confrontés à l'autre en eux-mêmes, les personnages entreprennent un retour vers l'origine, par lequel ils tentent de se réapproprier ce qui a pu être mal compris, vécu ou nommé. La fête du désir, de Madeleine Ouellette-Michalska, est un roman emblématique de cette période. Avec son amant, la narratrice déconstruit les logiques traditionnelles. Elle emprunte à la poésie et au langage de l'inconscient des dispositifs pour oser l'impossible: se libérer des limites de l'âge, du sexe et de l'apprentissage. Comment redevenir l'enfant du désir? Comment accepter une légitimité autre? Avec ces questions qui prennent leur ancrage dans la psychanalyse, l'auteure ouvre la voie à une relecture de l'histoire du roman québécois, nourrie par la question des genres. Dans un roman emblématique publié en 1989, La fête du désir 1 , Madeleine Ouellette-Michalska porte sur le terrain de l'intimité amoureuse sa quête d'une nouvelle histoire. Elle ose l'impossible. Nous n'étions pas là au moment où tout s'est joué, laisse-t-elle entendre. Nous n'avons pas participé avec nos parents respectifs au rêve des découvertes, des départs. Nous ne connaissons que les résultats. Il y a donc des projets, des émotions, des savoirs qui se sont perdus, qui ont été oubliés, dont nous ne faisons pas partie. La narratrice porte une accusation terrible: «[...] en nous, logeait le couple originel qui avait tué l'enfant que nous aurions pu être» (FA 27). Par un recours à l'originaire, en s'appuyant sur l'utopie du corps premier, la narratrice cherchera avec son amoureux à se redonner l'existence au moment de son surgissement initial, avant les traces de l'apprentissage, de la loi, des alliances, des discours. Elle voudra remonter au moment de l'émergence du désir, avant ses déviations. Pour y arriver, elle devra faire
Alternative Francophone, 2023
Alternative francophone https://journals.library.ualberta.ca/af/index.php/af Une langue pour les dire : Enseigner les littératures autochtones dans un contexte d'enseignement exclusivement francophone
Revue des langues romanes, 2014
Ce document a été généré automatiquement le 21 décembre 2020. La Revue des langues romanes est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution -Pas d'Utilisation Commerciale -Pas de Modification 4.0 International.
L'Encyclopédie Philosophique, 2017
Les désirs sont centraux pour agir et être heureux. Qu'est-ce qu'un désir ? En quoi les désirs sont-ils importants ? Dans cette entrée, nous tenterons de mettre les mots sur cette expérience si familière et pourtant négligée par la philosophie contemporaine. (1) En guise de préliminaires, nous délimiterons notre objet d'étude à la lumière des principales distinctions entre les désirs et d'autres états mentaux tels que les croyances et intentions, ainsi qu'à l'aide des distinctions classiques parmi les désirs. (2) Notre exploration débutera par l'exposé de diverses facettes du désir : (i) les désirs s'accompagnent de l'apparence du bien; (ii) les désirs nous poussent à agir ; (iii) le monde doit se conformer à nos désirs (la direction d'ajustement monde-esprit); et (iv) les désirs portent sur ce que nous ne pensons pas être réel (le principe de la mort du désir). (3) Dans la troisième partie, nous présenterons les principales conceptions du désir en philosophie contemporaine, particulièrement les deux approches classiques: désirer est faire l'expérience du bien (théorie évaluative) et désirer est être motivé à agir (théorie motivationnelle). Nous esquisserons aussi des théories alternatives: l'approche déontique et neuroscientifique. Après avoir tenté de délimiter le désir, nous examinerons son importance. (4) Nous questionnerons trois types de désir qui occupent une place privilégiée dans nos vies: l’espoir, la curiosité et le désir sexuel. (5) Nous explorerons les bienfaits du désir à travers les théories désidératives du bonheur, des raisons d’agir et de la personnalité. (6) Nous conclurons en discutant les vicissitudes épistémiques du désir ou leur pouvoir de nous faire baigner dans l’illusion (l’auto-duperie).
Essaim, 2012
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Introduction à « Les femmes ont-elles une Histoire littéraire ? », LHT-Fabula, n°7, 2011
in Gilles Deleuze la logique du sensible, Adnen Jdey dir., 2013
TTR : traduction, terminologie, rédaction, 2013
Le désir en question : regards bouddhistes et chrétiens. Actes du colloque interreligieux du 05 au 08 juillet 2012 au Centre Théologique de Meylan-Grenoble (CTM), 2015
Circuit: Musiques contemporaines, 2005