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2017
Histoire Historique et Histoire pHilosopHique de la pHilosopHie i qu'il me soit permis de commencer 1 avec l'exemple de la différence entre le livre sur le ramisme écrit par Howard Hotson, Commonplace Learning, 2 qui représentera ici l'histoire historique de la philosophie, et mon Adversus Ramistas, 3 qui représentera l'histoire philosophique de la philosophie. le calembour choisi pour le titre de cette relation trouve sa raison d'être dans le débat qui fut entamé par Ferdinand alquié (et ses assistantes Gilles deleuze et Jean-luc Marion) contre Martial Gueroult (maître lui aussi de plusieurs élèves). les livres topiques de alquié sont Nostalgie de l'être et Signification de la philosophie, 4 Gueroult ayant délivré sa prise de position avec un article publié dans le premier numéro de l'Archivio di filosofia, achevée dans sa célèbre Philosophie de l'histoire de la philosophie. 5 pour alquié, la philosophie est historique tout court: elle est l'oeuvre d'un homme, et le philosophe n'est pas doué de lumières, de vertus, ou d'intuitions particulières; il n'en sait pas plus que les autres, et souvent moins que beaucoup; il éprouve des passions, et des plus désagréables, et, s'il aime la sagesse, il n'est pas pour cela un sage: aussi, quand il veut le paraître, ne réussit-il qu'à prêter à rire. 6
2017
Tullio Gregory 20 phie: «Qu'on ne s'attende donc pas ici à voir définir la Philosophie: toute définition seroit au-dessous des idées générales qu'elle inspire». 2 Giulio Preti, répondant à la demande récurrente de définir préalablement ce qu'on entend par philosophie avant d'en écrire l'histoire, avait répondu «en proposant de définir philosophie 'ce que l'on trouve contenu sous ce nom dans n'importe quel bon traité d'histoire de la philosophie'». 3 C'était là une façon d'affirmer que demander une définition préalable de philosophie signifie choisir un camp, à savoir se référer à un concept intemporel dont l'historien devrait suivre le cours temporel. la position de Preti-qui n'est paradoxale qu'en apparence-, me faisait penser à une page de Jamblique qui, parlant de l'origine pythagoricienne du terme 'philosophie' (amour de la sagesse), attribuait à Pythagoresuivant une tradition doxographique qui semble remonter à Héraclide du Pont-une comparaison entre la philosophie et une foire où certains vont vendre ou acheter quelque chose à la recherche de plaisirs ou de gains, alors que d'autres saisissent l'occasion pour voir des lieux et des oeuvres d'excellence; et il ajoutait que la vie de tous les jours n'est pas bien différente, faite pour certains de recherche avide d'argent et de pouvoir, pour d'autres, en revanche, d'aspiration vers des réalités plus nobles, propres à la vie philosophique. 4 Cette brève prémisse ne visait qu'à refuser d'emblée de devoir définir ce que j'entends par philosophie, en acceptant tout au plus de considérer les philosophies comme des 'modes de penser', suivant les conseils de Paul Vignaux qui évitait, à cause de sa polyvalence équivoque, le terme même de philosophie alors qu'il en écrivait l'histoire au Moyen Âge. 5 Il est inutile de rappeler l'ancienne objection contre les sceptiques, à savoir que leur négation est une affirmation, si bien que tout refus de prendre une posi
Revue de Synthèse, 2001
Spécialiste d'Augustin, Goulven Madec propose d'examiner l'idée de Dieu dans les oeuvres de l'évêque d'Hippone. L'ouvrage s'appuie sur le travail effectué par l'auteur dans son article « Deus », partiellement publié dans l'encyclopédie augustinienne, l'Augustinus-Lexikon (II,. Très référencé, l'ouvrage constitue néanmoins une excellente introduction à la lecture d'Augustin. Il serait excessif de parler de réhabilitation de la doctrine augustinienne pour qualifier le propos de Madec ; toutefois, la discussion serrée de plusieurs points de controverse (notamment le rapport de la pensée d'Augustin à la philosophie néoplatonicienne) confère à la présente étude une force polémique non négligeable. La thèse qui nourrit cette polémique et traverse l'ensemble de l'ouvrage réside en l'affirmation de l'origine exclusivement biblique des conceptions augustiniennes : le Dieu d'Augustin n'est en rien différent du Dieu des Écritures, la pensée de l'évêque d'Hippone est avant tout une méditation sur la Bible. La pensée augustinienne de Dieu repose essentiellement sur l'exégèse de la révélation du Nom dans l'Exode (« Ego sum qui sum », Ex III, 14). Si Augustin a interprété les Écritures au moyen de catégories néoplatoniciennes, ce n'est pas en vue d'une rationalisation du mystère divin mais parce qu'il était convaincu de trouver dans le platonisme une aide pour l'intelligence de la Bible. Ce n'est pas comme théologie qu'Augustin définit la connaissance de Dieu qu'il a élaborée ; il n'emploie d'ailleurs pas le terme de Theologia pour désigner la doctrine chrétienne. Philosophie et théologie ne sont pas des concepts qui peuvent rendre compte de la pratique d'Augustin. La réflexion est tout entière dominée par une intelligence de la foi en la Trinité ; Augustin oppose ainsi son principe de l'intellectus fidei à la volonté manichéenne d'une gnose affranchie des contraintes de la foi. L'enfance de l'évêque d'Hippone est dominée par une représentation anthropomorphique de Dieu, détournée de la recherche et associée à une piété populaire. C'est la lecture de l'Hortensius de Cicéron qui provoque sa conversion à la philosophie, entendue comme sagesse -laquelle n'est autre que Dieu. C'est également
Noesis, 2019
Dans un premier temps, il semblerait, comme l'indique le topos classique historia magistra vitae, qu'une approche de type historique de la connaissance respecte notre intention d'obtenir une connaissance de l'expérience de l'exil qui nous soit utile. Cependant, comme le montre Reinhart Koselleck 1 , ce topos classique, qui fait référence à un avantage plutôt pédagogique de l'histoire, a été dissous au cours de la modernité, en perdant sa force explicative et en la rendant plus problématique. Nous sommes donc confrontés à la question de l'utilité de l'histoire et, dans notre cas particulier, de cette utilité par rapport à l'histoire de la philosophie. Le point central qui nous intéresse dans cette discussion est en rapport à la possibilité d'interprétation et de traduction des idées philosophiques du passé au présent, et, de là, à leur utilité potentielle. Dans le débat intense autour de cette question, deux postures de base opposées peuvent être identifiées : d'une part, celle qui vise à approcher l'histoire de la philosophie afin qu'elle devienne pertinente face à nos problèmes actuels ; d'autre part, celle qui consiste à défendre une approche de l'histoire de la philosophie avec l'intention de comprendre les philosophies et les textes du passé dans leurs propres termes. La première a été taxée d' « anachronisme » parce que la traduction, l'interprétation ou l'adaptation au présent des théories philosophiques du passé masqueraient, selon ses détracteurs, le profil exact de cette philosophie, en perdant toute valeur historique. La seconde a été qualifiée d' « antiquaire », car ses excès de zèle à préserver les caractéristiques spécifiques de l'époque des philosophies rendraient impossibles leur traduction et leur interprétation, en leur faisant perdre leur valeur philosophique actuelle et en transformant les théories en objets de musée, sans aucun impact réel dans le présent. Ambrosio Velasco décompose la controverse entre anachroniques et antiquaires en ce qu'il appelle respectivement la « perspective philosophique » et la « perspective Autour d'une « perspective philosophique » de l'histoire de la philosophie Noesis, 33 | 2019
Editorial de la revue "Le Philosophoire", 50, 2018, sur le thème "L'Histoire de la Philosophie".
Programme de la journée que je co-organise avec Christine Noël-Lemaître, pour l'Institut d'Histoire de la Philosophie d'Aix-Marseille Université, sur l'histoire de la philosophie et les "matières étrangères", qui analyse, selon la célèbre expression de Georges Canguilhem, la manière dont la philosophie se nourrit de ce qui lui est extérieur. Voir http://ihp.univ-amu.fr/?q=node/265
D. Boquet, B. Dufal, P. Labey (éds.), Une histoire au présent : les historiens et Michel Foucault aujourd’hui, Paris, CNRS Éditions, 2013, pp. 319-335., 2013
Je propose à mon lecteur d'oublier, pour un instant, la question de la vraisemblance des reconstructions historiques de Michel Foucault afin de mettre à jour la forme du travail engagé. La simple lecture d'ouvrages comme Surveiller et punir ou l'Histoire de la folie nous met face à une difficulté qui concerne la nature elle-même de ce travail. En effet, d'un côté, la formation intellectuelle de Foucault, les prémisses de son travail, les débats où ce travail se situe et trouve son sens, sont incontestablement de nature philosophique. De l'autre, sa façon de travailler -son rapport à la source, aux archives, à la littérature secondaire, aux objets historiques et à leurs articulations internes − manifeste indubitablement une démarche proche de celle des historiens 1 . Or ce rapport à l'histoire et à la démarche historienne reste toutefois plus qu'ambigu. Car, d'une part, Foucault assure : « [De l'histoire], j'en fais un usage rigoureusement instrumental. C'est à partir d'une question précise, que je rencontre dans l'actualité, que la possibilité d'une histoire se dessine pour moi.
Revue européenne des sciences sociales, 2002
Éditer, traduire, interpréter. Essais de méthodologie philosophique , 1997
Forthcoming in: A. Dekhil, P. Simon-Nahum (eds.), "Léon Brunschvicg, une pensée de l'histoire", Paris, Éditions Rue d'Ulm, 2024
connaissance, l'« idéalisme critique ». À partir des Étapes de la philosophie mathématique, Brunschvicg n'aurait fait que produire une « justification par l'histoire des thèses que la Modalité du jugement avait établies par voie dialectique 1 ». La dimension historique est en effet omniprésente dans l'oeuvre de Brunschvicg, qui y voyait, selon une définition célèbre, le « laboratoire du philosophe 2 ». Au point que nombre de ses contemporains l'ont même accusé de réduire la philosophie à l'histoire 3. Pourtant, le type d'historicité réellement impliqué par sa philosophie scientifique reste une question peu éclairée, qui n'a pas encore été élucidée comme elle le mériterait. Dans ces pages, nous allons d'abord souligner pourquoi l'histoire est le complément naturel de l'idéalisme critique. Ensuite, nous mettrons en évidence la double logique (discontinuité/continuité) qui régit la conception brunschvicgienne de l'histoire. Enfin, nous analyserons l'héritage de cette conception dans la génération suivante, en nous concentrant sur le cas de Raymond Aron.
Classiques Garnier, 2019
Tout en occupant une place déterminée dans l’histoire de la philosophie occidentale, la non-philosophie de François Laruelle se situe aussi en dehors de cette histoire, pouvant même aller jusqu’à la nier. C’est à ce deuxième aspect que nous nous intéressons. En renvoyant à l’ouvrage récemment paru sur la Christo-fiction, nous nous demanderons comment la non-philosophie, tout en étant “anhistorique”, peut nous aider à penser un mode d’historicité, spécifique non plus de l’Occident mais de la Russie.
Le propos de ces quelques pages n'est pas de faire l'histoire de la philologie mais de relever quelques faits saillants depuis les temps anciens jusqu'à nos jours. Ce rapide parcours rappelle que le philologue est un passeur, il doit toujours chercher à expliquer, commenter et comparer des textes en tenant compte des cultures d’origine et de réception.
2012
Vincent Duclert, professeur agregePerrine Simon-Nahum, Philippe Artieres, charges de recherche au CNRSJudith Revel, maitre de conferences a l’Universite Paris-I/Pantheon-Sorbonne Histoire des engagements intellectuels a l’epoque contemporaine. Le moment politique de la philosophie francaise Ce seminaire etudie la philosophie francaise lorsqu’a l’epoque contemporaine (XIXe-XXIe siecle) elle se saisit d’objets et d’enjeux politiques et qu’elle en donne des resolutions philosophiques, placant al...
Collectif: Problèmes épistémologiques en histoire de la philosophie, 2017
L'article montre que l'écriture de l'histoire de la philosophie souffre aujourd'hui encore d'un déficit de questionnement méthodologique et épistémologique. Cela tient d’abord à la confusion entretenue entre plusieurs types de tâches : écrire l'histoire de la philosophie n'est pas simplement restituer les doctrines du passé, expliquer ou commenter les auteurs de la tradition. D’autre part le fait que cette histoire soit essentiellement écrite par des philosophes introduit une certaine confusion dans les fins poursuivies, car se donner pour objet de connaître le passé et y trouver occasion de philosopher sont des objectifs distincts. En comparant les historiographies des autres disciplines (histoire des sciences, histoire des religions, histoire de l’art, etc.) à l’historiographie de la philosophie, nous indiquons quel tournant épistémologique devrait opérer cette dernière.
"Philosopher, c’est, pense-t-on, faire de l’histoire de la philosophie ; c’est lire et interpréter les textes canoniques des grands penseurs de la tradition européenne en suivant l’enchaînement des idées depuis les Grecs anciens. Cette manière de pratiquer la philosophie est devenue tellement naturelle qu’elle en a oublié sa propre historicité. D’où la nécessité de la mettre en évidence en examinant de près ses multiples conséquences. C’est justement un des objectifs de l’analytique des pratiques philosophiques entreprise dans le présent ouvrage. Ce livre propose en même temps une logique historique et herméneutique alternative s’inscrivant en faux contre la philosophie contemporaine, notamment dans ses diverses tentatives de « rupture », plus ou moins superficielles sur le plan pratique. Dans un dialogue avec les sciences humaines et sociales, il reprend à nouveaux frais et d’un tout autre point de vue les trois moments privilégiés de notre histoire de « la » philosophie (le commencement, le tournant moderne, le moment présent). Ne visant pourtant pas à entériner la réduction de la philosophie à une pratique historique et herméneutique, il s’agit avant tout de mettre en lumière la contingence d’une telle détermination afin de déplacer les marges de manœuvre imposées aux penseurs d’aujourd’hui et faire de la place à d’autres pratiques théoriques (qu’elles soient historiques et herméneutiques ou non). Le résultat, c’est une investigation méthodologique dont les enjeux et les conséquences dépassent de loin les limites de la philosophie dans son acceptation traditionnelle. Approximate English Translation: Philosophy, we tend to think, amounts to doing the history of philosophy, to reading and interpreting the canonical texts of the great thinkers of the European tradition, following the sequence of ideas since the ancient Greeks. This way of practicing philosophy has become so natural—at least within the ‘continental’ tradition—that it has forgotten its own historicity. It is for this reason that it is necessary to bring it to light by examining its multiple consequences. This is precisely one of the objectives of the analytic of philosophic practices undertaken in the present work. This book proposes, at the same time, an alternative historical and hermeneutic logic that critically distances itself from contemporary philosophy, particularly in its diverse attempts to propose a “rupture,” which remain more or less superficial at a practical level. In dialogue with the social and human sciences, it reassesses, from an entirely different point of view, the three privileged moments of our supposed history of philosophy (the beginning, the modern turn, the present moment). It does not aim, however, at endorsing the reduction of philosophy to a historical and hermeneutic practice. It is above all a matter of bringing to light the contingency of such a determination in order to displace the margins of maneuverability imposed on thinkers today and to make room for other theoretical practices (if they be historical and hermeneutic or not). The result is a methodological investigation whose stakes and consequences far surpass the limits of philosophy as it is traditionally understood."
Philosophiques, 2019
Dans ce texte, je procède à un examen critique de la position de Claude Panaccio sur la question de la pertinence philosophique de l'histoire de la philosophie. Bien que je sois d'accord avec Claude Panaccio pour reconnaître que l'histoire de la philosophie a bien une pertinence philosophique, je soutiens que cette pertinence n'est pas aussi importante qu'il le prétend.
HISTOIRE ET LITTERATURE ET PHILOSOPHIE , 2020
Il y a différentes façons d'aborder ce sujet. Le rapport entre philosophie et littérature peut s'envisager au travers du prisme des relations qui unissent imagination, morale et fiction ou sous l'angle d'une pertinence éthique de la littérature, relevant de la libre expérimentation de manières de vivre. Nous envisagerons le sujet sous un angle prospectif considérant que la philosophie omniprésente est dans l'oeuvre littéraire la dimension ontologique et le moteur de l'histoire humaine. Aussi, notre ligne conductrice sera la philosophie dans la littérature. En effet, que peut dire la littérature d'elle-même à partir d'un seul ouvrage, qu'il fût écrit en plusieurs tomes ou en un seul, lorsque ce travail d'écriture consiste à se suffire à lui-même ? Rien, on ne peut donc évincer la nécessité de parler du sens dans tous les sens d'ailleurs-signification, direction et perception. DÉFINITION DE LA PHILOSOPHIE Commençons donc par définir la philosophie et le philosophe : Le philosophe doit aller plus loin que le savant, faisant table rase de ce qui n'est qu'un symbole imaginatif, il verra le monde matériel se résoudre en un simple flux, une continuité d'écoulement, un devenir. […] La philosophie n'est pas seulement le retour de l'esprit à lui-même, la coïncidence de la conscience humaine avec le principe vivant d'où elle émane, une prise de contact avec l'effort créateur. Elle est l'approfondissement du devenir en général, l'évolutionnisme vrai, et par consé-quent le vrai prolongement de la science, −pourvu qu'on entende par ce dernier mot un ensemble de vérités constatées et démontrées 1. Voilà ce qu'en disait Bergson, 20 ans avant qu'il ne reçoive le prix Nobel de littérature « en reconnaissance de ses idées riches et vitales et de la brillante habileté avec laquelle elles ont été présentées. » 2 Bergson permet ici par sa présentation d'idées produite grâce l'écriture, mais cela aurait pu être tout autre moyen de mise en oeuvre de l'expression de sa pensée, d'appréhender la coïncidence entre cette conscience du langage littéraire et celle de la pensée philosophique qui l'anime. DÉFINITION DE LA LITTÉRATURE « La littérature est un ensemble d'oeuvres écrites ou orales auxquelles on reconnaît une valeur esthétique. C'est un art exprimant un idéal de beauté grâce aux productions littéraires, elle permet de manifester des émotions et de révéler aux lecteurs ou aux auditeurs ce qu'une personne a dans le coeur.
in C.J. Gill et Fr. Renaud (éd.), Hermeneutic Philosophy and Plato : Gadamer’s Response to the Philebus, Sankt Augustin, Academia Verlag, 2010
Le lecteur qui ouvre pour la première fois Platos dialektische Ethik, le premier livre de Gadamer (1931) issu de son Habilitationsschrift de 1929, peut être surpris, voire dérouté, par l'usage constant qui y est fait de la conceptualité heideggérienne 1 . En effet, alors que cet ouvrage se présente, du moins dans sa seconde partie, comme un commentaire suivi du Philèbe, il y est constamment question du Dasein et de ses possibilités d'être, de son « êtredécouvrant » (Entdeckendsein) et de la vérité comme « être-découvert » (Entdecktheit), du « laisser faire encontre » (Begegnenlassen) du monde, de « disposition » (Befindlichkeit) et de « tonalité affective » (Stimmung), etc. Dès l'avant-propos de la première édition, Gadamer prévient d'ailleurs le lecteur qu'il fera « un renvoi fréquent, explicite ou implicite », à Sein und Zeit 2 . Pourtant, il prétend dans l'avant-propos de la troisième édition (1982) que son interprétation lui paraît conserver toute sa pertinence en ce qui concerne la fidélité au texte (Textnähe) 3 . Comment peut-il revendiquer une telle fidélité tout en reconnaissant l'influence décisive de Heidegger sur sa propre interprétation ? N'y a-t-il pas une incompatibilité de principe entre la fidélité au texte et l'usage d'une conceptualité étrangère ? Aux yeux de Gadamer, non seulement il n'y a là aucune incompatibilité, mais en un certain sens, la véritable fidélité au texte n'est possible qu'à ce prix.
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