Papers by Vanina Gere
La Belle Revue: With or Without Engagement, 2018
Translation from the French by Anna Knight
La Belle Revue: Avec ou sans engagements, 2018

Do the silhouettes of Kara Walker, an art world star, still need an introduction?1 Exhibited worl... more Do the silhouettes of Kara Walker, an art world star, still need an introduction?1 Exhibited worldwide over almost two decades now, Walker’s black cutouts have been the subjects of a prolific body of exegesis. Hardly any new publication on blackness in the United States seems to be released without mentioning her.2 Walker’s cutouts, seen as her signature style, to the point where she is now regarded as an “Old Master,”—or should we say, “Old Mistress”—in silhouettes, are the main focus of critics and commentators’ attention. One of Walker’s debut pieces, The End of Uncle Tom and the Allegorical Tableau of Eva in Heaven (1995, Jeffrey Deitch collection, New York; figure 5.1), remains, up to now, one of her most-analyzed works, be it within the academic fields of art history, English, or gender studies.3 When Walker started out with the silhouette in the early 1990s, it was an obscure medium that had all but fallen into oblivion, and she brought it back to life. In contemporary visual...
In a lively interview cyberfeminist Angela Washko explains how “digi-feminism” is
currently chall... more In a lively interview cyberfeminist Angela Washko explains how “digi-feminism” is
currently challenging cybersexism and existing conditions of the web; she discusses
her past and current video projects and how to fight harassment against cyberactivist
on the web. And if you ask her what the political aspect of her work is, she will say
“all of it is political”.
This paper is an English translation of "La représentation comme violence: l'art de Kara Walker",... more This paper is an English translation of "La représentation comme violence: l'art de Kara Walker", which envisages the work of Kara Walker as a critique of the notion of representation itself
Cet article envisage l'art de Kara Walker comme une critique de la notion de représentation.
Http Www Theses Fr, Dec 8, 2012
Politics of Sound
Cet article dresse un parallèle entre la réception critique de la Biennale du Whitney de 1993 et ... more Cet article dresse un parallèle entre la réception critique de la Biennale du Whitney de 1993 et celle de la Biennale de Venise de 2015, afin de comprendre comment se traduisent les structures de pensée dominantes eurocentrées dans la critique d'art. Il aborde également le silence critique autour de l'utilisation problématique du blackface dans l'art contemporain en France.
Tracés, Jan 1, 2011
... Née en 1968 à Stockton, en Californie, Kara Walker a été propulsée sur le devant de la scène ... more ... Née en 1968 à Stockton, en Californie, Kara Walker a été propulsée sur le devant de la scène artistique contemporaine américaine dès le début de sa carrière (1994) grâce à ses installations grandeur nature de silhouettes découpées dans du papier noir qui représentent des ...
Tracés. Revue de Sciences humaines, 19, Jan 1, 2012
Talks by Vanina Gere

L’omniprésence des violences faites aux femmes, notamment celles des violences à caractère sexuel... more L’omniprésence des violences faites aux femmes, notamment celles des violences à caractère sexuel a amené l’écrivaine et militante féministe Andrea Dworkin à prononcer en 1984, devant une assemblée essentiellement masculine, ces paroles célèbres : « Je veux une trêve de 24 heures pendant laquelle il n’y aura pas de viol. » L’analyse des violences systémiques dressée par Dworkin recouvre également et notoirement les violences symboliques, par les attaques de cette théoricienne contre la pornographie hétérosexuelle mainstream. S’attaquer de front aux violences misogynes, aux représentations misogynes, et aux représentations misogynes de la violence (qu’elles soit perpétrée contre ou par des femmes) c’est posséder la conviction qu’elles se nourrissent toutes dans une dynamique constante : d’une part, les violences faites aux femmes peuvent reposer sur des images stéréotypées (celle de leur vulnérabilité, donc de leur qualité de proie facile, donc de la possibilité d’agresser sans difficulté) ; tandis que les images de femmes violentées, par leur prolifération, viennent banaliser les actes commis contre les femmes en tant que telles, etc. Dans son ouvrage généalogique sur l’autodéfense, la philosophe Elsa Dorlin émettait d’ailleurs l’hypothèse selon laquelle l’échec des campagnes visuelles publiques de sensibilisation aux violences conjugales tenait à ce que les images qu’elles donnaient à voir reproduisaient ce contre quoi elles étaient censées lutter : à savoir, qu’en montrant des femmes dans des positions d’objets vouées à un « destin funeste » qu’elles subissent passivement, elles alimentent le fantasme de la toute-puissance des agresseurs et de l’impuissance absolue des victimes.
A contrario, l’autodéfense féministe, qui se développe au travers du wendo dans les années 1970 au Canada, non seulement propose des alternatives à ces représentations dans sa méthodologie, mais sert aussi à commencer le long travail d’éradication de ces représentations stéréotypées toxiques.
Au cours de la même décennie, dans le sillage de l’apparition des comix, des artistes commencent se regrouper pour publier des comix en non-mixité. Wimmen’s Comix devient notamment le titre officiel d'un magazine édité entièrement par des femmes, publiant des histoires créées par des femmes, d’après des appels à contribution. Trina Robbins, l’une des fondatrices de ce magazine, fait partie des artistes qui n’ont pas hésité à critiquer ouvertement la misogynie patente de Crumb, si souvent passée sous silence ou excusée sous couvert de la licence artistique ou encore de l’humour.
La contribution de Wimmen’s Comix est multiple : il s’agissait de rendre visible le travail des artistes femmes. Toutefois, on peut aussi avancer que Wimmen’s Comix constitue une forme de riposte artistique : parce qu’elle propose des points de vue de femmes (amateures ou professionnelles) via la bande dessinée , et qu’elle donne à lire des histoires racontées, imaginées, rapportées par des femmes. Des femmes autrices de bande dessinée racontant leur vie quotidienne ou rêvée : d’objets subissants dans les comics de grande franchise (DC, Marvel IMAGE) et dans les comix underground, les femmes deviennent sujets agissants en tant qu’autrices, mais aussi en tant que protagonistes. Et dans ce double contexte de riposte face à la violence symbolique mais aussi à la violence réelle, les comix underground créés par des féministes (qu’elles aient choisi de s’appeler ainsi dès le départ ou a posteriori) représentent souvent des femmes violentes, des femmes utilisant la violence et/ou la force physique : principalement pour se défendre, mais pas uniquement.
Ce travail, qui couvrira des artistes de bande dessinée underground nord-américaine et britannique, sur une période allant de 1972 jusqu’aux années 2000, ne visera donc pas tant à mettre en lumière le contraste entre les femmes-objets de la bande dessinée sexiste et les femmes-sujets de la bande dessinée féministe, mais à dégager quelques lignes de la représentation des usages de la violence par les femmes grâce à l’éclairage de l’autodéfense féministe, non tant dans ses fins (stopper une agression, rester en vie) que dans ses effets secondaires ou ses moyens : à savoir, apprendre à (re)prendre de la place, à se réapproprier l’espace (physique et mental), à affirmer la légitimité de son existence, à désapprendre les modèles aliénants, et enfin, à construire des modèles d’identification alternatifs, qui mettent l’accent sur la sororité, la bienveillance, et la lutte collective.

Aujourd’hui, par appropriation culturelle, on entend le fait d’utiliser de manière décorative un ... more Aujourd’hui, par appropriation culturelle, on entend le fait d’utiliser de manière décorative un trope propre à une communauté minoritaire.
On entend la réutilisation hors contexte de contenu (artistique ou non), d’images (fixes et animées), de terminologies ou encore de pratiques venant d’un milieu minoritaire et/ou militant.
On entend aussi le fait qu’une personne célèbre (notamment un.e artiste) imite un.e autre artiste, voire plagie son travail, voire le cite de manière un peu trop littérale - sans lui rendre hommage, sans citer ses sources, ou encore le cite de manière totalement dépolitisée.
Quels sont les enjeux politiques, économiques et culturels que recouvre "l'appropriation culturelle", concept importé des États-Unis? Quelle est son histoire? Comment ce concept permet-il d'articuler violence symbolique à la violence physique? En quoi l'appropriation est-elle différente de l'hybridation? Peut-elle encore constituer une stratégie minoritaire?
C'est en s'appuyant sur de nombreux exemples, historiques et contemporains, dans l'art moderne et contemporain, la culture visuelle et la musique, que ce travail donne des pistes de réflexion sur ce sujet.
Manifeste du 19 octobre 2017. Résister dans le contexte politique contemporain, dans et par le tr... more Manifeste du 19 octobre 2017. Résister dans le contexte politique contemporain, dans et par le travail de la culture. Quels sont les outils contemporains de l'émancipation et de la résistance?
Books by Vanina Gere

Les Presses du réel - oeuvres en société, 2019
Ce livre retrace le parcours de Kara Walker (née en 1969), l'artiste afro-américaine la plus inte... more Ce livre retrace le parcours de Kara Walker (née en 1969), l'artiste afro-américaine la plus internationalement reconnue depuis Jean-Michel Basquiat, et revient sur l'histoire de la réception d'une œuvre qui affronte les limites de la représentation, en posant la question de la figuration du corps noir.
Puisant à la fois dans une méthode d'analyse formaliste et dans l'histoire politique de l'histoire de l'art, ce livre regarde les plus grandes œuvres de la plasticienne comme les plus confidentielles. Il revient sur l'histoire de la réception de l'œuvre de Kara Walker aux États-Unis, notamment en éclairant les controverses qui ont marqué ses grandes expositions depuis les années 1990. De ses incontournables silhouettes découpées dans du papier noir montrant des visions ricanantes et horrifiques d'un Vieux Sud esclavagiste, dont le kitsch emprunte à l'étourdissant imaginaire raciste au fondement de toute la culture visuelle américaine, jusqu'à sa géante éphémère en sucre dans un Williamsburg gentrifié (2014), Kara Walker affronte dans son travail les limites de la représentation. Comment intégrer la conscience de l'impossibilité de représenter les traumas collectifs dans le dispositif artistique, dans un contexte social et politique pollué par le racisme ? Comment figurer les corps noirs : c'est la question que nous pose Kara Walker et que ce livre tente d'explorer.
Exhibition reviews by Vanina Gere
ASAP Journal, 2022
This is a review of Rindon Johnson's first solo show in London at Chisenhale Gallery, that inters... more This is a review of Rindon Johnson's first solo show in London at Chisenhale Gallery, that intersects Black transfeminist views on reclaiming architecture, the symbolic, the monumental, and reflexions on the climate crisis.
La Vie des idées.fr , 2021
, dernières oeuvres par Vanina Géré Les dernières oeuvres plastiques de Derek Jarman, "peintures ... more , dernières oeuvres par Vanina Géré Les dernières oeuvres plastiques de Derek Jarman, "peintures textes" ou "peintures slogans", traduisent la colère face aux formes d'homophobie spécifiques aux années sida. Elles sont exposées cet automne au Centre d'Art d'Ivry-sur-Seine.
Books and Ideas , 2019
A detailed and critical review of Kara Walker's 2019 Turbine Hall Commission for Tate Modern, "Fo... more A detailed and critical review of Kara Walker's 2019 Turbine Hall Commission for Tate Modern, "Fons Americanus"
Uploads
Papers by Vanina Gere
currently challenging cybersexism and existing conditions of the web; she discusses
her past and current video projects and how to fight harassment against cyberactivist
on the web. And if you ask her what the political aspect of her work is, she will say
“all of it is political”.
Talks by Vanina Gere
A contrario, l’autodéfense féministe, qui se développe au travers du wendo dans les années 1970 au Canada, non seulement propose des alternatives à ces représentations dans sa méthodologie, mais sert aussi à commencer le long travail d’éradication de ces représentations stéréotypées toxiques.
Au cours de la même décennie, dans le sillage de l’apparition des comix, des artistes commencent se regrouper pour publier des comix en non-mixité. Wimmen’s Comix devient notamment le titre officiel d'un magazine édité entièrement par des femmes, publiant des histoires créées par des femmes, d’après des appels à contribution. Trina Robbins, l’une des fondatrices de ce magazine, fait partie des artistes qui n’ont pas hésité à critiquer ouvertement la misogynie patente de Crumb, si souvent passée sous silence ou excusée sous couvert de la licence artistique ou encore de l’humour.
La contribution de Wimmen’s Comix est multiple : il s’agissait de rendre visible le travail des artistes femmes. Toutefois, on peut aussi avancer que Wimmen’s Comix constitue une forme de riposte artistique : parce qu’elle propose des points de vue de femmes (amateures ou professionnelles) via la bande dessinée , et qu’elle donne à lire des histoires racontées, imaginées, rapportées par des femmes. Des femmes autrices de bande dessinée racontant leur vie quotidienne ou rêvée : d’objets subissants dans les comics de grande franchise (DC, Marvel IMAGE) et dans les comix underground, les femmes deviennent sujets agissants en tant qu’autrices, mais aussi en tant que protagonistes. Et dans ce double contexte de riposte face à la violence symbolique mais aussi à la violence réelle, les comix underground créés par des féministes (qu’elles aient choisi de s’appeler ainsi dès le départ ou a posteriori) représentent souvent des femmes violentes, des femmes utilisant la violence et/ou la force physique : principalement pour se défendre, mais pas uniquement.
Ce travail, qui couvrira des artistes de bande dessinée underground nord-américaine et britannique, sur une période allant de 1972 jusqu’aux années 2000, ne visera donc pas tant à mettre en lumière le contraste entre les femmes-objets de la bande dessinée sexiste et les femmes-sujets de la bande dessinée féministe, mais à dégager quelques lignes de la représentation des usages de la violence par les femmes grâce à l’éclairage de l’autodéfense féministe, non tant dans ses fins (stopper une agression, rester en vie) que dans ses effets secondaires ou ses moyens : à savoir, apprendre à (re)prendre de la place, à se réapproprier l’espace (physique et mental), à affirmer la légitimité de son existence, à désapprendre les modèles aliénants, et enfin, à construire des modèles d’identification alternatifs, qui mettent l’accent sur la sororité, la bienveillance, et la lutte collective.
On entend la réutilisation hors contexte de contenu (artistique ou non), d’images (fixes et animées), de terminologies ou encore de pratiques venant d’un milieu minoritaire et/ou militant.
On entend aussi le fait qu’une personne célèbre (notamment un.e artiste) imite un.e autre artiste, voire plagie son travail, voire le cite de manière un peu trop littérale - sans lui rendre hommage, sans citer ses sources, ou encore le cite de manière totalement dépolitisée.
Quels sont les enjeux politiques, économiques et culturels que recouvre "l'appropriation culturelle", concept importé des États-Unis? Quelle est son histoire? Comment ce concept permet-il d'articuler violence symbolique à la violence physique? En quoi l'appropriation est-elle différente de l'hybridation? Peut-elle encore constituer une stratégie minoritaire?
C'est en s'appuyant sur de nombreux exemples, historiques et contemporains, dans l'art moderne et contemporain, la culture visuelle et la musique, que ce travail donne des pistes de réflexion sur ce sujet.
Books by Vanina Gere
Puisant à la fois dans une méthode d'analyse formaliste et dans l'histoire politique de l'histoire de l'art, ce livre regarde les plus grandes œuvres de la plasticienne comme les plus confidentielles. Il revient sur l'histoire de la réception de l'œuvre de Kara Walker aux États-Unis, notamment en éclairant les controverses qui ont marqué ses grandes expositions depuis les années 1990. De ses incontournables silhouettes découpées dans du papier noir montrant des visions ricanantes et horrifiques d'un Vieux Sud esclavagiste, dont le kitsch emprunte à l'étourdissant imaginaire raciste au fondement de toute la culture visuelle américaine, jusqu'à sa géante éphémère en sucre dans un Williamsburg gentrifié (2014), Kara Walker affronte dans son travail les limites de la représentation. Comment intégrer la conscience de l'impossibilité de représenter les traumas collectifs dans le dispositif artistique, dans un contexte social et politique pollué par le racisme ? Comment figurer les corps noirs : c'est la question que nous pose Kara Walker et que ce livre tente d'explorer.
Exhibition reviews by Vanina Gere
currently challenging cybersexism and existing conditions of the web; she discusses
her past and current video projects and how to fight harassment against cyberactivist
on the web. And if you ask her what the political aspect of her work is, she will say
“all of it is political”.
A contrario, l’autodéfense féministe, qui se développe au travers du wendo dans les années 1970 au Canada, non seulement propose des alternatives à ces représentations dans sa méthodologie, mais sert aussi à commencer le long travail d’éradication de ces représentations stéréotypées toxiques.
Au cours de la même décennie, dans le sillage de l’apparition des comix, des artistes commencent se regrouper pour publier des comix en non-mixité. Wimmen’s Comix devient notamment le titre officiel d'un magazine édité entièrement par des femmes, publiant des histoires créées par des femmes, d’après des appels à contribution. Trina Robbins, l’une des fondatrices de ce magazine, fait partie des artistes qui n’ont pas hésité à critiquer ouvertement la misogynie patente de Crumb, si souvent passée sous silence ou excusée sous couvert de la licence artistique ou encore de l’humour.
La contribution de Wimmen’s Comix est multiple : il s’agissait de rendre visible le travail des artistes femmes. Toutefois, on peut aussi avancer que Wimmen’s Comix constitue une forme de riposte artistique : parce qu’elle propose des points de vue de femmes (amateures ou professionnelles) via la bande dessinée , et qu’elle donne à lire des histoires racontées, imaginées, rapportées par des femmes. Des femmes autrices de bande dessinée racontant leur vie quotidienne ou rêvée : d’objets subissants dans les comics de grande franchise (DC, Marvel IMAGE) et dans les comix underground, les femmes deviennent sujets agissants en tant qu’autrices, mais aussi en tant que protagonistes. Et dans ce double contexte de riposte face à la violence symbolique mais aussi à la violence réelle, les comix underground créés par des féministes (qu’elles aient choisi de s’appeler ainsi dès le départ ou a posteriori) représentent souvent des femmes violentes, des femmes utilisant la violence et/ou la force physique : principalement pour se défendre, mais pas uniquement.
Ce travail, qui couvrira des artistes de bande dessinée underground nord-américaine et britannique, sur une période allant de 1972 jusqu’aux années 2000, ne visera donc pas tant à mettre en lumière le contraste entre les femmes-objets de la bande dessinée sexiste et les femmes-sujets de la bande dessinée féministe, mais à dégager quelques lignes de la représentation des usages de la violence par les femmes grâce à l’éclairage de l’autodéfense féministe, non tant dans ses fins (stopper une agression, rester en vie) que dans ses effets secondaires ou ses moyens : à savoir, apprendre à (re)prendre de la place, à se réapproprier l’espace (physique et mental), à affirmer la légitimité de son existence, à désapprendre les modèles aliénants, et enfin, à construire des modèles d’identification alternatifs, qui mettent l’accent sur la sororité, la bienveillance, et la lutte collective.
On entend la réutilisation hors contexte de contenu (artistique ou non), d’images (fixes et animées), de terminologies ou encore de pratiques venant d’un milieu minoritaire et/ou militant.
On entend aussi le fait qu’une personne célèbre (notamment un.e artiste) imite un.e autre artiste, voire plagie son travail, voire le cite de manière un peu trop littérale - sans lui rendre hommage, sans citer ses sources, ou encore le cite de manière totalement dépolitisée.
Quels sont les enjeux politiques, économiques et culturels que recouvre "l'appropriation culturelle", concept importé des États-Unis? Quelle est son histoire? Comment ce concept permet-il d'articuler violence symbolique à la violence physique? En quoi l'appropriation est-elle différente de l'hybridation? Peut-elle encore constituer une stratégie minoritaire?
C'est en s'appuyant sur de nombreux exemples, historiques et contemporains, dans l'art moderne et contemporain, la culture visuelle et la musique, que ce travail donne des pistes de réflexion sur ce sujet.
Puisant à la fois dans une méthode d'analyse formaliste et dans l'histoire politique de l'histoire de l'art, ce livre regarde les plus grandes œuvres de la plasticienne comme les plus confidentielles. Il revient sur l'histoire de la réception de l'œuvre de Kara Walker aux États-Unis, notamment en éclairant les controverses qui ont marqué ses grandes expositions depuis les années 1990. De ses incontournables silhouettes découpées dans du papier noir montrant des visions ricanantes et horrifiques d'un Vieux Sud esclavagiste, dont le kitsch emprunte à l'étourdissant imaginaire raciste au fondement de toute la culture visuelle américaine, jusqu'à sa géante éphémère en sucre dans un Williamsburg gentrifié (2014), Kara Walker affronte dans son travail les limites de la représentation. Comment intégrer la conscience de l'impossibilité de représenter les traumas collectifs dans le dispositif artistique, dans un contexte social et politique pollué par le racisme ? Comment figurer les corps noirs : c'est la question que nous pose Kara Walker et que ce livre tente d'explorer.
La diffusion des cultures et savoir-faire militants historiques est-elle possible, et comment l’articuler à celle des pratiques militantes actuelles? Comment traverser les générations tout en réinventant les pratiques de résistance politique et de changement positif ? Au cours de cette journée d’étude sur l’émancipation féministe, Ces questions seront examinées au prisme des pratiques de la non-mixité et de la self-défense au cours de cette journée d’étude rassemblant militant.e.s, chercheu.r.se.s, artistes, travailleur.se.s de la culture.
Attestant bien plus un pragmatisme de la lutte qu’un programme politique unifié, la non-mixité est employée dans des secteurs très divers. Quelle est la pertinence sociopolitique des espaces non mixtes aujourd’hui ? Pourquoi font-ils retour/sont-ils rendus plus visibles actuellement ? Quelle a été leur fonction dans les mouvements de libération des femmes dans les années 1970 ? Moyen et moment de la conscientisation, de l’émancipation et de la formation, la non-mixité propose des systèmes d’organisation égalitaires et bienveillants ; cette journée permettra d’exposer quelques exemples des milieux dans lesquelles elle peut, et a pu, se déployer.
tous ses produits dérivés, permettent par exemple de fusionner la valeur historique de ces produits (liés à l’esclavage et au passé colonial), leur valeur actuelle (révélateurs des inégalités économiques et politiques à l’échelle planétaire), et leur valeur symbolique (associés à tout un univers de fantasmes racistes). La communication tente ainsi de montrer comment certains produits, et particulièrement le sucre, dans deux installations de Madgalena Campos-Pons et Kara Walker, permettent d'associer la consommation alimentaire à la consommation (réification et/ou négation) de l’Autre, tout en posant la question de la relation de l’œuvre d’art et de l’artiste à la consommation culturelle. La mise en question de la notion de partage étant particulièrement poignante chez Campos-Pons et Walker, on avancera que si leurs installations détournent la fonction du sucre, c'est pour mettre au jour la dimension léonine et monstrueuse d'un pacte social reposant sur l'exploitation humaine.
Giving a brief survey of Walker's early career and visual strategies, this presentation will then focus on the short time-span between 2006 and 2009 in Walker's career, and look at selected works from three recent shows by Walker (2006, 2007, 2009), in order to highlight her reflection on her own position as an internationally-acclaimed black woman artist, and her interrogations regarding the possible role of the visual arts in the fight against racism.