Papers by Magdalene THOMASSEN
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Religions 2024, 15(9), 1117;, 2024
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Revue Théologique des Bernardins, 2018
Religions, 2023
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english translation of General Introduction to the French publication at Cerf 2017
GENERAL INTRODUCTION "I am not afraid of the word 'God', which appears quite often in my essays,"... more GENERAL INTRODUCTION "I am not afraid of the word 'God', which appears quite often in my essays," says Levinas. 1 Indeed, from the earliest writings, "God" is frequently named, with a kind of obviousness, naturally, as if in passing. Also, this word will take on greater emphasis as Levinas' thought develops, right up to the works of maturity, where for philosophy to "hear a God not contaminated by Being" is formulated as a "precarious" possibility, 2 and where research on "the possibility [...] of understanding the word 'God' as a significant word" is proposed as an explicit task. 3 Yet God is not a theme in the philosophy of Levinas; he has not written any "treatise" on God or on the divine; his philosophical texts rarely speak of God, they rarely make statements about God. Even in the work which for the first time includes "this extraordinary name" in its title, 4 Levinas retains a discretion as to the question of Godn-although "indiscretion" with regard to the unspeakable, he argues, "is probably the very task of philosophy". 5 Why such discretion? A God Adequate to Reason Levinas' criticism of the Western philosophical tradition is well known: although the search for transcendence is inherent in the movement of philosophical thought-a movement that "leaves a world that is intimate and familiar" and moves towards the absolutely other, "toward the stranger, toward a beyond" 6-philosophy would immediately have betrayed it by reducing "the Other to the Same", by submitting the otherness of a radical transcendence to the grasp of the cogito of the subject. Any experience would thus be led by a conceptual thematization into the totality of being, and transcendence would from the outset have been brought back to immanence. 7 The thematization of divine transcendence is no exception here. The question of God is posed in the terms of his existence; "once thought, this God is immediately situated within the "gesture of being" [...] as a being [étant] par excellence" 8-and both philosophical and theological research has propagated a God subjugated to a concept, "adequate to reason": "Western philosophy coincides with 1 EI, p. 101 / EI, p. 105. 2 AE, p. x. / OB, p. xlviii. 3 DVI, p. 7. / GCM, p. xi. 4 DVI, p. 8. / GCM, p. xii.

Pour commencer, situons brièvement les deux philosophes qui sont au centre de cette journée-perso... more Pour commencer, situons brièvement les deux philosophes qui sont au centre de cette journée-personnages que la plupart d'entre vous connaît déjà, je pense : Edith Stein (1891-1942) est née à Breslau en Prusse, maintenant en Pologne, dans une famille juive de douze enfants, dont elle est la cadette. Ayant commencé ses études en science humaines à Breslau, elle passe aux études en philosophie, et à partir de 1913 elle est engagée dans ce qu'on appelle le premier « cercle de Göttingen » autour du philosophe Edmund Husserl. Après avoir soutenu sa thèse en 1916, elle travaille comme assistante de Husserl de 1916 à 1918, quand elle choisit d'entamer d'autres projets et est remplacée par Heidegger. Dix ans plus tard, un jeune « étudiant doué », selon Husserl lui-même, se présent à Fribourg pour étudier sous sa direction-c'était l'année académique 1928-29. Emmanuel Levinas (1906-1995) est lui aussi issu d'une famille juive, l'aîné de trois frères, de 15 ans plus jeune qu'Edith. Originaire de Kaunas en Lituanie, il est naturalisé citoyen français en 1930, l'année même où il soutient sa thèse de doctorat sur la philosophie de Husserl. Après son année à Fribourg, où il assista aussi aux conférences de Heidegger, il était un des premiers à introduire la phénoménologie en France. Au-delà de leurs points biographiques communs-dont les premiers sont l'héritage judaïque et l'inspiration de la phénoménologie d'Edmund Husserl-nous pouvons souligner trois thématiques qui philosophiquement sont centrales pour une lecture conjointe des deux philosophes en question-thématiques qui se reflètent dans les titres M. Thomassen: «Altérité et constitution du sujet chez E. Levinas: Devenir soi par un autre», Colloque du Groupe de Recherche Steinienne, Collège des Bernardins, Paris, 20. mai 2017. 2 structurant les interventions de la matinée et de l'après-midi et qui seront approfondies au cours de notre journée : Il s'agit d'une pensée de la personne, d'une pensée de l'altérité de l'autre, et d'une pensée s'ouvrant à Dieu. Ces thématiques-ces trois dimensions intimement liées-se trouvent au coeur du travail des deux philosophes, et elles sont explorées avec à la fois des convergences et des divergences de pensée que nous allons voir. Dans cette intervention, nous abordons d'abord la pensée d'Emmanuel Levinas. La pensée de l'altérité s'inscrit chez Levinas dans une recherche de penser une transcendance radicale. Cette recherche se décrit d'abord en termes d'une critique des traditions de la pensée occidentale dites totalisantes ; la critique d'une philosophie de l'immanence où le sens de l'intelligible s'annonce toujours à partir d'un horizon, d'un monde, d'une ontologie. Il ne s'agit évidemment pas pour Levinas d'une tentative pour repousser ou négliger l'être, mais de chercher l'ouverture possible de sa totalisation 1. Il ne s'agit pas non plus de se tourner vers un autre type d'être, ou vers des « arrièremondes » comme on dit-il s'agit de dépasser la pensée ontologique tout court 2. Il s'agit de chercher une extériorité absolument séparée du monde, mais telle qu'elle se joue à l'intérieur de notre vie au monde, telle qu'elle « se reflète à l'intérieur de la totalité et de l'histoire, à l'intérieur de l'expérience 3 », soutient Levinas. La question qui se pose, par suite, serait celle de savoir comment une altérité absolument extérieure peut s'entendre à l'intérieur de notre vie mondaine? Ou autrement

La thèse présente une relecture chronologique et systématique de la question de Dieu dans la phil... more La thèse présente une relecture chronologique et systématique de la question de Dieu dans la philosophie d'Emmanuel Levinas : elle se propose d'examiner le mouvement plurivoque et ambiguë de la « trace » par lequel se dessine le sens du mot 'Dieu' dans cette philosophie. En identifiant l'enchevêtrement de trois champs de recherche qui se déploient à travers l'oeuvre – les foyers thématiques de la sortie, de la socialité et de la signifiance –, nous tentons de montrer qu'à travers eux se découvrent trois modalités de la notion de la « trace » qui pénètre la pensée de Levinas sur Dieu et sur l'homme inséparablement. Nous avons d'abord suivi l'émergence de la question de Dieu depuis les premières insinuations jusqu'aux textes parus entre Totalité et Infini et Autrement qu'être (1 e partie) ; ensuite, nous avons exploré le déploiement autrement accentué d'une pensée de Dieu jumelée à une reformulation du sujet, au centre de la deuxième oeuvre maîtresse (2 e partie) ; enfin, nous avons relevés les points culminants de la recherche de la signifiance du mot Dieu tels qu'ils ont été approfondis et affirmés dans les oeuvres de la maturité (3 e partie). La complexité du travail de Levinas sur la question de Dieu en philosophie se lit dans la densité de la notion de la trace : inscrite (1) dans le visage d'autrui, (2) dans la passivité du sujet et (3) dans le dire prophétique, elle permet de penser Dieu comme l'absence-présence d'une transcendance radicale, transcendance qui dans toute sa séparation absolue néanmoins affecte l'immanence et s'incarne comme intelligibilité première. Summary The theses presents a chronological and systematic re-reading of the question of God in the philosophy of Emmanuel Levinas, and examines the ambiguous and equivocal movement of the " trace " through which is delineated the meaning of the word 'God' in this philosophy. By identifying three areas of research interweaving throughout his work – the three thematic clusters of 'exit', of 'sociality' and of 'significance' –, it is shown how three modalities of the notion of the " trace " are exposed through these areas: the " trace " in its equivocal formulation penetrates the thinking of Levinas on God and man inseparably. First we follow the emergence of the question of God from the first early suggestions through the texts appearing between Totality and Infinity and Otherwise than being (part 1); then we explore the more accentuate thinking on God in association with a reformulation of the subject, at the heart of Levinas' second major work (part 2); finally we drawn attention to the culminating points of the research on the meaning of the word 'God' as deepened and corroborated in Levinas' later works (part 3). The complexity of the work of Levinas on the question of God in philosophy may be read through the density of the notion of the trace: Inscribed in (1) the face of the other, (2) the passivity of the subject (3) the prophetic saying, it makes it possible to think God as the absence-presence of a radical transcendence, a transcendence that in all its absolute separation still affects immanence and incarnates itself as original intelligibility.

La thèse présente une relecture chronologique et systématique de la question de Dieu dans la phil... more La thèse présente une relecture chronologique et systématique de la question de Dieu dans la philosophie d'Emmanuel Levinas : elle se propose d'examiner le mouvement plurivoque et ambiguë de la « trace » par lequel, soutenons-nous, se dessine le sens du mot 'Dieu' dans cette philosophie. Étant donnée le projet levinassien de penser Dieu autre que l'être et antérieur au connaître, la question se pose : comment une transcendance si pure serait-elle pensable ? Comment cette altérité hors l'être pourrait-elle affecter l'immanence? Comment, finalement, cet indicible pourrait-il se dire et ainsi signifier dans le langage ? Le projet de notre travail vise à explorer comment Levinas tente à répondre aux défis des telles questions, et, en prolongeant ces réponses, à élaborer la signifiance du mot 'Dieu'. Nous soutenons qu'en effet, c'est par l'absence-présence du mouvement de la trace que la relation à Dieu peut se penser selon Levinas : la notion de la trace permet de penser Dieu comme (i) une transcendance radicale ; transcendance (ii) qui dans toute sa séparation absolue néanmoins affecte l'immanence ; transcendance (iii) qui s'incarne comme intelligibilité première. Autrement dit : nous pensons avoir étayé que dans la philosophie levinassienne, où la relation à Dieu ne s'effectue que dans la proximité d'autrui, les traces de Dieu s'insinuent dans (i) l'éclat de la transcendance du Visage où s'ouvre une sortie de l'immanence de l'être ; dans (ii) la passivité du sujet qui dans la socialité est affecté et obéit à l'appel au Bien; dans (iii) la signifiance d'un Dire originaire qui conjugue la transcendance et l'immanence dans la parole de cette obéissance. Ainsi se dit Dieu. C'est donc par trois modalités de rupture que le trajet de la question de Dieu dans la philosophie levinassienne peut se lire : les champs thématiques de (i) la sortie de l'ontologie, de (ii) la socialité où le sujet est adonné à autrui et de (iii) la signifiance au-delà du concept et du savoir, forment trois foyers de recherche enchevêtrés et entrelacés, qui ensemble nous permettent de reprendre d'une manière systématique une lecture de la question de Dieu à travers l'oeuvre de Levinas. Dans ces trois foyers se décrivent les trois modalités de la notion de la « trace » qui pénètre la pensée de Levinas sur Dieu et sur l'homme inséparablement. La densité de cette notion nous permet de chercher les traces de Dieu telles qu'elles s'inscrivent dans (i) le visage d'autrui, dans (ii) la sainteté du sujet et dans (iii) le dire prophétique. Pour explorer la question de Dieu dans cette philosophie, nous cherchons à scruter le mouvement même de l'événement de « la trace » tel qu'il parcoure l'oeuvre de Levinas. Les
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La question de Dieu dans la philosophie d’Emmanuel Levinas est notablement complexe. D’une part, ... more La question de Dieu dans la philosophie d’Emmanuel Levinas est notablement complexe. D’une part, elle ne cesse de la traverser, d’autre part, elle s’y retrouve à peine explicitée. Cette complexité se révèle surtout dans la plurivocité de la notion de « trace » indissociable du sens que le mot « Dieu » y acquiert. La densité tripartite de cette notion, inscrite dans le « visage d’autrui », dans la « passivité du sujet » et dans le « dire prophétique », donne à penser Dieu comme absence-présence d’une transcendance radicale ; celle-ci, à même sa séparation absolue, affecte l’immanence et s’incarne comme intelligibilité première. Aussi est-ce l’événement de « la trace » en ces trois modalités, tel qu’il pénètre l’oeuvre de Levinas, que la présente étude cherche à examiner.
L’auteur
Magdalene Thomassen, docteur en philosophie (Sorbonne-Paris IV et Institut Catholique de Paris), est professeur à l’Université VID-Diakonhjemmet à Oslo (Norvège) et l’auteur de plusieurs articles sur Levinas et sur la phénoménologie contemporaine
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Magdalene Thomassen, docteur en philosophie (Sorbonne-Paris IV et Institut Catholique de Paris), est professeur à l’Université VID-Diakonhjemmet à Oslo (Norvège) et l’auteur de plusieurs articles sur Levinas et sur la phénoménologie contemporaine
L’auteur
Magdalene Thomassen, docteur en philosophie (Sorbonne-Paris IV et Institut Catholique de Paris), est professeur à l’Université VID-Diakonhjemmet à Oslo (Norvège) et l’auteur de plusieurs articles sur Levinas et sur la phénoménologie contemporaine