L'hypothèse générale à l'origine de cette recherche est que les transformations urbaine... more L'hypothèse générale à l'origine de cette recherche est que les transformations urbaines ne font pas l'économie des représentations et des imaginaires sociaux. Il est donc nécessaire que chaque image, parole ou récit recueilli soit rapporté à des situations concrètes que le ...
The primacy of artistic innovation and public intervention are the two characteristics which make... more The primacy of artistic innovation and public intervention are the two characteristics which make up theatre companies in the public sector. This results in the growth of a division of work and a generalization of the heterodox constraints such as the taking into account of political and administrative necessities. The theatre community forms a type of collective organization which disconnected from the various dimensions of this rationalization process, favours an economy of asceticism around a director whose authority, always rather fragile, is based on exemplary forms of sacrifice.
Comment l’art vient-il aux personnes, aux objets, aux activités ? Comment passe-t-on d’une activi... more Comment l’art vient-il aux personnes, aux objets, aux activités ? Comment passe-t-on d’une activité quelconque à un art, d’un simple artefact à une oœuvre et d’un praticien à un artiste ? C’est cette opération qu’explore ce livre, sous le nom d’« artification » : un déplacement durable et collectivement assumé de la frontière entre art et non-art. Conditions pratiques, techniques, sémantiques, juridiques, institutionnelles, organisationnelles… Les enquêtes réunies ici explorent ces différentes dimensions avec les outils de la sociologie pragmatique, attentive à la matérialité des actions observées en situation. Le lecteur circulera ainsi de la danse hip-hop à la photographie, du graf aux métiers d’art, de l’art naïf à l’art brut, des arts primitifs au théâtre, du cirque à la magie, de la typographie au cinéma, de la mode aux objets de culte et de la bande dessinée au patrimoine. Et c’est au terme de ce petit voyage en artification qu’il aura enfin réponse, précisément, à la question : quand y a-t-il art
L'article distingue l'idéal-type de la troupe en tant que communauté exemplaire de la com... more L'article distingue l'idéal-type de la troupe en tant que communauté exemplaire de la compagnie théâtrale. La première repose sur une série de dispositions anti-institutionnelles et d'engagement total qui explique l'usage récurrent des catégories religieuses. La seconde constitue, dans le cadre d'une économie artistique administrée, la forme que prend l'engagement vocationnel. Organisée autour du metteur en scène, la compagnie est constituée par un noyau, inégalement stable, de professionnels qui partagent une série de valeurs et de principes de jugement esthétiques, politiques et sociaux. Ils se caractérisent en particulier par leur distance à l'égard des règles de la société salariale
Les intermittents du spectacle, inscrits dans le régime chômage des salariés du secteur privé son... more Les intermittents du spectacle, inscrits dans le régime chômage des salariés du secteur privé sont juridiquement considérés comme des salariés. Cet article montre que, à la différence des institutions artistiques, dans la plupart des petites compagnies théâtrales, de multiples facteurs tendent à dissoudre tout lien de subordination entre les intermittents et leurs employeurs avec lesquels ils partagent de multiples valeurs et dispositions. Ils ont même un intérêt commun à une viabilité minimale de leur entreprise artistique. En conséquence, la grève, comme forme d'action classique du mouvement ouvrier est une forme de lutte marginale
" Echanges et spatialisation des publics de théâtre ", Sep 5, 2008
La décentralisation théâtrale, progressivement initiée dès 1947, puis développée à partir des ann... more La décentralisation théâtrale, progressivement initiée dès 1947, puis développée à partir des années soixante, est une des formes les plus anciennes d'imbrication d'une politique de démocratisation culturelle et d'une politique territorialisée. Rompant avec les dispositifs des tournées des théâtres privés parisiens, l'Etat soutient, dans un premier temps, l'implantation, dans de grands centres urbains, de troupes permanentes qui, à partir de ces derniers, devaient rayonner sur de vastes espaces régionaux. A partir des années soixante, ce dispositif se développe avec la démultiplication des structures culturelles. La généralisation des politiques culturelles a ainsi conduit à développer une "offre de proximité" multiforme avec le maintien d'une hiérarchie esthétique et institutionnelle (des théâtres nationaux installés, à une exception près, à Paris, à la compagnie indépendante en passant par les centres dramatiques) globalement parallèle à la hiérarchie des espaces urbains. La plupart des analyses des publics des théâtres (qu'elles relèvent de recherches centrées sur ce domaine ou qu'elles soient intégrées dans des études plus générales sur les pratiques culturelles) tendent à souligner les limites de ces politiques en insistant sur le caractère minoritaire de ces publics, inscrits dans les catégories placées dans le haut de la hiérarchie sociale et dotés principalement d'un fort capital culturel. La prise en compte plus spécifique de la dimension territoriale (avec la variable taille de l'agglomération) souligne ces propriétés, l'écart entre Paris intra-muros et les autres communes étant ainsi un des plus puissants quand on examine la fréquentation du théâtre (Donnat, 1997). Néanmoins, ces analyses ont tendance à homogénéiser les publics des théâtres et à en donner une perception statique. Notre communication se propose de rendre compte d'une recherche en cours sur la spatialisation des publics des théâtres de l'agglomération stéphanoise en déplaçant le regard sociologique habituel. Cette recherche s'appuie sur une enquête par questionnaire portant sur 23 lieux (dispersés sur une dizaine de communes) et 39 représentations sur l'année en cours, ce qui permet de prendre en compte une grande diversité d'institutions, de lieux et d'esthétiques (un centre dramatique inscrit dans le théâtre d'art, un Opéra-théâtre diffusant le théâtre privé parisien, des compagnies indépendantes, etc.) Nous visons à examiner le degré d'échange entre ces publics (donc leur plus ou moins grande segmentation) et leurs déplacements d'un lieux à un autre, ce qui conduit à considérer les effets territoriaux de l'implantation des ces lieux comme le poids de l'inscription de ces publics dans une ville, un quartier. On vise ainsi à distinguer plusieurs types de publics, dont on esquisse ici quelques traits fragmentaires : 1) les publics qui manifestent une intense activité de spectateur avec d'importants déplacements entre des communes et des lieux marqués par des esthétiques différenciées ; 2) les publics qui manifestent une intense activité mais dans un nombre limité de lieux avec des esthétiques plus proches ; 3) les publics peu mobiles avec une faible pratique
Cet article est consacree a la position ambivalente des metteurs en scene. En considerant certain... more Cet article est consacree a la position ambivalente des metteurs en scene. En considerant certains indicateurs (monopole des subventions publiques ; quasi exclusivite des commentaires journalistiques et universitaires) il est possible de considerer que ce groupe occupe une position centrale dans un espace social determine ; celui du theâtre public francais. Neanmoins, et notamment du fait que certaines proprietes de la representation theâtrale (dont sa dimension ephemere) deroge a certaines exigences de la definition occidentale de l'oeuvre d'art (telle que la permanence dans le siecle), cette reconnaissance sociale reste incertaine, sujette a de regulieres remises en cause.
Le régime de l’assurance chômage des intermittents (défini par deux annexes de la convention Uned... more Le régime de l’assurance chômage des intermittents (défini par deux annexes de la convention Unedic : l’annexe 8 pour les cadres et techniciens du cinéma et de l’audiovisuel, l’annexe 10 pour les artistes et techniciens du spectacle vivant), mis en place à la fin des années soixante, sous l’égide du CNPF et de la CGT, permet aux professionnels intégrés dans le dispositif de combiner des ressources nées de leur activité avec, au moment des périodes de chômage, des prestations sociales dont le ..
En depit des reserves initiales de l’auteur qui indique, des l’introduction, que son texte ne rel... more En depit des reserves initiales de l’auteur qui indique, des l’introduction, que son texte ne releve pas fondamentalement d’une histoire des luttes sociales dans un espace specifique (celui du spectacle), il apparait que tel est bien l’un des acquis essentiels de cet ouvrage, notamment du fait qu’il examine en profondeur les decennies qui precedent la periode la plus souvent etudiee (celle des annees 1980 et suivantes), ce qui lui permet de rompre avec une serie de presupposes. Mathieu Gregoi...
L'hypothèse générale à l'origine de cette recherche est que les transformations urbaine... more L'hypothèse générale à l'origine de cette recherche est que les transformations urbaines ne font pas l'économie des représentations et des imaginaires sociaux. Il est donc nécessaire que chaque image, parole ou récit recueilli soit rapporté à des situations concrètes que le ...
The primacy of artistic innovation and public intervention are the two characteristics which make... more The primacy of artistic innovation and public intervention are the two characteristics which make up theatre companies in the public sector. This results in the growth of a division of work and a generalization of the heterodox constraints such as the taking into account of political and administrative necessities. The theatre community forms a type of collective organization which disconnected from the various dimensions of this rationalization process, favours an economy of asceticism around a director whose authority, always rather fragile, is based on exemplary forms of sacrifice.
Comment l’art vient-il aux personnes, aux objets, aux activités ? Comment passe-t-on d’une activi... more Comment l’art vient-il aux personnes, aux objets, aux activités ? Comment passe-t-on d’une activité quelconque à un art, d’un simple artefact à une oœuvre et d’un praticien à un artiste ? C’est cette opération qu’explore ce livre, sous le nom d’« artification » : un déplacement durable et collectivement assumé de la frontière entre art et non-art. Conditions pratiques, techniques, sémantiques, juridiques, institutionnelles, organisationnelles… Les enquêtes réunies ici explorent ces différentes dimensions avec les outils de la sociologie pragmatique, attentive à la matérialité des actions observées en situation. Le lecteur circulera ainsi de la danse hip-hop à la photographie, du graf aux métiers d’art, de l’art naïf à l’art brut, des arts primitifs au théâtre, du cirque à la magie, de la typographie au cinéma, de la mode aux objets de culte et de la bande dessinée au patrimoine. Et c’est au terme de ce petit voyage en artification qu’il aura enfin réponse, précisément, à la question : quand y a-t-il art
L'article distingue l'idéal-type de la troupe en tant que communauté exemplaire de la com... more L'article distingue l'idéal-type de la troupe en tant que communauté exemplaire de la compagnie théâtrale. La première repose sur une série de dispositions anti-institutionnelles et d'engagement total qui explique l'usage récurrent des catégories religieuses. La seconde constitue, dans le cadre d'une économie artistique administrée, la forme que prend l'engagement vocationnel. Organisée autour du metteur en scène, la compagnie est constituée par un noyau, inégalement stable, de professionnels qui partagent une série de valeurs et de principes de jugement esthétiques, politiques et sociaux. Ils se caractérisent en particulier par leur distance à l'égard des règles de la société salariale
Les intermittents du spectacle, inscrits dans le régime chômage des salariés du secteur privé son... more Les intermittents du spectacle, inscrits dans le régime chômage des salariés du secteur privé sont juridiquement considérés comme des salariés. Cet article montre que, à la différence des institutions artistiques, dans la plupart des petites compagnies théâtrales, de multiples facteurs tendent à dissoudre tout lien de subordination entre les intermittents et leurs employeurs avec lesquels ils partagent de multiples valeurs et dispositions. Ils ont même un intérêt commun à une viabilité minimale de leur entreprise artistique. En conséquence, la grève, comme forme d'action classique du mouvement ouvrier est une forme de lutte marginale
" Echanges et spatialisation des publics de théâtre ", Sep 5, 2008
La décentralisation théâtrale, progressivement initiée dès 1947, puis développée à partir des ann... more La décentralisation théâtrale, progressivement initiée dès 1947, puis développée à partir des années soixante, est une des formes les plus anciennes d'imbrication d'une politique de démocratisation culturelle et d'une politique territorialisée. Rompant avec les dispositifs des tournées des théâtres privés parisiens, l'Etat soutient, dans un premier temps, l'implantation, dans de grands centres urbains, de troupes permanentes qui, à partir de ces derniers, devaient rayonner sur de vastes espaces régionaux. A partir des années soixante, ce dispositif se développe avec la démultiplication des structures culturelles. La généralisation des politiques culturelles a ainsi conduit à développer une "offre de proximité" multiforme avec le maintien d'une hiérarchie esthétique et institutionnelle (des théâtres nationaux installés, à une exception près, à Paris, à la compagnie indépendante en passant par les centres dramatiques) globalement parallèle à la hiérarchie des espaces urbains. La plupart des analyses des publics des théâtres (qu'elles relèvent de recherches centrées sur ce domaine ou qu'elles soient intégrées dans des études plus générales sur les pratiques culturelles) tendent à souligner les limites de ces politiques en insistant sur le caractère minoritaire de ces publics, inscrits dans les catégories placées dans le haut de la hiérarchie sociale et dotés principalement d'un fort capital culturel. La prise en compte plus spécifique de la dimension territoriale (avec la variable taille de l'agglomération) souligne ces propriétés, l'écart entre Paris intra-muros et les autres communes étant ainsi un des plus puissants quand on examine la fréquentation du théâtre (Donnat, 1997). Néanmoins, ces analyses ont tendance à homogénéiser les publics des théâtres et à en donner une perception statique. Notre communication se propose de rendre compte d'une recherche en cours sur la spatialisation des publics des théâtres de l'agglomération stéphanoise en déplaçant le regard sociologique habituel. Cette recherche s'appuie sur une enquête par questionnaire portant sur 23 lieux (dispersés sur une dizaine de communes) et 39 représentations sur l'année en cours, ce qui permet de prendre en compte une grande diversité d'institutions, de lieux et d'esthétiques (un centre dramatique inscrit dans le théâtre d'art, un Opéra-théâtre diffusant le théâtre privé parisien, des compagnies indépendantes, etc.) Nous visons à examiner le degré d'échange entre ces publics (donc leur plus ou moins grande segmentation) et leurs déplacements d'un lieux à un autre, ce qui conduit à considérer les effets territoriaux de l'implantation des ces lieux comme le poids de l'inscription de ces publics dans une ville, un quartier. On vise ainsi à distinguer plusieurs types de publics, dont on esquisse ici quelques traits fragmentaires : 1) les publics qui manifestent une intense activité de spectateur avec d'importants déplacements entre des communes et des lieux marqués par des esthétiques différenciées ; 2) les publics qui manifestent une intense activité mais dans un nombre limité de lieux avec des esthétiques plus proches ; 3) les publics peu mobiles avec une faible pratique
Cet article est consacree a la position ambivalente des metteurs en scene. En considerant certain... more Cet article est consacree a la position ambivalente des metteurs en scene. En considerant certains indicateurs (monopole des subventions publiques ; quasi exclusivite des commentaires journalistiques et universitaires) il est possible de considerer que ce groupe occupe une position centrale dans un espace social determine ; celui du theâtre public francais. Neanmoins, et notamment du fait que certaines proprietes de la representation theâtrale (dont sa dimension ephemere) deroge a certaines exigences de la definition occidentale de l'oeuvre d'art (telle que la permanence dans le siecle), cette reconnaissance sociale reste incertaine, sujette a de regulieres remises en cause.
Le régime de l’assurance chômage des intermittents (défini par deux annexes de la convention Uned... more Le régime de l’assurance chômage des intermittents (défini par deux annexes de la convention Unedic : l’annexe 8 pour les cadres et techniciens du cinéma et de l’audiovisuel, l’annexe 10 pour les artistes et techniciens du spectacle vivant), mis en place à la fin des années soixante, sous l’égide du CNPF et de la CGT, permet aux professionnels intégrés dans le dispositif de combiner des ressources nées de leur activité avec, au moment des périodes de chômage, des prestations sociales dont le ..
En depit des reserves initiales de l’auteur qui indique, des l’introduction, que son texte ne rel... more En depit des reserves initiales de l’auteur qui indique, des l’introduction, que son texte ne releve pas fondamentalement d’une histoire des luttes sociales dans un espace specifique (celui du spectacle), il apparait que tel est bien l’un des acquis essentiels de cet ouvrage, notamment du fait qu’il examine en profondeur les decennies qui precedent la periode la plus souvent etudiee (celle des annees 1980 et suivantes), ce qui lui permet de rompre avec une serie de presupposes. Mathieu Gregoi...
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