PhD thesis by Jérémie Jacquier

RESUME
Mots clés : transition Pléistocène-Holocène, nord-ouest de la France, industries lithique... more RESUME
Mots clés : transition Pléistocène-Holocène, nord-ouest de la France, industries lithiques, analyse tracéologique, systèmes techniques, économies préhistoriques.
Après une simplification significative des méthodes de débitage durant l'Azilien, rompant progressivement avec les normes magdaléniennes, le retour au cours du Dryas récent à des productions lamino-lamellaires élaborées marque un tournant abrupt dans la tradition lithique. Bien qu'un certain flou pèse sur la chronologie des événements, les recherches menées depuis quelques années autour des industries de la transition Pléistocène-Holocène permettent de bien cerner les transformations survenues dans les modalités et les objectifs des productions lithiques. En revanche, malgré le fait que les interrogations des chercheurs soient largement orientées vers des reconstitutions d'ordre palethnographiques, les finalités fonctionnelles des outils, leur modalité d'emploi et les chaînes opératoires dans lesquelles ils sont impliqués restent des thèmes de recherche très peu abordés. C'est afin de pallier ce manque que nous avons exploré ces questions à travers l'analyse tracéologique des industries lithiques de deux sites du nord-ouest de la France issus d'opérations récentes (Le Buhot à Calleville, Eure ; La Fosse à Villiers-Charlemagne, Mayenne). L'apport de ce travail est appréciable à différentes échelles spatio-temporelles. Sur le temps court, les résultats obtenus révèlent des contrastes saisissants entre les occupations, tant au regard des activités menées par l'intermédiaire des outils que de l'économie des produits des débitages, et enrichissent le modèle de complémentarité des sites déjà proposé. Sur le temps long, le croisement des données fonctionnelles acquises ces trente dernières années entre l'Azilien et le premier Mésolithique et les autres données du registre archéologique permet de discuter des inflexions dans les systèmes techniques et les économies préhistoriques.
ABSTRACT
Key words : Pleistocene-Holocene transition, northwestern France, lithic industries, functional analysis, technical systems, prehistoric economies.
After a significant simplification of the flint reduction methods during the Azilian period, which broke gradually with Magdalenian standards, the return to sophisticated laminar productions during younger Dryas marks a strong split in the lithic tradition. Beyond a state of uncertainty towards chronological boundaries, the research which have been conducted for thirty years gives a good understanding about changes in flint production methods and aims. Even though most research focuses on palethnographic reconstitutions, the functional purposes of the flint industry and the chaînes opératoires in which flint tools are implicated remain insufficiently studied. And yet, these questions are of prime importance to meet the expectation of the palethnographic reconstitutions that archaeologists covet. To overcome this deficiency, the functional analysis of two north-western France sites (le Buhot site at Calleville, Eure ; la Fosse site at Villiers-Charlemagne, Mayenne) attributed to the Pleistocene-Holocene transition were undertaken. The contribution of this doctoral research can be appreciated at different spatio-temporal scales. In the short-term, the results raise striking contrasts between sites, as much in regard to the activities performed as to the debitage products economy, and improve the current model of settlement patterns. In the long-term, the interplay of techno-functional results and other archaeological data gives food for thought about changes in the technical systems and prehistoric economies.
Papers by Jérémie Jacquier

Société Préhistorique Française, 2020
ensemble chronoculturel daté autour de 12500-11000 cal BP et calé stratigraphiquement entre l'Azi... more ensemble chronoculturel daté autour de 12500-11000 cal BP et calé stratigraphiquement entre l'Azilien récent et le Mésolithique sauveterrien, l'étude interdisciplinaire menée sur le site de plein air de Port-de-Penne est l'occasion de soulever des questions autour des variations socio-économique et fonctionnelle des sites durant cette période. Vingt-cinq ans après les travaux menés sur le terrain et un premier réexamen du matériel pour la séance SPF de Bordeaux en 2012 (Langlais, Naudinot, Peresani, org.), une nouvelle équipe s'est réunie afin de croiser l'approche « pétro-techno-typo-fonctionnelle » des restes lithiques avec l'étude archéozoologique des restes de faune, d'industrie osseuse et de quelques coquillages. Les archives et les enregistrements de terrain ont permis de réaliser des projections sur un plan vertical-précisant ainsi l'archéoséquence-et sur un plan horizontal pour appréhender l'organisation spatiale des vestiges. Ce travail a permis de souligner la succession de deux unités archéostratigraphiques (ou UA) présentant une homogénéité culturelle, notamment dans la structuration de l'espace domestique (autour d'un foyer bilobé et de structures secondaires). Les datations radiocarbone appuient l'hypothèse d'une attribution au Laborien ancien des deux UA, livrant par ailleurs des morphotypes identiques de pointes à dos (type Malaurie), et une identité technique sur les productions laminaires. Du point de vue pétroarchéologique, l'UA ancienne indique un comportement pionnier avec une importation massive de silicites allochtones (Charentes, ouest Périgord) tandis que l'UA récente se distingue par un resserrement de l'approvisionnement sur des matériaux régionaux (vallées du Lot et de la Dordogne). Les données techno-économiques des équipements lithiques croisées aux analyses des vestiges fauniques illustrent une parenté des occupants successifs tout en soulignant des variations fines (part d'armatures impactées, taux de recyclage des couteaux en outils d'extrémité, activités principales et secondaires…). Confrontées au modèle classique d'opposition « résidentiel vs logistique » des sites, les données obtenues sur Port-de-Penne permettent de relativiser ce débat en montrant une imbrication et des variations dans les comportements socio-économiques mais également dans la temporalité des occupations.

Quaternary International
Recently recognized as part of Final Lateglacial tool-kits, trapezoids remain enigmatic tools. Th... more Recently recognized as part of Final Lateglacial tool-kits, trapezoids remain enigmatic tools. The analytical part of this paper focuses on macro and micro-wear traces observed on Late Laborian trapezoids (GS1-Holocene transition, Atlantic facade) and their meaning from a utilitarian point of view. The consistency in the nature and organization of the traces leads us to interpret these implements as transverse projectile tips. These results confirm previous assumptions and establish the emergence of the Late Laborian trapezoids as an unprecedented innovation, marking a break from previous local weapon technology (points of piercing type and/or lateral inserts). These results provide a starting point to discuss the origin and significance of these artifacts. Their presence in different parts of Europe during the Lateglacial had been tentatively interpreted fifteen years ago as the result of large-scale cultural renewals in a context of progressively milder climatic and environmental conditions. At the current state of research, this diffusionist hypothesis suffers from a lack of geographic, techno-economic and functional continuity. Although techno-functional investigations inevitably raise the question of the target of these projectile points, current data do not provide a precise answer. It is however suggested that variations in stone points type during the Late Laborian was not necessarily related to prey type.
Reports of the Laboratory of Ancient Technologies, 2016

Journal of Anthropological Archaeology
Overlooked in larger European syntheses for some time, northwestern France now plays an important... more Overlooked in larger European syntheses for some time, northwestern France now plays an important role in a dynamic research program investigating the very end of the Lateglacial in Western Europe. The discovery of the well-preserved open-air site of La Fosse has allowed for significant advances in our understanding of different aspects of the Younger Dryas-Holocene transition in this region. This homogenous lithic assemblage adds further precision to the Lateglacial chrono-cultural sequence and provides essential new information for investigating techno-economic changes that appeared during this period. A techno-functional study of the lithic material combined with a spatial analysis of artifact distribution provides insights concerning the site's function. Several lines of evidence also shed light on occupation duration, activities carried out on-site, and the likely composition of the groups who occupied the site. The combination of the above lead us to interpret La Fosse as a large residential site. Following this, we propose a new mobility and land-use model for hunter-gatherer groups from the Younger Dryas-Preboreal transition in which La Fosse functioned as an aggregation site. This model confirms several previous hypotheses emphasizing the logistical character of mobility strategies of these societies. Finally, this scenario adds further details and precision concerning both the status and connections between different groups of sites within a complex socio-economic system.
During the 7th and 6th millenniums BC, major changes occurred over a widespread area in the lithi... more During the 7th and 6th millenniums BC, major changes occurred over a widespread area in the lithic industries of the late Mesolithic. We focused our research on notched blades and bladelets knapped by pressure or indirect percussion. We managed to define this technical process by Late Mesolithic Notched Blades from Western Europe and North Africa showing that these notches result from voluntary retouch, with variability in retouch modes and in uses (different operating processes and worked materials). It is a simple technical concept, connected to the recurring mode of operation, but with varied functional purposes that comes out as a result of this survey carried out in France, Belgium, Spain, Morocco and Tunisia.

Découverte en 1990, la grotte-abri de Peyrazet (Creysse, Lot, France) se situe dans le Haut-Querc... more Découverte en 1990, la grotte-abri de Peyrazet (Creysse, Lot, France) se situe dans le Haut-Quercy en bordure du causse de Martel, à quelques centaines de mètres du cours actuel de la Dordogne. Les fouilles menées depuis 2008 livrent une archéoséquence du Tardiglaciaire qui permet de combler certaines lacunes documentaires régionales et plus largement du Sud-Ouest de la France. Au Magdalénien supérieur succède un niveau ayant donné des indices d'un Azilien sensu lato stratigraphiquement séparé du Laborien, ensemble supérieur qui fait l'objet de cet article. Jusqu'alors ce technocomplexe de la fin du Pléistocène et des débuts de l'Holocène demeurait mal connu dans la région. En effet, seuls des travaux anciens menés dans deux gisements permettaient de noter sa présence en Quercy. La découverte d'un ensemble laborien récent (ou Épilaborien) à Peyrazet est l'occasion de conduire une étude collective des divers vestiges dans un cadre archéostratigraphique mieux maîtrisé. L'analyse géoarchéologique met en évidence l'action conjointe du ruissellement et de l'éboulisation comme principaux responsables de la mise en place des dépôts. Dans la partie S-O du site, un lithofaciès de remaniement indique une bioturbation importante en lien avec le creusement de terriers. Bien que leur origine ne soit pas liée aux activités humaines, les rongeurs, les oiseaux, les poissons et les mésomammifères (excepté le lièvre) apportent des données concernant l'environnement des chasseurs-cueilleurs. La grande faune est dominée par le cerf dont les carcasses pourraient avoir été introduites incomplètes sur le site puis traitées pour en extraire la viande et la moelle. Nous avons bénéficié d'une analyse fonctionnelle croisée à l'étude typo-(a
Bulletin de la Société Préhistorique Française, 2009

Journal of Anthropological Archaeology, 2014
Overlooked in larger European syntheses for some time, northwestern France now plays an important... more Overlooked in larger European syntheses for some time, northwestern France now plays an important role in a dynamic research program investigating the very end of the Lateglacial in Western Europe. The discovery of the well-preserved open-air site of La Fosse has allowed for significant advances in our understanding of different aspects of the Younger Dryas-Holocene transition in this region. This homogenous lithic assemblage adds further precision to the Lateglacial chrono-cultural sequence and provides essential new information for investigating techno-economic changes that appeared during this period. A techno-functional study of the lithic material combined with a spatial analysis of artifact distribution provides insights concerning the site’s function. Several lines of evidence also shed light on occupation duration, activities carried out on-site, and the likely composition of the groups who occupied
the site. The combination of the above lead us to interpret La Fosse as a large residential site. Following this, we propose a new mobility and land-use model for hunter-gatherer groups from the Younger Dryas-Preboreal transition in which La Fosse functioned as an aggregation site. This model confirms several previous hypotheses emphasizing the logistical character of mobility strategies of these societies. Finally, this scenario adds further details and precision concerning both the status and connections between different groups of sites within a complex socio-economic system.
Quaternary International, 2014
This paper gives an overview of stone tool management processes identified from the techno-functi... more This paper gives an overview of stone tool management processes identified from the techno-functional analysis of two Northwestern France sites attributed to the end of the Lateglacial. Investigating recycling, secondary use and maintenance processes on these two sites which are very different regarding both site status and raw material availability gives an interesting contrast in how people use their equipment during this period. One of the most significant results is that according to circumstances, the long, large, and regular blades frequently transported from site to site are either specific butchering tool used quite expediently or highly curated tools employed in a variety of tasks. These analyses give food for thought about technological organization changes during the Lateglacial.

Séances de la Société préhistorique française, 3, 2014
Cet article constitue une première tentative de synthèse des analyses tracéologiques réalisées su... more Cet article constitue une première tentative de synthèse des analyses tracéologiques réalisées sur deux sites de la transition Pléistocène-Holocène du Nord-Ouest de la France. Ces études sont en cours de réalisation dans le cadre d’une thèse de doctorat à l’université Rennes 1. Jusqu’à présent, seules les pièces mâchurées de quelques sites spécialisés ont fait l’objet d’examens tracéologiques (Fagnart et Plisson, 1997). L’objectif de cette étude étant de tenter d’appréhender la fonction et la gestion des industries lithiques afin de préciser les statuts économiques des occupations, de larges échantillons de produits bruts et retouchés ont été observés. Au total, 1 375 pièces du site du Buhot à Calleville (Biard et Hinguant, 2011) et 758 éléments de la Fosse à Villiers-Charlemagne (Naudinot et Jacquier, 2009 ; Naudinot, 2010) ont été examinés. Les sites du Buhot et de la Fosse sont des gisements de plein air, tous deux issus de fouilles récentes et ayant livré un matériel exclusivement lithique. Le premier, situé en contexte sédimentaire, a livré près de 5 000 vestiges distribués en deux unités subcirculaires d’une dizaine de mètres carrés chacune et séparées par un foyer. Le site de la Fosse quant à lui est situé sur la bordure orientale du Massif armoricain. La fouille a permis de mettre au jour près de 35 000 éléments lithiques répartis en plusieurs unités. Une des unités, aux limites très nettes, évoque une structure d’habitat. La fenêtre fouillée, totalisant actuellement environ 90 m2, ne constitue probablement qu’une petite partie d’un site beaucoup plus vaste. Sur le site du Buhot, les grandes lames apparaissent comme un objectif prioritaire du débitage rappelant ce que l’on connaît sur les sites belloisiens. Ce gisement s’en distingue toutefois, notamment par la présence d’un outillage retouché relativement bien représenté et par la mise en évidence d’une production de lamelles destinées à la confection d’armatures de projectiles (Biard et Hinguant, 2011). Les résultats de l’analyse tracéologique suggèrent qu’il s’agit d’une occupation de courte durée orientée vers le primo-traitement du gibier et la préparation à la chasse. Cette hypothèse repose sur plusieurs observations : 1) un faible taux d’utilisation, peu de réutilisations et recyclages ; 2) une spécialisation des grandes lames régulières (débitées et apportées sur le site) dans les activités de boucherie ; 3) l’utilisation exclusive des lamelles pour la fabrication d’armatures de projectiles ; 4) le travail de la peau est assez peu représenté, il n’engage presque que les fronts des grattoirs utilisés pour racler des peaux principalement fraîches ; 5) les autres domaines techniques (travail des matières osseuses, végétales, minérales) engagent des supports de moindre régularité. Ils sont peu représentés au sein du spectre fonctionnel à l’exception de la percussion sur matière minérale qui est mise en relation avec les activités de taille du silex. À la Fosse, la production vise également l’obtention de supports laminaires et lamellaires rectilignes et réguliers mais la longueur des lames reste plus modeste qu’au Buhot (Naudinot, 2010). Ce site a été rapidement interprété comme un site d’habitat. La composition du spectre fonctionnel de l’échantillon étudié (dominé par le travail de la peau dans des phases au moins intermédiaires et finales de la chaine opératoire) et la fréquence des usages multiples et recyclages vont dans ce sens et confirment les hypothèses émises lors de l’étude techno-économique et spatiale du site. Sur ce site, et contrairement à ce qui a été observé au Buhot, les supports semblent relativement polyvalents. Seules les lamelles restent prioritairement dévolues à la fabrication des armatures.
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PhD thesis by Jérémie Jacquier
Mots clés : transition Pléistocène-Holocène, nord-ouest de la France, industries lithiques, analyse tracéologique, systèmes techniques, économies préhistoriques.
Après une simplification significative des méthodes de débitage durant l'Azilien, rompant progressivement avec les normes magdaléniennes, le retour au cours du Dryas récent à des productions lamino-lamellaires élaborées marque un tournant abrupt dans la tradition lithique. Bien qu'un certain flou pèse sur la chronologie des événements, les recherches menées depuis quelques années autour des industries de la transition Pléistocène-Holocène permettent de bien cerner les transformations survenues dans les modalités et les objectifs des productions lithiques. En revanche, malgré le fait que les interrogations des chercheurs soient largement orientées vers des reconstitutions d'ordre palethnographiques, les finalités fonctionnelles des outils, leur modalité d'emploi et les chaînes opératoires dans lesquelles ils sont impliqués restent des thèmes de recherche très peu abordés. C'est afin de pallier ce manque que nous avons exploré ces questions à travers l'analyse tracéologique des industries lithiques de deux sites du nord-ouest de la France issus d'opérations récentes (Le Buhot à Calleville, Eure ; La Fosse à Villiers-Charlemagne, Mayenne). L'apport de ce travail est appréciable à différentes échelles spatio-temporelles. Sur le temps court, les résultats obtenus révèlent des contrastes saisissants entre les occupations, tant au regard des activités menées par l'intermédiaire des outils que de l'économie des produits des débitages, et enrichissent le modèle de complémentarité des sites déjà proposé. Sur le temps long, le croisement des données fonctionnelles acquises ces trente dernières années entre l'Azilien et le premier Mésolithique et les autres données du registre archéologique permet de discuter des inflexions dans les systèmes techniques et les économies préhistoriques.
ABSTRACT
Key words : Pleistocene-Holocene transition, northwestern France, lithic industries, functional analysis, technical systems, prehistoric economies.
After a significant simplification of the flint reduction methods during the Azilian period, which broke gradually with Magdalenian standards, the return to sophisticated laminar productions during younger Dryas marks a strong split in the lithic tradition. Beyond a state of uncertainty towards chronological boundaries, the research which have been conducted for thirty years gives a good understanding about changes in flint production methods and aims. Even though most research focuses on palethnographic reconstitutions, the functional purposes of the flint industry and the chaînes opératoires in which flint tools are implicated remain insufficiently studied. And yet, these questions are of prime importance to meet the expectation of the palethnographic reconstitutions that archaeologists covet. To overcome this deficiency, the functional analysis of two north-western France sites (le Buhot site at Calleville, Eure ; la Fosse site at Villiers-Charlemagne, Mayenne) attributed to the Pleistocene-Holocene transition were undertaken. The contribution of this doctoral research can be appreciated at different spatio-temporal scales. In the short-term, the results raise striking contrasts between sites, as much in regard to the activities performed as to the debitage products economy, and improve the current model of settlement patterns. In the long-term, the interplay of techno-functional results and other archaeological data gives food for thought about changes in the technical systems and prehistoric economies.
Papers by Jérémie Jacquier
the site. The combination of the above lead us to interpret La Fosse as a large residential site. Following this, we propose a new mobility and land-use model for hunter-gatherer groups from the Younger Dryas-Preboreal transition in which La Fosse functioned as an aggregation site. This model confirms several previous hypotheses emphasizing the logistical character of mobility strategies of these societies. Finally, this scenario adds further details and precision concerning both the status and connections between different groups of sites within a complex socio-economic system.
Mots clés : transition Pléistocène-Holocène, nord-ouest de la France, industries lithiques, analyse tracéologique, systèmes techniques, économies préhistoriques.
Après une simplification significative des méthodes de débitage durant l'Azilien, rompant progressivement avec les normes magdaléniennes, le retour au cours du Dryas récent à des productions lamino-lamellaires élaborées marque un tournant abrupt dans la tradition lithique. Bien qu'un certain flou pèse sur la chronologie des événements, les recherches menées depuis quelques années autour des industries de la transition Pléistocène-Holocène permettent de bien cerner les transformations survenues dans les modalités et les objectifs des productions lithiques. En revanche, malgré le fait que les interrogations des chercheurs soient largement orientées vers des reconstitutions d'ordre palethnographiques, les finalités fonctionnelles des outils, leur modalité d'emploi et les chaînes opératoires dans lesquelles ils sont impliqués restent des thèmes de recherche très peu abordés. C'est afin de pallier ce manque que nous avons exploré ces questions à travers l'analyse tracéologique des industries lithiques de deux sites du nord-ouest de la France issus d'opérations récentes (Le Buhot à Calleville, Eure ; La Fosse à Villiers-Charlemagne, Mayenne). L'apport de ce travail est appréciable à différentes échelles spatio-temporelles. Sur le temps court, les résultats obtenus révèlent des contrastes saisissants entre les occupations, tant au regard des activités menées par l'intermédiaire des outils que de l'économie des produits des débitages, et enrichissent le modèle de complémentarité des sites déjà proposé. Sur le temps long, le croisement des données fonctionnelles acquises ces trente dernières années entre l'Azilien et le premier Mésolithique et les autres données du registre archéologique permet de discuter des inflexions dans les systèmes techniques et les économies préhistoriques.
ABSTRACT
Key words : Pleistocene-Holocene transition, northwestern France, lithic industries, functional analysis, technical systems, prehistoric economies.
After a significant simplification of the flint reduction methods during the Azilian period, which broke gradually with Magdalenian standards, the return to sophisticated laminar productions during younger Dryas marks a strong split in the lithic tradition. Beyond a state of uncertainty towards chronological boundaries, the research which have been conducted for thirty years gives a good understanding about changes in flint production methods and aims. Even though most research focuses on palethnographic reconstitutions, the functional purposes of the flint industry and the chaînes opératoires in which flint tools are implicated remain insufficiently studied. And yet, these questions are of prime importance to meet the expectation of the palethnographic reconstitutions that archaeologists covet. To overcome this deficiency, the functional analysis of two north-western France sites (le Buhot site at Calleville, Eure ; la Fosse site at Villiers-Charlemagne, Mayenne) attributed to the Pleistocene-Holocene transition were undertaken. The contribution of this doctoral research can be appreciated at different spatio-temporal scales. In the short-term, the results raise striking contrasts between sites, as much in regard to the activities performed as to the debitage products economy, and improve the current model of settlement patterns. In the long-term, the interplay of techno-functional results and other archaeological data gives food for thought about changes in the technical systems and prehistoric economies.
the site. The combination of the above lead us to interpret La Fosse as a large residential site. Following this, we propose a new mobility and land-use model for hunter-gatherer groups from the Younger Dryas-Preboreal transition in which La Fosse functioned as an aggregation site. This model confirms several previous hypotheses emphasizing the logistical character of mobility strategies of these societies. Finally, this scenario adds further details and precision concerning both the status and connections between different groups of sites within a complex socio-economic system.