
Clara Millot
L'économie des matières premières en Protohistoire de l'Europe tempérée.
Raw materials economies in Iron Age temperate Europe.
Supervisors: Jean-Paul Demoule and Olivier Weller
Raw materials economies in Iron Age temperate Europe.
Supervisors: Jean-Paul Demoule and Olivier Weller
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Chantal Willborn
Université Rennes 2 France
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Papers by Clara Millot
Economics is often defined as the study of the material means by which societies ensure their material reproduction. It is through its anchorage in the material that archaeology can succeed in deciphering ancient economic mechanisms. But when the mate-rial is lacking, when the data is not preserved, when the materials are recycled, it is complex to achieve this. Salt and iron are good examples because they represent crucial economic stakes, but their respective chains of operation imply “disappearances” of important transformations that can make the raw materials “invisible”.
https://hal.science/hal-04117406
La vallée du Neckar est un axe fluvial structurant fortement les
territoires durant les âges du Fer. La production et la distribution
de sel dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne) posent plusieurs
questions. Un premier site de production attesté est celui de
Schwäbisch Hall1 sur le cours du Kocher, affluent du Neckar, fouillé
en 1939-1940. Ce site fonctionne au Hallstatt D3/ La Tène A et à
La Tène C/D. Le sel est ensuite transporté dans des moules (Hees
2002) jusqu’au lieu de consommation, essentiellement dans la
vallée du Neckar, alors que la vallée du Kocher en est presque
complètement dépourvue. C’est donc un site de production qui
ne diffuse sa marchandise qu’au-delà d’un certain rayon et peu
à proximité immédiate. La répartition des briquetages dans le
1 Le terme générique de briquetage désigne le processus technique qui
permet d’extraire le sel d’eau chargée en chlorure de sodium. Au pluriel, « les
briquetages » désigne les fragments d’argile utilisés au cours de la chaîne
opératoire.
Un second site de production de sel
sur la confluence du Neckar (Bade-Wurtemberg) ?
Clara Millot-Richard
Bade-Wurtemberg n’est pas conforme aux modèles habituels de
diffusion des matières premières (Renfrew 1993, p. 349).
Grâce à l’analyse spatiale de la distribution des éléments
de briquetages, nous proposons l’hypothèse d’un autre site de
production le long du Neckar, entre Heilbronn et la confluence
Neckar-Kocher-Jagst. En effet, la région de Heilbronn présente
des couches de sel gemme dans le sous-sol, propices à l’existence
de sources salées le long de failles géologiques. C’est dans cette
perspective que nous utilisons les outils d’analyse spatiale, qui
sont importants pour la compréhension des fonctionnements
économiques de ce territoire structuré autour de l’axe fluvial du
Neckar et de ses affluents, mais aussi pour notre perception des
mécanismes d’échanges et économiques au cours des âges du
Fer.
Summary: The purpose of this paper is to discuss the notion of specialisation through the production of salt in Iron Age Europe. Salt is a crucial resource for ancient populations. It was used, of course for seasoning and preserving food, but also for feeding livestock, making cheese and curing meat, for dying and tannery. It is therefore of major economic issue, especially in continental contexts where salt brines are rare. All these factors influence the production and the organisation of salt production and its calibration, which includes the prehistoric period when labour was probably organised according to different criteria such as gender. This paper tackles the question of how we qualify a specialised productions by suggesting perspectives that inflect our vision of how « industrial » productions were specialised.
Salt is a raw material both crucial and invisible in archaeology. It is used in human and animal food supply, in meat and dairy preservation, in other crafts but might also have had a role of storage of values and standard of value. This paper is dealing with ways to apprehend salt productions (proven and suspected) during the Iron Age at a regional and macro-regional scale, more precisely north-eastern France and south-western Germany by highlighting producing agents in their different contexts. The confrontation with other production network, such as iron’s, will extend reflexions and open new lines of research.
Notre travail de thèse consiste à trouver des modèles, des concepts et des méthodes issues des sciences économiques et qui ont une application pour notre travail d’archéologue. Par conséquent, cela nous amène à interroger la nature des systèmes de production et d’échange des sociétés protohistoriques sur un plan théorique.
De plus, une telle recherche comporte des obstacles méthodologiques certains. En effet, il est difficile de définir le ou les marqueur(s) archéologique(s) qui seraient les plus pertinents. Une fois le type de bien identifié (objet précieux, contenants, vestiges d’exploitation d’une matière première) il faut s’entendre sur les typologies exactes qui sont utilisables. La manière dont ces données peuvent être interrogées doit également faire l’objet d’une réflexion pour mener un raisonnement économique pertinent et cohérent. Ces problématiques interrogent directement la place de l’archéologie au sein des autres disciplines, les enjeux épistémologiques qui y sont liés, et s’interroge ainsi sur la démarche de l’archéologue.
L'article est accessible en ligne au lien suivant : https://books.openedition.org/psorbonne/7109
Cet article est publié dans la revue Archimède n°2, revue en ligne de l'UMR 7044 de l'Université de Strasbourg. Pour le télécharger, veuillez cliquer sur le lien suivant.
This paper is based on a fact: Economic science and archaeology are two disciplines where dialogue is often difficult. Using economic thinking in historical science has been the subject of debate for a long time and in the last decades has been on the side of the research carried out by historians. The problem is different for the proto-historians who do not benefit from the support of documents. The main focus of this paper is to propose a new interpretative framework, inspired by the steps taken by economists that would be suitable to archaeological data and be supported up by the example of salt exploitation in Baden-Württemberg.
This paper is published in the Journal Archimède n°2, the online journal of the UMR 7044 of Strasbourg University. To access the paper, please use the following link.
http://archimede.unistra.fr/revue-archimede/archimede-2-2015/archimede-2-2015-varia-entre-les-enfants-dherodote/
Me contacter pour accéder au document.
This Master thesis dealt with the economy of two crucial raw materials for Iron Age populations in north-alpine contexts: salt and iron. It meant to apply new methods, inspired by economic sciences, rather than sociology or anthropology, thanks to a careful review of the way Iron Age economies are apprehended by researchers. Please contact me to access the document.
Talks by Clara Millot
Lorsque les archéologues tentent de définir des frontières cela se fait par le biais de cartes de répartition alors que telle qu’elle est pratiquée (et qu’elle a été conçue) l’économie est davantage une science des chiffres qu’une science de la carte. Dès lors, nous sommes face à deux disciplines qui ne s’expriment pas de la même manière. Nous pouvons alors nous demander si les cartes de répartition que nous produisons peuvent avoir une portée économique. Nous dessinons ces cartes avec nos yeux de chercheurs, ce qui peut induire certains postulats ou biais. Quand il s’agit de représenter des faits économiques anciens, nos outils sont le plus souvent limités.
Nous souhaitons illustrer ce propos avec l’exemple des zones de production de sel, et sa distribution. En effet, la production et la distribution de cette matière première polarise les espaces. En contexte continental chaque zone de production (et pour chaque sous période des Âges du Fer) propose plusieurs formes de pain de sel qui sont des produits standardisés et donc reconnaissables. Et pourtant, ces productions standardisées ne semblent pas correspondre à des frontières politiques ou aires d’influences de sites importants.
Tous ces éléments peuvent nous apporter de nombreux éléments de réflexion concernant les frontières économiques en Protohistoire.
Economics is often defined as the study of the material means by which societies ensure their material reproduction. It is through its anchorage in the material that archaeology can succeed in deciphering ancient economic mechanisms. But when the mate-rial is lacking, when the data is not preserved, when the materials are recycled, it is complex to achieve this. Salt and iron are good examples because they represent crucial economic stakes, but their respective chains of operation imply “disappearances” of important transformations that can make the raw materials “invisible”.
https://hal.science/hal-04117406
La vallée du Neckar est un axe fluvial structurant fortement les
territoires durant les âges du Fer. La production et la distribution
de sel dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne) posent plusieurs
questions. Un premier site de production attesté est celui de
Schwäbisch Hall1 sur le cours du Kocher, affluent du Neckar, fouillé
en 1939-1940. Ce site fonctionne au Hallstatt D3/ La Tène A et à
La Tène C/D. Le sel est ensuite transporté dans des moules (Hees
2002) jusqu’au lieu de consommation, essentiellement dans la
vallée du Neckar, alors que la vallée du Kocher en est presque
complètement dépourvue. C’est donc un site de production qui
ne diffuse sa marchandise qu’au-delà d’un certain rayon et peu
à proximité immédiate. La répartition des briquetages dans le
1 Le terme générique de briquetage désigne le processus technique qui
permet d’extraire le sel d’eau chargée en chlorure de sodium. Au pluriel, « les
briquetages » désigne les fragments d’argile utilisés au cours de la chaîne
opératoire.
Un second site de production de sel
sur la confluence du Neckar (Bade-Wurtemberg) ?
Clara Millot-Richard
Bade-Wurtemberg n’est pas conforme aux modèles habituels de
diffusion des matières premières (Renfrew 1993, p. 349).
Grâce à l’analyse spatiale de la distribution des éléments
de briquetages, nous proposons l’hypothèse d’un autre site de
production le long du Neckar, entre Heilbronn et la confluence
Neckar-Kocher-Jagst. En effet, la région de Heilbronn présente
des couches de sel gemme dans le sous-sol, propices à l’existence
de sources salées le long de failles géologiques. C’est dans cette
perspective que nous utilisons les outils d’analyse spatiale, qui
sont importants pour la compréhension des fonctionnements
économiques de ce territoire structuré autour de l’axe fluvial du
Neckar et de ses affluents, mais aussi pour notre perception des
mécanismes d’échanges et économiques au cours des âges du
Fer.
Summary: The purpose of this paper is to discuss the notion of specialisation through the production of salt in Iron Age Europe. Salt is a crucial resource for ancient populations. It was used, of course for seasoning and preserving food, but also for feeding livestock, making cheese and curing meat, for dying and tannery. It is therefore of major economic issue, especially in continental contexts where salt brines are rare. All these factors influence the production and the organisation of salt production and its calibration, which includes the prehistoric period when labour was probably organised according to different criteria such as gender. This paper tackles the question of how we qualify a specialised productions by suggesting perspectives that inflect our vision of how « industrial » productions were specialised.
Salt is a raw material both crucial and invisible in archaeology. It is used in human and animal food supply, in meat and dairy preservation, in other crafts but might also have had a role of storage of values and standard of value. This paper is dealing with ways to apprehend salt productions (proven and suspected) during the Iron Age at a regional and macro-regional scale, more precisely north-eastern France and south-western Germany by highlighting producing agents in their different contexts. The confrontation with other production network, such as iron’s, will extend reflexions and open new lines of research.
Notre travail de thèse consiste à trouver des modèles, des concepts et des méthodes issues des sciences économiques et qui ont une application pour notre travail d’archéologue. Par conséquent, cela nous amène à interroger la nature des systèmes de production et d’échange des sociétés protohistoriques sur un plan théorique.
De plus, une telle recherche comporte des obstacles méthodologiques certains. En effet, il est difficile de définir le ou les marqueur(s) archéologique(s) qui seraient les plus pertinents. Une fois le type de bien identifié (objet précieux, contenants, vestiges d’exploitation d’une matière première) il faut s’entendre sur les typologies exactes qui sont utilisables. La manière dont ces données peuvent être interrogées doit également faire l’objet d’une réflexion pour mener un raisonnement économique pertinent et cohérent. Ces problématiques interrogent directement la place de l’archéologie au sein des autres disciplines, les enjeux épistémologiques qui y sont liés, et s’interroge ainsi sur la démarche de l’archéologue.
L'article est accessible en ligne au lien suivant : https://books.openedition.org/psorbonne/7109
Cet article est publié dans la revue Archimède n°2, revue en ligne de l'UMR 7044 de l'Université de Strasbourg. Pour le télécharger, veuillez cliquer sur le lien suivant.
This paper is based on a fact: Economic science and archaeology are two disciplines where dialogue is often difficult. Using economic thinking in historical science has been the subject of debate for a long time and in the last decades has been on the side of the research carried out by historians. The problem is different for the proto-historians who do not benefit from the support of documents. The main focus of this paper is to propose a new interpretative framework, inspired by the steps taken by economists that would be suitable to archaeological data and be supported up by the example of salt exploitation in Baden-Württemberg.
This paper is published in the Journal Archimède n°2, the online journal of the UMR 7044 of Strasbourg University. To access the paper, please use the following link.
http://archimede.unistra.fr/revue-archimede/archimede-2-2015/archimede-2-2015-varia-entre-les-enfants-dherodote/
Me contacter pour accéder au document.
This Master thesis dealt with the economy of two crucial raw materials for Iron Age populations in north-alpine contexts: salt and iron. It meant to apply new methods, inspired by economic sciences, rather than sociology or anthropology, thanks to a careful review of the way Iron Age economies are apprehended by researchers. Please contact me to access the document.
Lorsque les archéologues tentent de définir des frontières cela se fait par le biais de cartes de répartition alors que telle qu’elle est pratiquée (et qu’elle a été conçue) l’économie est davantage une science des chiffres qu’une science de la carte. Dès lors, nous sommes face à deux disciplines qui ne s’expriment pas de la même manière. Nous pouvons alors nous demander si les cartes de répartition que nous produisons peuvent avoir une portée économique. Nous dessinons ces cartes avec nos yeux de chercheurs, ce qui peut induire certains postulats ou biais. Quand il s’agit de représenter des faits économiques anciens, nos outils sont le plus souvent limités.
Nous souhaitons illustrer ce propos avec l’exemple des zones de production de sel, et sa distribution. En effet, la production et la distribution de cette matière première polarise les espaces. En contexte continental chaque zone de production (et pour chaque sous période des Âges du Fer) propose plusieurs formes de pain de sel qui sont des produits standardisés et donc reconnaissables. Et pourtant, ces productions standardisées ne semblent pas correspondre à des frontières politiques ou aires d’influences de sites importants.
Tous ces éléments peuvent nous apporter de nombreux éléments de réflexion concernant les frontières économiques en Protohistoire.
Proposition de communication pour le séminaire interdisciplinaire de Janvier 2015.
Les archéologues ont très souvent recours à la notion de réseau économique pour caractériser des interactions concernant des personnes et des biens ayant une valeur marchande. Il s’agit d’une notion dont il est difficile de se passer; or elle est également complexe à manier. Cette notion n’est pas tirée de l’économie, mais de la géographie ; les économistes eux-mêmes ont du mal à l’appréhender.
L'objectif de cette communication est d'examiner la façon dont la notion de réseau économique a été construite dans le cadre de l'archéologie protohistorique ; en effet, puisque la notion est tirée d’autres sciences que l’économie, nous raisonnons sur des phénomènes économiques avec des concepts qui n’y sont peut-être pas ou mal adaptés. Les modèles de réseaux employés correspondent à des réalités urbaines qui ne permettent pas de prendre en compte la réalité des systèmes de production et de consommation des périodes anciennes. Le modèle du réseau est puissant, il est très difficile de s’en passer dans le cadre d’un raisonnement économique. Mais nous devons nous méfier de ce vide signifiant, et essayer de l’adapter à une méthode d’étude économique.
Pour ce faire, nous aborderons le cas des réseaux économiques du fer et du sel, deux matières premières importantes pour les populations protohistoriques, dans le Bade-Wurtemberg, espace où la documentation est abondante et de bonne qualité, qui se prête donc bien à une analyse de type économique. Il s’agit de réfléchir à l’application du réseau comme modèle à ces données, pour former un cadre d’étude efficace et productif.
Cette communication de janvier 2015 donnera lieu à un article dans la revue Archimède. La publication devrait se faire entre octobre et novembre 2016.
Retenez la date !
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For the ninth year, the European Archaeological Center of Bibracte (Glux-en-Glenne, Burgundy, France) will host the Doctoral Meeting of the European School of Protohistory. It will be held from 13th to 15th March 2023 with the theme: Building Protohistory: then, now, tomorrow.
Save the Date!