Miniere della Memoria. Scavi in archivi, depositi e biblioteche, a cura di Antonella Coralini et al. Napoli, All’Insegna del Giglio, 2020, 187-199, 2020
Le musée des étudiants, dans le cadre de l’exposition « Présenter l’irreprésentable », Lebel, Fle... more Le musée des étudiants, dans le cadre de l’exposition « Présenter l’irreprésentable », Lebel, Fleischer, Schirman. HAB Galerie/Hangar à Bananes. Projet tutoré en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Nantes.National audienc
ABSTRACT La fouille consécutive au diagnostic mené par Ph. Mellinand (INRAP) sur l’ensemble de l’... more ABSTRACT La fouille consécutive au diagnostic mené par Ph. Mellinand (INRAP) sur l’ensemble de l’espace affecté par le projet de réfection des sols sur la place Mariéjol et la montée Dor de la Souchère, s’est concentrée sur deux fenêtres offrant à priori une bonne conservation des niveaux archéologiques et bénéficiant d’une quasi absence de réseaux enterrés en activité. La première occupation reconnue sur la place Mariejol est un habitat associant un espace domestique couvert et une cour délimitée par des murs de clôture, datable de la fin du VIe et du début du Ve siècles av. J.-C.. Les murs sont bâtis en pierres sèches sommairement agencées et devaient recevoir des élévations en terre crue. Les sols sont en terre battue et présentent de nombreuses traces d’activités : foyers, épandages de cendres, charbons de bois, brasures de roche schisteuse, etc. Quelques objets importés témoignent d’un certain luxe comme un lécythe en céramique attique à figures rouges et un élément de placage en ivoire décoré de filets de métal et de cabochons en pierres semi-précieuses. L’habitat subit deux phases de destruction et de reconstruction jusqu’au IIIe siècle av. J.-C.. Dans la seconde moitié de ce siècle, une réorganisation de l’espace est marquée par la construction de murs en moyen appareil liés à la terre et sans doute surmontés d’élévations en terre, déterminant des espaces dont les sols sont en terre battue ou en tuileau compacté. Les nouveaux espaces s’ouvrent sur une voie au sud dont la rive reprend toutefois une limite héritée de l’état antérieur. Cette division de l’espace ne sera ensuite plus remise en cause jusqu’à la fin de la période romaine. La romanisation de la ville se manifeste par la construction de nouveaux murs à base maçonnée qui utilisent les murs antérieurs comme fondations. Les élévations sont dotées d’arases de tegulae. L’habitat de cette période n’affiche plus de signes de luxe. Au sud, la rue est dotée d’un égout couvert de dalles de calcaire dur. Une démolition avec remblaiement des espaces est datable du début du Ve siècle mais des indices d’occupation subsistent jusqu’au début du VIe siècle. La phase de remblaiement se traduit par la constitution d’une épaisse couche contenant des enduits peints et des tuiles, noyés dans une matrice limoneuse jaune révélant l’utilisation de brique crues au cours de la période romaine également. Dans la seconde fenêtre ouverte contre la cathédrale médiévale, l’opération s’est attachée à dégager de nouveau les structures aperçues dans les années 1960, mais insuffisamment documentées. Ont été ainsi remis au jour, une vaste citerne du haut-empire revêtue de béton de tuileau et des murs antiques parmi lesquels certains semblent avoir joué un rôle de soutènement en lien avec la topographie accidentée du rocher. Une banquette stratigraphique épargnée par les fouilles anciennes a permis de revoir en partie la chronologie de ce secteur. Une première série d’aménagements est datée de la période antérieure au IIIe siècle, puis un puissant remblai précède l’installation d’un épais mur de soutènement. Le matériel céramique est très abondant pour toutes les périodes, témoignant du dynamisme des échanges et de l’intensité de l’occupation des lieux, placés au plus près du sommet du rocher, lieu d’implantation à l’époque romaine d’un ensemble monumental dont attestent les murs de soubassement encore en élévation autour du château médiéval.
1 Spontanéité où s'exprime une culture du regard. Comme le rappelle J.-C. Schmitt (1987, 31) : « ... more 1 Spontanéité où s'exprime une culture du regard. Comme le rappelle J.-C. Schmitt (1987, 31) : « plus personne ne doute, depuis l'article fameux que Marcel Maus consacra aux « techniques du corps » que les gestes, les attitudes, les comportements individuels sont des acquis sociaux, le fruit d'apprentissages et de mimétismes formels ou inconscients ». 2 Lissarrague 2008,10 : séminaire intitulé « Des musées de papier aux banques de données », avec Irène Aghion, Martine Denoyelle, Alain Schnapp, François de Polignac. Manfrini 2008. 3 Pour les pratiques des siècles précédents, voir par exemple dans Rouillard 2008.
Traditions stylistiques et manipulations visuelles : les enjeux de « l'ancien » chez les céramist... more Traditions stylistiques et manipulations visuelles : les enjeux de « l'ancien » chez les céramistes attiques du V e siècle av. J.-C.
L'étude des vases attiques à figures noires de la collection Bourbon permet de mieux comprendre l... more L'étude des vases attiques à figures noires de la collection Bourbon permet de mieux comprendre le fonctionnement du laboratoire de restauration de céramiques dirigé par Raffaele Gargiulo dans la première moitié du x i x e siècle. La confrontation entre documents d'archive et restaurations effectuées sur les vases révèle la « main » de Domenico Fortunato, tout comme elle permet de proposer de reconnaître celle de R. Gargiulo. La distance entre les intentions théoriques des restaurateurs (signalées dans un texte rare de Giustiniani et De Licteriis) et leur réalisation sur des vases à figures noires met en scène le regard de l'antiquaire, capturé dans son interprétation manipulatrice de l'oeuvre. Un aspect de l'histoire du goût pour les vases grecs peut ainsi être dévoilé, montrant par quels détours, souvent « classicisants », les amateurs réussissent à apprécier les vases archaïques.
Dans la collection Bourbon du musée archéologique de Naples, le cratère à colonnettes attique à f... more Dans la collection Bourbon du musée archéologique de Naples, le cratère à colonnettes attique à figures noires ( 1 , numéro d'inventaire 81092, présente le double intérêt, assez conflictuel, de pouvoir être attribué à un peintre attique de qualité de la fin du VI e s. av. J.-C. et d'avoir été restauré dans le célèbre laboratoire de Raffaele Gargiulo au milieu du XIX e s. Il s'agit d'un cratère de forme standard, d'assez petite taille (H: 32 cm. Diamètre à l'embouchure : 30,4 cm ; 37,2 cm avec anses. Diamètre de la panse : 30 cm). Sur la face A (fig. 2) sont représentés Héraclès et Hermès. Les deux personnages sont dans un paysage de montagne ou dans une grotte, dont les parois sont signalées à droite et à gauche de l'image 2 .
Comme le montrent clairement l'histogramme de la figure 1, cette étude de la céramique attique du... more Comme le montrent clairement l'histogramme de la figure 1, cette étude de la céramique attique du Ve s. av. J.-C. à Lattes va LUdI ChazaLoN 532 surtout se concentrer sur les deux derniers quarts du Ve s. La première moitié du Ve s. n'étant pas encore suffisamment documentée et étant toujours en cours de fouille, les données ne permettent pas de saisir une tendance : les graphiques concerneront donc les deux derniers quarts du Ve s. Pour garder la lisibilité de ces tableaux et ne pas créer une chute artificielle des données, le tournant du siècle, vers 400 av. J.-C. sera traité à part et inséré au cas par cas dans l'étude détaillée. au cours de la deuxième moitié du Ve s. av. J.-C., on constate une augmentation très nette des importations attiques (figurées et à vernis noir) dans le dernier quart du siècle. Le rapport entre céramiques figurées et à vernis noir évolue clairement . dans le troisième quart du siècle, on trouve à peu près 3 fois plus de céramiques à vernis noir que de céramiques figurées, alors que dans le dernier quart, cette différence s'estompe avec 31,6 % de céramiques figurées pour 67,6 % de céramiques à vernis noir, donc environ deux fois plus. La présence de la céramique attique à figures noires est attestée, mais clairement résiduelle.
Miniere della Memoria. Scavi in archivi, depositi e biblioteche, a cura di Antonella Coralini et al. Napoli, All’Insegna del Giglio, 2020, 187-199, 2020
Le musée des étudiants, dans le cadre de l’exposition « Présenter l’irreprésentable », Lebel, Fle... more Le musée des étudiants, dans le cadre de l’exposition « Présenter l’irreprésentable », Lebel, Fleischer, Schirman. HAB Galerie/Hangar à Bananes. Projet tutoré en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Nantes.National audienc
ABSTRACT La fouille consécutive au diagnostic mené par Ph. Mellinand (INRAP) sur l’ensemble de l’... more ABSTRACT La fouille consécutive au diagnostic mené par Ph. Mellinand (INRAP) sur l’ensemble de l’espace affecté par le projet de réfection des sols sur la place Mariéjol et la montée Dor de la Souchère, s’est concentrée sur deux fenêtres offrant à priori une bonne conservation des niveaux archéologiques et bénéficiant d’une quasi absence de réseaux enterrés en activité. La première occupation reconnue sur la place Mariejol est un habitat associant un espace domestique couvert et une cour délimitée par des murs de clôture, datable de la fin du VIe et du début du Ve siècles av. J.-C.. Les murs sont bâtis en pierres sèches sommairement agencées et devaient recevoir des élévations en terre crue. Les sols sont en terre battue et présentent de nombreuses traces d’activités : foyers, épandages de cendres, charbons de bois, brasures de roche schisteuse, etc. Quelques objets importés témoignent d’un certain luxe comme un lécythe en céramique attique à figures rouges et un élément de placage en ivoire décoré de filets de métal et de cabochons en pierres semi-précieuses. L’habitat subit deux phases de destruction et de reconstruction jusqu’au IIIe siècle av. J.-C.. Dans la seconde moitié de ce siècle, une réorganisation de l’espace est marquée par la construction de murs en moyen appareil liés à la terre et sans doute surmontés d’élévations en terre, déterminant des espaces dont les sols sont en terre battue ou en tuileau compacté. Les nouveaux espaces s’ouvrent sur une voie au sud dont la rive reprend toutefois une limite héritée de l’état antérieur. Cette division de l’espace ne sera ensuite plus remise en cause jusqu’à la fin de la période romaine. La romanisation de la ville se manifeste par la construction de nouveaux murs à base maçonnée qui utilisent les murs antérieurs comme fondations. Les élévations sont dotées d’arases de tegulae. L’habitat de cette période n’affiche plus de signes de luxe. Au sud, la rue est dotée d’un égout couvert de dalles de calcaire dur. Une démolition avec remblaiement des espaces est datable du début du Ve siècle mais des indices d’occupation subsistent jusqu’au début du VIe siècle. La phase de remblaiement se traduit par la constitution d’une épaisse couche contenant des enduits peints et des tuiles, noyés dans une matrice limoneuse jaune révélant l’utilisation de brique crues au cours de la période romaine également. Dans la seconde fenêtre ouverte contre la cathédrale médiévale, l’opération s’est attachée à dégager de nouveau les structures aperçues dans les années 1960, mais insuffisamment documentées. Ont été ainsi remis au jour, une vaste citerne du haut-empire revêtue de béton de tuileau et des murs antiques parmi lesquels certains semblent avoir joué un rôle de soutènement en lien avec la topographie accidentée du rocher. Une banquette stratigraphique épargnée par les fouilles anciennes a permis de revoir en partie la chronologie de ce secteur. Une première série d’aménagements est datée de la période antérieure au IIIe siècle, puis un puissant remblai précède l’installation d’un épais mur de soutènement. Le matériel céramique est très abondant pour toutes les périodes, témoignant du dynamisme des échanges et de l’intensité de l’occupation des lieux, placés au plus près du sommet du rocher, lieu d’implantation à l’époque romaine d’un ensemble monumental dont attestent les murs de soubassement encore en élévation autour du château médiéval.
1 Spontanéité où s'exprime une culture du regard. Comme le rappelle J.-C. Schmitt (1987, 31) : « ... more 1 Spontanéité où s'exprime une culture du regard. Comme le rappelle J.-C. Schmitt (1987, 31) : « plus personne ne doute, depuis l'article fameux que Marcel Maus consacra aux « techniques du corps » que les gestes, les attitudes, les comportements individuels sont des acquis sociaux, le fruit d'apprentissages et de mimétismes formels ou inconscients ». 2 Lissarrague 2008,10 : séminaire intitulé « Des musées de papier aux banques de données », avec Irène Aghion, Martine Denoyelle, Alain Schnapp, François de Polignac. Manfrini 2008. 3 Pour les pratiques des siècles précédents, voir par exemple dans Rouillard 2008.
Traditions stylistiques et manipulations visuelles : les enjeux de « l'ancien » chez les céramist... more Traditions stylistiques et manipulations visuelles : les enjeux de « l'ancien » chez les céramistes attiques du V e siècle av. J.-C.
L'étude des vases attiques à figures noires de la collection Bourbon permet de mieux comprendre l... more L'étude des vases attiques à figures noires de la collection Bourbon permet de mieux comprendre le fonctionnement du laboratoire de restauration de céramiques dirigé par Raffaele Gargiulo dans la première moitié du x i x e siècle. La confrontation entre documents d'archive et restaurations effectuées sur les vases révèle la « main » de Domenico Fortunato, tout comme elle permet de proposer de reconnaître celle de R. Gargiulo. La distance entre les intentions théoriques des restaurateurs (signalées dans un texte rare de Giustiniani et De Licteriis) et leur réalisation sur des vases à figures noires met en scène le regard de l'antiquaire, capturé dans son interprétation manipulatrice de l'oeuvre. Un aspect de l'histoire du goût pour les vases grecs peut ainsi être dévoilé, montrant par quels détours, souvent « classicisants », les amateurs réussissent à apprécier les vases archaïques.
Dans la collection Bourbon du musée archéologique de Naples, le cratère à colonnettes attique à f... more Dans la collection Bourbon du musée archéologique de Naples, le cratère à colonnettes attique à figures noires ( 1 , numéro d'inventaire 81092, présente le double intérêt, assez conflictuel, de pouvoir être attribué à un peintre attique de qualité de la fin du VI e s. av. J.-C. et d'avoir été restauré dans le célèbre laboratoire de Raffaele Gargiulo au milieu du XIX e s. Il s'agit d'un cratère de forme standard, d'assez petite taille (H: 32 cm. Diamètre à l'embouchure : 30,4 cm ; 37,2 cm avec anses. Diamètre de la panse : 30 cm). Sur la face A (fig. 2) sont représentés Héraclès et Hermès. Les deux personnages sont dans un paysage de montagne ou dans une grotte, dont les parois sont signalées à droite et à gauche de l'image 2 .
Comme le montrent clairement l'histogramme de la figure 1, cette étude de la céramique attique du... more Comme le montrent clairement l'histogramme de la figure 1, cette étude de la céramique attique du Ve s. av. J.-C. à Lattes va LUdI ChazaLoN 532 surtout se concentrer sur les deux derniers quarts du Ve s. La première moitié du Ve s. n'étant pas encore suffisamment documentée et étant toujours en cours de fouille, les données ne permettent pas de saisir une tendance : les graphiques concerneront donc les deux derniers quarts du Ve s. Pour garder la lisibilité de ces tableaux et ne pas créer une chute artificielle des données, le tournant du siècle, vers 400 av. J.-C. sera traité à part et inséré au cas par cas dans l'étude détaillée. au cours de la deuxième moitié du Ve s. av. J.-C., on constate une augmentation très nette des importations attiques (figurées et à vernis noir) dans le dernier quart du siècle. Le rapport entre céramiques figurées et à vernis noir évolue clairement . dans le troisième quart du siècle, on trouve à peu près 3 fois plus de céramiques à vernis noir que de céramiques figurées, alors que dans le dernier quart, cette différence s'estompe avec 31,6 % de céramiques figurées pour 67,6 % de céramiques à vernis noir, donc environ deux fois plus. La présence de la céramique attique à figures noires est attestée, mais clairement résiduelle.
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