HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2008
Téléphone portable et paraître. En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien ... more Téléphone portable et paraître. En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien des Français. Comment cet artefact participe-t-il de la construction des apparences et du paraître ? En d'autres termes, comment s'est construite sa norme d'usage dans l'espace public ? De quelle manière cet objet, devenu si personnel au point de constituer un véritable enjeu identitaire, contribue-t-il à la mise en scène de soi ? Une première partie permettra d'analyser les questions soulevées par l'irruption de ce nouvel objet social dans l'espace public : les premiers usages étaient dénoncés parce qu'ils remettaient en cause les normes de civilité et de bienséance dans l'espace public. Une mise en perspective historique révélera qu'il en fut de même lors de l'introduction du fixe à la fin du siècle dernier. Une seconde partie décrira l'élaboration de nouvelles normes d'usage dans l'espace public : si ces normes émergent avec le plus d'aisance chez les jeunes, elles varient aussi selon les espaces, bousculant les frontières privé/public, conduisant parfois à la stigmatisation. Dans la dernière partie sera abordée la dimension personnelle de l'objet : s'il peut être considéré comme une extension corporelle, il devient aussi un outil d'expression identitaire. Il est enfin un objet personnalisé, qui s'affiche et se donne à voir et à entendre, notamment à travers les sonneries. Le corpus est constitué de 51 entretiens semi-directifs réalisés en 2003 auprès de 20 jeunes adolescents (en 3 e au collège et en 2 de au lycée) 1 et de leurs parents. L'échantillon qualitatif retenu ne saurait être qualifié de représentatif, il visait en revanche à témoigner d'une certaine diversité, notamment au regard de l'origine sociale et culturelle. C'est pourquoi l'enquête a été réalisée dans un collège et un lycée d'enseignement général d'un quartier résidentiel, ainsi que dans un collège et un lycée professionnel d'un quartier populaire (tous en milieu urbain). De même, l'échantillon comporte un certain nombre de familles monoparentales (afin de tester par ailleurs des hypothèses sur l'autonomie dans les familles). Dans l'ensemble, adolescents et parents sont tous équipés d'un portable, néanmoins quelques familles sans portable complètent l'échantillon. Les entretiens individuels (d'une durée de soixante à quatre-vingt-dix minutes) se sont déroulés dans l'établissement scolaire pour chacun des jeunes (rendez-vous négocié directement avec lui, par la mise en avant de notre position de chercheure indépendante et extérieure à l'établissement). Les parents ont été ensuite rencontrés séparément, à leur domicile, après accord du jeune et de ces derniers. Les questions étaient ouvertes, visant à mobiliser les différentes dimensions de la représentation sociale que les usagers se font du téléphone portable (objet social dans l'espace public, objet de médiation avec la famille, les amis et les relations de travail, objet technique, objet de consommation).
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2021
What is the diversity of cultural expressions in the territory? How is it produced and promoted? ... more What is the diversity of cultural expressions in the territory? How is it produced and promoted? Through two apparatus, a digital arts festival and a cultural and artistic incubator, the analysis of systemic interactions between local actors-local authorities, regional cultural actors, representatives of national public authorities, artists and residents of third places etc.-will reveal a real cultural coproduction: between national trends, enhancement of local heritage and local artistic creation, a whole creative economy is emerging, participating in the development of the territory. The methodology is qualitative: semi-directive interviews with the various local actors and action research.
Paraître et apparences en Europe occidentale du Moyen Âge à nos jours, 2008
En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien des Français. Comment cet artefa... more En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien des Français. Comment cet artefact participe-t-il de la construction des apparences et du paraître ? En d’autres termes, comment s’est construite sa norme d’usage dans l’espace public ? De quelle manière cet objet, devenu si personnel au point de constituer un véritable enjeu identitaire, contribue-t-il à la mise en scène de soi ? Une première partie permettra d’analyser les questions soulevées par l’irruption de ce nouvel objet..
Notre proposition s’inscrit dans la thematique des usages des TIC (Technologies de l’information ... more Notre proposition s’inscrit dans la thematique des usages des TIC (Technologies de l’information et de la communication). Elle vise a comprendre les usages sociaux de la photographie sur telephone portable. Si la photographie constituait un instrument privilegie de la memoire sociale visant a produire le mythe familial (Bourdieu et al., 1965), que reste-il aujourd’hui, a l’aune du processus d’individualisation a l’œuvre dans les familles contemporaines, de ces pratiques ? A contrario, quelles transformations de la fonction sociale de la photographie se dessinent ? Nous tenterons de comprendre l’evolution de ces pratiques culturelles chez les jeunes et leur role dans la construction identitaire. En quoi cet objet incorpore que constitue le telephone portable peut-il modifier les situations de production de ces images en favorisant la multiplication des occasions de photographier ? Assiste-t-on a une desacralisation des pratiques photographiques ? De meme, la circulation des images au...
Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Tous droits réservés INDEX oeuvrec... more Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Tous droits réservés INDEX oeuvrecitee Branchés du portable. Sociologie des usages (Les)-(Francis Jauréguiberry，2003) AUTEURS CORINNE MARTIN CREM, université de Metz Francis Jauréguiberry, Les branchés du portable. Sociologie des usages Questions de communication, 4 | 2003
Alors que la fin du roaming vient d’etre annoncee au sein de l’Union europeenne, notre projet vis... more Alors que la fin du roaming vient d’etre annoncee au sein de l’Union europeenne, notre projet vise a analyser la frontiere numerique qui a regi le domaine des telecommunications en Europe durant deux decennies. En quoi cette frontiere pourrait-elle constituer un dispositif economico-technique, affectant les pratiques de communication mobile (voix, sms, internet) des usagers, et particulierement des frontaliers ? En effet, au sein d’une Grande Region transfrontaliere ou le Luxembourg (pays trilingue) attire massivement les frontaliers, ces derniers sont particulierement touches dans leurs pratiques quotidiennes : denoncant cette frontiere numerique comme preuve d’une incapacite a faire l’Europe, ou s’en accommodant ou bien encore rusant pour la contourner, ils sont confrontes a de surprenants phenomenes de reterritorialisation. In fine, ils sont quasiment mis en situation de deconnexion forcee, un veritable paradoxe dans un monde ou domine le modele normatif de l’homme hyperconnecte....
The purpose of this chapter is to analyze the impact of a digital border on the digital media pra... more The purpose of this chapter is to analyze the impact of a digital border on the digital media practices of French cross-border commuters in Luxembourg, and how this contributes to the construction of their border experiences. An outline is given of the typology of media practices, and put into perspective with the social representations of the border, the Greater Region, and the position of the cross-border commuters in the social, professional, and cultural space. The methodology is qualitative: semi-directive interviews (N=20, 10 women, 10 men) addressed all the media practices of the respondents (traditional media, digital media, and social networks via smartphones/computers/tablets) and their real-life experiences as cross-border commuters.
École doctorale Perspectives interculturelles : écrits, médias, espaces, sociétés Centre de reche... more École doctorale Perspectives interculturelles : écrits, médias, espaces, sociétés Centre de recherche sur les médiations (ÉA 3476) REPRE SENTATIONS SOCIALE S DU TÉTÉPHONE PORTABLE CHEZ LES JEI.]NES ADOLESCENTS ET LEUR FAMILLE QUELLES LÉGITIMATIONS DES USAGES ? ensciencesdeili"tr#""it:f ff :"ti:ommunication présentée et soutenue publiquement le I7 décembre 2004 par
is part of Springer Science+Business Media. www.vs-verlag.de No part of this publication may be r... more is part of Springer Science+Business Media. www.vs-verlag.de No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior written permission of the copyright holder. Registered and/or industrial names, trade names, trade descriptions etc. cited in this publication are part of the law for trademark protection and may not be used free in any form or by any means even if this is not specifically marked.
les jeunes ont-ils par rapport à cet outil ? Comment gèrent-ils leur sociabilité à distance avec ... more les jeunes ont-ils par rapport à cet outil ? Comment gèrent-ils leur sociabilité à distance avec le portable ? D'autres réflexions peuvent être conduites sur les rapports sociaux de sexe. En effet, les nombreuses études du téléphone fixe (Claisse, Rowe, 1993 ; dossiers de la revue Réseaux « Usages du téléphone », 1992 ; Réseaux « Usages de la téléphonie », 1997 ; Réseaux « Le sexe du téléphone », 2000) ont révélé des pratiques nettement sexuées : les femmes sont les principales gestionnaires de la sociabilité téléphonique du foyer. Alors quelles vont être les conséquences de l'arrivée des portables dans les familles ? Qui va gérer cette sociabilité du ménage ? Les hommes et les femmes ont-ils les mêmes usages, produisent-ils les mêmes légitimations de cet outil ? En ouvrant le champ des relations professionnelles, on s'interrogera sur la reconfiguration des frontières vie privée/vie professionnelle à laquelle participe le mobile, au côté d'autres outils de communication à distance. De même, à partir des analyses sur le partage des tâches domestiques, on se demandera quels peuvent être les effets du portable sur cette répartition des rôles sociaux traditionnels. Assiste-ton à une reproduction sociale de ces rôles ou à leur évolution dans ces familles ? Aussi convient-il de présenter la démarche méthodologique mise en oeuvre pour apporter des éléments de réponse à toutes ces questions. Première partie Un objet de médiation avec la famille
Cette nouvelle machine à communiquer qu'est le téléphone portable semble favoriser le secret dans... more Cette nouvelle machine à communiquer qu'est le téléphone portable semble favoriser le secret dans les relations interpersonnelles de nos sociétés individualistes. Mais la« traçabilité » des informations et des identités qu'il permet-dans les univers tant privé que public-ne peut-elle en faire, paradoxalement, un instrument de contrôle social ? Va-ton dès lors assister à la constitution d'un nouveau secret professionnel dans le domaine des télécommunications ? Corinne Martin essaie de répondre à ces questions à partir d'une réflexion sur la notion de secret, d'études sociologiques sur la famille et les usages du téléphone, et en s'appuyant sur une étude de cas fondée sur des sources journalistiques.
The cell phone now being firmly established among French young people (voice/SMS), what are the u... more The cell phone now being firmly established among French young people (voice/SMS), what are the uses of the camera phone? Is a radical transformation of the social function of photography taking place that would entail a specificity of the uses of the cell phone device? Unquestionably, those everyday life photos, more spontaneous, more intimate and emotional too, are user-generated content that take part in the construction of personal and social identity in real time-it can indeed be noted that temporality in the act of taking pictures has changed. However, most of what used to be at stake in traditional photography is still important, for instance the issue of the trace, of the authentication and evidence of the past reality. But a new question arises: could it be that those pictures are less worthy of becoming images? Are they more precarious? For two constraints remain: one is economic, the other one is technical. What young people do, therefore, is set up a real rationality of the uses in order to arbitrate between the various devices available. The manufacturers/carriers' wish to have the cell phone become the one and ultimate device does not seem to have been fulfilled in France as yet. The methodology applied is combined: one quantitative part contains a survey including short descriptions of almost 500 photos, and one qualitative part, which is based on semi-directive interviews among 20 persons between 18 and 24 years about their uses of camera phones compared with those of digital cameras. Keywords Camera phone-Mobile phone-Photography-Pictures-Mobile images-Sociability-French young users-semi-directive interviews. DRAFT are equipped 2. Towards the end of year 2000, the first camera phones appeared. It is the ensuing merging of the cell phone, a communication and broadcasting tool, with the camera, a recording tool, that we are going to examine to try and understand the new social uses of camera phone photography among young people. It is therefore necessary for us, at first, to go back over what is at stake when people do and use photography. It should be stressed, to begin with, that photography as a hobby has developed along with the general increase of other amateur-practising types of activities (Donnat, 2003). According to the CREDOC 3 in 2002, 81% of French people do photography as a hobby, and this has spread throughout all age groups, especially among the young (in 2002, 93% of those under 25 do photography, compared with 71% in 1989). Then, within hardly ten years (1997-2007), the very same years when the cell phone settled in France, digital photography replaced traditional photography: their respective sales curves are symmetrically opposed and, in 2007, two thirds of the French households owned a DC 4 (digital camera). So much for statistics. As for practices, Pierre Bourdieu et al. (1965) showed, more than 40 years ago already, that the social function of photography consists "mainly in recording and hoarding up 'memories' of things, people or events socially marked out as important" (op. cit., p. 39). And so it seems that "most of the time the practice of photography exists and goes on mainly because of its function within the family context or, more precisely, through the function bestowed upon it by the family group, which consists in solemnizing and immortalizing the great hours of family life-or, in short, in strengthening the cohesion of the family group by reasserting its perception of itself as a whole" (op. cit., p. 39). Now a number of questions arise: how have those practices evolved, chronologically, first-that is, within the general sociological evolution of modern families (individualization at work)-secondly, with the young now practising massively, and, finally, with the coming into use of that new device, the camera phone? In what ways can that embedded and therefore constantly available artefact change those practices? What will those young people choose as their favourite themes, when do they take pictures, on what occasions? Will the general increase of amateur photography and the rising number of the opportunities to take a picture-with the sense of spontaneity that the camera phone undoubtedly encourages-be enough to radically transform the social function of photography? Is this very function losing its highly ritualized, almost sacred character? In the same way, the constant availability of those digital pictures (always at hand in the memory of the artefact), as well as their circulation within sociability networks, are essential aspects to be examined when dealing with youngsters. What new status do those digital pictures acquire in such a context? Could it be that they become even more 2 Credoc, 2008, The diffusion of ICT in French society, CGTI (General Council of ICT's)/Arcep (electronic communication regulation authority), available at www.arcep.fr. Credoc is the Research Center for the Study of Living Conditions). 3 A survey ordered by the API, an association for the promotion of images, summary available at www.sipec.fr, the SIPEC being the union for companies dealing with pictures, photography and communication. 4 Among which 1 out of 5 owns more than one DC. From now on we will be using DC for "digital camera", as opposed to "camera phone". absolute. It is, on the contrary, relative, since it is constantly updated according to whatever other devices are available, and the criterions constantly reexamined. As Lauriane puts it: The use of the cell phone depends on what other device is available. Here is her story: a few years ago, for Christmas, she was offered a DC by her parents, and she used it, even though she now describes it as "not fantastic, really, when there's not enough light the pictures are horrible", but nevertheless "better than the phone I had back then, which was the first camera phone to be found, in fact". So when it was time for her to buy a new mobile phone, she took the photo criterion very attentively into account, and that is how she came to use her camera phone to take pictures, somewhat neglecting her DC. Then she went to university-an important time in her life since it meant new important friendships (cf. the "photos of end of academic year parties" or "the strike", two intense moments of her student life)-and met her "boyfriend" on campus, something she will later immortalize, since one of her favourite camera phone pictures is "my first romantic weekend with my boyfriend in Disneyland". At that time she thought of offering her boyfriend a DC which of course takes much better pictures than her camera phone, and it very quickly turned out that she would become the main user of her boyfriend's DC, always reminding him to take it with him whenever they went to a party. She admits she used her camera phone less and less, mainly because of technical reasons and the quality of the photos: The problem with the camera phone is that it takes about 5 seconds before picture stabilizes, so it's quite hard to get a sharp picture. Her parents, having finally got the message (she never uses her old DC any more), have just offered her a new one which of course is better than anything she has had so far. We can easily imagine that she has dropped all her other devices and now only uses that new DC ("so now I have it with me all the time")-which has truly become part of her by now. This particular case is meant to show how rationality of the uses sets in and can only be understood through considering other available devices as well as the user's singular story. We may add that such usage rules can also be set to work within the group of friends. Let us listen to Lucile, who doesn't own a DC herself, explaining why, in some specific situation, she did not think of using her camera phone: Using the camera phone to shoot them [friend partiers] just doesn't occur to me, and then the viewfinder is so small, and you have to stand so far away just to have everybody in the frame […]. As a matter of fact, some time ago we had a party, and I simply didn't think of using my phone to take a picture, I mean… [question: why?] some of us had their DC, they think of taking it with them and using it, so knowing they will send us the photos, we don't take pictures. It is clear here that those usage rules are most often born from technical problems that have to do with the poor quality of camera phone pictures, especially when the photos are meant to be DRAFT preserved in order to remember some evening spent together. The photos taken with the DC are therefore those that will be important and will circulate, be exchanged and shared within the group of friends. The rationality of the uses therefore goes as far as taking into account elements from current situations and contexts such as related to the availability of other devices (and their characteristics) within the sociability network. Before reaching a conclusion, we have to briefly examine videos-but then why do it separately? Because, contrary to a "photo [which] stops movement" (Dubois, 1990, p. 173), video, like the cinema, is made of motion pictures and therefore allows narrativity to set in. And this is precisely where most new things are to be found, it seems to us, as far as uses are concerned. 4 Videos: Staging Oneself? According to TNS Sofrès, more than 43% of the 18 to 24-year-olds make videos with their camera phone. Among our 252 students, 73% do so. And in the interviews, some said they liked video because it is more lively than frozen photographs. Let us listen to Floriane: You can see reality, what really took place before and after, whereas a photo is frozen. 'Cause a video may last a few minutes, which means nothing will be lost of that very moment you're going through […]. Video is closer to life, it allows you to go through the memory again and get as close to it as possible. The issue of how to immortalize the memory is just as important here as it is with photography, but it seems...
Si l'histoire a retenu Graham Bell comme l'inventeur du téléphone aux États-Unis en 1876, il conv... more Si l'histoire a retenu Graham Bell comme l'inventeur du téléphone aux États-Unis en 1876, il convient de rappeler que ce média de communication interpersonnelle a mis plus d'un siècle avant d'être massivement adopté par les français (de 15 % seulement des foyers équipés en 1968 à la quasi-saturation au milieu des années 80, avec plus de 90 %). Par contraste, le téléphone portable s'est imposé en une décennie, à compter de son lancement au milieu des années 90. Un tel succès a surpris tous les experts : d'ailleurs, les premières publicités,
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2008
Téléphone portable et paraître. En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien ... more Téléphone portable et paraître. En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien des Français. Comment cet artefact participe-t-il de la construction des apparences et du paraître ? En d'autres termes, comment s'est construite sa norme d'usage dans l'espace public ? De quelle manière cet objet, devenu si personnel au point de constituer un véritable enjeu identitaire, contribue-t-il à la mise en scène de soi ? Une première partie permettra d'analyser les questions soulevées par l'irruption de ce nouvel objet social dans l'espace public : les premiers usages étaient dénoncés parce qu'ils remettaient en cause les normes de civilité et de bienséance dans l'espace public. Une mise en perspective historique révélera qu'il en fut de même lors de l'introduction du fixe à la fin du siècle dernier. Une seconde partie décrira l'élaboration de nouvelles normes d'usage dans l'espace public : si ces normes émergent avec le plus d'aisance chez les jeunes, elles varient aussi selon les espaces, bousculant les frontières privé/public, conduisant parfois à la stigmatisation. Dans la dernière partie sera abordée la dimension personnelle de l'objet : s'il peut être considéré comme une extension corporelle, il devient aussi un outil d'expression identitaire. Il est enfin un objet personnalisé, qui s'affiche et se donne à voir et à entendre, notamment à travers les sonneries. Le corpus est constitué de 51 entretiens semi-directifs réalisés en 2003 auprès de 20 jeunes adolescents (en 3 e au collège et en 2 de au lycée) 1 et de leurs parents. L'échantillon qualitatif retenu ne saurait être qualifié de représentatif, il visait en revanche à témoigner d'une certaine diversité, notamment au regard de l'origine sociale et culturelle. C'est pourquoi l'enquête a été réalisée dans un collège et un lycée d'enseignement général d'un quartier résidentiel, ainsi que dans un collège et un lycée professionnel d'un quartier populaire (tous en milieu urbain). De même, l'échantillon comporte un certain nombre de familles monoparentales (afin de tester par ailleurs des hypothèses sur l'autonomie dans les familles). Dans l'ensemble, adolescents et parents sont tous équipés d'un portable, néanmoins quelques familles sans portable complètent l'échantillon. Les entretiens individuels (d'une durée de soixante à quatre-vingt-dix minutes) se sont déroulés dans l'établissement scolaire pour chacun des jeunes (rendez-vous négocié directement avec lui, par la mise en avant de notre position de chercheure indépendante et extérieure à l'établissement). Les parents ont été ensuite rencontrés séparément, à leur domicile, après accord du jeune et de ces derniers. Les questions étaient ouvertes, visant à mobiliser les différentes dimensions de la représentation sociale que les usagers se font du téléphone portable (objet social dans l'espace public, objet de médiation avec la famille, les amis et les relations de travail, objet technique, objet de consommation).
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Dec 1, 2021
What is the diversity of cultural expressions in the territory? How is it produced and promoted? ... more What is the diversity of cultural expressions in the territory? How is it produced and promoted? Through two apparatus, a digital arts festival and a cultural and artistic incubator, the analysis of systemic interactions between local actors-local authorities, regional cultural actors, representatives of national public authorities, artists and residents of third places etc.-will reveal a real cultural coproduction: between national trends, enhancement of local heritage and local artistic creation, a whole creative economy is emerging, participating in the development of the territory. The methodology is qualitative: semi-directive interviews with the various local actors and action research.
Paraître et apparences en Europe occidentale du Moyen Âge à nos jours, 2008
En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien des Français. Comment cet artefa... more En moins de dix ans, le téléphone portable a envahi le quotidien des Français. Comment cet artefact participe-t-il de la construction des apparences et du paraître ? En d’autres termes, comment s’est construite sa norme d’usage dans l’espace public ? De quelle manière cet objet, devenu si personnel au point de constituer un véritable enjeu identitaire, contribue-t-il à la mise en scène de soi ? Une première partie permettra d’analyser les questions soulevées par l’irruption de ce nouvel objet..
Notre proposition s’inscrit dans la thematique des usages des TIC (Technologies de l’information ... more Notre proposition s’inscrit dans la thematique des usages des TIC (Technologies de l’information et de la communication). Elle vise a comprendre les usages sociaux de la photographie sur telephone portable. Si la photographie constituait un instrument privilegie de la memoire sociale visant a produire le mythe familial (Bourdieu et al., 1965), que reste-il aujourd’hui, a l’aune du processus d’individualisation a l’œuvre dans les familles contemporaines, de ces pratiques ? A contrario, quelles transformations de la fonction sociale de la photographie se dessinent ? Nous tenterons de comprendre l’evolution de ces pratiques culturelles chez les jeunes et leur role dans la construction identitaire. En quoi cet objet incorpore que constitue le telephone portable peut-il modifier les situations de production de ces images en favorisant la multiplication des occasions de photographier ? Assiste-t-on a une desacralisation des pratiques photographiques ? De meme, la circulation des images au...
Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Tous droits réservés INDEX oeuvrec... more Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Tous droits réservés INDEX oeuvrecitee Branchés du portable. Sociologie des usages (Les)-(Francis Jauréguiberry，2003) AUTEURS CORINNE MARTIN CREM, université de Metz Francis Jauréguiberry, Les branchés du portable. Sociologie des usages Questions de communication, 4 | 2003
Alors que la fin du roaming vient d’etre annoncee au sein de l’Union europeenne, notre projet vis... more Alors que la fin du roaming vient d’etre annoncee au sein de l’Union europeenne, notre projet vise a analyser la frontiere numerique qui a regi le domaine des telecommunications en Europe durant deux decennies. En quoi cette frontiere pourrait-elle constituer un dispositif economico-technique, affectant les pratiques de communication mobile (voix, sms, internet) des usagers, et particulierement des frontaliers ? En effet, au sein d’une Grande Region transfrontaliere ou le Luxembourg (pays trilingue) attire massivement les frontaliers, ces derniers sont particulierement touches dans leurs pratiques quotidiennes : denoncant cette frontiere numerique comme preuve d’une incapacite a faire l’Europe, ou s’en accommodant ou bien encore rusant pour la contourner, ils sont confrontes a de surprenants phenomenes de reterritorialisation. In fine, ils sont quasiment mis en situation de deconnexion forcee, un veritable paradoxe dans un monde ou domine le modele normatif de l’homme hyperconnecte....
The purpose of this chapter is to analyze the impact of a digital border on the digital media pra... more The purpose of this chapter is to analyze the impact of a digital border on the digital media practices of French cross-border commuters in Luxembourg, and how this contributes to the construction of their border experiences. An outline is given of the typology of media practices, and put into perspective with the social representations of the border, the Greater Region, and the position of the cross-border commuters in the social, professional, and cultural space. The methodology is qualitative: semi-directive interviews (N=20, 10 women, 10 men) addressed all the media practices of the respondents (traditional media, digital media, and social networks via smartphones/computers/tablets) and their real-life experiences as cross-border commuters.
École doctorale Perspectives interculturelles : écrits, médias, espaces, sociétés Centre de reche... more École doctorale Perspectives interculturelles : écrits, médias, espaces, sociétés Centre de recherche sur les médiations (ÉA 3476) REPRE SENTATIONS SOCIALE S DU TÉTÉPHONE PORTABLE CHEZ LES JEI.]NES ADOLESCENTS ET LEUR FAMILLE QUELLES LÉGITIMATIONS DES USAGES ? ensciencesdeili"tr#""it:f ff :"ti:ommunication présentée et soutenue publiquement le I7 décembre 2004 par
is part of Springer Science+Business Media. www.vs-verlag.de No part of this publication may be r... more is part of Springer Science+Business Media. www.vs-verlag.de No part of this publication may be reproduced, stored in a retrieval system or transmitted, in any form or by any means, electronic, mechanical, photocopying, recording, or otherwise, without the prior written permission of the copyright holder. Registered and/or industrial names, trade names, trade descriptions etc. cited in this publication are part of the law for trademark protection and may not be used free in any form or by any means even if this is not specifically marked.
les jeunes ont-ils par rapport à cet outil ? Comment gèrent-ils leur sociabilité à distance avec ... more les jeunes ont-ils par rapport à cet outil ? Comment gèrent-ils leur sociabilité à distance avec le portable ? D'autres réflexions peuvent être conduites sur les rapports sociaux de sexe. En effet, les nombreuses études du téléphone fixe (Claisse, Rowe, 1993 ; dossiers de la revue Réseaux « Usages du téléphone », 1992 ; Réseaux « Usages de la téléphonie », 1997 ; Réseaux « Le sexe du téléphone », 2000) ont révélé des pratiques nettement sexuées : les femmes sont les principales gestionnaires de la sociabilité téléphonique du foyer. Alors quelles vont être les conséquences de l'arrivée des portables dans les familles ? Qui va gérer cette sociabilité du ménage ? Les hommes et les femmes ont-ils les mêmes usages, produisent-ils les mêmes légitimations de cet outil ? En ouvrant le champ des relations professionnelles, on s'interrogera sur la reconfiguration des frontières vie privée/vie professionnelle à laquelle participe le mobile, au côté d'autres outils de communication à distance. De même, à partir des analyses sur le partage des tâches domestiques, on se demandera quels peuvent être les effets du portable sur cette répartition des rôles sociaux traditionnels. Assiste-ton à une reproduction sociale de ces rôles ou à leur évolution dans ces familles ? Aussi convient-il de présenter la démarche méthodologique mise en oeuvre pour apporter des éléments de réponse à toutes ces questions. Première partie Un objet de médiation avec la famille
Cette nouvelle machine à communiquer qu'est le téléphone portable semble favoriser le secret dans... more Cette nouvelle machine à communiquer qu'est le téléphone portable semble favoriser le secret dans les relations interpersonnelles de nos sociétés individualistes. Mais la« traçabilité » des informations et des identités qu'il permet-dans les univers tant privé que public-ne peut-elle en faire, paradoxalement, un instrument de contrôle social ? Va-ton dès lors assister à la constitution d'un nouveau secret professionnel dans le domaine des télécommunications ? Corinne Martin essaie de répondre à ces questions à partir d'une réflexion sur la notion de secret, d'études sociologiques sur la famille et les usages du téléphone, et en s'appuyant sur une étude de cas fondée sur des sources journalistiques.
The cell phone now being firmly established among French young people (voice/SMS), what are the u... more The cell phone now being firmly established among French young people (voice/SMS), what are the uses of the camera phone? Is a radical transformation of the social function of photography taking place that would entail a specificity of the uses of the cell phone device? Unquestionably, those everyday life photos, more spontaneous, more intimate and emotional too, are user-generated content that take part in the construction of personal and social identity in real time-it can indeed be noted that temporality in the act of taking pictures has changed. However, most of what used to be at stake in traditional photography is still important, for instance the issue of the trace, of the authentication and evidence of the past reality. But a new question arises: could it be that those pictures are less worthy of becoming images? Are they more precarious? For two constraints remain: one is economic, the other one is technical. What young people do, therefore, is set up a real rationality of the uses in order to arbitrate between the various devices available. The manufacturers/carriers' wish to have the cell phone become the one and ultimate device does not seem to have been fulfilled in France as yet. The methodology applied is combined: one quantitative part contains a survey including short descriptions of almost 500 photos, and one qualitative part, which is based on semi-directive interviews among 20 persons between 18 and 24 years about their uses of camera phones compared with those of digital cameras. Keywords Camera phone-Mobile phone-Photography-Pictures-Mobile images-Sociability-French young users-semi-directive interviews. DRAFT are equipped 2. Towards the end of year 2000, the first camera phones appeared. It is the ensuing merging of the cell phone, a communication and broadcasting tool, with the camera, a recording tool, that we are going to examine to try and understand the new social uses of camera phone photography among young people. It is therefore necessary for us, at first, to go back over what is at stake when people do and use photography. It should be stressed, to begin with, that photography as a hobby has developed along with the general increase of other amateur-practising types of activities (Donnat, 2003). According to the CREDOC 3 in 2002, 81% of French people do photography as a hobby, and this has spread throughout all age groups, especially among the young (in 2002, 93% of those under 25 do photography, compared with 71% in 1989). Then, within hardly ten years (1997-2007), the very same years when the cell phone settled in France, digital photography replaced traditional photography: their respective sales curves are symmetrically opposed and, in 2007, two thirds of the French households owned a DC 4 (digital camera). So much for statistics. As for practices, Pierre Bourdieu et al. (1965) showed, more than 40 years ago already, that the social function of photography consists "mainly in recording and hoarding up 'memories' of things, people or events socially marked out as important" (op. cit., p. 39). And so it seems that "most of the time the practice of photography exists and goes on mainly because of its function within the family context or, more precisely, through the function bestowed upon it by the family group, which consists in solemnizing and immortalizing the great hours of family life-or, in short, in strengthening the cohesion of the family group by reasserting its perception of itself as a whole" (op. cit., p. 39). Now a number of questions arise: how have those practices evolved, chronologically, first-that is, within the general sociological evolution of modern families (individualization at work)-secondly, with the young now practising massively, and, finally, with the coming into use of that new device, the camera phone? In what ways can that embedded and therefore constantly available artefact change those practices? What will those young people choose as their favourite themes, when do they take pictures, on what occasions? Will the general increase of amateur photography and the rising number of the opportunities to take a picture-with the sense of spontaneity that the camera phone undoubtedly encourages-be enough to radically transform the social function of photography? Is this very function losing its highly ritualized, almost sacred character? In the same way, the constant availability of those digital pictures (always at hand in the memory of the artefact), as well as their circulation within sociability networks, are essential aspects to be examined when dealing with youngsters. What new status do those digital pictures acquire in such a context? Could it be that they become even more 2 Credoc, 2008, The diffusion of ICT in French society, CGTI (General Council of ICT's)/Arcep (electronic communication regulation authority), available at www.arcep.fr. Credoc is the Research Center for the Study of Living Conditions). 3 A survey ordered by the API, an association for the promotion of images, summary available at www.sipec.fr, the SIPEC being the union for companies dealing with pictures, photography and communication. 4 Among which 1 out of 5 owns more than one DC. From now on we will be using DC for "digital camera", as opposed to "camera phone". absolute. It is, on the contrary, relative, since it is constantly updated according to whatever other devices are available, and the criterions constantly reexamined. As Lauriane puts it: The use of the cell phone depends on what other device is available. Here is her story: a few years ago, for Christmas, she was offered a DC by her parents, and she used it, even though she now describes it as "not fantastic, really, when there's not enough light the pictures are horrible", but nevertheless "better than the phone I had back then, which was the first camera phone to be found, in fact". So when it was time for her to buy a new mobile phone, she took the photo criterion very attentively into account, and that is how she came to use her camera phone to take pictures, somewhat neglecting her DC. Then she went to university-an important time in her life since it meant new important friendships (cf. the "photos of end of academic year parties" or "the strike", two intense moments of her student life)-and met her "boyfriend" on campus, something she will later immortalize, since one of her favourite camera phone pictures is "my first romantic weekend with my boyfriend in Disneyland". At that time she thought of offering her boyfriend a DC which of course takes much better pictures than her camera phone, and it very quickly turned out that she would become the main user of her boyfriend's DC, always reminding him to take it with him whenever they went to a party. She admits she used her camera phone less and less, mainly because of technical reasons and the quality of the photos: The problem with the camera phone is that it takes about 5 seconds before picture stabilizes, so it's quite hard to get a sharp picture. Her parents, having finally got the message (she never uses her old DC any more), have just offered her a new one which of course is better than anything she has had so far. We can easily imagine that she has dropped all her other devices and now only uses that new DC ("so now I have it with me all the time")-which has truly become part of her by now. This particular case is meant to show how rationality of the uses sets in and can only be understood through considering other available devices as well as the user's singular story. We may add that such usage rules can also be set to work within the group of friends. Let us listen to Lucile, who doesn't own a DC herself, explaining why, in some specific situation, she did not think of using her camera phone: Using the camera phone to shoot them [friend partiers] just doesn't occur to me, and then the viewfinder is so small, and you have to stand so far away just to have everybody in the frame […]. As a matter of fact, some time ago we had a party, and I simply didn't think of using my phone to take a picture, I mean… [question: why?] some of us had their DC, they think of taking it with them and using it, so knowing they will send us the photos, we don't take pictures. It is clear here that those usage rules are most often born from technical problems that have to do with the poor quality of camera phone pictures, especially when the photos are meant to be DRAFT preserved in order to remember some evening spent together. The photos taken with the DC are therefore those that will be important and will circulate, be exchanged and shared within the group of friends. The rationality of the uses therefore goes as far as taking into account elements from current situations and contexts such as related to the availability of other devices (and their characteristics) within the sociability network. Before reaching a conclusion, we have to briefly examine videos-but then why do it separately? Because, contrary to a "photo [which] stops movement" (Dubois, 1990, p. 173), video, like the cinema, is made of motion pictures and therefore allows narrativity to set in. And this is precisely where most new things are to be found, it seems to us, as far as uses are concerned. 4 Videos: Staging Oneself? According to TNS Sofrès, more than 43% of the 18 to 24-year-olds make videos with their camera phone. Among our 252 students, 73% do so. And in the interviews, some said they liked video because it is more lively than frozen photographs. Let us listen to Floriane: You can see reality, what really took place before and after, whereas a photo is frozen. 'Cause a video may last a few minutes, which means nothing will be lost of that very moment you're going through […]. Video is closer to life, it allows you to go through the memory again and get as close to it as possible. The issue of how to immortalize the memory is just as important here as it is with photography, but it seems...
Si l'histoire a retenu Graham Bell comme l'inventeur du téléphone aux États-Unis en 1876, il conv... more Si l'histoire a retenu Graham Bell comme l'inventeur du téléphone aux États-Unis en 1876, il convient de rappeler que ce média de communication interpersonnelle a mis plus d'un siècle avant d'être massivement adopté par les français (de 15 % seulement des foyers équipés en 1968 à la quasi-saturation au milieu des années 80, avec plus de 90 %). Par contraste, le téléphone portable s'est imposé en une décennie, à compter de son lancement au milieu des années 90. Un tel succès a surpris tous les experts : d'ailleurs, les premières publicités,
Uploads
Papers by Corinne MARTIN